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c.7.

& difparut. Ils y ajoûterent pour ceux qui vou droient aprendre l'écriture deux leçons, une de l'ancien & une du nouveau teftament: excepté le famedi, le dimanche & le tems pascal, où les deux leçons étoient du nouveau testament : l'une des épiftres ou des actes, l'autre de l'évangile. Après chaque pfeaume, ils prioient débout les mains étendues, fe profternoient un moment, & fe relevoient auffi-tôt de peur de s'endormir : fuivant exactement les mouvemens de celui qui prefidoit à la priere. Un profond filence regnoit dans l'affemblée, quelque nombreuse qu'elle fût. On n'entendoit qu'une feule voix, du chantre qui prononçoit le pfeaume, ou du prêtre qui faifoit la priere. Celui qui chantoit étoit débout, tous les autres affis fur des fieges fort bas: parce que leur jeûne & leur travail continuel ne 11. leur permettoit pas de demeurer débout. Si les pfeaumes étoient longs, ils les partageoient, ne cherchant pas à en dire beaucoup & promptement, mais à y donner grande attention.

C. IO.

C. 12.

Reg. S. Pa h. n. 1. Caff. 11. Inft. c. 17.

Le fignal de la priere fe donnoit avec une trompe, c'eft-à-dire une corne; & celui qui étoit chargé d'éveiller les freres pour la priere de la nuit, obfervoit exactement l'heure aux étoiles car le ciel eft toûjours ferein en Egypte. Hier. Praf. Ainfi ils n'avoient ni cloches ni orloges. Dans Caff. iv. leurs cellules ils n'avoient pour tous meubles Inft. c.13. outre leurs habits, qu'une natte pour fe coucher & s'affeoir, & un paquet de groffes feuilles de la Coll...23. plante nommée papyrus, commune en Egypte, d'où vient le nom de papier › parce qu'on s'en fervoit auffi pour écrire. Ce paquet étoit leur chevet pour la nuit & leur fiege pour le jour : ils s'en fervoient auffi dans l'églife. Les nattes 111. Inf. étoient de jonc ou de feuilles de palmier, & ils les faifoient eux-mêmes. Ils ne s'affembloient point

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le

c. 12.

• Coll. XXIV.

C.4.5.

le jour pour prier enfemble, fi ce n'étoit le famedi & le dimanche à tierce pour la communion. Les autres jours ils demeuroient dans leurs cellules à travailler en priant continuellement car 11. Inftit. ils avoient reconnu, que rien n'eft plus propre c. 14. à fixer les penfees & empêcher les diftractions que d'être toujours occupés. Ils travailloient même la nuit quand ils veilloient. Et afin que le travail fût compatible avec la priere, ils choififfoient des ouvrages faciles & fedentaires, comme de faire des nattes & des paniers. Ces Moi- x. Instit. nes d'Egypte étoient ceux de tous qui recom- c.7.&6 mandoient le plus le travail des mains, comme l'unique remede à l'ennuy de la folitude, & à une infinité d'autres maux. Ils difoient que le .23. moine qui travaille n'a qu'un demon pour le tenter, & le moine oifif en a fans nombre. Ils c.22. ne permettoient point que les moines receuffent rien de perfonne pour leur fubfiftance; au contraire ils travailloient fi abondamment, qu'ils exerçoient l'hofpitalité envers ceux qui les venoient vifiter, & envoyoient de grandes aumônes dans les lieux fteriles de la Libye, & même dans les villes pour les prifonniers. Ils fe fon- c. 7.8. Gio doient outre l'experience fur les preceptes & l'exemple de faint Paul. Toutefois nous trouvons des exemples de liberalités faites aux moines même d'Egypte. Ce qui fait croire que l'on fe v. Sup. difpenfoit de cette regle de ne rien prendre dans xv111. 4i les cas de neceffité.

Il y avoit alors des monafteres dans toutes les

XI.

Démem

parties de l'Egypte. Les plus anciens étoient dans brement la baffe Thebaide vers le fond de la mer rouge. des monaLà étoit le mont Colzin où mourut S. Antoine, fteres d'E& le mont Pifper, autrement la montagne exte-gypte. rieure, qu'il avoit auffi habitée; & où demeure- Sup. liv. XIII # 36. rent la plupart de fes difciples. On en comptoit Rofmeid. jufques à cinq mille, qui après S. Antoine furent p. 233.

gou

Sup. liv.

Via PP. 11.0.7.

Pall. Lauf. 4.52.

Sup. xv.. 33.33.

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gouvernés par un S. Macaire, autre que les deux dont nous avons parlé, l'Alexandrin & l'Egypxvi.n.37. tien. S. Pofthume les gouverna après S. Macaire. Il y avoit un monaftere de l'autre côté du Nil, près de la ville d'Hermopole, où l'on croyoit que la fainte Vierge & S. Jofeph avoient amené JESUS enfant; & que l'on nomme aujourd'huy Matarée. Là vivoient environ cinq cens moines fous la conduite de S. Apollon ou Apollonius qui fut mis en prifon fous le regne de Julien. Leurs habits étoient toujours blancs ils obfervoient une grande propreté, & il leur confeilPall. Lauf. loit de communier tous les jours. Saint Ifidore gouvernoit auffi dans la Thebaïde une communauté de mille moines, qui gardoient une clôture très-exacte. Au dedans de leur enclos, ils avoient des puits, des jardins, & tout ce qui leur étoit neceffaire. Perfonne n'y entroit que pour y paffer fa vie. Un vieillard gardoit la porte pour Pall. Lauf. répondre aux furvenans, & exercer l'hofpitalité. Le prêtre Diofcore gouvernoit environ cent moines dans quelque endroit de la Thebaïde. Près d'Antinoopolis, il y en avoit environ deux mille : dont quelques-uns étoient anacoretes enfermés dans des cavernes.

c. 71. Vita PP.

