Imágenes de páginas
PDF
EPUB

vroit plûtôt s'atribuer à l'e qui fe joint å une m, ou à une n pour commencer un mot, car alors il prend le fon de l'a comme dans ces mots emporter, encourager, &c. Je ne connois d'exception que le mot d'ennemi.

Les trois voïelles i, o, u, gardent le fon de l'alphabet devant & après les confones; il en faut excepter m, n, qui en obscurciffent le fon étant mifes après: & fi les voïelles font jointes à des voïelles pour former ou aider à former des fillabes ou des mots, elles fe communiquent reciproquement leur fon, pour en faire un. mixte & diférent, de celui qu'elles ont en particulier; c'eft ce qui fe prouve par les mots fuivans, ean, au, on, ai, aïe, &e,

ARTICLE

I I I.

De la prononciation des confones.

La plus grande difficulté eft, lorsqu'elles font finales; c'est ici que la plufpart des François mêmes font des fautes confidérables pour avoir négligé les régles établies par le bel ufage.

Avant qued'entrer en matiére j'établirai pour régle presque générale, que lors qu'un mot finit par une confone & que celui qu'il précéde, a pour lettre initiale

une confone; celle-ci doit faire difparoître celle-là: il eft vrai qu'il y a quelques exceptions; mais on les raportera en trai tant de chaque lettre en particulier.

B

Le b garde la prononciation qu'il tient dans l'alphabet, il fe prononce dans les noms de Job & Jacob, mais on ne le fait point fentir au mot de plomb.

C

Le c fe prononce fur les trois voïelles a, •, u, comme le k des Grecs, il prend devant les voïelles e, i, la prononciation de l's, lorfqu'elle commence un mot avec une voïelle, & s'il arrive que dans quelques noms ou quelques tems des verbes, il prenne la prononciation de l's, fur a, o, u, on le diftingue par une cédille, exemple, garçon, prononça, commençons reçu, aperçu, &c.

Le c joint à l'b tient un peu du fon que leg garde quand il eft uni à l'e ou à l'i; la diférence eft que le fon de ch eft plus ferré, ce qu'on peut remarquer dans ces deux mots gène & chène; toutes les fillabes que ch forment fur les cinq voïelles, demandent cette attention comme chatier, chercher, chifrer, choquer, chute, &c. Il en faut excepter quelques mots dérivés du

Grec, tels que font chiromancie, alchimie, chaur, &c. où ch fe prononcent comme la lettre k

Ch confervent encore la prononciation duk, toutes les fois qu'ils font fuivis d'une rainfi que dans christ, chrétien, chrême, chriftophle, &c.

Lec, fe prononce à la fin de la plus grande partie des mots comme choc, sec, troc, bec, froc, pic, croc, roc, foc. On doit en excepter broc, blanc, clere, marc: on le prononce dans Marc nom d'homme.

D

Le d conferve fa prononciation dans toutes les fillabes qu'il commence, il terminoit autrefois les mots bled & pied, mais ne fervant de rien à leur prononciation, il en a été retranché, on le conferve utilement à la fin de la troifiéme perfonne de certains verbes comme prend, rend vend, fend, repond, dans les mots de gond, fecond, furibond, moribond, &c. Il fert en ces endroits à étendre un peu le fon obtus de l'n, ainsi que la prononciation le demande.

Quand le d eft final & qu'il eft fuivi d'une voïelle initiale, il prend le fon du †, & on le prononcent de même dans ces endroits,

Il a recu un grandhonneur.

Il ocupe un grand-led fe change en 1.

hôtel.

F

Cette lettre eft afpirée au commencement & au milieu des mots, mais étant finale elle est fujette à varier; par exemple elle fe prononce à la fin de ces mots foif, fuif, juif, fauf, nef, grief, & au contraire elle eft rejettée des mots de clef & d'éteuf. Quelques-uns la fupriment & d'autres la prononcent dans les mots fuivans, cerf, nerf, œuf, bænf; mais l'ufage le plus fuivi eft de la rejetter de ces deux pluriels œufs, bœufs. Elle est toujours afpirée, quand étant finale elle rencontre une voïelle initiale alors fon afpiration ne difére point de l'v confone, de forte qu'il la faut prononcer dans ces mots, neuf écus, neuf amis, comme s'ils étoient écrits nenv-écus, neuv-amis: cette régle peut être fondée fur le mot équivoque neuf, qui dans fes dérivés fait neuve, neuvième, & neuvaine.

G

Leg ne fe prononce pas également fur les cinq voïelles. il fuit la même régle du efur a, o, u; la diférence eft, que le fon

du g eft plus foible, & que la langue s'a proche un peu plus du palais pour le prononcer, au lieu qu'elle prononce le c entre les dents.

Quand on veut adoucir le fon du g joint aux voïelles a, o ,, on met un e entre le g & ces voïelles comme dans ces mots bligeant, obligeons, gageure, qu'il faut prononcer oblijant, oblijons, gajure. II fuit la régle duc fur ei, de forte que les fillabes ge, gi, fe prononcent je ji.

Quand le g fe trouve devant une n, il ༡ ne peut faire une fillabe fans une voïelle, & c'eft dans cette rencontre que l'n devient liquide dans ces mots digne, peigne, peigner, campagne, champagne, &c. Les mots de figner, refigner, affigner, font exceptés de cette régle, je veux dire que I'n n'y eft point liquide puifqu'on les prononce, finer, refiner, affiner, &c.

Leg ne fe prononce point à la fin des mots à moins que le mot fuivant ne commence par une voïelle, & en ce cas il fe prononce comme le c final & afpiré. On le prononce en joug & bourg.

C

H

Cette lettre eft une pierre d'achoppement auffi-bien aux François qu'aux Etrangers, & ce qui en fait la difficulté, eft qu'elle s'afpire en certains mots, & qu'en

« AnteriorContinuar »