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XXVI

LES SYBILLES

SUR LA FESTE DES ALLIANCES

DE FRANCE ET D'ESPAGNE

1612

LA SYBILLE PERSIQUE

Que Bellone et Mars se détachent,
Et de leurs cavernes arrachent
Tous les vents des seditions;
La France est hors de leur furie
Tant qu'elle aura pour alcyons
L'heur et la vertu de Marie.

LA LYBIQUE

Cesse, Pò, d'abuser le monde;
Il est temps d'oster à ton onde

Malherbe.

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Sa fabuleuse royauté.

L'Arne, sans en faire autres preuves,
Ayant produit cette beauté,
S'est acquis l'empire des fleuves.

LA DELFIQUE

La France à l'Espagne s'allie;
Leur discorde est ensevelie,
Et tous leurs orages finis.
Armes du reste de la terre,
Contre ces deux peuples unis
Qu'estes-vous que paille et que verre?

LA CUMÉE

Arrière ces plaintes communes,
Que les plus durables fortunes
Passent du jour au lendemain;
Les noux de ces grands hyménées
Sont-ils pas de la propre main
De ceux qui font les destinées?

L'ERITHRÉE

Taisez-vous, funestes langages,
Qui jamais ne faittes presages

Où quelque malheur ne soit joint;
La discorde icy n'est meslée,
Et Thetis n'y soupire point

Pour avoir espousé Pelée.

LA SAMIENE

Roy que tout bon-heur accompagne,
Voy partir du costé d'Espagne
Un soleil qui te vient chercher.
O vrayment divine avanture,
Que ton respect fasse marcher
Les astres contre leur nature!

LA CUMANE

O que l'heur de tes destinées
Poussera tes jeunes années
A de magnanimes soucis,
Et combien te verront épandre
De sang des peuples circoncis
Les flots qui noyerent Leandre!

L'HELESPONTIQUE

Soit que le Danube t'arreste,

Soit que l'Euphrate à sa conqueste

Te face tourner ton desir,
Treuveras-tu quelque puissance
A qui tu ne faces choisir
Ou la mort, ou l'obeïssance?

LA PHRYGIENNE

Courage, Reyne sans pareille :
L'esprit sacré qui te conseille
Est ferme en ce qu'il a promis.
Achève, et que rien ne t'arreste :
Le Ciel tient pour ses ennemis
Les ennemis de cette feste.

LA TYBURTINE

Sous ta bonté s'en va renaistre
Le siecle où Saturne fut maistre:
Themis les vices détruira,
L'honneur ouvrira son échole,
Et dans Seine et Marne luyra
Mesme sablon que dans Pactole.

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Donc, aprés un si long sejour,
Fleurs de lys, voicy le retour
De vos avantures prosperes;
Et vous allez estre à nos yeux
Fresches comme aux yeux de nos peres,
Lors que vous tombastes des cieux.

A ce coup s'en vont les destins
Entre les jeux et les festins
Nous faire couler nos années,
Et commencer une saison
Où nulles funestes journées
Ne verront jamais l'orizon.

Ce n'est plus comme auparavant
Que, si l'Aurore en se levant
Davanture nous voyoit rire,
On se pouvoit bien asseurer,

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