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graifle de la terre, la rofée du ciel, les promeffes myfterieufes, les imperfections tolerées, les ceremonies legales, il ne reitera qu'un Chriftianifme commencé. Le Chriftianisme n'eft que le renversement de l'idolâtrie

de l'amour propre, propre, & l'établif.

par

fement du vrai culte de Dieu un amour fuprême. Cherchez bien, vous ne trouverez ce vrai culte, développé, purifié & parfait, que chez les Chrétiens. Eux feuls connoiffent Dieu infiniment aimable. Je ne parle point des Mahometans; ils ne le méritent pas. Leur Religion n'est que le culte groffier, fervile, & purement mercenaire des Juifs les plus charnels, auquel ils ont ajoûté l'admiration d'un faux Prophete, qui de fon propre aveu n'a jamais eu aucune preuve de mission.Tout hom

C.

me fimple & droit ne peut s'arrêter que chez les Chrétiens, puifqu'il ne peut trouver que chez eux le parfait amour. Dès qu'il le trouve là, il a trouvé tout, & il fent bien qu'il ne lui refte plus rien à chercher. Les myfteres ne l'effarouchent point, il comprend que toute la nature étant incomprehenfible à fon foible efprit, il ne doit pas s'étonner de ne pouvoir com prendre tous les fecrets de la Divinité; fa foibleffe même fe tourne en force, & fes ténébres en lumiere, pour le rendre défiant de foi, & docile à Dieu. Il n'a point de peine à croire que Dieu amour infini, a daigné, venir lui-même fous une chair femblable à la nôtre pour temperer les rayons de fa gloire, nous apprendre à aimer, & s'aimer lui-même au dedans de

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nous. C'est en ce fens - là qu'il eft vrai de dire qu'on trouve la vraye Religion par le cœur, & non par l'efprit. En effet on la trouve fimplement, par l'amour de Dieu infiniment aimable non par le raisonne. ment fubtil des Philofophes. Socrate même n'a prefque rien trouvé, pendant qu'une femmelette humble, & un artifan docile trouvent tout en trouvant l'amour confiteor tibi Pa ter, &c. L'amour de Dieu décide de tout fans difcuffion en faveur du Chriftianifme. C'eft en ce fens que l'ame eft naturellement chrétienne, comme parle Tertullien.

TROISIEME PARTIE.

Il n'y a que l'Eglife Catholique qui puiffe enfeigner ce culte d'une façon proportionnée au befoin de

tous les hommes.

Tous les hommes, & fur tout les ignorans, ont befoin d'une autorité qui décide, fans les engager à une difcuffion dont ils font vifiblement incapables. Comment voudroit-on qu'une femme de village, ou qu'un artifan examinât le texte origi, nal, les éditions, les verfions, les divers fens du texte facré ? Dieu auroit manqué au besoin de prefque tous les hommes s'il ne leur avoit pas donné une autorité infaillible, pour leur épargner cette recherche inpoffible, & pourles garantir de s'y tromper.L'homme ignorant

qui connoit la bonté de Dieu & qui fent fa propre impuiffandoit donc fuppofer cette autorité donnée de Dieu, & la chercher humblement pour s'y foûmettre fans raifonner. Ou la trouvera-t-il ? Toutes les focietez féparées de l'Eglife Catholique ne fondent leur féparation que fur l'offre de faire chaque particulier juge des Ecritures, & de lui faire voir que l'Ecriture contredit cette ancienne Eglife. Le premier pas qu'un particulier feroit obligé de faire pour écouter ces fectes, feroit donc de s'ériger en juge entre elles & l'Eglife qu'elles ont abandonnée. Or quelle eft la femme de village, quel eft Partifan,qui puiffe dire fans une ridicule & fcandaleuse préfomption: Je vais examiner fi l'ancienne Eglife a bien ou mal in

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