Imágenes de páginas
PDF
EPUB

donner un homme de ce merite J. Au4 aux dernieres horreurs de la pau- BREY.

vreté.

On peut le mettre avec raison au nombre des Sçavans malheureux; car fa vie n'a été qu'une fuite de peines & de chagrins. En 1660. il fit naufrage en revenant d'Irlande, & penfa perdre la vie. L'année fuivante il fe maria ; mais l'état conjugal lui fit fi peu d'honneur & de plaifir qu'il en fit toûjours quelque myftere. On a feulement trouvé dans fes Mémoires manufcrits une petite note, qui marque le peu de contentement qu'il avoit trouvé dans le mariage. Lé 1. Novembre 1661. dit-il, je fis la premiere recherche de Jeanne Somner fous une mauvaise Etoile.

Au refte, fes chagrins & fes procez ne lui firent point negliger entierement l'étude des belles Lettres, il leur donnoit tous fes momens de loifir ; & les grands progrès qu'il y fit, lui procurerent en

1662. l'entrée dans la Societé
Royale de Londres. Deux ans
après, c'eft-à-dire, en 1664. il fit
Tome IV.
Dd

[ocr errors]

J. Au un petit voyage en France, mais il n'alla pas plus loin qu'Orleans,

BREY.

Il eft mort à Oxford vers l'an 1700. L'état d'obfcurité où il vivoit n'a pas permis de fçavoir précisement le temps auquel il a fini fes triftes jours, & l'Auteur de fa Vie n'a pû le découvrir. Au refte, on doit mettre au rang de Les vertus la patience avec laquelle il fupporta fes malheurs : on voit dans fes Mémoires manufcrits de frequentes preuves de fa réfignation aux ordres de la Providence; & quoique ce fût en 1670. que fon bien acheva prefque de fe diffiper, on y lit ces paroles écrites de fa main: fe rends graces à Dieu de ce que depuis l'an 1670. j'ai pu me posseder moi-même dans une heureufe obfcurité. Catalogue de fes Ouvrages,

1. La Vie de M. Hobbes publiée en Latin en 1681.par le Me-decin Richard Blackbourn eft de la façon de Jean Aubrey, qui l'avoit écrite originairement en Anglois,

2. Promenade de la Province de

J. Au

Surrey. (en Anglois) 1692. C'est
'Hiftoire naturelle de cette Pro- BREY.
vince, qu'il entreprit en 1673.
mais à laquelle il ne mit la der-
niere main qu'en 1692. qu'il la
publia. Il avoit formé un fembla-
ble projet par rapport à la Pro-
vince de Wilt, mais fon grand âge
ne lui permit pas de l'exécuter. Il
avoit néanmoins ramafle beau-
coup de chofes fur cette matiere.

vais,

2. Mélanges fur divers fujets, comme de la fatalité des jours ou des lieux, des préfages bons ou maudes fonges, des apparitions & autres chofes femblables. (en Anglois 1696. in 8. It. Seconde Edition. Londres 1721. in 8°. L'agréable tranquillité dont il joüit pendant quelques femaines qu'il paffa en 1695. dans les beaux jardins du Comte d'Abingdon, lui fit revoir quelques petites Pieces, qu'il avoit recueillies fur la Science Hermetique. Il les mit en ordre & les fit imprimer l'année suivante fous ce titre general de Mélanges. Il y fit depuis des additions, & refondit fon Ouvrage qui de

BREY.

J. Au- voit être imprimé pendant sa vie, puisqu'il en avoit fourni la copie au Libraire Churchill, dès l'an 1697. On ne fçait pourquoi il ne l'a point été ; ce n'eft que depuis fa mort & celle de ce Libraire,qu'on l'a donné au Public. Ces mélanges ne font qu'un Recueil indigeste de plufieurs obfervations fuperftirieufes,qu'un homme d'efprit n'auroit dû ramafler , que pour les cenfurer. Cependant Aubrey les donne avec une emphafe qui n'eft propre qu'à leur donner du credit. V.fa Vie à la tête de fes Mélanges.

JEAN DE

SERRES.

JEAN DE SERRE S. gat, Ferranus

B

EAN de Serres, appellé en Latin, Joannes Serranus, nâquit dans le Vivarais vers le milieu du quinziéme fiécle, felon Frifius dans la Bibliotheque de Gefner. Menage dans fes Remarques fur la Vie de Pierre Ayrault marque la ville de Montpellier pour le lieu de fa naiffance. Guy Allard dans fa Bibliotheque du Dauphiné,

dit qu'il étoit du Bas Dauphiné, J. DE & qu'il a été Miniftre de la Reli- SERRES, gion P. R. à Montelimart.

Ses Parens l'envoyerent étudier à Lausanne, fous Jacques Randon & Guillaume Beraud. Il forma en ce lieu une étroite amitié avec Jean Guillaume Stucke, qui fe rendit depuis celebre à Zurich. Il fit quet que progrès dans les Langues Grecque & Latine, s'attacha à la Philofophie d'Ariftote & de Platon; & de retour en France, il étudia en Théologie, parce qu'il fe deftinoit au Ministere

Il commença à fe produire dans le Public, & à fe faire connoître par fes Ovurages en 1570. Trois ans après, c'est-à-dire, en 1 673il fe réfugia à Lausanne après la faint Barthelemi. Il étoit en 1682. Miniftre à Nifmes. Cayet dit qu'il l'a été à Orange.

D'Aubigné (tome 3. de fon Hiftoire ch. 11.) rapporte que de Serres fut l'un des quatre Miniftres de la Religion P. R. qui avoua à Henri IV. qu'on pouvoit fe fauver dans la Religion Catholique

D'd iij

« AnteriorContinuar »