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habitants de la campagne appellent oronge tannée : on le trouve au pied des châtaigniers, dans les terres rou geâtres, & comme tannées par les débris des écorces du même arbre: auffi eft-il de couleur marron foncé un peu brun, & fon volva, dont le fond est blanc, participe un peu de cette couleur. Au premier coupd'œil, à fa forme, on le prendroit pour la véritable oronge; mais il en differe à bien des égards. Ce champignon n'a point de chair: fes feuillets font minces, très-peu nourris, d'une hauteur égale, mais entre-mêlés d'autres petits feuillets placés fur leurs bords. Les grands feuillers fe réuniffent à une espece de bourlet, qui cerne le pédicule, fans y adhérer. Leur hauteur la plus confidérable, eft de trois lignes. Le chapiteau n'eft formé que de ces feuillets, & d'une membrane mince qui les recouvre leur faillie le rend rayé. Le pédicule, dont le fond de la couleur eft blanc, prend, ainfi que le volva, une légere couleur de marron. Il eft creux, ou ne contient qu'une moëlle humide & lanugineuse trèslégere. Il a un pouce de diametre du côté du bulbe, & un demi-pouce à la partie fupérieure: il en a environ trois de hauteur. La faveur & l'odeur de ce champignon ne font pas agréables; il n'a prefque point de chair, & rien n'invite à le manger. Le bulbe ne contient presque pas de fubftance: le chapiteau eft fi foible, qu'il fe fend lorfqu'il fe développe.

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4. L'oronge eft le champignon le moins mal-faifant de tous ceux dont nous venons de parler: mais il eft indigefte, lorsqu'il eft pris en grande quantité. C. BAUHIN l'appelle Fungus planus orbicularis aureus. LINNÉ le nomme Fungus fpeciofus. C'eft le Boletus des Latins. L'oronge fort de terre au mois de Septembre, couverte de fon enveloppe, qui est d'un blanc de lait. Alors elle reffemble à un œuf parfaitement blanc. Cette enveloppe tendre, quoiqu'un peu épaiffe, ne tarde pas à se déchirer, & laiffe voir une tête ronde, couleur de jaune d'œuf ou de fafran, qui fait effort pour fortir, & qui enleve fouvent avec elle, quelque portion de l'enveloppe qui refte attachée à sa surface. A mesure que le champignon fe développe, la couleur du chapiteau s'éclaircit, & devient enfin de couleur d'or égale : toute sa subftance est teinte de cette même couleur ; mais le voile

qui couvre les feuillets, ainfi que le volva, se confervent
blancs.

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Le chapiteau refte bombé pendant quelque temps. Sa
furface eft douce au toucher, égale, unie par - tout
excepté fur les bords, qui font rayés fenfiblement, par
la faillie que font les feuillets placés par-deffous, & re-
couverts feulement d'une peau à cet endroit. La teinte
jaune des feuillets, ainfi que celle du pédicule & de toute
la fubftance interne, eft un peu moins foncée que celle
du chapiteau. Toute la fubftance de ce chapiteau, qui
eft fine & délicate, ressemble à celle d'un abricot bien
mûr. Le chapiteau, dans fon développement, s'étend
quelquefois jufqu'à huit pouces de diametre. Dans l'é-
tat ordinaire, il en a de cinq à fix. Son centre eft pul-
peux, bien nourri; mais fa fubftance diminue fenfi-
blement de volume du côté des bords, & s'affoiblit au
point que les feuillets qui font épais & ferrés, occu-
pent feuls environ le tiers du diametre du chapiteau.
Cette différence de substance eft marquée par les raies
qui font fur les bords Les feuillets font entre - mêlés
d'autres petits feuillets, dont les uns n'ont que les deux
tiers, les autres la moitié, & d'autres le quart ou le
fixieme de la longueur des premiers. Ils font tous re
couverts d'un voile blanc, qui, lorfque le champignon eft
développé, fe colle fur le pédicule, au point de n'être
fenfible que par fa couleur, ou refte flottant. Le pied a
quelquefois jufqu'à un pouce de diamettre, fur quatre ou
cinq, & même plus de hauteur. Il eft ordinairement en
forme de quille: il monte ainfi en diminuant jusqu'à l'en-
droit de l'infertion des feuillets, où il s'évafe d'une ma-
niere fenfible. Sa fubftance eft continue à celle du bul-
be, qui eft gros & plein d'abord, mais qui diminue
enfin & s'épuife même tout-à-fait par la nourriture qu'il
paroît fournir au refte de la plante.

