TRAITÉ DE L'ESPÉRANCE CONTRE L'ESPRIT 'DE PUSILLANIMITE J'attendois celui qui m'a fauvé de la pufillanimité, de l'abbattement de mon efprit, & de la tempête. Et le Seigneur eft devenu mon refuge, & mon Dieu l'appui de mon espérance. Pi. 54, v. 8, & Pf. 93, v. 22, Nouvelle Edition revûe, corrigée & augmentée Gilles 12. A PARIS, Chez PH. NIC. LOTTIN, rue S. Jacques, près de S. Yves, à la Vérité, M. DCC. XXXII. Avec Approbation Privilége du Roi, CE Traité n'a été fait que pour les perfonnes qui vivent dans la crainte de Dieu, & qui font de leur falut leuraffaire capitale. Car pour ceux qui y fongent peu, & qui vivent dans le crime, il faudroit leur tenir un langage bien différent. L'on ne trouvera dans ce Traité que des vérités fort communes, qui fe trouvent répandues dans des Livres qui font entre les mains de tout le monde. On a tâché feulement de les réunir ensemble & d'en faire comme un corps suivi, afin qu'elles fiffent une plus forte impreffion fur l'efprit, & pour foulager en mêmetems les perfonnes qui manquent de Livres, ou de tems pour les lire tous avec application. Le nombre des perfonnes pieufes qui font tentées de défiance ou agitéés par une crainte exceffive, eft peut étre petit en comparaifon des autres. Mais ce nombre confideré en foi-même ne laiffe pas d'être grand, comme tous les Directeurs des confciences le peuvent attefter par leur expérience: &i eft jufte de travailler à délivrer çes perfonnes de cet efprit de pufillanimité fi nuifible à la folide piété, & à préferver les autres d'ý tomber, fans oublier néanmoins de maintenir les uns & les autres dans de grands fentimens d'humilité; fans quoi la confiance, qu'on leur infpireroit, feroit fauffe. C'eft la fin que l'on s'eft proposée dans tout cet écrit. Que le Dieu d'Espérance & le Pere des miféricordes, daigne fuppléer à toute l'indignité de l'Auteur & à tous les défauts de fon Ouvrage, & combler de paix & de joie ceux qui prendront la peine de le lire, afin que leur efpé rance croiffe toujours de plus en plus par la vertu & la puissance du Saint-Esprit. Rom. ch. 15. V. 13. AP PROBATION. Ai lû par ordre de Monfeigneur le Garde des de l'Espérance Chrétienne. Il m'a paru très- folide. Fait à Paris le 12 Novembre 1730. Signé CERTAIN, J AUTRE AP PROBATION. 'Ai lû par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux un Livre intitulé: Traité de l'Espérance Chrétienne. Il eft plein de réflexions très-confolantes pour les perfonnes qui font profeffion d'une veritable piété. Fait en Sorbonne le 31 Juillet 1732. Signé, DE LORME. TRAITE TRAITÉ DE L'ESPERANCE CHRETIENNE, CONTRE L'ESPRIT DE PUSILLANIMI TE & de défiance & contre la CHAPITRE PREMIER. Que le peu de confiance en Dieu cause de très grands maux aux ames qui veulent faire du progrès dans les vertus chrétiennes. 1. § I. Quels font ces maux en général? NE vive confiance en Dieu eft une fource de toute forte de biens. Elle enracine nourrit & fortifie toutes les vers A |