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à la nature de la caufe, & eft neceffaire; enforte que nos actions quoique libres, dés que l'on fuppofe qu'elles doivent être, font neceffairement connues par la divinité, & ce qui produit fouvent de la confufion dans nos idées là. deffus, c'est que l'on ne diftingue pas affez entre la fuite que l'operation divine a en nous & celle qu'elle a dans fon Au

teur.

Je crois qu'il n'eft pas befoin d'avertirici, que les connoiffances de Dieu font en luy, de toute éternité; & qu'il voit tout d'une fimple vûë, fans aucune fucceffion de penfées, de même qu'il pro

duit tout par un fimple acte éternel de la volonté,qui a rapport à tout ce qui doit exifter; car ces veritez font démon. trées dans mon traité, & d'ail leurs elles font affez éviden. tes; mais il n'est pas inutile pour faire connoître mes difpofitions, de declarer ici derechef que je foumets toutes mes pensées à l'autorité de l'Eglife, & à l'examen des Sages; je ferois charmé fi je pouvois par mes efforts les engager à donner des folu tions plus précises aux diffi cultez que j'ay examinées, & en même temps faire penfer les efprits à l'unique objet capable de les rendre heureux & parfaits. Gij

76 De la Science qui eft en Dieu. Je déclare enfin, qu'en prenant la liberté d'examiner les fentimens de Monfieur Leib. nitz, je n'ay point prétendu rien diminuer de l'estime qui eft dûë à fon merite, & que je le regarde comme un trés. grand perfonnage : je ne rendrois pas même ces réfléxions publiques, s'il étoit encore en vie; je me trouverois fort heureux de les luy communiquer, & je me flatte qu'ayant été un fincere amateur de la verité, elles ne lui auroient point déplû, & qu'elles l'auroient peut-être engagé à me faire part de fes lumieres,

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LETTRE

A MONSIEUR G *. Sur la Rhetorique.

M。

ONSIEUR,

S'il étoit neceffaire d'être éloquent pour juger de la Rhetorique, je ferois dans l'impoffibilité de fatisfaire aux questions que vous me pro

*M. Gentil qui a efté Pere de l'Oratoire, & a longtemps enfeigné la Philofophie à Angers.

pofez à ce fujet, mais comme il arrive fouvent que l'on poffede affez bien la théorie de certains Arts, dont l'on a cependant aucune pratique,j'ofe entreprendre de répondre à ce que vous me faites l'honneur de me demander touchant cette science & son usage, sur quoy vous avez trouvé les Sçavans d'opinions differen

tes.

La caufe de cette diverfité de fentimens, vient des differentes faces fous lefquelles ils l'ont confideré, & des connoiffances differentes, qu'ils avoient de la nature de l'efprit humain. Le Pere Lamy Benedictin, un des plus habiles Me

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