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Amfterdam capitale de Holande.

On doit encore faire cette obfervation que fi I'm prend fouvent le fon de l'n, il n'en eft pas de même de celle-ci qui n'emprunte rien de l'm, auffi ne la voit - on jamais prendre fa place pour se joindre immédiatement à un b ou à un p dans un même mot.

N

Cette lettre conferve fa prononciation tant qu'elle eft initiale, mais hors de ce cas, elle fouffre de l'alteration en certains endroits, & en d'autres une fupreffion entiere.

Lorfquelle finit une fillabe & qu'elle eft précédée d'une voïelle, il ne lui refte qu'un fon obtus de l'union de cette voïelle ainfi que dans ces mots, mien, tien, fien, an, on, un, &c.

A la troifiéme perfonne des verbes au paffé imparfait pluriel de l'indicatif, elle fe perd & né fert pour ainfi dire, qu'à étendre le fon de la derniere fillabe, exemple, ils dançoient, elles chantoient, prononcez dançaît, chantaît.

Toutes les fois que l'n finit un mot. étant précédée de la voïelle i, elle doit avoir le même fon qu'elle prend après la diphtongue ai, exemple, feftin, destin, jardin, qu'il faut prononcer feftain, defain, jardain.

A la troifiéme perfonne du pluriel des verbes au prefent de l'indicatif & au passé défini où elle fe trouve toujours entre l'e muet & un t, elle est tout-à-fait fuprimée auffi-bien que le r, & quoi qu'on éctive ils donnent, ils partent, ils donnérent, ils partirent, prononcez néan◄ moins, donne, parte, donnére, partire.

Il y a cependant une exception qui eft refervée pour la Poëfie & fur tout la li rique; c'est-à-dire que dans un vers où cette troifiéme perfonne des verbes fe trouve emploïée devant un mot qui commence par une voïelle, il faut neceffairement que le fe joigne à cette voïelle initiale, autrement le vers ne pourroit être ni bien declamé ni bien chanté, parce qu'il y manqueroit une fillabe; c'eft ce qu'on fentira mieux dans ce vers de Corneille. *

t

Et jufqu'à la conquête ils nous traitent en Reines.

La prononciation du p varie en plufieurs rencontres, tantôt il fe prononce comme une f, (c'eft lorfqu'il commence une fillabe & qu'il eft joint immédiatement avec h, comme dans Philofophie, Phifique, &c.) tantôt on le fuprime au milieu des mots

*Polieude.

B ij

tels que les fuivans, compte, compter, somptable, qu'il faut prononcer fans p, en donnant à l'm le fon de l'n.

Il le faut faire fentir en ceux-ci, peremption, redemption, Redempteur, prefemption, fomptueux, fufceptible, ption.

exem

On le fuprime entierement de peaume, de ptifane, & de firop.

Il le faut prononcer dans galop, & ne le faire fentir en trop, que lorsqu'une yoïelle le fuit.

On le prononce pleinement en cap, cep, jalap, & julep, mais il est rejetté de Joup, & du nombre Sept.

Q

Cette confone ne faurcit fe paffer de la voïellen, laquelle n'en altere le fon en aucune maniére, puifque cette lettre conferve par tout celui du k, & que le repos du fon ne fe fait que fur la feconde voïelle qui fuit immédiatement l'u, exemple, quadrer, querir, quiter, quoique, &c.

On doit en excepter les mots fuivans, equateur, equation, aquatique, où la premiere voïelle prend la prononciation italienne, de forte qu'il faut prononcer éconateur, éconation, acouatique, &c.

Il est rare de voir cette lettre terminer un mot fi ce n'eft celui de coq; on met

ordinairement un è au lieu de q à la fin de toutes les dictions qui retiennent ce fon. Voiez la page 10.

R

Comme la lettre r eft fort rude d'ellemême, il faut prendre garde d'en augmenter la rudeffe par une prononciation afectée; elle ne doit jamais fe faire fentir à la fin de l'infinitif des verbes de la premiére & de la feconde conjugaifon qui fe terminent en er & en ir, à moins qu'une voïelle ne fuive; encore faut-il que ce foit dans la Poëfie ou dans un difcours grave, alors on la fait fentir, mais avec modération.

Elle fe prononce à la fin des mots terminés en ar, ard & art, on n'en raporte ici aucun parce qu'elle n'eft jamais douteufe fur cette terminaifon.

Il faut la faire fentir à la fin des fuivans, amer, enfer, leger, defir, soupir, martir, & zéphir; on ne la prononce point en plaifir, & déplaifir, au moins dans le difcours familier. Elle fe prononce fans aucun doute dans les terminaisons en or, eur, our, & ur, & dans tous les monofillabes fans exception.

Tous les mots terminés en ier, comme financier, ufurier, heritier, créancier, cavalier, buiffier, portier, jardinier, per

ruquier, epicier, &c. ne la foufrent point dans la prononciation.

Hier & avant-hier la confervent.

S

L' eft très fujette à varier, outre le fon qui lui eft propre de fa se si so su, elle prend encore celui du z quand elle fe trouve entre deux voïelles comme dans poison, qu'il faut diftinguer en prononçant & en écrivant, de poisson.

C'est une grande difficulté pour la pluspart des Etrangers, que de bien prononcer cette entre deux voïelles: ceux qui les inftruisent doivent y être attentifs auffi-bien qu'à leur mauvaise prononciation des confones b p, d t, ch j, v fɔ qu'ils confondent ordinairement; ne mettant aucune diference entre bâtir, & patir, don & ton, joie & choix, ver & fer, &c.

On peut encore dire de l' pour régle prefque générale, que quand elle finit un mot & qu'elle rencontre une voïelle initiale, on la doit faire fentir en l'uniffant a cette voïelle, mais il faut en ces rencontres, la prononcer doucement & dans le fon du z, exemple, nous avons, vous avez, nos amis, nos ennemis, les accidens, qu'il faut prononcer nou-zavons, vou-zavez, no-zamis, no-zennemis, lè-zaccidents, &c. On voit par ces exemples que l's finale, ren contrant une voïelle, prend le fon adouci du z.

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