prendre l'occafion qu'elle a don née à quelques-unes de ces Lettres, en même tems qu'elle m'a permis d'avoir l'honneur de les lui prefenter. Que pourrois-je donner au public de plus avantageux à la memoire de l'Au teur, que cette preuve de la confiance dont Vous l'avez honoré pendant fa vie, tt) de la protection que Vous accordez après fa mort à fes écrits? Tout m'engadonc, MONSEIGNEUR, vous offrir ceux-cy. Les hau tes fciences qui y font traitées, font tellement du reffort des con noiffances des lumieres fupe rieures de VOTRE ALTES ge SE ROYALE, qu'une approbation du poids de la Votre, Jeroit recherchée avec empressement dans un particulier. Quelle ne doit pas être ma confiance dans la publication de cet Ouvrage, de fçavoir déja le jugement avantageux que VOTRE ALTESSE ROYALE porte de ce qui lui en eft connu? De quel fuccès un tel jugement ne me répond-il pas? & que ne Vous dois-je pas, MOÑSEL GNEUR, de m'avoir donné une permiffion dans laquelle je trouve un moyen de Vous affurer de la reconnoissance du zele, de l'attachement, & du profond respect avec lesquels je fuis, MONSEIGNEUR, DE VOTRE ALTESSE ROYALE, Le très-humble & très obéïffant ferviteur FENELON. PRÉFACE. L 'EXISTENCE d'un Etre infiniment parfait, une Immorta lité heureuse dans la contem plation de ses grandeurs, un Culte qui confifte dans l'amour de ce qui est souverainement aimable, font des Idées fi nobles & fi confolantes, qu'il faudroit les fouhaiter vrayes, fuppofé qu'on ne pût en démontrer la verité. Elles élevent l'homme au-deffus de lui-même, en faifant qu'il fe rapporte tout entier à la Divinité. Quand il fe regarde par rapport a l'Etre fuprême, il fe voit comme un néant, qui doit s'oublier & difparoître fans તે ceffe devant ce Tout im mense: mais quand il fe con fidere comme l'image de la Divinité & l'objet de fa complaifance, tous les Etres créez difparoiffent devant lui comme indignes d'être le terme de fon amour, En voyant ainfi tout ensemble fa petiteffe & fa grandeur, il s'humilie fans baffeffe, & s'éleve fans orguëil. Tous |