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même ne lui manque pas : ce n'eftqu'au jugement de l'oreille qu'elle lui manque. Cette pensée cft du Taffe. #

Manca il parlar; di vivo altro non chiedi Nè manca questo ancor, s'agli occhi credi. ¶ Sallufte dit que les Romains faifoient la guerre avec les autres nations pour la gloire, pro gloria, mais avec les Gaulois pour leur confervation, pro falute. b

Dans le premier volume des Airs que M. Lambert a fait graver nouvellement, il y en a un dont les paroles font de M. de Gombauld. 11 commen ce par ces vers:

Vous avez dit, belle indifcrette, La faveur que vous m'aviez faite, Qui n'étoit qu'un doux entretien, &c. Je foutins une fois feul à Caen dans une aflemblée, contre M. de Montaufier qui avoit tous les affiftans de fon côté, qu'il y avoit faute dans le troifiéme vers, & qu'il faloit lire

Qui m'étoit un doux entretien.
L'on convint qu'il faloit écrire à M. de
Gombauld, pour favoir de lui-même
de quelle maniere il l'avoit écrit. M. de

Stance 2. du 16. chant de la Gierufalemme liberata.
Bell, Jugurth, in fin.

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Gombauld fit réponse qu'il l'avoit écrit de la maniere que je l'avois foutenu, & qu'on lui faifoit tort de dire autrement. Cependant M. Lambert l'a fait imprimer de la maniere que M. de Gombauld a rejettée.

Un Régent de Seconde expli

quoit un livre des Odes d'Horace à ses Ecoliers, & après l'explication de chaque Ode, dictoit en vers Hexametres de fa façon la même Ode qu'il venoit d'expliquer. Il s'étoit, difoit-il, imposé lui-même cette tâche pour s'exercer. Elle lui coûtoit beaucoup. I héfitoit quelquefois en dictant, & faifoit effacer des mots pour en mettre d'autres à la place. Les Ecoliers, lorfqu'ils en parloient entre eux, difoient qu'avant que de s'engager à leur dicter cette compofition, il auroit dû l'avoir toute préparée. Les uns ajoutoient qu'apparemment il n'iroit pas jufqu'au bout. Les autres foûtenoient qu'aiant commencé, il fe feroit un point d'honneur de continuer. Cette conteftation donna lieu à ce diftique pour & contre le Regent.

Retro mente labo, non metro continuabo. Continuabo metro, non labo mente retro. Le fens du premier vers étoit que le

Regent perdant courage s'en tiendroit deformais à l'explication en profe. Le fecond vers difoit tout le contraire. Ce diftique fut fort eftimé, d'autant plus qu'après l'ancien fi fameux fait pour Abel & Caïn en ces termes :

Sacrum pingue dabo, non macrum facrificabo. Sacrificabo macrum,non dabo pingue facrum: on ne croioit pas qu'il fût poffible d'en faire dans les mêmes regles un fecond qui eût du fens & de la netteté. Je dis dans les mêmes regles, parce que celuis ci de Pâquier n'y eft pas.

Patrum dicta probo, nec facris belligerabo.

Belligerabo facris, nec probo dicta Patrum, Le premier vers eft au nom d'un Catho lique; le fecond d'un Huguenot. Mais la principale difficulté confiftoit à faire rimer dans le premier vers le premier mot richement avec le cinquiéme, & le troifiéme avec le fiziéme, à quoi Pâquier n'a point fatisfait, ni ne pouvoit fatisfaire. Le P. Mabillon tome 1. pag. 161o de fon Mufaum Italicum, & Bayle au mot Cain, attribuent à Politien le distique Sacrum pingue dabo. Ce ne peut être que fur une tradition des Jacobins de SainteMarie la neuve à Florence. Mais cette

tradition n'eft rien moins que sûre. On n'auroit pas omis ces deux vers dans les Poëfies de Politien, où l'on a inferé jufqu'à des Hymnés à l'honneur de la Vierge, dans lesquelles il n'y a nulle obfervation de quantité. Que fi l'on me répond qu'on pourroit bien y avoir omis ce diftique de même que d'autres pieces qui font incontestablement de Politien telles que l'Elégie fur l'exil d'Ovide, &c. je repliquerai que la raifon feroit pertinente, s'il y avoit d'auffi bons témoi gnages pour prouver que le diftique est de Politien, qu'il y en a pour croire que l'Elégie lui appartient. Le diftique paffe vulgairement pour être d'une ancienneté au-deffus du fiécle de Politien.

Ammien Marcellin, liv. 25. après avoir dit que Julien, plûtôt par un ef prit de fuperftition que d'une veritable piété, immoloit pour le moindre fujet un grand nombre de victimes, ajoûte que s'il fût revenu victorieux de fon ex pédition contre les Parthes tous les bœufs du Paiïs n'auroient pas fuffi pour fes facrifices, & le compare en cela à M. Aurele, à qui dans le tems qu'il étoit prêt de livrer bataille, on adreflà ces mots au nom des boeufs blancs, οἱ λευκοί βόες Μάρκα τῷ Καίσαρι, ἂν σὲ νικήσης ἡμεῖς απωλόμεθα, les

boeufs blancs à Marc Céfar: Si vous rema portez la victoire, nous sommes perdus.Quand un bœuf n'avoit que quelques taches blanches, on achevoit de le blanchir pour le facrifice. On appelloit cela, Bos creta

tus.

Je crois que les paroles Grecques. di nevnei Bées, raportées par Ammien Marcellin, font tirées de quelque Epigram me qui pouvoit être ainfi conçue. Οι βόες οι λευκοί Μάρκω τῷ Καίσαρι χαίρειν Αν δὲ σὺ νικήσῃς ἄμμες ἀπελόμεθα. Mais comme il s'eft apparemment contenté d'y faire une fimple allufion, je ne ferois pas de l'avis de Grævius, qui malgré la conformité de tous les textes tant manufcrits qu'imprimez, vouloit en cet endroit fubftituer les vers à la profe. Ce qui fuit de bos cretatus, fervant d'explication à Bées auxi, n'as pas dû, comme dans l'édition précedente, faire un article féparé. Saubert qui chap. 18. de fon Traité des Sacrifices, a cru que bos cretatus étoit un boeuf marqué de craie, fur laquelle le Prêtre qui le choififfoit pour le facrifice, mettoit l'empreinte de fon cachet, n'a pas fait réflexion que Cette coutume dont parle Hérodote 1. a. n. 38. étoit particuliere aux Prêtres

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