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phe au devant de fon livre de vera menfurarum ponderumque ratione. C'eft ainsi que Gui Jouvenneaux, Abbé de S. Sulpice en Berri, s'eft appellé en Latin, Guido Juvenalis, & que les Limofins en leur vulgaire rendent Martialis par Mar. Voyez les tiaux. Nous difions anciennement loyaux correctio & Royaux au fingulier. Le nom Ceneaux qu'on prononçoit Cenaux, s'eft depuis vraisemblablement écrit Senaux & Senault. Gefner même & fon abbrévia teur Simler ont écrit Senalis.

Le fameux Robert Carracciol de Lecce, Robertus de Licio, dans l'Epitre dédicatoire de fon ouvrage de timore di vinorum judiciorum, divife en vingt Sermons, donne à Ferdinand Roi de Na ples & de Sicile le titre de très-Chrétien. Reverendiffimo Patri, dit-il, & Domino Domino Joanni de Aragonia, Chriftianif fimi Regis Ferdinandi filio, Sedis Apoftoli ca digniffimo Protonotario, Frater Robertus Caraczolus de Licio, Ordinis Minorum facra Theologia Magifter, humiliter fe commendat.

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Il y a de certains vers qui courent & que tout le monde fait, dont cependant on ne connoît point les auteurs comme celui-ci :

Et fequitur leviter filia matris iter.

Le plus ancien livre où il fe trouve eft un commentaire in compofita verborum Joannis de Galandia. Lifez de Garlandia ou même Garlandria, vel, ut alii volunt, Joannis Synthen. Voici comme il y rapporté, feuill. 3. tourné

eft

De meretrice puta quòd fit fua filia puta, Nam fequitur leviter filia matris iter. Mais voici comme le premier vers fe lit dans les Additions aux Bigarrures de Tabourot, chap. des vers Léonins. Vera quidem res eft,patrem fequitur fua proles. Et fequitur, &c.

On n'a pas fû non plus de qui étoit ce yers qui fervoit de devife à Paracelfe. Alterius non fit qui fuus effe poteft.

Quelques-uns ont crû qu'il étoit d'O vide, mais ils fe font trompez: il eft d'un certain Auteur dont nous avons dans les éditions Gothiques, trois livres de Fables fous le nom de Fabula Æsopi en vers Elégiques, avec des fcholies. Ce vers eft le dernier de la 1. fable du 2. livre. Des Ecrivains du 14e fiécle citent Let Auteur fous le nom d'Efope. Il y en plufieurs manufcrits dans la Bibliotheque Roiale & ailleurs. Lilius Gyraldus attribue ces Fables à un Romulus

où Salo, & le fait vivre dans le 12 fiécle. Barthius croit que ce pourroit être ce Bernard de Chartres cité par Jean de Salisbéri 1. 4. c. 35. de fon Metalogique, ou peutêtre un certain Magifter Rimalius qui n'eft autre affurément que le Ro mulus de Gyraldus. Jule Scaliger, que Baillet a fuivi, le nomme Accius, & fe trompe extrémement, foit dans le jugement trop avantageux qu'il en fait foit dans le tems où il le fait vivre. Cet

Auteur, quel qu'il foit a été imprimé plus d'une fois en Italie, en France & en Allemagne. La derniere édition est de 1660, à Francfort in 8°, où fe trouvent les autres Auteurs de Fables, tels que Phédre, Planudes, &c. recueillis par Ifac-Nicolas Nevelet.

Voici encore quelques autres vers dont j'indiquerai les fources qu'on a longtems ignorées. Erafme dans l'explication de ce proverbe qu'il a tiré d'Apoftolius fans le citer: τὴν Κάρυβδιν ἐκφυγών TH EXUMY DENTIσov, finit par ce vers célebre, dit-il parmi les Latins, mais dont il avoue ne point connoître l'Auteur.

Incidit in Scyllam cupiens vitare Charybdim. Galeottus Martius de Narni, mort l'ar 1476, touchant lequel on peut voir Nau

dé chap. 5. de fon Addition à l'hiftoire de Louis X I. & le P. Labbe pag. 373 de fa Bibliotheque nouvelle, de manufcrits, a le premier découvert que ce vers é oit de Philippe Gaultier dans fon Ale xandréide. Hoc carmen, dit-il chap. 28 de fon livre de doctrina promifcua, Incidit in Scyllam cupiens vitare Charybdim. eft Gualteri Galli de geftis Alexandri, non vagum proverbium, ut quidam non omi nino indocti meminerunt. Pâquier chap. 29° du 3e livre de fes Recherches a depuis fait la même remarque. Ce Philippa Gaultier, dit de Chatillon, quoique na à l'lfle en Flandre, vivoit au milieu du 13e fiécle. Nous avons de lui entre autres ouvrages fon Poëme intitulé Alexandréïde en dix livres, & non pas en neuf, comme dit Voffius le pere pag. 74. de Poetis Latinis. Le vers dont il s'agit eft le 301 du 5e livre, où le Poëte apoftrophant Darius qui fuiant Alexandre tomba entre les mains de Beffus s'exprime infi.

quo tendis inertem Rex periture fugam? Nefcis,hen! perdite, nefcis Quem fugias; hoftes incurris dum fugis hoftem. Incidis in Scyllam cupiens vitare Charybdim,

Cet autre vers

Clotho colum bajulat, Lachefis trahit, Atro

pos occat. nonobftant les deux groffes fautes de quantité qui s'y trouvent, n'a pas moins couru que le précédent, fans qu'on ait fû qu'il étoit d'Ebrard de Béthune chap. 8. de la Grammaire intitulée, Gracifmus, qu'il compofa l'an 1124. Ce vers, tout ridicule qu'il eft, s'étoit néanmoins, je ne fais comment, gliflé dans quelques vieilles éditions de Lactance l. 2. n. 10. au rapport du Cordelier Denys Neftor qui n'a pas reconnu une fuppofition fi manifefte. Delpautére 1. 3. de fon Ara verfificatoria, s'en eft fort bien apperçu Ce qu'on ne peut pas dire de Gyraldus, qui avec toute l'habileté qu'on lui attribue, de laquelle je n'ai garde de convenir, s'eft contenté en citant ce vers 1. 6. de fon hift. des Dieux, de fubftituer vetinet à bajulat, sans prendre foin de réformer la derniere fyllabe de Clotho, qui n'eft pas moins longue que la pre miere de bajulat. Les deux vers fuivans Cor fapit, & pulmo loquitur,fel commovet iras, Splen ridere facit, cogit amare jecur.

font du même Ebrard c. 19.
Non bene pro toto libertas venditur auro.

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