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Il fembloit qu'on dût d'abord courir à Rome pour délivrer le Pape, puifque c'étoit en apparence, le principal objet de la guerre. Le Duc d'Urbin même étoit de ce fentiment, foit que fa fureur contre le Pape fût affouvie, foit que par hypocrifie, il ne confeillât cette démarche que parce qu'il voyoit qu'on ne la feroit point. En effet Sforce, pour qui on devoit conquérir le Milanès, & les Vénitiens qui défiroient de voir, avant tout, ce Duché enlevé à l'Empereur, ob. tinrent que Lautrec s'arrêteroit en Lombardie.

15279

Mém. de

Sleidan.

Ce Général pénétra dans l'A- Belcar. liv lexandrin, prit Bofco, puis Alexan- 19. n 37, 38. drie. La prife de cette derniere Du Bellay Place jetta quelques femences de liv. 3: divifion parmi les Alliés, parce que Commentar Lautrec vouloit en faire un lieu de liv. 6 retraite pour fon armée, & un rendez-vous pour les troupes qui arriveroient de France. Les Alliés crurent voir dans ce projet une difpofition à conquérir tout le Milanès

pour la France, & non pour Sforce; 4527. à qui le Traité promettoit la resti-. tution de ce Duché. Ils exigerent tous, fur-tout les Vénitiens & le Roi d'Angleterre, que la Place fût remise au Duc Sforce; elle le fut 2 non fans beaucoup de mécontentement de la part du Maréchal de Lautrec,

Guicciard.

liv. 18.

9. n. 37.

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Pendant qu'il avoit pris Alexan drie, André Doria, parti de Mar, Belcar. liv. feille avec quatorze galeres, avoit tellement bloqué le Port de Gênes que rien ne pouvant entrer dans la ville, elle avoit été bientôt réduite à une extrême difette. Les Frégofes, toujours ennemis (1) des Adornes, Mém. de étoient toujours dans le parti de lą Du Bellai, France, & les Adornes dans le parti

Liv. 3.

de l'Empereur. Lautrec voulant feconder Doria, envoya Cefar Frégofe avec un détachement confidé, rable pour ferrer la Place du côté du continent. Les Gênois ayant armé quelques galeres pour tenter

(1) Voir le liv. I. chap. 1. & le liv. 2, chap,

de fe procurer des vivres du côté de la mer, le combat alloit s'engager 1527. entre ces galeres & celles de Doria, lorfqu'une tempête obligea Doria de fe retirer à Savonne, avec perte d'une de fes galeres que montoit Philippin Doria fon neveu, & qui tomba entre les mains des Gênois. Ceux-ci, encouragés par ce petit fuccès, efpérerent le même bonheur du côté de la terre ; ils firent une fortie contre Frégofe, & elle parut encore leur réuffir d'abord; mais l'ivreffe du fuccès ayant engagé les Gênois trop avant, ils furent coupés & mis en déroute; leur Général Martinengue fut fait prifonnier. Cette défaite ayant abattu le courage des affiégés, ils fe rendirent, & Lautrec donna le Gouvernement de Gênes au Maréchal Théodore Trivulce. (1) Le Doge Adorne,

(1) Il avoit eu le bâton du Maréchal de Chabannes. Voir le chap. 12. de ce fecond livre. Il étoit coufin-germain du fameux Maréchal JeanJacques Trivulce, dont Lautrec lui-même avoit gaulé la mort, Voir le chap. 4. du liv. 1、

avec fes partifans & les Impériaux, 1527. s'étoit retiré dans le château, qu'il rendit affez lâchement fans attendre qu'on l'attaquât.

La néceffité avoit contraint Sforce d'oublier les outrages qu'il avoit reçus de ce célebre Aventurier Medequin, tyran de Muffo, & maître du lac de Côme. Ce Medequin avoit alternativement fervi & l'Empereur & les Alliés. La fituation des Places qu'il avoit fu enlever & au Duc de Milan & aux Grifons, l'avoit rendu redoutable à ses voifins, & important dans toute l'Italie. Sforce s'étant réconcilié avec lui, l'avoit chargé de faire quelques levées avec lefquelles Médequin alloit joindre l'armée de Lautrec. Antoine de Leve Tu Bellay, qui étoit à Milan, fut inftruit de fa marche; il fut que Medequin occuGuicciard. poit un pofte peu avantageux à Carata, à quatorze milles de Milan, il Capella vint l'attaquer, & fes vieux foldats Brantome, taillerent en pieces les nouvelles levées de Medequin, qui s'enfuit avec une précipitation dont fa gloire fouffrit un peu

Mém. de

liv. 3.

liv. 18.

Galeazzo

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Capitaines

érang. art. Marq. de Matignan.

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Mais cette victoire étoit plus honorable à de Leve qu'utile aux affai- 1527. res de l'Empereur; de Leve avoit trop peu de troupes pour défendre le Milanès. Deux Places importan→ tes demandoient tous fes foins : c'é toient Milan & Pavie. Milan étoit trop vafle pour pouvoir être défen du par le peu de monde que de Leve étoit en état d'y jetter; Pavie étoit trop dépourvu de vivres pour que même ce peu de monde pût y fubfifter: de Leve fe détermina pour Milan, & réfolut d'y attendre les ennemis.

tes;

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19 n. 38,

Lautrec pourfuivoit fes conquê il prit Vigevano, & s'empara de toute la Lomelline; il jetta un pont fur le Tefin, prit Biagraffo, Belcar. liv. & marchant droit à Milan, confirma de Leve dans l'opinion qu'il avoit eu raifon de préférer Milan à Pavie; mais tout-à-coup Lautrec tournant au Levant, fe préfenta aux portes de cette derniere Place, que les François attaquérent du côté du château, & les Vénitiens du côté

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