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ou la rougeur dans fon intérieur. Quelques-uns l'ont dit du nitre,

ANNÉE. Les Philofophes ont un calcul différent du calendrier vulgaire, quand il s'agit de compter leurs années, leurs mois, leurs femaines & leurs jours. Ils comparent le temps qu'il faut pour parfaire l'œuvre, à l'année commune, parce qu'ils partagent leurs opérations en quatre temps, comme l'année commune en quatre faifons. Ils ont adopté les mêmes dénominations, & on les trouvera expliquées dans leurs articles.

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Philalethe dit que les Sages réduifent les années en mois, les mois en femaines, & les femaines en jours mais cette réduction n'eft pas encore une regle géné rale fuivant laquelle on doit s'imaginer que les Philofophes travaillent, puifque l'Adepte, qui fit la projection devant Helvetius le pere, lui dit que l'œuvre pouvoit fe faire en quatre jours. On peut confulter làdeffus le Vitulus Aureus du même Helvetius.

Philalethé fait même remarquer qu'il faut entendre cette réduction de l'année, de la médecine du troifieme

ordre, & même de l'année philofophique. C'eft dans le même fens qu'il faut expliquer Pline, lorfqu'il dit, que l'année philofophique eft le mois commun; il falloit ajouter philofophique. D'autres difent que l'année philofophique eft de fept ans & neuf mois. Au bout des trois premieres années le mercure ou vinaigre philofophique devient médecine; après cinq ans, le mercure ne l'eft plus, c'eft la terre feuillée; & fept ans expirés parfont le magiftere & la médecine univerfelle, auquel temps il faut encore ajouter neuf mois pour l'élixir ou poudre de projection.

On peut dire en général, que l'année des Philofophes n'eft pas déterminée par le nombre des jours. Si l'agent ou le feu philofophique eft bien adminiftré fuivant les regles de l'art, l'œuvre fera plus tót finie. Mais quelque nombre de jours que l'on emploie, l'année Hermétique fera toujours complette, parce qu'elle aura eu fes quatre faifons. L'hiver qui eft le commencement de l'œuvre, dure jufqu'après la putréfaction: le printemps commence lorfque la matiere fortant de la putréfaction fe volatilife, & paffe de

la couleur noire à la blan

che; l'été dure depuis que la couleur blanche fe change en couleur orangée jufqu'au rouge de rubis. Alors c'eft l'automne, temps où l'Artifte recueille les fruits de fes tra

vaux.

Ainfi quand les Philofophes difent qu'il faut trois ans pour parfaire l'œuvre, ils ont raifon dans leur fens; mais il ne faut pas l'entendre de trois années vulgaires : c'eft des trois opérations requifes la premiere, pour faire leur foufre ou miniere du feu, la feconde, pour la pierre ou l'élixir; la troifième, pour la multiplication: & comme on peut répéter la multiplication jufqu'à fept fois, quelques-uns ont dit qu'il falloit neuf ans, d'autres douze. Ce qui ne doit s'entendre que de la réitération de chaque opération; puifque Morien nous affure que la feconde eft une répétition de la premiere. PhiJalethe a nommé les trois premieres opérations, les médecines du premier, du fecond &du troifieme ordre de Gébert. Voyez TEMPS.

ANNORA. Terme de Chymie, qui fignifie en général de la chaux vive; mais plus particulierement de la Chaux de coquilles d'œufs.

ANODE. Urine. ANONTAGE. Pierre philofophale.

ANOXADIC. Sel armo

niac.

AN-PERE. ou PERE DE L'ANNÉE. C'est le foufre des Philofophes, ou leur Soleil, ainfi nommé de ce qu'il dirige le cours de l'année Hermétique dans la feconde opération & les fuivantes.

ANTARIC, ANTARIS, ANTARIT, font trois termes qui ne fignifient que la ́même chose ; c'est-à-dire le mercure des Sages.

ANTHOS. Fleur de Romarin. Rofmarinus. Paracelfe a tranfporté cette fignification aux métaux', & s'eft fervi de ce terme pour fignifier leur quinteffence, où l'élixir aurifique. Voyez les Archidoxes, & fon traité de Natura rerum.

ANTHEE, fils de Neptune & de la Terre, géant d'une prodigieufe grandeur. Il faifoit fon féjour dans les déferts de la Lybie, o il obligeoit les paffans de lutter contre lui, & les étouffoit. Hercule le combattit, & vint à bout de l'étouffer entre fes bras, après l'avoir foulevé & lui avoir fait perdre terre. Voyez ce que l'on doit entendre Hermétique

ment, liv. 5. chap. 15. des Fables Egypt. & Grecques dévoilées.

ANTICAR. Borax. ANTIMOINE. Nom que les Philofophes ont donné à la matiere fulfureufe mercurielle qui fait partie du compofé philofophique.

Tout le fecret donc de ce vinaigre antimonial, confifte en ce que par fon moyen nous fachions tirer du corps de la magnéfie l'argent vif qui ne brûle point. C'eft là l'antimoine & le fublimé mercuriel, Artephius.

Les Chymiftes fe trompent quand ils prennent l'antimoine vulgaire pour la matiere des Sages. La chofe à laquelle les Philofophes donnent le nom d'antimoine eft leur eau permanente, leur eau célefte, en un mot, leur mercure; parce que celui-ci nettoie, purifie & lave l'or philofophique, comme l'antimoine commun purifie l'or vulgaire.

Bafile Valentin dit que l'antimoine préparé fpagyriquement, eft un antidote contre tous les venins. Il l'appelle le grand Arcane, la Pierre de feu; & avance qu'il a tant de vertus, qu'aucun homme n'eft capable de les découvrir toutes: & que peu s'en faut qu'il n'ait tou

tes les propriétés de la pierre Philofophale, tant pour la guérifon des maladies du corps humain, que pour la tranfmutation métallique. Voyez fon Triomphe de l'Antimoine.

