de fon temps à fon Livre De Cive, T. Hos & à fon Leviathan. Quoiqu'il eût donné des preuves de fon attachement à la Reli-gion Anglicane, lorsque le Docteur Cofin l'étant venu voir pendant une maladie dangereufe, & luiayant offert de prier Dieu avec lui, il y confentit, pourvû qu'il fe fervit des Prieres de l'Eglife Anglicane, on ne laiffa pas de le décrier auprès des Epifcopaux, & avec tant de fuccès, qu'il eut ordre de ne point aller à la Cour du Roi d'Angleterre. Il avoit fi fort mal-traité le Clergé Catholique dans fon Leviathan, que fe voyant pri vé par cet Ordre de la protection" de fon Prince, il crut qu'il n'étoit pas en fûreté en France, & prit le parti de retourner en Angleterre, où il vêcut d'une maniere fort ob fcure chez le Comte de Devonshire. Il avoit à la verité de puiffans amis,, mais comme il avoit auffi de puiffans ennemis, tout ce que l'on pouvoit faire pour lui étoit de Pempêcher d'être opprimé. L'ob fcurité où il vêcut lui procura du BES BES. T. HOB- moins cet avantage de pouvoir s'ap pliquer plus tranquillement à la compofition de fes Ouvrages, & à l'étude des Mathematiques & de La Phyfique. Lorfque Charles II. fut rétabli en 1660.Hobbes quitta la campagne où il demeuroit pour venir le faluer. Ce Prince le reçut fort obligeamment, l'affura de fon affection & le gratifia d'une penfion de cent Jacobus. Depuis ce temps-là jufqu'à fa mort, il ne fongea qu'à travailler & à repouffer les attaques de fes ad verfaires. Il conferva toute la force de fon efprit jufqu'à la fin de fa vie, qui a été fort longue. Il mourut à Hardwick, chez le Comte de Devonshire le 4. Decembre 1679.après une maladie de fix femaines, dans fa 92 année. Il étoit d'un temperamment mé lancolique dans fa jeuneffe il avoit été fort valetudinaire, mais depuis Pâge de quarante ans il jouit toûjours d'une bonne fanté. Sa vie a été celle d'un honnête homme felon le monde, bon ami,bon parent, bon fujet » charitable envers les pauvres, dé- T. HOB taché des richesses, grand obfer- BES. vateur de l'équité, officieux; en un mot de toutes les vertus mora les, il n'y avoit que la Religion qui fût en lui une matiere problématique: il a paffé pour Athée, mais l'Auteur de fa Vie tâche de le juftifier fur ce point, il traite auffi de fable ce qu'on a dit de lui qu'il avoit peur des fpectres & des fantômes, quoiqu'il avoue qu'il n'ofoit demeurer feul. Sa jeuneffe n'a pas été exempte des défordres trop ordinaires à cet âge, & il aima un peu le vin & les femmes; mais il vécut dans la fuite d'une maniere plus rangée. Il ne voulut jamais fe marier, regardant le mariage & les foins qu'il entraîne après lui, comme des obftacles aux méditations Philofophiques. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Thucydide traduit en Anglois. Londres 1634. & 1676. fol. Il traduifit & publia cet Ouvrage dans le deffein de faire voir à fes Compatriotes par l'exemple des Atheniens les defordres & la confufion Tome IV. G T. Hos que produit le Gouvernement Démocratique, BES. 2. De Mirabilibus Pecci, Londini 1634. in 8. It. Secunda edit Lond ni 1666. It. 1678. Anglice & Latinè.Cet Ouvrage eft un Poëme Latin fur les choles extraordinai res qui fe trouvent dans le voifinage de Derby en Angleterre, & dans le lieu appellé en Latin, Pec -ci-Caftrum. 3. Elementa Philofophica feu PoLirica de Cive, id eft, de Vita ci vili & politica prudenter inftituen da, Parif, 1642. in 4°. Hobbes ne fit tirer que peu d'exemplaires de cet Ouvrage, qu'il fit imprimer lui-même. Il le revit peu de temps, après, & y fit des augmentations; & c'eft dans ce dernier état qu'il a été imprimé à Amfterdam, Elzevir, 1647. in 12. par les foins de M., de Sorbiere, qui a pris auffi la peine de le traduire en François, & de le donner au Public fous ce titre; Elemens Philofophiques du Citoyen. Traité de Politique, ou les fondemens de la Societé civile découverts Far Thomas Hobbes, & traduits. BES. en François par un de fes Amis. Am T. HOB fterdam, Blaeu 1649. in 8°. Il y a eu depuis plufieurs autres éditions du Texte Latin. On prétend que l'amour de la Patrie infpira à Hob. bes le deffein de cet Ouvrage, & qu'il y eut en vûë de defabufer fa Nation des faux Principes, qui y produifoient un mépris horrible. de l'Authorité Royale. Quoi qu'il en foit, il renferme des principes pernicieux & contraires aux faines maximes de la morale; comme lorfqu'il prétend que les hommes. ne font point naturellement portez à la focieté, mais plûtôt à la difcorde. Auffi plufieurs Auteurs fe font appliquez à le refuter. 4. Leviathan, five De Republica. Cet Ouvrage parut d'abord en Anglois à Londres 1651. fol. L'Auteur le traduifit enfuite en Latin, & le fit imprimer avec un Appendix à Amfterdam 1668. in 4°. Il a été aufli traduit en Flamand, & imprimé en cette Langue à Amfterdam 1678. in 4°. Le précis de cet Ouvrage eft, que fans la paix il n'y a point de fûreté |