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dans les terres jaunes. La différence des terreins n'eft
pas la feule caufe de la perfection plus ou moins grande
du thé : les faifons où les feuilles font ramaffées y influent
encore davantage.

La premiere récolte fe fait au commencement de Mars -
les feuilles, alors petites, tendres & délicates, forment
ce qu'on appelle le thé impérial, parce qu'il fert prin-
cipalement à l'ufage de la Cour & des gens en place.
Les feuilles de la feconde récolte, qui eft au mois d'A
vril, font plus grandes & plus développées, mais de
moindre qualité que les premieres: enfin le dernier &
le moins eftimé des thés fe recueille en Mai. Les uns
& les autres font renfermés dans des boëtes d'étain grof-
fier, pour les garantir des impreffions de l'air, qui leur
feroit perdre leur parfum.

Le thé eft la boiffon ordinaire des Chinois. Ce ne

fut pas un vain caprice qui en introduifit l'ufage dans

prefque tout leur Empire; les eaux y font mal-faines

& de mauvais goût: de tous les moyens qu'on imagina

pour les améliorer, il n'y eut que le thé qui eut un

fuccès entier. L'expérience lui fit attribuer d'autres vertus.

On fe perfuada que c'étoit un excellent diffolvant ; qu'il

purifioit le fang, fortifioit l'eftomac, facilitoit la digef

tion & la tranfpiration. La haute opinion que les pre-

miers Européens, qui pénétrerent à la Chine, fe for-

merent du Peuple qui l'habite, leur fit adopter l'idée,

peut-être exagérée, qu'il avoit du thé. Ils nous commu-

niquerent leur enthousiasme ; & cet enthousiasme a tou-

jours été en augmentant dans le Nord de l'Europe &

de l'Amérique, dans les contrées où l'air eft groflier &

chargé de vapeurs.

Quelle que foit, en général, la force des préjugés

on ne peut guere douter que le thé ne produife quel-
ques heureux effets chez les nations qui en ont le plus
universellement adopté l'ufage. Ce bien ne peut pas être
pourtant ce qu'il eft à la Chine. On fait que les Chinois
gardent pour eux le thé le mieux choifi & le mieux foigné.
On fait qu'ils mêlent fouvent au thé, qui fort de l'Em-
pire, d'autres feuilles, qui, quoique reflemblantes pour
la forme, peuvent avoir des propriétés différentes. On
fait que la grande exportation qui fe fait du thé, les a
rendus moins difficiles fur le choix du terrein, & moins
exacts pour les préparations. Notre maniere de le prendre
fe joint

se joint à ces négligences, à ces infidélités; nous le buvons trop chaud & trop fort. Nous y mêlons fouvent des odeurs & quelquefois des liqueurs nuifibles. Indépendamment de ces confidérations, le long trajet qu'il fait par mer, fuffiroit pour lui faire perdre la plus grande partie de fes vertus. Voyez au refte l'Histoire philofophique & politique des établissements des Européens dans les deux Indes, Tome II, page 294.)

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Les Gens de Lettres doivent s'interdire l'ufage du thé, Tame I, page 157. Maniere de prendre le thé, pour qu'il ne foit point nuifible, p. 167, Dangers du thé, pris en grande quantité, p. 168. Le thé prefcrit, Tome 11, pp. 301, 327, 338, 422, 437; Tome III, pages 265 273. Le thé eft nuifible aux perfonnes nerveuses, p. 280; dans la mélancolie, p. 289. Comment le thé peut être une caufe de la paralyfie, p. 297, note. Le thé eft abfolument contraire aux perfonnes venteuses, p. 354. THÉORIE. Doctrine qui se borne à la confidération de fon objet fans aucune application à la pratique, que l'objet en foit fufceptible ou non. La théorie de la Médecine eft donc la partie de cette fcience qui, par le feul raifonnement, conduit à la connoiffance des fymptômes des Maladies, & des moyens de les guérir, fans être éclairée par les lumieres de l'expérience, que la feule pratique peut donner.