ANTIMUM. Miel du printemps. }

ANTIOPE. Fille de Nyctée, & femme de Ly-. cus, qui la répudia & la chaffa pour époufer Dircé, parce qu'il apprit que Jupiter, métamorphofé en Satyre, avoit joui d'Antiope. Amphion & Zéthus naquirent de ce commerce. Lorfqu'ils furent devenus grands, ils vengerent leur mere en faifant périr Lycus & Dircé. Voyez les Fables Egypt. & Grecques, liv. 3. chap. 14. §. 6.

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ANTIOPE, que quelquesuns nomment Hippolyte une des Amazonnes que combattit Théfée. Voyez les Fables Egypt. & Grecq. dévoilées, liv. 5. ch. 13. & 22. & liv. 6. ch. 3.

ANUBIS Dieu des Egyptiens, étoit le fymbolę de Mercure. On l'adoroit fous la figure d'un homme ayant une tête de chien, & un caducée à la main droite. Voyez ce qu'on entendoir par Anubis, Fables Egypta & Grecq, dév. liv. 1. ch. 8.

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APHRONITUM. Ecume de nitre. Il y a beaucoup de relation & de rapport entre l'écume du nitre & le nitre même, comme le fel avec fon écume. L'écume du nitre eft la même chofe que la fleur des pierres & des murailles; c'eft une matiere légere, friable, âcre. Il faut choifir celle qui tire fur la, couleur de pourpre. L'écume du nitre varie felon les matieres & les lieux où elle croit. L'Aphronitum differe, de la fleur des pierres d'Afie en ce qu'il n'eft point brûlé; s'il étoit réfout au feu, il auroit les mêmes propriétés & les mêmes vertus. Rul.

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APIS, chez les anciens Egyptiens, étoit un boeuf noir par-tout le corps, excepté une tache blanche en forme de croiffant ou appro

chant, que les Prêtres nourriffoient dans le temple de Vulcain, auquel ils le facrifioient au bout de quelques années, en le noyant, & lui donnoient enfuite le nom de Serapis. Ils faifoient après, un grand deuil de fa mort jufqu'à ce qu'ils en euffent trouvé un femblable pour lui être fubftitué. Ce bœuf, felon l'explication des Philofophes Spagyriques, porte par fa couleur noire & blanche, le vrai caractere de la matiere de leur œuvre, & le fymbole d'Ofiris & d'Ifis. Ce que les Grecs ont enfuite imité par la fable du Minotaure, les boeufs de Geryon, les boeufs de Jafon & les autres. Voyez les Fab. Egypt. & Grecq, dévoilées, liv. I. fection 3. chap. I.

APOLLON, fils de Ju-. piter & de Latone; felon, Hérodote, fils de Dionyfius. & d'Ifis, Mais il importe peu de qui Apollon foit né, s'il faut rapporter cette fa-, ble comme une allégorie du grand ceuvre, fuivant le fentiment des Philofophes Hermétiques. Car, felon eux, il faut entendre la même chofe par Ofiris & par Jupiter, par Latone, Ifis & Junon. Cependant il femble qu'il convient mieux de dire que Latone fut fa nourrice,

T

& fa mere en même temps. On prend communément Apollon pour le foleil qui nous éclaire, & les Chymiftes pour le foleil ou partie agente de leur ceuvre, comme ils prennent leur lune pour la femelle ou la partie patiente. C'eft pourquoi ils expliquent & appliquent aux opérations de leur Art toutes les chofes que la Fable nous a apprifes d'Apollon, & de fes fils Orphée, Hymenée & Jaleme qu'il eut de Calliope, Delphus qu'il eut d'Acachallide, Coronus de Chriforte, Linus de Terpsichore, Ef culape de Coronis. Voyez les Fables Egypt. & Grecq. dévoilées, liv. 3. chap. 12. Apollon eft regardé comme le maître des Mufes, l'inventeur de la Médecine, comme Devin, Oracle & Poëte, & comme Guerrier armé d'arc & de fleches, puifque c'est lui qui tua le ferpent Typhon, dit Python par anagramme.

A POSPERMATISMUM DRACONIS. Mercure de Saturne.

APPAREILLER. Apprêter, difpofer, mettre une chofe avec une autre. Voyez l'article fuivant.

par l'appofition du Mercure citrin pour paffer de la couleur blanche à la rouge, cette façon de parler ne doit pas s'entendre d'une addition de mercure à la matiere qui eft dans le vafe, puifqu'ils ont foin d'avertir qu'elle a en elle tout ce qui lui eft néceffaire pour fa perfection. Ces termes fignifient feulement qu'il faut continuer la cuiffon, pour que la couleur citrine fuccede à la blanche, puis l'orangée, & enfin la rouge, au moyen de la digeftien du mercure des Philofophes. Voyez AJOUter. AQUALA. Arfenic philofophique.

AQUAOLVES. Vinai-gre diftillé. Les Chymiftes emploient quelquefois ce terme pour fignifier l'eauforte. Johnfon.

AQUASTRE. Nom que Paracelfe a donné à ce que nous appelons efprit, tant celui que nous entendons par ame, que l'efprit purement animal. Il l'appelle ainfi, parce qu'il eft dit dans Ecriture que l'efprit de Dieu étoit porté fur les eaux.

AQUILENA. C'eft unt nom que Paracelse a donné APPOSITION. Lorfque à la plante connue fous celes Chymiftes Hermétiques lui de confoude royale, qu' difent qu'il faut commencer pied-d'alouette.

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