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cœur

» danfer. Mais fi vous daignez nous mettre le » au ventre, nous ne vous promettons pas poires » molles, ni plus de beurre que de pain; & nous » irons de cul & de tête, comme des Corneilles qui » abattent des noix. Ainfi, Meffieurs, fans tourner fi » long-temps autour du pot, ni chercher midi à qua» torze heures, d'autant plus que vous n'ignorez pas " que trop gratter cuit, & trop parler nuit, je me » contenterai de vous prier de ne pas nous recevoir » comme des chiens dans un jeu de quilles, en vous » affurant que notre reconnoiffance ne fera pas entre »le zifte & le zefte, ni moitié figue, moitié raifin; » & que lorfqu'il s'agira de vous faire épanouir la » rate, on ne nous verra jamais n'y aller que d'une feffe, &c.,,.

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Cette harangue fut extrêmement applaudie; l'Abbé Nadal ne put fe contenir; il fe leva, monta fur le Théatre, courut embraffer fon jeune protégé, & lui promit une amitié qu'il lui conferva toujours.

Armand ne fut point, à la vérité, du nombre de ces Acteurs doublement célebres, par le jeu & par la composition. Son mérite fe bornoit au talent de la représentation dans les Perfonnages comiques; mais il fera regretté long-temps par ceux qui favent, combien le naturel eft rare, & combien peu il eft aifé de faire rire une Nation éclairée & polie, devenue d'autant plus difficile, qu'elle a eu fous les yeux un plus grand nombre d'excellents modeles; qu'elle a facrifié à de triftes bienséances une partie de fes graces; & qu'enfin l'ancienne gaieté Françoife a prefque difparu fous la froide manie du raifonnement.

L'Acteur dont nous parlons a créé plufieurs rôles; & il fut le reftaurateur de ceux de Falaife, dans la Réconciliation Normande, & de Glacignac, dans le Mariage fait & rompu. Le rôle du Commendeur de la Rocaille dans le Prologue de l'In-promptu de la Folie, étoit de fon invention; ou plutôt c'étoit une copie parfaite d'un original qu'il avoit connu. Il joua

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celui de Pantalon dans la Françoife Italienne, petite Comédie tirée du même divertiffement; & il contrefit avec tant de vérité le Pantalon des Italiens que celui-ci difoit en le voyant : « Si je ne me fentois au Parterre, je me croirois fur le Théatre ». Quand il établit le rôle de Pirante dans l'Etourderie, Fagan, l'Auteur de cette Piece, prit d'abord fa maniere de le rendre pour une charge dont il ne put s'empêcher de rire; mais, aux dernieres répétitions, il lui dit férieufement, qu'il n'entroit point du tout dans le caractere de fon Perfonnage, Armand s'obftina à le rendre comme il l'avoit conçu; & ce rôle contribua au fuccès de l'ouvrage.

Son humeur gaie & facétieufe ne le quitta jamais. Le commencement de fa fortune fut même l'effet de fa plaifanterie. Il avoit l'habitude, en allant fe promener avec les amis, de parier, ou la dépense du moment, ou des billets de Loterie, au premier Bossu que le hafard lui faifoit rencontrer fur fon chemin ; & rarement ces billets étoient malheureux. Un jour, au fortir de la Comédie, il rencontra ( ce qu'il regardoit comme un préfage très-favorable) un Boflu, dont la phyfionomie le frappa plaisamment. Dans l'accès de fa gaieté, il alla prendre fur le champ, quelques billets de Loterie à la devife du Boffu. Un de ces billets lui rapporta huit mille livres : c'étoit, difoit-il quelquefois, le plus beau des Boffus.

Etant à Lyon à fe divertir avec des amis, furvint un fâcheux, qui, après avoir foupé à leurs dépens leur demanda encore à coucher pour cette nuit. Chacun s'en défendit en faifant retraite. Armand resté feul, connoiffant l'humeur du perfonnage, & voulant éviter une affaire, lui promit de partager fon lit. C'étoit une belle nuit d'été; Armand conduit le fâcheux à la promenade, met fon épée en bandouliere, fes fouliers dans fa poche, grimpe au haut d'un arbre, & s'y établit auffi tranquillement que dans l'appartement le plus commode. « Que faites-vous donc,

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,, dit l'Importun, que ce manege commençoit à im ,, patienter? Je loge ici, reprit Armand; & je vous ,, invite à faire de même

ARMAND, (le fieur) Privilégié du Roi pour les Spectacles de Fontainebleau, & fils du célebre Acteur de ce nom, eft Auteur de plufieurs Pieces de Théatre, jouées en Province ou dans des Sociétés particulieres. Ces Pieces font Falaife fauvée, la Foire aux Compliments, le Retour des Comédiens, les Etrennes allégoriques d'Arlequin, l'Heureux Evénement ou Le bien venu, le Petit Maître raifonnable ou les Co quettes dupées, l'Amour vainqueur & défarmé, la Pus pille de Fagan mife en Vaudevilles, les Effets de la Vengeance, le Dépit amoureux de Moliere, réduit à un A&te, Arlequin Poëte extravagant, l'Heureufe Union le Retour du Commerce, l'Honnête homme, les Proverbes, le Cri de la Nature, le Moyen d'être heureux ou les Bienfaifants, le Repas allégorique, D'une mauvaise paie on tire ce qu'on peut, & Ventre affamé n'a point d'oreilles, Proverbes.

