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change en un fruit triangulaire à trois capfules, qui contiennent trois graines arrondies. Toute cette plante eft remplie de lait. Elle vient par-tout, le long des chemins & dans les forêts.

On obfervera qu'il fort de la même racine plufieurs petites tiges garnies de feuilles plus courtes, plus épaiffes & arrondies, marquées en-deffous de points de couleur d'ocre. Des Botanistes ont regàrdé ces jets comme des efpeces particulieres; mais J. RAY les regarde, avec raison, comme des avortons de la plante. On observera encore que ce tithymale varie beaucoup felon les différentes faifons & l'âge de la plante; car fouvent au printemps elle porte une tête rougeâtre ou jaune. Ces variétés ont jetté les Botanistes dans l'erreur, ils en ont fait autant d'efpeces. Cependant il eft facile, felon J. Ray, de la diftinguer des autres éfules ou tithymales, par fes racines rampantes, par fa tige qui eft peu élevée, par fes feuilles oblongues, vertes, étroites, molles & tendres, qui font en grand nombre fur la tige.

2. TITHYMALB des vignes, ou Réveille-matin. Tithymalus
hiliofcopius, TURNEF. Euphorbia hiliofcopia, LINN.
Ceft-à-dire, Tithymale qui regarde le foleil, felon
TOURNEFORT. Euphorbe qui regarde le foleil, felon
LINNE. Cette plante eft fi commune, qu'il n'eft perfonne
qui ne la connoiffe : elle fe multiplle avec la plus grande
prodigalité, fur-tout dans les jardins, d'où l'on a toutes
les peines du monde à la détruire. Nous nous difpenferons
donc de la décrire. Nous dirons feulement que cette
plante est tout au plus haute d'un pied, compofte
d'une racine courte & chevelue, de laquelle fort une
tige principale, accompagnée de deux ou trois autres,
portant de petites feuilles alternes, rondes, un peu alon-
gées, d'un verd agréable, ainfi que la fleur, qui ref-
femble à celle de la plante précédente. Cette plante eft
remplie de lait. On observera qu'elle eft diftinguée par des
Botanistes, du tithymale des vignes, avec lequel elle a
tant de rapport, que d'autres les regardent comme une
feule & même plante. Nous fuivons le fentiment de ces
derniers d'autant plus volontiers, que les propriétés de
tous les tithymales font abfolument les mêmes.
30 TITHYMALE des marais, ou la grande Efule. Efula ma-
jor, officin. Tithymalus paluftris frudicofus, C. B. &
TURNEF. Tithymalus magnus multicaulis, five Efula

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major, J. B. Euphorbia paluftris, LINN. C'est-à-dire
grande Efule des Boutiques, Tithymale des marais, à
fruit, felon C. BAUHIN & TOURNEFORT. Grand Tichy-
male à plufieurs tiges, ou grande Efule, felon J. BAU-
HIN. Euphorbe des marais, felon LINNÉ. La racine de
cette plante est très-groffe, blanche, ligneuse, vivace,
rampante. Elle pouffe plufieurs tiges à la hauteur de
deux ou trois pieds, groffes environ comme le petit doigt,
rougeâtres, rameufes, revêtues de feuilles alternes, unies,
oblongues, vertes, qui paroiffent l'hiver avec les tiges.
Ses fleurs naiffent au fommet des tiges & des rameaux,
petites, jaunes, difpofées comme en ombelle ou en pa-
rafol. I fuccede aux fleurs des fruits relevés de trois
coins, en forme de verrue, & divifés en trois cellules,
qui renferment chacune une femence prefque ronde,
remplie d'une fubftance ou moëlle blanche. Cette plante
croît fur les bords fablonneux des rivieres & autres lieux
marécageux. Elle eft commune fur les bords de la Loire,
& en Allemagne le long du Rhin. On la cultive quel-
quefois dans les jardins : elle fleurit en Mai & Juin. Toute
la plante eft laiteufe comme toutes les autres éfules.

