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AN. 398. fe, alla trouver l'évêque Donatifte Fortunius XXXI. qui étoit un vieillard doux & traitable. Il Conferen- en affez, grande compagnie; & le bruit s'étant Fortunius. répandu qu'il y étoit, il s'y amafla une grande Ep. 44. al multitude: par fimple curiofité pour la plupart, 163. comme à un fpectacle auffi faifoient-ils tant de bruit, que la conference fut peu reglée. S. Auguftin demanda plufieurs fois qu'elle fût redigée par des écrivains en notes; & à peine put-il obtenir que ceux qui étoient avec lui commençaffent à le faire encore furent-ils obligez de quitter à caufe du tumulte. S. Auguftin en écrivit depuis la fubftance à Glorius & aux autres, les priant de communiquer fa lettre à Fortunius.

7.3.

On commença par la queftion de l'églife; & Fortunius ayant avancé, qu'il étoit en communion avec toute la terre, S. Auguftin lui demanda: Pouvez-vous me donner des lettres de communion, que nous appellons formées, pour tel lieu que je vous diray? Pour moi, je fuis preft *.4. d'envoyer de ces lettres à toutes les églifes que les écrits des Apôtres nous marquent , comme fubfiftant dèflors. Fortunius paffa enfuite à la preSup. liv. xxi...48. tenduë perfecution de Macaire; & foutint que les vrais Chrétiens font ceux qui fouffrent perfecuMatth. v. tion, alleguant le paffage de l'évangile. Mais S. Auguftin lui fit remarquer, qu'il y a: Ceux qui fouffrent perfecution pour la juftice; & qu'il faloit commencer par prouver la justice de leur n. 5. cause & de leur feparation, non feulement d'avec les pretendus traditeurs d'Afrique, mais d'avec toutes les églifes du monde,

10.

8.6.

Alors Fortunius produifit.un livre, où il pretendit montrer, que le concile de Sardique avoit écrit à des évêques d'Afrique de la communion de Donat. S. Alypius dit à l'oreille de S. Auguftin: 'Nous avons ouï dire, que les Ariens ont voulu s'attirer en Afrique les Donatiftes. S. Auguftin

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prit le livre, & confiderant les decrets de ce An.. concile, il trouva que S. Athanafe & le Pape Ju les y étoient condamnez: ce qui lui fit connoître, que c'étoit un concile d'Ariens. C'étoit fans Sup. li. doute celui de Philippopolis, qui prenoit le nom xnaps, de celui de Sardique. S. Auguftin demanda permiffion d'emporter le livre, pour examiner plus à loifir la circonftance des tems, ou du moins de le marquer de fa main, de peur qu'on ne le changeât mais on lui refufa l'un & l'autre. On convint à la fin que l'on ne devoit de part ni d'autre fe reprocher les violences commises par les méchans, & qu'il falloit examiner la question du fchifme. S. Auguftin conjura Fortunius de travailler avec lui pour terminer cette question. Fortunius repondit honnêtement : Vous - eftes les feuls qui le demandez; les autres de votre parti ne veulent point qu'on l'examine. S. Auguftin dit: Je vous trouverai pour le moins dix de nos confreres, qui entreront dans cet examen, avec autant de douceur & de droiture d'in tention, que vous en avez trouvé en nous. For tunius promit d'en fournir autant de son côté, & la-deffus ils fe feparerent.

.

autres,

S. Auguftin écrivant tout ceci à Glorius & aux les conjure de faire fouvenir Fortunius de fa promeffe; & dit que pour éviter la foule, il est d'avis que l'on s'affemble dans quelque bourgade mediocre, où il n'y ait point d'églife, de Pune ni de l'autre communion : que l'on y porte les faintes écritures, & toutes les pieces que l'on pourra produire de part & d'autre. Afin, dit-il, que n'étant point interrompus; & preferant cette affaire à toute autre, nous y employions autant de jours que nous pourrons; & que chacun priant le Seigneur dans fon logis, nous puiffions par fa grace terminer une affaire fi importante. Faites-moi fçavoir quel fera fur Tome V.

D

cela

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61.

AN. 398. cela vôtre avis, ou celui de Fortunius. Vers le même tems, il écrivit à Honorat autre DonaEp.49. al. tifte, qui l'avoit invité à traiter par lettres cette controverfe. Il accepte le parti & prie Honorat de lui répondre fur le point de l'églife: comment elle peut être renfermée dans une partie de l'Afrique, contre la promeffe de la répandre dans toute la terre, fi évidemment accomplie par la predication de l'évangile.

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La paix ayant été renduë à l'Afrique, par la Quatriéme défaite de Gildon, le concile national s'affembla concile de à Carthage le huitiéme de Novembre de la mêCarthage. me année 398. autrement le fixiéme des ides

To.2. cont.

p. 1192.

Pontific.

Rom.

