sa troupe dans le camp ennemi, coupe la gorge aux prisonniers ? tuë les chevaux; met le feu aux tentes , aux armes & à tout le bagage, & ne laisse aucune de ces marques de la victoire qu'on exigeoit des Generaux quand ils demandoient l'honneur du triomphe. Il marche ensuite en grande diligence, arrive à Rome avec la cohorte , & rend compte aux Tribuns de ce qui s'étoit passé. Le peuple voyant ces Vieillards feuls, & encore couverts du sang des ennemis , s'accroupe autour d'eux, & leur demande des nouvelles de l'Armée. Siccius leur an nonce la vi&oire qu'on venoit de remporter sur les Eques, & il se plaint en mêmetempsdel'inhumanité des Consuls , qui sans necessité, dit-il, & pour satisfaire seulement leur haine contre les Plébeïens , avoient exposé huit cents veterans à une mort qui paroissoit certaine, Il raconta ensuite par quel bonheurils avoient échapé aux embûches que leur avoient tendu les Con» suls. Cependant , ajoûta-il , » nous avons pris le camp ennemi, & taillé en pieces ceux qui le Le peuple qui n'étoit que trop avoientvoulu faire périr les veterans, leur refusa avec opiniâtreté qu'on remerciât les Dieux de leur vi&oire, & qu'ils pussent rentrer dans la ville avec les ornemens du triomphe. Le Sénat , soit par des principes d'équité, soit parla crainte de quelque nouvelle sédition ne jugea pas à propos de s'interesser pour eux; & le peuple qui regardoit cet affront comme une victoire qu'il remportoit sur tout l'Ordre des Patriciens, défera dans les Comices suivans la qualité de Tribun à Siccius. Ces deux Consuls ne furent pas An de Ro même plutôt sortis de Charge, que me 299. sous le Consulat de leurs fuccefVal. Max. seurs Sp. Tarpeïus & A. Æternius, Plin. 1.7. on les cita devant l'Assemblée du Peuple. C'écoit le fort ordinaire deces souverains Magistrats. L'accusation rouloit sur l'affaire de Siccius ; mais leur veritable crime étoit l'opposition constante que l'un & l'autre avoient apportée à la publication de la Loi Agraria. Le peuple les condamna tous deux à une amande , Romilius à dix mille affes , & Veturius à quinze 1. 3.c.2. mille. L'Histoire ne nous a point Fin du quatriéme Livre. A Ncus-MARTIUS quatrieme Roi de Rome succede à Tullus Hostilius, l. 1. p. 33. Caractere de ce Prince, p.34. Il établit des ce. remonies qui devoient preceder les declarations de guerre, p. 35. Il combat les Larins, les défait, ruine leurs villes, en transporte les habitans à Rome, & joint leur territoire à celui de certe Capitale, ibid. & suiv. Sa mort, p.36. Appius-Claudius , s'oppose avec vi gueur à l'avis proposé d'abolir les dettes du peuple, 1. 1. p.70.& suiv. Il est fait Consul, p. 79. Il ne ménage point le Peuple, page 80. |