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préjugés infiniment plus difficiles à vaincre que l'ignorance même. Il me femble que plus un homme a d'étendue de génie & de connoiffances moins il doit nier, & plus il doit voir de poffibilité dans la Nature. A être crédule, il y a plus à gagner qu'à perdre. La crédulité engage un homme d'ef prit dans des recherches qui le défabufent s'il étoit dans l'erreur, & qui toujours l'inftruifent de ce qu'il ignoroit.

DICTIONNAIRE

DICTIONNAIRE

MYTHO-HERMÉTIQUE.

AABAM

ABAM eft le même tres, avec Claudien ( lib. I.

que plomb. AABARTAMEN. Voyez SATURNE. Ruland. ABADIR. Pierre que Rhée fubftitua à Jupiter qu'elle venoit de mettre au monde, & qu'elle préfenta à Saturne qui devoit le dévorer. Prifcien.

Dans le fyftême des Philofophes Hermétiques, c'eft la fixation de la matiere, qui commence au regne de Jupiter, après la couleur noire. Voyez JUPITER, SATURNE, RHÉE, REGNE, & le livre 3. des Fables Egyptiennes & Grecques dévoilées, chap. 3. & fuiv.

de raptu Proferpina), en
admettent quatre, Aethon,
Orphné, Nycté & Abaftor.
Leurs noms feuls déclarent
ce qu'on entendoit par ces.
chevaux, c'est-à-dire, la pu-
tréfaction & la volatilisation
de la matiere des Philofo-
phes dans le vafe, pendant
que cette matiere eft au noir,
ou qu'elle a atteint la couleur
noire, figne de la véritable
diffolution. L'un de ces noms
fignifie noir, l'autre obfcure,
le troisieme nuit, &c. Voyez
les Fables Egyptiennes &
Grecques dévoilées, liv. 3.
chap. 6.

ABESAMEN eft la boue
ou le cambouis qui s'atta-
che aux effieux des roues.
Johnson.

ABASTER, ABASTOR. Nom d'un des chevaux qui tiroit le char de Pluton. Les uns n'en ont ABLUTION en termes compté que trois, Abafter, de l'hilofophie Spagyrique, Amethée & Nonius; d'au- ne fignifie pas l'action de

A

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laver quelque chofe avec de l'eau ou autre liqueur; mais purifier la matiere qui eft en putréfaction, au moyen d'un feu continué fans interruption, jufqu'à ce que la matiere de noire devienne blanche. Voici les termes de l'un d'entre eux. Ablution eftune abfterfion ou lavement de la noirceur, tache, fouillure, puanteur, &c. de la matiere, par la continuation du fecond degré du feu d'Egypte. Anonymus Epift. ad Nortman. filium dilectum.

Le même dit ailleurs que les Philofophes entendent auffi par les eaux, les rayons & la lueur de leur feu.

Les Anciens ont caché cette ablution fous l'énigme de la Salamandre, qu'ils difent fe nourrir dans le feu; & du lin incombuftible, qui s'y purifie & s'y blanchit, fans s'y confumer.

ABNELEITEM

l'alun.

>

c'eft

ABOIT ou ABIT, c'eft la cérufe.

ABRAMANE eft un nom fuppofé pour former la fiction de Zoroaftre fur la création du monde, & la manifestation de la lumiere. Un Auteur anonyme, qui s'arroge le nom de Philofophe Hermétique fans l'être en effet, a fait une differta

tion fur Abramane & Zoroaftre. Elle a pour titre : Eloge du Poeme lyrique de l'Opéra de Zoroastre. A Paris, chez d'Houry fils, 1750. Voyez AMELITE.

ABREUVER, c'eft digérer, cuire la matiere du grand œuvre. On dit abreuver, parce que cette matiere en fe volatilifant, monte en efpece de vapeurs qui retombent fur la terre demeurée au ford du vafe. Voyez LAVER, LAVEMENS.

ABRIC, c'eft le foufre des Philofophes, non le foufre du vulgaire, ou tout autre foufre minéral ou métallique naturel. Voyez SOUFRE.

ABSEMIR, un des noms que les Philofophes ont donné à la matiere de l'Art. .

ABSYRTHE, frere de Médée, qu'elle coupa en morceaux, & dont elle difperfa les membres fur le chemin qu'elle prit, en s'enfuyant avec Jafon. Cette fable ne fignifie autre chose que la diffolution de la matiere dans la feconde opération de l'œuvre. Voyez les Fables dévoilées, liv. 2. c. I.

