telle de Jean Petit, qui eft d'un ca- A.U.Co4 ractere confus, & pleine d'abbre- DRUS. viations & de fautes.

Les Ouvrages de Codrus confiftent en quinze Oraisons, dix Lettres & plufieurs Pieces deVers, & tout cela eft précedé de la Vic de cet Auteur par Barthelemi Blan. chini. Codrus parle affez bien latin; mais il faut avouer que fa latinité eft fimple,& qu'on n'y trou ve gueres ou même point de ces expreffions nobles & élevées, qui donnent de la force & de la di gnité au difcours. Si le plaifant eft mêlé avec le ferieux, c'est un plaifant ou très-bas, ou fi obfcur qu'on ne peut affez s'étonner du goût d'une Ville qui fouffroit de telles plaifanteries. Sa fcience étoit peu profonde, & fon érudition peu folide. Il fçavoit en Litterateur chercher des materiaux, trouvoit des paffages & des traits d'Hiftoire, qu'il coufoit avec affez d'art dans fon genre, & par une longue fuite de Citations entaffées les unes fur les autres, il fe donnoit un air d'habile hom

DRUS.

A.U.Co- me; mais de dire qu'il connut fes fujets à fonds, c'est ce qu'on ne peut lui accorder. Il fait parade de fon habileté dans les Mathematiques & dans l'Hiftoire Ecclefiaftique; mais pour peu qu'on foit initié dans ces Sciences, on reconnoit facilement qu'il en fçavoit fort peu de chofes,

Codrus a travaillé auffi fur Plaute, & ce qu'il a fait fur ce Poëte a été imprimé feparément fous ce titre : Plauti lepidiffimi Poëta Aulularia ab Antonio Codro Urceo,utriufque Lingua doctiffime, priftina forma diligenter reftitutas illius enim finis antea defiderabatur. Lipfia 1513. fol.

Les Oeuvres de Codrus font affez rares, quoiqu'il y en ait eû quatre éditions: M. Bayle ne les avoit point vûës, c'est ce qui fait que l'article qu'il a donne de ce Sçavant eft entierement defetueux & plein d'erreurs, qu'il n'a commifes, que parce qu'il n'a été à la fource.

pas

V. fon Eloge par Blanchini à la tête de fes Oeuvres & Mém. Litter. feconde Partie.

JEAN BAPTISTE THIERS.

EAN-BAPTISTE Thiers na→

JEAN

quit à Chartres vers l'an 1641. BAPTISTE Après avoir finit fes études & avoir THIERS. été reçu Bachelier en Théologie de la Faculté de Paris, il fut quelque temps Regent d'Humanitez au College du Pleffis. Ayant enfuite quitté cet Emploi, il fut Curé de Champrond dans le Diocese de Chartres, où il eut quelque démêlé avec l'Archidiacre pour le Droit que les Curez prétendent avoir de porter l'Etole dans le cours de fa vifite. Quoi qu'il n'eût pas eû dan's cette affaire tout le fuccès qu'il ent elperoit, il ne laiffa pas de continuer à travailler dans fon Pofte & à compofer plufieurs Ouvrages; mais s'étant enfuite brouillé avec le Chapitre de Chartres au fujet de la Differtation qu'il publia fur les Porches des Eglifes, il crut ne pouvoir plus fervit utilement dans ce Diocele, & permuta fa Cure de Champrond contre celle de Vi

J. B. bray dans le Diocese du Mans, THIERS. il continua d'écrire jusqu'à sa mort, qui arriva au commencement de Mars 1703. Il étoit alors âgé de plus de 60 ans.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. De auctoritate argumenti Negantis.Parifiis 1660.in 12.M.Thiers fit cet Ouvrage pendant qu'il étoit Regent au College du Pleffis. Il y attaque M. de Launoy, qui avoit établi dans un Ouvrage fait exprès cette regle de bon fens, qu'un fait ne peut paffer pour veritable dans l'Hiftoire, que lorsqu'il eft rapporté par des Auteurs contemporains, ou qui ont écrit quelque temps aprèss. &que quand un fait, dont les An ciens n'ont point parlé, se trouve rapporté par un Auteur recent 0% eft en droit de le rejetter comme faux. M. de Launoy en faifant réimprimer fon Livre en 1662. y ajoûta un petit Ecrit contre M. Thiers, qu'il ne ménagea pas beaucoup.Cequi lui attira de la part de celui-ci une 'réponse intitulée :

2. Defenfio adversùs Joannis de Launoy appendicem ad Differtatios

Hem de autoritate negantis argumen- J. B) ti. Paris 1664. in 12. Voici le ju- THIERS gement que le Journal des Scavans porte de ce Livre. La latinité en eft belle, & le ftile fait voir que l'Auteur eft très-fçavant dans les Humanitez. Mais on trouve que le Livre eft trop rempli d'injures, & qu'il y a quelques minuties traitées trop amplement.

3. De retinenda in Ecclefiafticis Libris voce Paraclitus Differtatio. Lugduni 1669 in 12. C'eft une pure bagatelle que cette Diflertation.

4. De Feftorum dierum imminutione Liber. Lugduni 1668. in 12. Ce Livre fut fait peu de temps après que les Evêques eurent, fuivant l'intention du Roi, retranché plufieurs Fêtes. M.Thiers fait voir que le pouvoir d'établir & de retrancher des Fêtes appartient aux Evêques, & examine les raisons legiti mes qui peuvent les faire retrancher.

5. Differtation fur l' Infcription du grand Portail du Couvent des Cordeliers de Rheims : Deo Homini, & Beato Francifco, utrique crucifixo. Par le fieur de Saint Sauveur. F fiiij