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fon armée camper fur les bords dur LIV.IV-fleuve vis-à-vis des ennemis, en 738. même tems il fit defcendre tous

les bateaux par le Nilab avec or-dre de fe raffembler au Port,com me fi l'on eut eu deffein d'embarquer les troupes & de renter le paffage; tandis qu'avec vingt mille chevaux qu'il avoit détachés, il alla chercher un endroit guéable qu'on lui avoit indiqué à plus de trente lieues au-deffus, où il paffa le fleuve fans aucune oppofition & delà revint en diligence pour tomber fur les ennemis. Ceux-ci qui étoient tout occupés du foin de défendre le paffage contre l'armée qu'ils avoient en face, furent étrangement furpris de voir venir à eux les Perfans & fans faire attention qu'ils é toient bien fupérieurs en nombre à feurs Agreffeurs,puifqu'ils étoient cinquante mille hommes prefque tout Cavalerie, avec trente éléphans

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phans, ils n'oferent point les attendre, mais décamperent à la Liv.IV. hâte, abandonnant tout ce qu'ils 1738. avoient d'artillerie, même feurs éléphans & fe retirerent avec précipitation, les uns vers Lahor, les autres jufqu'à Dehly où ils commencerent à répandre l'effroi. A la faveur d'une opération qui avoit fi bien réuffi, tout le refte de l'armée Perfane paffa tranquillement l'Indus fur les batteaux. On étoit au milieu de Janvier.

La premiere Province de l'Em- 1739 pire Mogol, qui fe présente à la defcente de l'Indus, c'eft le Pengab, ancien nom que les Grecs Iui ont donné & qu'il retient même encore aujourd'hui : il fignifie les cinq eaux, à caufe des cinq rivieres qui l'arrofent, ce font l'Indus, l'Hydaspe (1) l'Acéfi

(1) J'ai nommé ces fleuves des Indes par les noms que leur donne l'Hiftoire Ancien

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ཁངད་ཤན་

que

ne, l'Hydraote & l'Hyphafe. Liv.IV. Par le moyen de ces fleuves cet1739. te Province eft la plus belle & la plus fertile de l'Indoftan : elle fournit abondamment de tout ce qui eft néceffaire à la vie, du ris, du blé, des fruits, même des bons vins: mais fur tout le fucre. l'on en tire eft le meilleur que produifent les Indes. Enfin le Pengab paffe pour la nourrice de la Ville Impériale. La Capitale de cette Province eft Lahor qui l'étoit autrefois de tout l'Empire ce qui fait qu'elle eft encore d'une très-vafte enceinte & qu'elle renferme un grand nombre de Palais, autrefois occupés par la Cour. Mais elle n'eft gueres peuplée aujourd'hui, & n'eft daucune défenfe, quoiqu'elle ait quelques fortifications, parce

ne, parce que ces anciens noms doivent être plus familiers au Lecteur que leurs noms nouveaux: le Chantrou, le Ravi, le Via & le -Chaul.

DE THAMAS KOuli Kan. 387 que le fleuve Acésine sur lequel Liv.IV.

quart

elle étoit fituée lors de fa fonda-
tion s'eft retiré de plus d'un
de lieue, enforte que fon ancien
lit étant demeuré à fec, laiffe la
Ville tout à découvert fans
qu'on fe foit donné la peine de
la clorre de murailles de ce cô-
té-là.

,

, ne

Les Perfans tout fiers de fe voir si heureusement transportés au-delà de l'Indus dont le paffage les avoit d'abord effrayés douterent plus que la conquête des Indes ne devînt bientôt leur ouvrage fous la conduite de l'heureux Nadir; affurés qu'ils ne feroient déformais que courir de victoire en victoire jusqu'à Dehly; auffi-tôt après le barquement, ils demanderent à grands cris qu'on les menât fans tarder aux Ennemis, prêts à les combattre par tout, en quelque nombre qu'ils fuffent. Le Roi les

1739.

voyant ainfi pleins d'ardeur & de

,

Liv.IV. confiance en fa bonne fortune, 1739. après avoir fait charger fes batteaux, partie fur les Eléphans qu'il avoit pris au dernier combat, partie fur des voitures, s'avance vers la Ville de Lahor force toutes les barrieres, jette l'épouvante dans tout le plat pays fait déferter la campagne & les Villes qui fe trouvent fur fon chemin, paffe fur le ventre à tout ce qui fe rencontre d'ennemis qui lui réfifte & va traversfer l'Hydafpe fans trouver perfonne qui ofe s'oppofer à fa defcente.

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A ce mot d'Hydaspe il n'eft perfonne qui ne fe rappelle cette fameuse journée où le brave Porus à la tête d'une armée aguerrie difputa à Alexandre avec tant de valeur le paffage de ce fleuve, & foutint le malheur de fa défaite avec tant de grandeur d'ame, qu'il mérita l'eftime &

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