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O

TOY, qui d'un clein d'œil, sur la terre et sur l'onde,
Fais trembler tout le monde,

Dieu, qui tousjours es bon et tousjours l'as esté,
Verras-tu concerter à ces ames tragiques

Leurs funestes pratiques,

Et ne tonneras point sur leur impieté?

Voyez en quel estat est aujourd'huy la France,
Hors d'humaine esperance!

Maiherbe.

37

Les peuples les plus fiers du couchant et du nord,
Ou sont alliés d'elle, ou recherchent de l'estre;
Et ceux qu'elle a fait naistre

Tournent tous leurs conseils pour luy donner la mort!

II

[SUR LA MÊME GUERRE]

1614

Ames pleines de vent, que la rage a blessées,
Cognoissez votre faute, et bornez vos pensées
En un juste compas;

Attachez vostre espoir à de moindres conquestes :
Briare avoit cent mains, Typhon avoit cent testes,
Et ce que vous tentez leur cousta le trepas.

Soucis, retirez-vous; faites place à la joye,
Miserable douleur dont nous sommes la proye;
Nos vœux sont exaucez!

Les vertus de la Reine et les bontez celestes

Ont fait évanoüir ces orages funestes,

Et dissipé les vents qui nous ont menacez.

III

[PRÉDICTION DE LA MEUSE

AUX PRINCES RÉVOLTÉS]

1614

Allez à la malheure, allez, ames tragiques,
Qui fondez vostre gloire aux miseres publiques,
Et dont l'orgueil ne cognoist point de lois.
Allez, fleaux de la France et les pestes du monde :
Jamais pas un de vous ne reverra mon onde;
Regardez-la pour la derniere fois.

IV

PROPHÉTIE DU DIEU DE SEINE

STANCES

1617

Va-t'en à la malheure, excrement de la terre, Monstre qui dans la paix fais les maux de la guerre,

Et dont l'orgueil ne cognoist point de loix. En quelque haut dessein que ton esprit s'égare, Tes jours sont à leur fin, ta cheute se prepare : Regarde-moy pour la derniere fois.

C'est assez que, cinq ans, ton audace effrontée,
Sur des ailes de cire aux estoilles montée,
Princes et rois ait osé defier.

La Fortune t'appelle au rang de ses victimes;
Et le Ciel, accusé de supporter tes crimes,
Est resolu de se justifier.

V

[POUR LA MARQUISE DE RAMBOUILLET]

VERS 1624

Et maintenant encore en cet âge penchant

Où mon peu de lumiere est si prez du couchant,
Quand je verrois Helene, au monde revenue
En l'estat glorieux où Pâris l'a connue,
Faire à toute la terre adorer ses appas,
N'en estant point aimé, je ne l'aimerois pas.
Cette belle bergere, à qui les Destinées
Sembloient avoir gardé mes dernieres années,

Eut en perfection tous les rares tresors

Qui parent un esprit et font aimer un corps.
Ce ne furent qu'attraits, ce ne furent que charmes;
Sitost que je la vis, je luy rendis les armes;
Un objet si puissant ébranla ma raison,
Je voulus estre sien, j'entray dans sa prison,
Et de tout mon pouvoir essayai de luy plaire
Tant que ma servitude
espera du salaire.
Mais, comme j'apperçus l'infaillible danger
Où, si je poursuivois, je m'allois engager,
Le soin de mon salut m'osta cette pensée;
J'eus honte de brusler pour une ame glacée,
Et, sans me travailler à luy faire pitié,
Restreignis mon amour aux termes d'amitié.

VI

[SUR

LA PRISE PROCHAINE DE LA ROCHELLE]

1628

Enfin mon Roy les a mis bas,
Ces murs qui de tant de combats

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