THERIAQUE, affemblage monstrueux de fubftances fans nombre, dont la plupart fe combattent. En effet, outre une grande quantité de médicaments aromatiques, il en entre, dans fa compofition, de céphaliques, de ftomachiques, de purgatifs, d'antifpafmodiques, de narcotiques, de cordiaux, d'abforbants, de diaphorétiques, de diurétiques, de vulnéraires, d'aftringents, &c.: il y entre du vin, du miel, des drogues ameres & douces : les unes ont une odeur agréable, les autres fétide, &c. Quand on réfléchit fur cette compolition fans régle, on eft tenté de croire, dit M. LIEUTAUD, que celui qui en eft l'auteur, a pris indiftinctement tout ce qui s'eft trouvé fous fa main. Néanmoins il eft arrivé, par un heureux hafard, que de ce mêlange, fans principes & ridicule, il en résulte un médicament qui ne le cede en vertu à aucun de ceux du même genre, & qui eft prefque le meilleur remede alexitere, tonique & ftomachique que la Médecine connoille. On prépare la théHome V.

M m

riaque prefque par-tout. On donne communément la préférence à celle de Venise : a-t-on raison? C'est ce qu'on ne peut décider, parce qu'on ignore la compofition de cette thériaque. (Voyez le Codex, ou les Eléments de Pharmacie de M. BAUME.)

Prefcrite, Tome II, p. 154. Dangers de la thériaque dans les premiers inftants de la petite vérole, pp. 206, 211; pour se garantir du rhume, p. 339. Prefcrite, PP. 388, 395, note; 396, note ; 438; Tome III, pp. 54,74, 97, 104. Il faut préférer la thériaque aux narcotiques dans l'attaque de goutte violente, p. 153, note. Prefcrite, pp. 210, 331, 336, 338, 339. Elle eft contraire dans l'empoisonnement occafionné par l'arfenic, p. 456. Prefcrite, pp. 485, 519, 130; Tome IV, pp. 241, 330, 334. THERMOMETRE, inftrument qui fert à mefurer les dégrés de chaleur & de froid.

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Il faudroit joindre à la Boîte-entrepôt, (Voyez ce mot.) un petit thermometre. Pourquoi ? Tome IV, p. 422. THYM. Thymus vulgaris, folio tenuiore, C. B. & TURNEF. Thymum vulgare rigidius, folio cinereo, J. B. Thymus vulgaris LINN. C'est-à-dire, Thym commun, petites feuilles, felon C. BAUHIN & TOURNEFORT. Thym commun, rude, à feuilles cendrées, felon J. BAUHIN. Thym commun felon LINNÉ. Cette plante eft de la quatrieme claffe, troisieme section, feptieme genre de TOURNEFORT; de la didynamie gymnofperme de LINNÉ, & de la vingt-cinquieme famille des labiées d'Adanfon. Il n'eft perfonne qui ne connoiffe cette plante, recherchée pour fon odeur agréable, & d'un usage commun dans la cuifine.

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Prefcrit, Tome IV, p. 290.

THYROIDE, nom que porte un cartilage du larynx, fort large, & plié de façon qu'il a une convexité longitudinale en devant, & deux portions latérales qui en font comme les ailes. Les anciens lui ont donné ce nom, parce qu'ils ont cru trouver dans fa configuration de la reffemblance avec un bouclier. On donne encore le nom de thyroïdes ou thyroïdiennes à deux glandes lymphatiques, fituées à la partie inférieure & latérale du larynx. TILLEUL, Tillau, Tillot ou Tillot de Hollande, Tilia femina, folio majore, C. B. & TURNEF. Tilia vulgaris, J. B. Tilia Europea, LINN. C'est-à-dire, Tilleul femeile, à grande feuille, felon C. BAUHIN & TOURNEFORT. Tilleul commun, felon J. BAUHIN. Tilleul d'Eope

felon LINNE. Cet arbre n'a pas befoin de description; il n'eft perfonne qui ne le connoiffe pour le voir dans nos jardins, dont il eft un des plus beaux ornements. Les fleurs font d'ufage.

Prefcrites, Tome II, p. 457; Tome III, pp. 69, 289, 305, 330, 107, 512; Tome IV, pp. 276, 281, 461. TISANE. On donne ce nom à tout liquide, dont le malade fait fa boiffon ordinaire. Les tifanes fe préparent avec les feuilles, les racines, les fruits, les femences, les bois, ou les écorces, &c. des plantes; quelquefois avec des médicaments tirés des animaux & des minéraux, &c. qu'on fait bouillir ou infufer dans de l'eau. Lorfque la tifane a bouilli, on l'appelle décoction; lorf qu'elle n'a fait qu'infufer, on la nomme infufion. (Voyez DECOCTION & INFUSION.)