Les feuilles, les fommités, les femences, la racine &
l'écorce de la tige des tithymales font émétiques & pur-
gatives, mais produifent des fuperpurgations, des fymp-
tômes étrangers à la Maladie, & augmentent ceux qui
lui font propres, fi on les administre sans en avoir cor-
rigé les qualités déléteres, qu'on ne peut s'empêcher de
reconnoître dans les tithymales. Le moyen de prévenir
les défordres qu'ils peuvent occafionner, eft bien fimple.
Il fuffit de laiffer macérer, pendant vingt-quatre heures,
dans du vinaigre ou du fuc de citron, les parties de ces
plantes qu'on veut employer: on les laiffe enfuite fécher,
& on les réduit en poudre très-fine. La dose est depuis
quinze jufqu'à trente grains. De fept malades qui ont
pris cette poudre, trois ont vomi de trois à quatre fois,
& ont évacué par le bas de cinq à huit : une femme a
eu trois évacuations par le haut, & autant par le bas :
une autre femme plus forte, n'a vomi qu'une fois, & a
eu deux felles: le fixieme malade, qui étoit un épilep◄
tique, n'a vomi qu'à quarante grains, mais fans de vio-
lents effets; & le feptieme, attaqué de la même Maladie,
a eu des évacuations très-abondantes des deux côtés
fans fuperpurgation, & fans aucune forte d'accidents con-
fécutifs.

Les tithymales s'emploient encore légérement torréfiés, & réduits en poudre fubtile de cette maniere ils ont moins d'efficacité. Il a fallu trente grains de cette poudre pour faire vomir un enfant de seize ans, qui a d'ailleurs été bien purgé. Un homme de foixante ans, goutteux, en a pris quarante-cinq grains, qui ont très-bien opéré, fans fatigue & fans excès. Cette poudre fe donne dans une taffe de thé, à laquelle on ajoute le fuc de la moitié d'un citron. Enfin on peut fe contenter de faire fécher les tithymales à l'air libre pendant une année : on les réduit enfuite en poudre, qu'on donne à vingt grains, avec autant ou plus de fucre. De cette maniere on en obtient les mêmes effets.

TON, état naturel de teufion, de fermeté, de vigueur & de force dont eft doué chaque individu, & chaque partie de cet individu. TONIQUE, épithete qu'on donne à l'action, en vertu de laquelle le corps & chaque partie du corps jouiffent de la force, de la vigueur, &c. dont ils font doués. Mais on la donne plus communément, avec M. LORRY, Traité de la Mélancolie, à un furcroît de force que la Nature retrouve toutes les fois qu'elle a besoin de fecours puiffants. Effectivement on ne voit jamais mieux l'effet de l'action tonique que dans les paffions vives, dans la crainte, dans la colere, &c. L'homme, dans ces états, femble avoir des forces furnaturelles.

TONIQUE, eft encore l'épithete qu'on donne aux remedes qui augmentent la force & l'élasticité des parties. TOPHUS, petite tumeur blanche, rabotteuse, dure & calleufe, qui peut fe former dans toutes les parties du corps, & qui, lorfqu'elle exifte, eft un fymptôme ordinaire du vice goutteux & quelquefois vénérien. TOPIQUE: ce mot fe dit particuliérement des remedes externes qu'on applique fur les parties malades; tels font les emplâtres, les onguents, les cataplafmes, &c. Le mot topique eft fynonyme avec celui d'application, ou remede externe. (Voyez REMEDES externes.) TORMENTILLE ou Tourmentille. Tormentilla fylveftris, C. B. & TURNBF. Tormentilla, J. B. Tormentilla erecta, LINN. C'est-à-dire, Turmentille fauvage, felon C. BAUHIN & TOURNEFORT. Tormentille, felon J. BAUHIN. Tormentille dont la tige eft droite, felon LINNÉ. Sa racine est un tubercule de la groffeur du pouce, dur,

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noueux, inégal, tantôt droite, tantôt oblique, de couicur obfcure à l'extérieur, rouge en-dedans, d'un goût aftringent, fans odeur: elle pouffe plufiears tiges grêles, foibles, velues, rougeâtres, longues d'un pied, ordinairement courbées & couchées par terre, garnies par intervalles de feuilles velues, au nombre de fept pour la plupart, fur une queue: fes fleurs font compofées de quatre pétales jaunes, en rose, auxquelles il fuccede des fruits prefque ronds, qui contiennent plufieurs femences menues, oblongues. La tormentille croît prefque partout, dans les lieux fablonneux, humides, dans les bois, dans les pâturages fecs, montueux, couverts ou ombrageux elle fleurit en Mai, Juin & Juillet fa racine eft principalement d'ufage en Médecine; il faut la choisir récente, groffe & mondée de fes fibres. Elle coûte fix fols l'once.

