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maledici, donec homines; illorum igitur in gratum animum, invidias*, injurias, maledicta, dicteria, fcommata, immotus,ut Philofophum & Chriftianum decet, fino praterfluere. Qui me ament qui mihi faveant, mea tueantur, non deerunt viri honefti, quorum amicitia & ftudiis delectabor potiùs, quàm illorum injuriis & malediétis laborabo. En 1664, M. Ménage mit au jour les Remarques qu'il avoit recueillies des plus beaux endroits du Corps du Droit Civil, fous le titre de Amanitates Juris Civilis, qu'il dédia à M. Nublé. Il les fit paroître fous ce titre agréable, afin d'engager les jeunes gens à reprendre l'étude des Loix qu'ils avoient prefque abandonnée. Ce livre augmenté de moitié fut réimprimé en 1677.

Ses Obfervations fur les Poëfies de Malherbe parurent pour la premiére fois en 1666. 11 les retoucha depuis, & en donna une nouvelle édition en 1689.

En 1667, il fit imprimer à fes frais in 8° à Paris fes Annotations Italiennes fur les Poëfies de Monfignor de la Cafa, fans avoir deffein de les publier, quoiqu'il s'en foit répandu quelques exemplaires contre fon intention.

Ce fut encore à fes frais que vers 1674

* Remarquez invidias au plurier, contre l'usage.

il fit imprimer en la même Ville la Vie de Mathieu Ménage, premier Théologal d'Angers, & un an après celle de Guillaume Ménage fon pere, Avocat du Roi, & celle de fon ayeul maternel Pierre Ayrault, Lieutenant Criminel d'Angers. Celle de Mathieu Ménage a été réimprimée & achevée dans la même année de fa mort.

Il publia en 1673, les Remarques fur la Langue Françoife, comptant pour rien l'effai qu'il en avoit donné en 1671. Elles furent bientôt fuivies d'un fecond volume en 1676.

Il donna au Public fes Mefcolanze ou Mélanges Italiens in 8°, à Paris en 1672, réimprimez en Hollande l'an 1692, avec quelques additions.

Tous ces Ouvrages dont on vient de parler, ne fervirent qu'à le délaffer d'un plus confidérable, auquel il travailla pendant plufieurs années, & dont il nous donna la premiere Partie en 1682, fous le titre d'Hiftoire de Sablé. Sa mort arriva dans le tems qu'il travailloit à la seconde Partie.

En 1690, on vit paroître de lui deux Ouvrages en même tems; l'un contenant l'Hiftoire des Femmes Philofophes, imprimé à Lyon ; & l'autre, une Réponse à M. Baillet, qui l'avoit attaqué dans

fes Jugemens des Savans. Elle fut imprimée en Hollande fous le titre d'Anti-Baillet. Il y fit auffi réimprimer dans ce tems-là fes Remarques contre M. d'Aubignac, augmentées, qu'il dédia à

Mad. Dacier.

Les Ouvrages manufcrits qu'il a laiffez après la mort & ceux qu'il promettoit, font, la feconde Partie de l'Hiftoire de Sablé ; fes Notes fur Marc Aurèle, fur Anacréon, & fur les Obfervations de Cujas; la Vie de ce Jurifconfulte; les Origines & les Dialectes de la langue Grecque l'Hiftoire des anciens Jurifconfultes; celle des anciens Médecins ; une Hiftoire Botanique ; des Observations fur Rabelais, d'autres fur les Profes & Poëfies de la Cafa; de Nouvelles Obfervations fur l'Aminte ; Origines de façons de parler proverbiales Françoises; Une Differtation fur les diverfes Collections des Epigrammes Grecques; Une fur les Romains; Une de l'imitation, & du larcin des Poëtes; les Vies des Courtifanes Grecques en Grec. Et plufieurs Lettres Latines Françoises, Italiennes, à tous les Savans de l'Europe.

les

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Entre tous les Ouvrages imprimez celui qu'il aimoit le mieux, & pour le

quel il avoit plus de penchant, étoit fes Poëfies. Il n'épargna rien pour en procurer au Public jufqu'à huit éditions belles & bien correctes, tant à Paris qu'en Hollande. Il fit la même chose pour fon Diogéne Laërce; fes Etymologies Italiennes, fon Hiftoire de Sablé, les Vies de Mathieu & Guillaume Ménage, & d'autres qui furent imprimées à fes dépens.

Tous ces Ouvrages, qu'il a compofez pendant tout le cours de fa vie & où l'on remarque, dans chacun en particulier, beaucoup d'efprit & une érudition profonde, ont été également bien reçus du Public, & lui ont acquis l'eftime & l'amitié tant des Princes & des Grands avec qui il a toujours eu beaucoup de commerce, que d'une bonne partie des Savans de l'Europe. On a vû M. le Princc de Guémené, M. de Montaufier Meffieurs de Bautru M. Servien quelques Prélats, & des Miniftres mêmes, lui accorder leur amitié, & lui offrir place dans leur Palais; une Princeffe du Nord l'honorer de fes lettres

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l'inviter à venir chez elle, & faire elle-même une partie du chemin

* Chriftine Reine de Suéde,

pour le venir voir. On a vû les Savans de Florence lui donner une place dans leur Académie; ceux d'Angleterre & de Hollande le confulter fur tous leurs ouvrages; ceux de France même le regarder comme l'un des arbitres de la réputation des gens de Lettres, & quantité lui dédier des livres.

Tous ces témoignages éclatans de ce que valoit M. Ménage, n'ont pas empéché qu'ils n'ait eu dans les premiers tems des jaloux de fa gloire, & qu'après fa mort il ne fe foit trouvé quelques mifanthropes qui aient voulu noircir une réputation qu'on acquert même avec moins de mérite. Celui dont M. Ménage pouvoit fe glorifier, étoit affez hors d'atteinte. Il y avoit en lui conftamment une probité & une érudition qu'un écrivain médiocre ne pouvoit attaquer fans témerité & fans calomnie; mais, comme on a déja dit c'étoit le fort de M. Ménage d'avoir des ennemis de fa gloire au-delà même du tombeau : & il difoit lui-même, qu'il n'y avoit point d'homme au monde, de qui on eût dit tant de bien & tant de mal, & qui fe réconciliât plus aisément avec tous ceux qui l'avoient maltraité; & qu'on feroit une

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