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dinaire produit le même effet en y mettant deux points comme aux mots fuivans, païs, païer, moïen, lefquels fufisent pour fe conduire dans toutes les rencontres où prononciation demande l'i double.

la

L'ufage des cinq voïelles ordinaires a, e, i, o, u, eft de former tous les fons diferens & néceffaires à la prononciation; & quoique chaque voïelle ait dans l'alphabet un fon immuable, ce son change néanmoins dans l'affemblage des voïelles avec les confones, & ce changement fe fait encore bien mieux fentir quand dans cet affemblage il fe rencontre plus d'une voïelle de fuite.

Les confones prifes de fuite ou feparément, ne peuvent former aucun fon; il n'en eft pas de même des voïelles, qui fans le fecours des confones peuvent former non-feulement des fons, mais auffi des fillabes & des mots. a & u font chacun un tems du verbe avoir, l'a en marque la troifiéme perfonne du fingulier à l'indicatif, & l'u le participe paflif. A eft encore tantôt prépofition & tantôt article du datif, alors on le diftingue d'avec le verbe par un accent grave; exemple, il demeure à Paris, c'eft à elle que je veux parler, &c.

S'il fe rencontre dans l'écriture deux ou trois voïeles de fuite, on nomme cet af femblage diphtongue,

A ij

Les deux lettres i & u ne font pas tou jours voïelles, elles deviennent confones à mefure que la prononciation en a befoin; pour lors on les diftingue en les figurant à peu près de cette maniére, j, v, l'j confone ne peut commencer une fillabe qu'il ne foit fuivi immédiatement d'une voïelle, il en feroit de même de l'v confone s'il ne prenoit quelque-fois après lui la lettre r pour faire une filabe avec une voïelle,comme on voit aux mots de pauvre, apauvrir, vrai, ouvrage, ouvrir, couvrir, recouvrer, &c. Cetj confone fe prononce fur les cinq voïelles, comme le g devant les deux voïelles e i.

L' confone a un peu de conformité avec l'f, la diférence eft qu'il fe prononce plus mollement,

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De la prononciation des cinq voïelles. Lalettre a retient la même prononciation que lui donne l'alphabet, fans être altéFée dans les mots où elle eft précedée ou fuivie d'une confone, comme dans afable & palpable: de ces confones il faut excepter m, n, qui étant mifes après, en obfcurciffent le fon, ainfi que dans ces mots, ange, angle, anglois, &c.

Si l'a eft fuivi d'une voïelle, il partage

le fon avec elle, c'eft ce qu'on expliquera en parlant des diphtongues. Il eft quelque-fois long, mais en ce cas on y met un circonfléxe, fans quoi on ne pourroit diftinguer la fignification de plufieurs mots qui ont les mêmes lettres, par exemple hâle & hale font fort diférens, celui-ci qui ne porte point d'accent, fignifie un lieu couvert où fe tient le Marché public, fa premiére fillabe eft bréve; & celui-là qui porte un accent & qui fignifie l'incommodité que l'on reçoit de la chaleur en été, eft long en fa premiére fillabe.

La prononciation rejette entiérement l'a du mot d'août, nom du huitiéme mois de l'année, qui ne peut être que monofil labe en prononçant out.

L'e elt confideré de deux principales maniéres. S'il eft marqué d'un accent aigu, on l'apelle mafculin, parce qu'on le pro nonce dans toute fa plénitude, comme dans ces mots, bonté, fanté, probité ; & s'il ne porte aucun accent,on le nomme fémi nin, & on le prononce fi foiblement qu'à peine le peut-on fentir, il a encore cela de particulier qu'il ne fe rencontre qu'à la fin des mots, tels que ceux-ci Prince, Pere, Mere, Monarque, &c. L'e mafculin n'eft pas fr borné, il peut fe trouver au com mencement, au milieu, & à la fin d'une diction, ainsi qu'à ce participe pénétrés

A j

L'e féminin fe fuprime entiérement lorfque le mot qui le fuit commence par une voïelle; Exemple, notre ami, votre afaire, doivent être prononcés notr-ami, votr-afaire. On avertit à même tems que les deux dernieres lettres de ces deux pronoms ne fe prononcent point devant les mots qui commencent par des confones & quoiqu'on écrive votre pére, notre mére, il faut néanmoins prononcer vot-pére, not-mére.

Le mot quatre demande la même obfervation, on écrit quatre chevaux, & l'on prononce quat - chevaux. Il eft de même de l'adjectif bonne devant un nom féminin commençant par une confone; l'e de cet adjectif ne fe prononce point fi ce n'est par les Gafcons; & pour bien regler la prononciation de ces mots bonne fête, bonne fortune, bonne femme, il faut fupofer qu'ils font écrits ainfi, bonn-fête, bonn-fortune, bonn-femme, &c. Le mot comme doit être compris dans cette obfervation & généralement ceux qui ont pour pénultiémes lettres m ou n fimples ou redoublées, & pour derniére lettre e muet, alors leur derniére filabe ne se prononce point. Cette régle doit auffi s'entendre de toute autre confonne faifant avec l'e muet la fin d'un mot, & fi on pronance hom-d'honneur, person-de mérite, en

retranchant la derniére fillabe, on doit prononcer de même, parol-difcréte, vilde commerce, & ainfi des autres.

L'effet le plus fenfible de l'e féminin, fe rencontre dans les mots dont il fait la fin immédiatement après l'e mafculin, l'i & Fu, lefquelles lettres il fait fentir dans le fon, comme fi elles étoient redoublées, ainfi que dans les mots fuivans, année folie, rue, &c.

On peut encore convenir d'une troifiéme forte d'e, qui fe prononce à peuprès comme la diphtongue ai, c'eft pourquoi on le nommee e ouvert, il convient dans les mots de mer, ver, hiver, fuccès, accès, procès, &c. en ajoutant à ces trois derniers un accent grave.

Quelques-uns ont voulu en introduire un quatrième, auquel cependant ils ne marquent point de diférence d'avec le troifiéme, finon qu'ils en croient la prononciation plus longue; mais par tout où ils placent celui-ci,le troifiéme y convient également; c'est ce qu'on peut remarquer dans ces articles & pronoms, les, des mes, tes, fes, dont l'e eft ouvert à caufe de l's; au lieu que fi l's en eft retranchée, l'e prend un fon bref & obtus, tel que dans la négative ne, & le relatif que, ce qu'on ne peut bien faire entendre que de vive voix. Cette quatriéme forte d'e, de

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