5.2.

fous le confulat d'Honorius & d'Eutichien. Aurelius y prefida avec Donatien & Talabrique, primat de Numidie. S. Augustin y affista, & il y eut en tout deux cens quatorze évêques. On compte ce concile pour le quatrième de Carthage, & c'eft le fecond fous Aurelius. On y fit cent quatre canons, la plûpart touchant L'ordination, & les devoirs des évêques & des clercs. Le premier marque l'examen qui fe doit faire avant que d'ordonner un évêque: premierement fur les mœurs, puis fur la foi; & il est à peu près femblable à celui, par lequel commence encore la ceremonie de la confecration d'un évêque. L'examen de la foi a principalement raport aux herefies qui regnoient alors, particulierement en Afrique. Enfuite eft marquée la forme des ordinations, premierement de l'évêque.

Deux évêques doivent tenir fur fa tefte & fur fes épaules le livre des êvangiles: un prononce la benediction, & tous les autres évêques prefens lui touchent la tefte de leurs mains. Pour le .3. preftre; tandis que l'évêque le benit, & tient la main fur fa tefte, tous les autres prêtres qui c. 4. font prefens y mettent auffi les mains. Pour le

diacre,

diacre, l'évêque feul lui met la main fur la tefte, AN. 398. parce qu'il n'eft pas confacré pour le facerdoce, mais pour le miniftere. Le foudiacre ne reçoit c. 5. point l'impofition des mains: mais il reçoit de la main de l'évêque, la patene & le calice vuide; & de la main de l'archidiacre la burette, avec l'eau & l'effuïe-main. L'acolyte reçoit de l'évê- 6. que l'inftruction de fa charge; mais il reçoit de l'archidiacre le chandelier, avec le cierge & la burette vuide, pour fervir le vin de l'euchariftie du fang de J. C. L'exorcifte reçoit de la main de l'évêque le livre des exorcifmes. En ordonnant le lecteur, l'évêque doit inftruire le peuple de fa foi, de fes mœurs, & de fes bonnes difpofttions: enfuite il lui donne le livre en prefence du peuple. L'archidiacre doit inftruire le portier de fes devoirs puis à fa priere, l'évêque lui don-ne les clefs de l'églife de deffus l'autel. En toutes ces ordinations des quatre moindres ordres, le concile de Carthage fait dire à l'évêque les mê mes paroles, que l'on dit encore aujourd'hui.

7.

8.

10.

Le pfalmifte ou chantre peut recevoir cette charge du preftre feul. La vierge doit eftre pre- 11. fentée à l'évêque pour eftre confacrée dans l'habit de fa profeffion. Les veuves choifies pour 12. fervir au baptême des femmes, doivent être capables d'inftruire les plus groffieres comment elles doivent répondre au baptême, & comment elles doivent vivre enfuite. Les époux ayant receu la benediction du preftre, doivent par ref pect garder la continence cette nuit.

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13.

14..

Le concile regle enfuite la conduite des évêques & des clercs. L'évêque doit avoir fon petit logis près de l'églife, fes meubles doivent eftre de vil prix, fa table pauvre il doit foûtenir fa dignité par fa foi & fa bonne vie. Il ne lira point 16. les livres des payens, & lira ceux des heretiques, feulement par neceffité. Il ne fe chargera ni d'exe

D 2

cution

15.

18.

31.

32.

AN. 398. cution de teftamens, ni du foin de fes affai res domeftiques, & ne plaidera point pour des c. 20. interefts temporels. Il ne prendra pas par lui19. même le foin des veuves, des orfelins & des 17. étrangers il s'en déchargera fur l'archipreftre; & s'occupera entierement de la lecture de la 22. priere & de la predication. Il n'ordonnera point de clercs, fans le confeil de fon clergé, & le con23. fentement du peuple. Il ne jugera qu'en prefen25. ce de fon clergé fur peine de nullité. Il exhortera ceux qui font en different à s'accommoder, plûtôt qu'à fe faire juger. On examinera dans les jugemens les mœurs & la foi de l'accufateur & de l'accufé. L'évêque ufera du bien de l'église comme dépofitaire, & non comme proprietaire; & l'alienation qu'il en aura faite, fans le confentement & la foufcription des clercs, fera nulle. L'évêque aura un fiege plus élevé dans l'églife mais dans la maifon, il reconnoîtra les 34. Preftres pour fes collegues; & ne fouffrira point qu'ils foient debout, lui étant affis, en quelque 33. lieu que ce foit. Les évêques ou les preftres venant dans une autre églife, garderont leur rang; & feront invitez à prêcher, & à confacrer l'ob24. lation. Celui qui fortira quand l'évêque prêche, 84. fera excommunié. L'évêque ne doit empêcher perfonne, foit payen, foit heretique, foit Juif, d'entrer dans l'églife pour ouïr la parole de Dieu, jufques à la meffe des catecumenes; c'eft-à-dire 21. jufques à ce qu'on les renvoye. L'évêque ne fe difpenfera point d'aller au concile, fans caufe grave; & en ce cas y envoyera un deputé. Le 25. concile reconciliera les évêques divifez. Il-jugera l'accufation intentée par l'évêque, contre un clerc ou contre un laïque. Si les juges prononcent en l'abfence de la partie, la fentence fera nulle, & ils en rendront compte au concile. La condamnation injufte prononcée par un évêque,

29.

30.

fera

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