6.17.

\Vite PP.11.

C.20.

c.68.

6.96.

Vite PP.

11.6.5.

Scrab. lib.

D,

Mais la grande merveille de la baffe Thebaïde étoit la ville Oxyrinque : ainfi nommée en grec 17. p. 812. du nom d'un poiffon à bec pointu, que les Egyptiens adoroient & qui avoit un temple celebre en cette ville. Elle étoit peuplée de moines dedans & dehors > enforte qu'il y en avoit plus que d'autres habitans. Les bâtimens publics & les temples d'idoles avoient été convertis en Sup. Liv. monafteres; & on en voyoit par toute la ville XIII.2.33. plus que de maifons particulieres. Les moines loLibell. geoient jufques fur les portes & dans les tours. Il y avoit douze églifes pour les affemblées du Fauft.p.75. 76. . peuple, fans compter les oratoires des monafteres.

Marc. &

Cet

Cette ville qui étoit grande & peuplée, n'avoit ni heretiques ni payens, mais tous Chrétiens catholiques. Elle fut toutefois divifée quelque temps. par un fchifme. Car Theodore qui en étoit Eve que, ayant embraffe le parti de George évêque Arien d'Alexandrie, jufques à fe faire reordonner : les Catholiques d'Oxyrinque fe firent ordonner un autre évêque nommé Heraclide, que Theodore perfecuta long-temps avec les vierges & les moines de fa communion. Gette ville avoit vingt mille vierges & dix mille moines: on y entendoit jour & nuit refoner de tous côtés les louanges de Dieu. Il y avoit par ordre des magiftrats des fentinelles aux portes, pour découvrir les étrangers & les pauvres, & c'étoit à qui les retiendroit le premier pour exercer envers eux l'hofpitalité.

S. Pac. c.

24.

Dans la haute Thebaide étoit le monaftere de Sup. xv. n. Tabenne, fondé par S. Pacome, comme il a été 58. 59. dit: où il Pall. Lauf y avoit quatorze cens moines. De l'auc.38.39. tre côté du Nil étoit celui de fa foeur, contenant quatre cens filles. Les fucceffeurs de Saint Paco- Sup. XIX me furent Petrone, puis Orfiefius, puis Theo-31 vits. dore qui étoit entré dans le monaftere dés l'âge de 29.30. & quatorze ans, & y avoit long-temps vêcu avec S. Gennad. Pacome. Il étoit prêtre, quoique S. Pacome tint fcrip. vite pour maxime generale, de ne point faire ordon- S. Pac. c. ner fes moines de peur d'exciter entre-eux des Sup. xv. 59. jaloufies. S. Pacome avoit fondé plufieurs autres monafteres. Voyant que fes freres étoient trop vita S. Sac. preffés à Tabenne à caufe de leur grand nombre: il ap.fur.6.43. en transfera quelques-uns à un bourg nommé Pibi. Ce fecond monaftere étant encore augmenté, il vint à lui quelque temps après un vieillard nommé Eponychius fuperieur d'un ancien monaftere nommé Chenobofque, dont les moines vivoient dans une grande perfection. Il ne laiffa pas de prier S. Pacome de prendre cette communauté sous fa conduite ce qu'il fit; & lui envoya des freres de fon monaftere. Il accorda la même chose aux freTome V.

.B

res

n. 60.

res d'un autre monaftere nommé Machons ou Cod. Regul. Mochans, & il y étendit få regle. On a des letp.100.105. tres de S. Pacome à Corneille fon difciple abbé de Hier. praf. Mochans; & à Syrus ou Sur-abbé de Chnum, qui Sup. liv. xv. vêcut plus de cent dix ans. S. Pacome fonda auffi un monaftere près de Panos, où il y eut trois cens Pall.c.39 moines. Ammon ou Ammonas gourvernoit un Id. c. 48. monaftere de trois mille moines de la regle de Tabenne. Mais le plus grand monaftere de cetEpift. Path. te regle fe nommoit en Egyptien Baum ;.& peutPref. Hicr. être eft-ce le même que Tabenne.

V. PP.c.3.

Ils s'y affembloient deux fois l'année : à pâque, & au mois Mefauri, c'eft-à-dire d'Aouft. Cette derniere affemblée étoit pour pardonner les fautes & reconcilier ceux qui avoient quelque animofité. On y élifoit auffi les fuperieurs & les officiers des monafteres. S. Jerôme dit qu'ils fe trouvoient jufques à cinquante mille enfemble pour celebrer la pâque. C'eft le premier exemple que nous trouvions de plufieurs monafteres unis en congregation fous une même regle. Un monaftere comprenoit trente ou quarante maifons dont trois ou quatre faifoient une tribu pour aller enfemble au travail ou fervir la même feVita S. Pac. maine. Chaque maifon contenoit environ quarante freres d'un même métier: par exemple

(.22.

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tous nattiers ou tifferans, ou couturiers ou fouReg. c.99. dons. Chaque maifon comprenoit plufieurs cellules où ils logeoient trois à trois, mais ils mangoient dans un refectoire commun. Chaque maifon étoit marquée par une lettre de l'alphabet que chacun des moines de la maifon portoit fur fon capuce.

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Vita S. Exphrax.

Dans une ville de la haute Thebaïde il y avoit un monaftere de femmes au nombre de plus de cent, fort renommées pour leur vertu. Elles ne beuvoient point de vin, ne mangeoient point de fruits & jeûnoient fouvent deux ou trois jours: elles étoient

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