Preferite, Tome III, page 17.

TORTICOLIS, efpece de rhumatisme aigu. (Voyez Tome III, , page 166.)

TOUCHER. (des Maladies de l'organe du) Tome III, pages 418-419.

TOUX. Seuls remedes qu'on puiffe donner contre la violence de la toux, dans la pulmonie, Tome II, page 131. Ce qu'il faut faire lorfqu'il furvient de la toux à la faite de la petite vérole, page 226; de la rougcole, page

263 & 264.

Toux. ( des diverfes efpeces de) Tome II, pages 344–358.
Toux (de la) d'eftomac. Idem, p^ges 351–355.
Toux (de la) nerveufe. Idem, pages 355–356.
Toux (de la) de poitrine. Idem, pages 344-350.
Toux (de la) fymptomatique. Idem, pages 356 − 3 5 8.
Toux, ( de la) fymptôme avant-coureur de la goutte. Idem,

page 358.

Toux, (de la) fymptôme de la großefle. Idem, page 317. Toux, ( de la) fymptôme de la poufle des dents. Idem pages 356-357.

Toux, (de la) fymptôme des vers. Idem, page 317. TRACHÉE-ARTERE. (Voyez ce que c'eft, Tome 1, page 93, dans le courant de la note.)

Caractere de l'efquinancie qui occupe la trachée-artere, Tome 11, page 308.

TRACHÉE-ARTERE. (des accidents occafionnés par des corps arrêtés dans la ) Tome IV, page 402–417.

TRAITEURS, Maladies qui leur font particulieres: moyens de les prévenir, Tome I, pages 101 & fuiv. TRANCHÉES, douleurs aiguës dans les inteftins, occafionnées, ou par des vents, ou par des matieres âcres irritantes. On voit que c'eft, à-peu-près, la même chofe que les coliques: cependant on fe fert généralement de ce mot pour exprimer les douleurs de ce genre, chez les femmes nouvellement accouchées & chez les enfants nouveaux-nés.

Le cours de ventre qui accompagne la dentition, ne demande des remedes que lorfqu'il occafionne des tranchées, Tome II, page 427. Le délivre ne fort le plus fouvent de la matrice qu'au moyen de douleurs, appellées tranchées, Tome IV, page 162.

TRANCHÉES (des) des enfants. Tome IV, pages 228–232. TRANQUILLITE de corps & d'esprit. Son importance dans

les fievres, Tome II, page 23. Il faut que le malade attaqué de fievre aiguë, foit tenu tranquille & qu'il ne voie point de compagnie, page 70. Le malade doit être tenu tranquille dans les fievres lentes nerveuses, page 147; dans la petite vérole, page 204. Combien la tranquillité de corps & d'efprit eft importante dans la phrénéfie, page 290; dans l'ophthalmie effentielle, page 299 ; dans l'inflammation de la gorge, page 314; dans les maux de gorge gangréneux, page 326; dans la diarrhée ou cours de ventre caufé par les vives paffions, page 427; dans le vomiffement caufé par la groffeffe, page 436; caufé par les paffions violentes, page 438.

Importance de la tranquillité de corps & d'efprit dans les hémorrhagies caufées par la pléthôre, Tome III, p. 6; dans le crachement de fang, p. 26; dans la jaunisse, & comme préfervatif de cette Maladie, p. 116; dans l'attaque de goutte, p. 151; dans la constipation, p. 257. Son importance dans la rage, page 101.

Tranquillité abfolue, même 'abftinence de parler dans les pertes de fang, Tome IV, p. 131. Tranquillité d'efprit dans la groffeffe, p. 149; dans la couche, p. 175; dans les plaies confidérables, p. 348 ; dans la contufion accompagnée de la perte de connoillance, page 353. TRANSPIRATION. On donne ce nom à une humeur qui fort continuellement par les pores de la peau, & qui, bien qu'elle foit infenfible & peu vifible, eft cependant une des excrétions du corps des plus confidérables, puifqu'il eft prouvé que, fi une perfonne bien portante a pris en aliment & en boillon la valeur de huit livres, Tome V.

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