IMITATION DU LATIN. LE celebre Conon, dont les yeux affurez Obfervent nuit & jour les Globes azurez, Elle m'offrit'aux Dieux,dont un fi beau prefent Obtint pour fon Epoux le fecours tout-puissant; C'étoit le Roy du Nil, le jeune Ptolomée Qu'elle aimoit tendrement,dont elle étoit aimée. Ce Prince à fon Epouse uni nouvellement, Comblé de fes faveurs & toûjours fon Amant, Ecouta trop la voix d'une gloire ennemie, Et déclara la guerre aux Princes d'Affyrie: Ut Triviam furtim fub Latm'a faxa relegans Idem me ille Conon cælefti lumine vidit Fulgentem clarè: quam multis illa Deorum Quá Rex tempeftate novo auctus Hymenso - Dulcia nocturna portans veftigia rixa, Quam de virgineis gefferat exuviis. Eftne novis nuptis odio Venus? anne parentum Ubertim thalami quas intra limina fundunt? Id men me multis docuit regina querelis, Ma Ma Reine qui de Mars redoutoit les fureurs, Et l'amoureux.combat lui donne peu d'alarmes: Elle le repouffoit, quoiqu'il plût à fon cœur ; Mais elle fouhaitoit qu'il fût bientôt vainqueur. Belle Reine à prefent dans vos douleurs ameres, Vos attraits font mouillez par des larmes fince res; Vous pleurez, vous pouffez mille triftes foûpirs, Non parce que la guerre interrompt vos plaifirs: Mais d'un Fpoux aimé l'abfence perilleuse Jette un trouble mortel dans votre ame amou reufe. Enfin vous n'avez plus cette intrepidité Qui de vos premiers ans foûtenoient la fierté Tome II. B At tu non orbum luxfti deferta cubile, Quum penitùs maeftas exedit cura medullas Senfibus ereptis mens excidit? atqui ego certè ·Cognoram à parva virgine magnanimam. Anne bonum oblita es facinus, quo regium adepta es Conjugium, quo non fortius aufit alis? Sed tum mæfta virum mittens, qua verba locuta es? fuppiter, ut terfti lumina fepè manu. Quis te mutavit tantus Deus? an quòd amanteis At qua ibi, proh, cunétis pro dulci conjuge Divis Si reditum retuliffet is, aut in tempore longe A des ennuis fans fin votre cœur s'abandonne, De tout votre bonheur rappellez la memoire, Quel revers ou quel Dieu vous a fitôt changée mens. Mais afin qu'à vos vœux les Dieux fuffent propices, Et qu'ils daignaffent voir les pompeux facrifices, Be votre Epoux vainqueur demandoit le retour; |