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grande réuffite dépend néanmoins, de Pagrément de VOTRE

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JESTE:

MA

comme rien n'é

chape à fes lumières, ce n'eft pas Jans crainte, que j'ofe l'orner de fon Augufte Nom, le mettre fous Jes Aufpices, & prendre de là ocafion, de fignaler mon zèle, ma véneration, le profond respect avec lequel je ferai toute ma vie,

SIRE,

DE VOTRE MAJESTE',

Le très-humble, très-obéïffant

& très foûmis Serviteur

V. MALHERBE.

AVERTISSEMENT.

Co

OMME un Auteur ne fauroit lui feul, prévoir tout ce qui apartient à la matiére qu'il traite, il faut le feconder dans fes intentions, en recherchant avec foin,ce qui peut lui être échapé: ce n'eft que par de tels fecours, que les Arts & les Siences fe perfectionnent.

C'eft auffi dans cette vuë, qu'on a formé le deffein d'ajouter fes penfées & fes recherches, à celles de quelques habiles gens, qui fe font occupés à faire des remarques fur la Langue Françoise.

On a divifé ce Traité en deux Parties. La premiére contient la prononciation des lettres dans les divers emplois que l'écriture leur prefcrit. L'explication des neuf parties qui forment le difcours, & leur concordance dans la construction.

La feconde renferme les genres & la maniére de les diftinguer. L'ordre qu'on doit tenir dans l'emploi des adjectifs. L'ortographe & la ponctuation. Plufieurs Lettres choifies avec des remarques critiques, & un Abregé de la Verfification Françoife

L'Auteur a recherché autant qu'il lui a été poffible, les moïens de rendre cet Ouvrage instructif dans fes préceptes, & agréable par fa diverfité. L'expérience fait voir tous les jours,que les principes, en quelque art que ce foit, font d'eux-mêmes ennuieux, s'ils ne `font ornés de démonftrations & d'exemples qui puiffent intéreffer le Lecteur; & c'eft ce qu'il a û principalement en vuë à l'égard de ceux-ci, que l'on trouvera expliqués d'une maniére fi fuccinte & fi claire que pour peu qu'on les étudie, il fera aifé d'aplanir les difficultés de la Langue.

L'Abregé de la Verfification qu'il met à la fin, délaffera agréablement l'efprit, de tout ce que la Grammaire peut avoir de pénible. Les remarques nouvelles qu'il a fait fur cet art & les piéces qu'il raporte pour exemple tirées des Poëtes qui ont û de la reputation, lui font efperer, que la lecture de fon Livre ne fera pas infructueufe.

LES REGLES

DE LA

LANGUE FRANCOISE:

PREMIERE PARTIE.

SECTION I.

DES LETTRES OU CARACTERES

ARTICLE I.

ES vingt-quatre Caractéres qui fervent à former les mots font divifés en-fix voïelles & en dix-huit confones. Les voïelles

font a, e, i, o, u, y. Les confonnes b. c, d, f, g, h, j, l, m, n, p, q, r, s, t,

V, X, Z.

L'y grec n'aïant que le fon de l'i latin ou de l'i françois, ne difére en aucune maniére de ce dernier, fi ce n'oft par fa figure & par l'autorité de

A

l'ufage qui a voulu le referver pour quelques mots dérivés du Grec: on l'emploie auffi dans le mot yeux dont le fingulier fait œil, dans les adverbes de lieu, comme dans les réponses aux queftions fui

vantes.

Va-t-il au College, on repond il y va, ou, il n'y va pas.

L'y grec trouve auffi place devant tous les tems des autres Verbes dont les plus ordinaires font avoir & être ; par exemple, si l'on va chez quelqu'un & qu'on demande, Monfieur eft-il au logis? on repond, il y eft, ou il n'y eft pas; dans cette reponse, l'y grec fignifie au logis, ou à la maison & tient ainfi lieu d'un fubftantif avec l'article du datif.

Il fe rencontre fouvent devant le Verbe. avoir, pris imperfonellement, comme dans les phrafes fuivantes. Il y a des gens. Il y avoit du danger. Ily eut une grande perte.

Quand le Verbe avoir eft actif & qu'il marque la poffeffion de quelque chofe, l'y grec devient adverbe de lieu & pronom tout ensemble. Exemple, lorfque nous étions maîtres de ce Pais nous y avions. plufieurs fortereffes,

Quelques-uns confidérent cette lettre comme un i double, mais je ne voi pas qu'ils foient bien fondés, puifque l'i or

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