Ce champignon, quelques heures après qu'il eft cueil-
li, fur-tout s'il eft dans un endroit chaud, commence à
s'aigrir, & bientôt fe putréfie entiérement. Il est très-
commun dans les Provinces méridionales de la France,
dans quelques parties de l'Allemagne, & principalement
en Italie, où on l'appelle uovolo, à caufe de fa reflem-
blance avec un ceuf, lorfqu'il fort de terre. Dans nos Pro-
vinces méridionales on le nomme boulez, endorgnès,

d'orade, cadran, &c. Le nom d'oronge lui vient probablement d'aureus fungus, ou d'aurantium, parce qu'il eft de couleur d'or ou d'orange.

Nous nous bornerons à ces quatre efpeces générales, comme étant les plus dangereufes, les plus communes & les plus tentantes, à caufe de leur forme & de leurs belles couleurs. C'est un grand malheur que le goût des champignons soit, en général, flatteur. Le gourmand qui en défire, s'inquiéte fort peu de l'efpece qu'on lui présente, & il en eft la victime. Il ne fe paffe prefque pas de semaines qu'on n'entende parler d'accidents occafionnés par les champignons. Ils viennent tout récemment d'empoifonner deux familles nombreuses. On n'en fera pas étonné, fi l'on confidere que ceux même qui paffent pour les meilleurs, deviennent aisément dangereux, ou pour avoir été cueillis trop tard, ou par la nature du lieu où ils croiffent, ou par le fuc dont ils fe nourriffent, ou par le voifinage de ceux qui se pourriffent, ou de ceux qui font vénéneux.

Les prétendus connoiffeurs, c'est-à-dire, les Cuifiniers, affurent que les bons champignons font ceux qui prennent leur accroissement dans une nuit, foit naturellement, foit par art, fur des couches de fumier; qu'ils doivent être d'une groffeur médiocre, à peu près de celle' d'une châtaigne, charnus, bien nourris, blancs en-def fus, rougeâtres en-deffous, d'une confiftance affez ferme, moelleux en dedans, d'une odeur & d'un goût agréables: qu'au contraire les champignons mauvais & pernicieux font ceux qui, ayant demeuré trop long-temps fur la terre, font devenus bleus, noirâtres ou rouges, & dont la tige eft devenue creufe. Mais ces caracteres généraux ne fatisferont pas aisément des Phyficiens : ils en deman dent de fondés fur l'expérience, & qui indiquent, dans le grand nombre des variétés d'efpeces de champignons naturels, les bonnes, les douteufes & les pernicieuses. Tel eft le travail qu'a entrepris, comme nous l'avons déja dit, M. PAULET, qui, lorfqu'il l'aura achevé, aura un droit certainement bien acquis à la reconnoiffance des amateurs de ce végétal.

Les empoisonnemens caufés par les champignons vénéneux, font très-communs. Tome III, page 25. Ces malheurs devroient faire renoncer aux champignons &

aux moufferons, ibid. Les champignons de la meilleure qualité font indigeftes. Pourquoi ? page $26. CHAMPIGNONS. (de l'empoisonnement occafionné par les ) Tome III, pages 526–5308

CHAMPIGNONS, eft auffi le nom qu'on donne aux chairs fongueules qui s'élevent fur le bord & dans le fond des ulceres, & qu'on brûle avec des cauftiques.

CHANCRES, petits ulceres malins qui viennent dans la bouche & fur les parties de la génération de l'un & de l'autre fexe ils peuvent être fymptômes du fcorbut, lorfqu'ils n'affectent que la bouche; mais lorsqu'ils fe trouvent, & dans la bouche, & fur les parties naturelles, ils font fymptômes de la vérole.