TISANE pectorale commune.

Prenez d'orge perlé,

deux onces.

Faites bouillir, pendant quelque temps, dans quatre pintes d'eau; ajoutez de raifins fecs,

de figues feches, de chaque deux onces.

de régliffe épluchée,

demi-once. Continuez de faire bouillir jufqu'à réduction de moitié. On peut ajouter deux ou trois gros de nitre, & on aura non-feulement une tifane très-rafraîchiffante & très-agréable, mais encore an excellent remede dans tous les cas où il faudra tempérer la chaleur du fang. (M. B.)

Prefcrite, Tome II, pp. 89, 67, 86.

TISANE Royale & purgative. (Voyez-en la recette & l'indication au mot BAGUENAUDIBR.)

TISANE fudorifique. (Voyez-en la recette & l'indication, Tome IV, p. 85.)

TISSU. On entend par ce mot, la difpofition de quelques

parties de même nature, treffées & entrelacées en forme de toile: c'eft ainfi qu'en Anatomic on nomme : Tissu-cellulaire, une efpece de treffe membraneufe, compofée en outre de différentes cellules qui communiquent ensemble: ce tifu-cellulaire enveloppe toutes les parties principales du corps, & toutes les fibres, qui compofent ces parties, auxquelles ilfert comme de gaîne: c'eft par le moyen de cette treffe, non interrompue, que toutes les parties du corps fe communiquent entr'elles, & que les métaftafes fe font de l'intérieur à l'extérieur, & de l'exté, rieur à l'intérieur,

TITHYMALE. Ce nom, qu'on confond dans les Auteurs avec celui d'ésule, fe donne à un genre de plantes trèsnombreux, très-multiplié dans les campagnes & trèsconnu des paylans, qui, pour la plupart, n'emploienɛ point d'autres vomitifs, ni d'autres purgatifs. Ils font dans l'ufage d'avaler les femences du tithymale lorfqu'ils veulent fe purger, &, le plus fouvent, ils font évacués à-la-fois par haut & par bas. Comme ils les prennent fans aucune préparation, ni de la part du remede, ni de la part du fujet, l'expérience ne prouve que trop malheureufement qu'ils font quelquefois la victime de l'action violente de ce draftique. Auffi les Médecins qui en ont été témoins, n'ont-ils pas héité de ranger les tithymales dans la claffe des poifons, tandis que d'autres, également témoins de leurs effets, ne les regardent que comme des remedes très-actifs, & dont l'administration demande toute la prudence d'un Médecin éclairé.

Cependant la célébrité que ce remede a confervée parmi les gens de la Campagne, qui s'en fervent de temps immémorial, & qui en ufent très-familiérement, dépofe évidemment en fa faveur. Voilà ce qui a en gagé les Auteurs des Efais de la Matiere médicale indigene cités, Tome II, page 47, note, à foumettre les tithymales ou les éfules à l'expérience. Celles de ces plantes qu'ils ont prefcrites, font les fuivantes, comme les plus communes, & celles qui font le plus fréquemment employées par les gens de la Campagne. 1. TITHYMALE des champs, ou petite Efule. Efula minor officin. Tithymalus cypariffias, C. B. & TURNEF. Euphorbia cyparifliás, LINN. C'est-à-dire, petite Efule des Boutiques. Tithymale à feuilles de cyprès, felon C. BAUHIN & TOURNEFORT, Euphorbe à feuilles de cy près, felon LINNE. La racine de cette plante eft plus grote que le petit doigt, ligneufe, fibreuse & quelquefois rampante, d'une faveur acre, piquante & qui caufe des naufées. Ses tiges font hautes d'une coudée, branchues à leur fommet. Ses feuilles naifleut en très-grand nombre fur les tiges elles font d'abord femblables à celles de la linaire, molles; & ensuite il en naît de plus menues & capillacées, lorfque la tige fe partage en bianches. Ses fleurs nailent aux fommets des rameaux, difpoftes en parafol, & font d'une feule piece, en grelot, verdâtres & divifées en quatre parties, arrondies. Leur piftil fe

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