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A LA MARTINIQUE,

CONTENANT

DIVERSES Obfervations fur la Phyfique
l'Hiftoire Naturelle, l'Agriculture, les Maurs,
& les Ufages de cette Ifle, faites en 1751 &
dans les années fuivantes.

Lu à l'Académie Royale des Sciences de Paris en 1761.

Chanvai

A PARIS, Quay des Auguftins,'

Chez Cl. J. B. BAUCHE, Libraire, à Sainte Genevieve,
& à Saint Jean dans le désert.

M. D CC. LXIII.

AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROI.

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A MONSEIGNEUR,

LEDUC DE CHOISEUIL,

PAIR DE FRANCE,

CHEVALIER des Ordres du Roi & de celui de la Toifon d'Or, Colonel Général des Suiffes & Grifons, Lieutenant Général des Armées du Roi, Gouverneur & Lieutenant Général de la Province de Touraine, Gouverneur & Grand Bailli de Mirecourt, Miniftre & Secretaire d'Etat de la Guerre & de la Marine, Grand Maître & Sur-Intendant Général des Courriers, Poftes & Relais de France.

MONSEIGNEUR,

Le bonheur des Colonies vous a été confié, quand le Roi vous a appellé au miniftere de la Marine.

Ce

que vous avez déja fait, leur répond que vous vous en occupez.

Découvrir des terres inconnues, fut presque toujours l'ouvrage du hafard ou de la témérité : les peupler, les enrichir, les rendre aussi utiles qu'elles peuvent l'être, c'est l'ouvrage de la fageffe, de l'humanité, c'est le fruit du génie.

Si l'on remonte à la naissance des Colonies, fi l'on parcourt leur hiftoire, on voit les abus de l'autorité, & les intérêts particuliers des Commerçans oppofer les plus grands obftacles à leurs progrès.

Les variations fucceffives qu'elles ont éprouvées dans leur adminiftration, avant de prendre une forme ftable, la lenteur de leur établissement, tandis que nos rivaux nous devançoient à grands pas, prouvent qu'on a ignoré, ou qu'on a négligé longtems les moyens propres à les favorifer. Cependant ces moyens font fimples dans leurs principes.

gran

Les vaftes déferts de l'Amérique, quelque foit leur étendue, n'ajoutent rien aux forces & à la deur des puiffances de l'Europe; les terres cultivées de cette nouvelle partie du monde, peuvent feules augmenter le commerce, les richesses, & la population des Etats qui en ont la propriété.

Ainfi la culture des Colonies eft le premier objet

qui mérite l'attention d'une administration éclairée : tout doit s'y rapporter.

Ce principe eft une regle invariable & infaillible, pour fixer toutes les opérations qui leur font relatives,& pour juger de toutes les demandes qui fembleroient ne présenter que l'intérêt de l'Etat, & qui lui feroient cependant contraires.

Le commerce, qui eft fondé fur les productions des Colonies, tient à cette culture. La population en eft encore une fuite; l'un & l'autre s'établissent par-tout où l'abondance & le fuperflu les appellent.

Mais les terres fituées fous le climat le plus heureux, font bientôt abandonnées, fi les loix, & la conftitution à laquelle on les foumettroit, troubloient repos des cultivateurs, & croifoient fans ceffe

le

leurs travaux.

Le Négociant, qui ne calcule que les avantages attachés à fes entreprises, regarde les Colonies comme une mine qui lui est ouverte, ou comme un pays de conquête paffage uniquement destiné à l'enrichir.

L'homme d'Etat qui lit dans l'avenir, apperçoit l'intérêt du Royaume étroitement lié à celui des Colonies.

L'expérience & des tems plus éclairés ont enfin

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