CHANCRES (des) vénériens & non vénériens, Tome IV, pages 39-42. La méthode du fublimé correfif est une des meilleures pour guérir les chancres vénériens, page 83. CHANDELIERS, ouvriers & Marchands qui font & vendent la chandelle. Maladies auxquelles leur état les expofe, & moyens qu'il faut employer pour les prévenir, Tome I, page 100 & fuivantes.

CHANDELLES. Accidents occafionnés par la vapeur de beaucoup de chandelles allumées dans un même lieu, Tome IV, page 438.

CHANVRE. Nous ne parlerons que du chanvre à fruit, qui produit le chenevis. Cannabis fativa, C. B., TURNEF. & LINN, Cannabis mas, J. B. C'est-à-dire, Chanvre cultivé, felon CASP. BAUHIN, TOURNEFORT & LINNÉ. Chanvre male, felon J. BAUHIN. Cette plante eft de la cinquieme clafle, fixieme fection, cinquieme genre de TOURNEFORT; de la diœcie pentandrie de LNNÉ; de la quarante-feptieme famille des châtaigniers d'Adanfon. Il n'eft guere de perfonnes qui ne connoient le chanvre, cultivé pour fa graine, appellée Chenevis, & fur-tont pour les tiges qui fourniflent 1a filafle, d'une utilité fi univerfelle le chenevis eft recommandé en décoction dans la jauniffe, Tome III, page 115. On en retire auffi une huile. CHAPELLIER. Maladies auxquelles ils font exposés moyens de les prévenir. Tome I, page 101 & fuiv. CHARBON : ce que c'eft que la vapeur méphitique du charbon, Tome IV, page 437, note 2. Secours qu'il faut adminiftrer à ceux qui font fuffoqués par la vapeur du

:

charbon

tharbon allumé, page 441. L'eau commune eft le vrai fpécifique de l'afphyxie caufée par la vapeur du charbon allumé, ibid. Moyen de détruire l'air méphitique caufé par le charbon allumé, page 446.

CHARBON. (Maladie) On donne ce nom à une tumeur rouge, un peu dure, ronde, élevée en pointe, accompagnée d'une douleur vive, d'une chaleur brûlante & d'une große puftule dans le milieu, ou de plafreurs petites qui fe changent en une croûte noire ou cendrée, comme fi on y avoit appliqué un fer chaud. Il y a deux fortes de charbons; l'un fimple, & l'autre malin ou peftilentiel. La douleur qui accompagne celui-ci eft plus vive, plus brûlante. Il eft entouré d'un cercle li:: vide, noirâtre, plombé ou violet; la gangrene y survient promptement. Il paroît ordinairement en temps de peste on le rencontre cependant quelquefois dans nos provinces méridionales, pendant les grandes chaleurs. CHARCUTIERS. Maladies qui leur font particulieres. Moyens qu'ils doivent mettre en ufage pour les prévenir, Tome I, pages 101 & fuiv.

CHARDON beni. Cnicus fylveftris hirfutior, five Carduus benedicus, C. B. & TURNEF. Carduus benedi&us, J. B. Centaurea benedida, LINN. C'est-à-dire, Safran fauvage, très-heriffé de piquants, ou Chardon béni, felon C. BAUHIN & TOURNEFORT, Chardon béni, felon J. BAUHIN. Centaurée bénie, felon LINNÉ. Cette plante eft de la douzieme claffe, deuxieme fection, huitieme genre de TOURNEFORT; de la fyngénéfie polygamie de LINNE; de la feizieme famille des compofées d'Adanfon. Le chardon béni croît naturellement en Espagne, dans les Provinces méridionales de France, & on le cultive dans nos jardins fes tiges s'élevent d'un pied & demi : elles font cannelées, velues, rameufes les feuilles font alternes, oblongues, entieres, découpées, prefque comme celles du pitlenlit, mais moins profondément; fort ameres, velues, armées d'épines courtes & molles : les branches fortent des ailelles des feuilles, qui fe raffemblent circulairement à l'extrémité des branches, & forment une efpece de chapiteau, au centre duquel repofe la fleur, qui eft grande, compofée de plufieurs fleurons jaunes; le calice eft en forme de poire, écailleux, fort velu, garni d'épines branchues les femences font longues, canne...lées, jaunâtres & aigrettées : les fommités du chardon Tome V.

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