Tant la Fortune avoit d'empire, De toutes parts sont éclaircis qu'il nous eust cousté de morts, la France eust fait d'efforts que Avant que d'avoir par les armes Tant de provinces qu'en un jour, Belle reine, avecques vos charmes, Vous nous acquerez par amour! Qui pouvoit, sinon vos bontez, Fleur des beautez et des vertus, Quel marbre à la posterité Fera paroistre votre gloire Non, non, malgré les envieux, Et qu'aidant comme eux aux mortels, Nos fastes sont pleins de lauriers [TOUTES LES SYBILLES] A ce coup la France est guerie; XXVIII PARAPHRASE DU PSEAUME CXXVIII 1614 Les funestes complots des ames forcenées Mais je puis dire aussi qu'ils n'ont rien avancé. J'estois dans leurs filets, c'estoit fait de ma vie ; N'esperoit imprimer ses outrages sur moy. Dieu, qui de ceux qu'il aime est la garde eternelle, Me témoignant contr'eux sa bonté paternelle, A selon mes souhaits terminé mes douleurs. Il a rompu leur piege, et, de quelque artifice Ses mains, qui peuvent tout, m'ont dégagé des leurs. La gloire des méchans est pareille à cette herbe Est reputé pour elle une longue saison. Bien est-il mal-aisé que l'injuste licence Ceux que leur insolence avoit fait souspirer. XXIX RECIT D'UN BERGER AU BALET DE MADAME PRINCESSE D'ESPAGNE 1615 Houlete de Louys, houlete de Marie, Vous placer dans les cieux en la mesme contrée Est-ce un prix de vertu qui soit digne de vous? Vos penibles travaux, sans qui nos pasturages, Battus depuis cinq ans de gresles et d'orages, S'en alloient desolez, Sont-ce pas des effets que, mesme en Arcadie, Quoy que la Grece die, Les plus fameux pasteurs n'ont jamais égalez? |