Dans ma jeuneffe, la cu riofité me conduifit à Ro-Tems indétermi me où je fejournai quel-né dans le passé, que tems. Paffé parfait. Le verbe avoir a cet avantage fur les autres, de fe conjuguer fans leur fecours & de former lui-même tous fes tems dans la voix paffive, ainsi qu'on le voit dans la fuite de fa conjugaison. Les verbes étant au paffé parfait don nent l'idée d'un tems qui n'eft pas encore paffé ni feparé de celui où l'on par le exemple, : J'ai vu ce matin Mr votre pére il m'a paru bien intentionné pour vous. Ce tems fait connoître qu'une chofe étoit finie avant qu'une autre fut commencée : exemple, F'avois fini mes lettres lorfque vous en trâtes. Il avoit rendu fon compte quand il m'écrivit. On fe fert de ce tems quand on veut faire entendre qu'une action aïant été finie, une autre lui a fuccedé incontinent, & cela dans un tems feparé de celui où l'on parle : exemple, Auffi-tôt que j'eus parlé, je pris congé de la compagnie. Dès qu'il eut reçu fon ordre, il il se retira chez lui. Dès que j'eus i audience, Je pensai à mon depart, &c. Quand un verbe eft mis à ce tems, il donne l'idée d'une chofe qui doit s'accomplir au tems avenir; cet avenir eft près ou éloigné, il eft quelquefois déterminé & d'autrefois indéterminé: Exemple, F'irai ce foir chez vous. Cette phrase regarde l'avenir le plus proche. Il ne partira que dans huit jours, dans un mois, dans un an, &c. celles-ci regardent un avenir dont l'éloignement depend de certaines circonftances. F'irai Samedi prochain à Verfailles. Le tems eft ici déterminé, Après avoir féjourné dans cet agréable lieu, je reviendrai à Paris. Le tems eft indéterminé en ce dernier éxemple, parce qu'on ne marque ni la durée du féjour, ni le jour du départ de Verfailles. Le prefent fe met pour le futur, lorfque le verbe eft précedé de la conjonction fi & qu'il commence un fens complet: exemple, Si je vais demain à la campagne, je vous le ferai favoir. Ce ne feroit pas bien parler de dire, fi j'irai demain, &c. Cette conjonction néanmoins veut être fuivie d'un futur quand elle fe trouve entre deux verbes exemple, Je ne fai fi j'irai, Je demande fi vous partirez, &c. Quelques fois les négatives portent le fecond verbe d'une phrafe au préfent du conjonctif, au lieu du futur : exemple. Je ne croi pas qu'il vienne, qu'il faffe qu'il dife, & non pas qu'il viendra, qu'il fera, qu'il dira, &c. Je ne croi pas que je puifle l'entendre, &c. On peut aufli éviter le conjonctif en fe fervant de l'infinitif, & dire je ne croi pas pouvoir l'entendre. L'ufage de l'Imperatif eft d'exprimer l'action du verbe dans un fens de com mandement exemple, Aie foin de mon cheval. Qu'il ait foin de mon manteau 2 Au ́fin } gulier. Egard à cela. Mais fi ce commandement eft une defenfe de faire quelque chofe, il faut que l'imperatif de chaque verbe foit précedé d'une négative: exemple, Il en eft de même des autres verbes & l'on dit ne faites pas cela, n'allez pas là, ne vous engagez pas ; & ainfi du reste. Obfervation fur ce mode, La plupart des verbes prennent à la prémiére perfonne finguliére de l'impératif'un e muet à la fin, c'est pourquoi, fi ce tems fe rencontre dans une phrafe avec cet e muet, immediatement devant un mot dont la prémiére lettre foit une voïele; il faut y ajouter unes pour rendre la prononciation plus agréable; ainsi on doit écrire & prononcer, aïes-en foin, penfes-y, donnes-en moi, comme dans cette phrafe. Je te laiffe mes livres aïes-en-foin, &c. OPTATIF ET CONJONCTIF, Tems préfent. SINGULIER Que j'aïe Que tu aïes Qu'il ait PLURIEL Que nous aïons Que vous aïez, |