ARNAUD, Provençal, Agamemnon, Tragédie imprimée en 1642.

ARNAUD, (M. François-Thomas-Marie de Baculard d') né à Paris, & originaire du Comtat d'Avignon eft Auteur de plufieurs Drames de la touche la plus lugubre. Si on les confidere du côté de la chaleur, du fentiment & du pathétique, on trouvera qu'aucun des Poëtes de nos jours ne le furpaffe à cet égard. Le Comte de Comminges, Euphémie, Fayel, Mérinval feront toujours regardées comme des Pieces où la fenfibilité refpire prefque à chaque fcene, avec une force & une énergie capable d'attendrir l'ame la plus froide. Ses autres Drames font Coligni & le Mauvais Riche.

ARNOULD, (Mademoiselle ) excellente Actrice de

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l'Opéra, où elle joue les rôles tendres avec le plus grand fuccès.

ARNOULD, (M. François Muffot) de Befançon; le Savetier dupé, 'Heureux Jaloux, la petite Meuniere, le Compliment interrompu du nouvel an, le Teftament de Polichinel, Polichinel de retour de l'autre Monde, la Fontaine merveilleufe, les Audiences de Cythere, Monnoie fait tout, ou la Réconciliation intéressée, le Dénicheur de Merles, le Répertoire, la Veillée Villageoife, Robinfon Crufoé, l'Arbre de Cracovie, le Mariage afforti, le Compliment de la Clôture, le Sculpteur ou les Manequins, le Chat botté, le Villageois clairvoyant, Alcefte ou la Force de l'Amour & de l'Amitié, L'Aftrologue, Alcimatendre, la Fête de Colette, le Bra

connier.

ARTAUD, (M. Jean-Baptifte) né à Montpellier le 26 Décembre 1732, Cenfeur Royal, Bibliothécaire de M. le Duc de Duras, Auteur d'une brochure intitulée la Petite Pofte dévalifée, a compofé la Comédie de la Centenaire.

ARTHUS, (le Pere) Jéfuite, Auteur de la Tragé die de Benjamin.

ARTIGUES, (Hébert d') le Médiateur, Comédie; une Nuit de Paris, Comédie.

: ASSOUCI, (Charles Coipeau d') naquit à Paris en 1604. Il effuya beaucoup de traverses, eut beaucoup d'aventures qu'il a écrites lui-même d'un ftyle presque bouffon, & mourut peu riche en 1679. C'eft de lui que parle Chapelle dans fon voyage. Son feul ouvrage Dramatique eft intitulé les Amours d'Apollon & de Daphné.

ASTRAUDI, Rofalie) qui avoit débuté en 1744,

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le rôle de Florine dans l'Ifle des Talents, fut reçue, & continua de remplir avec fuccès ceux d'Amou¬ reuse & de Soubrette, tant dans les Comédies Francoifes qui fe jouoient aux Italiens que dans les Parodies. Elle quitta le Théatre à la clôture de 1755, & eft morte depuis, après avoir épousé le Comte de.... Elle avoit une fœur qui jouoit auffi fur le même Théatre; & l'on trouve dans l'Almanach des Spectacles, ce Quatrain qui fut fait fur ces deux fœurs: Que d'attraits & de gentilleffe Brillent dans les foeurs Aftraudis ! On croit voir Flore & la jeuneffe Des graces difputer le prix.

AUBERT, (Jacques) a été Intendant de la Mufique de feu M. le Duc, & a fait celle de l'Opéra de la Reine des Péris. Il eft mort au village de Belle ville, près Paris, le 19 Mai 1753.

AUBERT. (l'Abbé Jean-Louis) fils du précédent, Chapelain de l'Eglife de Paris, né à Paris le 15 Février 1731, Auteur d'un volume de Fables, de la Tragédie de la Mort d'Abel, & des petites Affiches.

AUBIGNAC, (François Hédelin, Abbé d') d'abord Avocat, enfuite Eccléfiaftique, naquit à Paris en 1604. Le Cardinal de Richelieu lui confia l'éducation du Duc de Fronfac fon neveu, & récompenfa fes foins par deux Abbayes. La protection de ce Miniftre, fon propre mérite, lui firent jouer_uu rôle dans le monde & dans la République des Lettres. Il fut, tour-à-tour, Grammairien, Humaniste Poëte, Antiquaire, Prédicateur & Romancier. avoit beaucoup de feu dans l'imagination mais encore plus dans le caractere. Hautain, préfomptueux, difficile bizarre, il fe brouilla avec une partie des gens de Lettres. Ses querelles avec Corneille, Ménage, Mademoiselle de Scudéry & RiTome 111.

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