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Il y a à la verité des mots où l'x eft abfolument néceffaire, elle exprime quelquefois un fon que deux autres lettres auroient peine à exprimer; tels font les fuivans, Alexandre, Alexis, axe, axiome, lefquels fans l'x ne pourroient être écrits que de cette maniéré, Alecfandre, Alecfis, acce, acciome. On voit par là que l'x fe partage fur deux filabes, & prend le fon de cs ou de cc.

Elle prend quelquefois le fon de gz,comme dans éxamen, éxact, éxaucer, &c,

L'x finale fe prononce dans Sphinx, linx, préfix, & non en prix, où elle ne fe fait point fentir non plus que dans l'article pluriel du datif aux, fi ce n'eft devant une voïelle où elle prend le fon foible de l's, exemple, afpirer aux honneurs, prononcez aux-zonneurs. Il s'eft adreffé aux Etats, prononcez au-zEtats. Elle prend auffi le fon de l's ou du z aux deux nombres ordinaux fixième & dixième.

Z

Lez eft une des lettres qui a le fon le plus ftable; car foit au commencement foit au milieu d'une diction, on le prononce toujours également,il devient muet à la fin d'un mot, lorfque le mot fuivant commence par une confone; quand même il eft fuivi d'une voïelle on ne le prononce que dans la Poëfie; fi ce n'eft après.

ces fortes d'imperatifs, allez-y avec elle, venez-y avec moi, donnez-en des preuves, &c.

L'e qui précéde le z, à la fin des noms & des verbes doit être un e fermé dans la prononciation; il faut cependant le prononcer un peu ouvert dans la feconde perfonne du pluriel des futurs pour le diftinguer de la prémiére perfonne finguliére du même tems où la diphtongue ai prend le fon de l'e fermé.

y a quelques mots exceptés de cet e fermé devant le z final comme procez, fuccez, progrez, dont l'e eft abfolument ouvert, & on feroit beaucoup mieux de les terminer par une avec l'accent grave fur l'e en cette forte, procès, fuccès, progrès, &c.

ARTICLE VI.

De la prononciation des filabes qui prennent leur fon des dipthongues.

On a expliqué ce que c'étoit que diphtongue en parlant des voïelles, il ne s'agit ici que d'en faciliter la pronon

ciation.

ai

Les diphtongues gardent le fon mixte

que leur donnent les voïelles.

Quand la diphtongue ai eft augmentée de l'e muet & qu'elle termine un mot, cet e ne fert qu'à en étendre un peu le fon, comme danş frefaie, orfraie, haie, futaie, &c.

La lettres fait le même ofice de l'e muet, c'eft-à-dire qu'elle rend auffi le fon de cette diphtongue plus étendu, ainfi que dans ces mots, rais, frais, mais, defor mais, &c.

Si elle n'eft fuivie d'aucune lettre, elle prend le fon de l'é fermé comme à l'indicatif du verbe avoir, qui fait ai.

Au contraire, commençant un mot, elle prend le fon de l'e ouvert : éxemple, ais, aife, aifé, aifément, air, aire, &c. Il y a néanmoins quelques participes où elle n'a pas le fon fi clair, tels font les deux fuivans, aimé & traité.

La prononciation & l'écriture la partage quelquefois en deux filables, ce qui fe voit & fe fait fentir aux mots de naïf, naïveté, naïvement, &c. où l'a & l'i ont leur fon feparé.

Si elle fe trouve dans la derniére filabe d'une diction, elle retient le fon de l'e mafculin ou fermé, ce que l'on peut remarquer dans la prémiére perfonne du futur de tous les verbes fans exception, & dans le prétérit fimple de ceux de la prémiére conjugaison.

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Se prononcent comme l'interjection, excepté flean, qui fe prononce comme il eft écrit, c'est-à-dire de deux filabes.

ei

Ne fait qu'une filabe tenant plus de l'e que de l'i, ce qu'on peut remarquer en conjugant les verbes feindre, peindre, teindre, &c.

eu eui ieu ueil

Ces diphtongues étant toujours monofilabes n'offrent aucune difficulté ; il eft bon cependant d'entendre prononcer au moins une fois, les mots suivans, jeu, jeune, jeûne, deuil, cieux, recueil, &c.

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Se prononce comme e, c'eft pourquoi on ne doit avoir aucun égard à la lettre o lorfque les mots fuivans fe rencontrent dans le difcours ou dans la lecture. Von, four, coeur, œuvre, mœurs.

oi

La prononciation de cette diphtongue eft d'autant plus aifée, qu'elle eft trèsfrequente dans la Langue comme dans ces monofilabes, Roi, foi, loi, moi, toi, & dans ces autres mots, victoire, gloire, foire, armoire: elle fe rencontre auffi dans quelques verbes, comme voir, recevoir, croire, boire, &c.

Elle fe rencontre auffi à la fin de tous les paffés imparfaits des verbes au fingulier avec cette diférence, qu'on la prononce dans le fon clair de la diphtongue ai: elle prend encore le même fon d'ai dans les noms fuivans quant au difcours ordinaire, François, Anglois, Milannois :

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