ABYLA, montagne d'Afrique auprès du détroit de Gibraltar. C'est une des colonnes d'Hercule. On la nomme aujourd'hui Almina. Voyez les Fables Egyp

tiennes & Grecques dévoilées, liv. 5.

ACAID. C'eft un des noms barbares que les Chymistes ont donné au vinaigre.

ACALACH, ou le Sel, fuivant la façon de s'exprimer des Sectateurs de la Philofophie Spagyrique. Planifcampi.

ACALAI, c'est le Sel. ACANOR, pot de terre percé de plufieurs trous dans fon fond & dans fes côtés. Johnson & Paracelfe. ACARTUM, eft un des noms du minium. D'autres le nomment Azimar.

ACATO, ou la Suie. ACAZDIR ou ALCANI, ou ALOMBA. C'eft la même chofe que le Jupiter des Chymiftes, ou l'étain. Johnfon

ACCATUM, fignifie le clinquant, l'oripeau.

ACEDIA, ou ACADIA fuivant Planifcampi. Fourneau en ufage dans la Spagyrique, ainfi nommé de ce qu'il ne demande que très peu de foins pour y entrete nir le feu.

ACETUM ACERRIMUM, Eau mercurielle des Sages.

ACHACHI, ou Eau de lumiere: c'eft le Mercure des Philofophes; ainfi nommé

de ce que, par fa vertu active, il purifie leur laiton, & le fait paffer de la couleur noire à la blanche, qu'ils appellent lumiere.

ACHAMECH. Quelques Chymiftes ont donné ce nom aux fcories de l'argent. Johnson.

ACHELOYS, Fleuve de la Grece, que les Poëtes ont feint être fils du Soleil & de la Terre, ravageoit toutes les terres qu'il arrofoit; Hercule le lia.

Cet Acheloys, felon les Philofophes Spagyriques eft le Mercure philofophique dont les efprits confu ment & diffolvent tout ce qu'on y met. Le Philofophe, comme un autre Hercule, le lie, c'eft-à-dire, fixe & coagule ces efprits felon l'Art; & par ce moyen lui arrache une corne, qui devient corne d'abondance, c'est-à-dire, en fait la pierre philofophale, qui, par fa multiplication & faprojection, enrichit & produit l'abondance de toutes fortes de biens. Voyez les Fables Egypt. & Grecques dévoilées, liv. 5.

ACHERON, Fleuve de l'Enfer, le premier qui fe préfentoit aux ombres qui defcendoient dans l'Empire de Pluton. C'eft la premiere putréfaction de la matiere

avant l'entiere diffolution. Les Poëtes ont feint en conféquence que les eaux de ce fleuve prétendu étoient puantes, ameres & de trèsmauvais goût. Ce qui a fait dire aux Philofophes Hermériques, que leur eau mercurielle dans cet état, eft amere, fentant l'odeur des cadavres, & très-venimeufe. Voyez les Fables Egypt. & Grecq. dévoilées, 1. 3. c. 6. ACHERUSE, marais ou lac de la Tefprotie, par lequel paffe le fleuve Acheron, qui de-là va fe précipiter dans les Enfers. C'eft parlà que Pluton fe fauva quand il enleva Proferpine. Voyez l'explication de cette fable dans le livre 4o des Fables Egypt. & Grecq. dévoilées, chap. de Cerès.

ACHILLE, fils de Pélée & de Thétis, Héros fans lequel les Grecs n'auroient pu s'emparer de la ville de Troie. Voyez cette fable & fon explication dans tout le cours du livre 6o des Fables Egypt. & Grecq. dévoilées.

ACIDE, Or philofophique, foufre des Sages, ou le magiftere parvenu à la couleur rouge.

ACIER. Les Philofophes ont beaucoup parlé de leur acier, entr'autres le Cofmopolite & le Philalethe. Ce

qui a donné occafion à plus d'un Chymifte de chercher la pierre philofophale dans l'acier, métal que l'on emploie à faire des outils; mais en vain travaillent - ils fur ce métal comme fur les autres. L'acier des Sages eft la mine de leur or philofophique, un efprit pur par-deffus tout, un feu infernal & fecret, très-volatil dans fon genre, & réceptacle des vertus fupérieures & inférieures, le miracle du monde que Dieu a fcellé de fon fceau, enfin la clef de tout l'œuvre philofophique. C'est la partie la plus pure & volatile de la matiere, dont les Sages font le grand œuvre. Il n'a point d'autres noms dans aucune langue, qui ne fignifie la quinteffence des chofes de l'Univers. Les Philofophes lui ont donné le nom d'acier, parce qu'il a une telle fympathie avec la terre d'où on l'extrait, qu'il y eft fans ceffe rappellé, comme à fon Aimant.

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