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chelet, font celles qui ont le plus éclaté. Il rompit avec le premier, parce qu'il n'avoit pas cité fa Pratique du Théatre dans l'examen de fes Tragédies; avec le fecond, parce qu'il n'eftimoit pas affez Térence; avec Mademoiselle de Scudéry, parce qu'elle fe plaignoit que l'Abbé, dans fon Royaume de Coquetterie, n'avoit fait que copier & étendre les idées de fa Carte de Tendre; enfin avec Richelet, parce qu'il n'avoit pas affez loué fon infipide Roman de Macarife. Richelet lui fit cette réponse :

Hédelin, c'est à tort que tu te plains de moi;

N'ai-je pas loué ton Ouvrage ?
Pouvois-je plus faire pour toi,

Que de rendre un faux témoignage ?

L'Abbé d'Aubignac mourut à Nemours en 1676; âgé de 72 ans. Outre les Ouvrages déja cités, on a de lui Térence justifié, livre plein de recherches fur le Théatre ancien. Ses Tragédies font la Pucelle d'Orléans, Zénobie, & Sainte-Catherine. On lui attribue auffi celle de Palene & d'Erixene.

AUBRY, (Jean-Baptifle) Maître Paveur, avoit époufé Génevieve Bayart, veuve du fieur Villeaubrun Comédienne de la Troupe du Palais Royal, dont il n'eut point d'enfants. Il fe remaria, & mourut en 1692. On a de lui Demetrius & Agathocle.

AUDIERNE, (M.) Maître de Mathématique, a donné la Suivante défintéreffée, la Méprife, le Marié égaré & les Trois Boffus.

AUDINOT, ancien Acteur de l'Opéra Comique, aujourd'hui Directeur du Spectacle qui porte fon nom, eft réputé l'Auteur du Tonnelier.

AUFFRAY, (François) Gentilhomme Breton, connu pour l'Auteur d'une Piece intitulée Zoanthropie.

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AUGE, Jean-Baptifte) fit imprimer à Dijon fa Paftorale de Doris.

AVISSE, (Etienne) Auteur du Divorce, de la Réunion forcée, de la Gouvernante, du Valet embarraffe, des Petits Maîtres, & des Vieillards intéreffis, eft mort en 1747.

AUNILLON, ('Abbé Pierre-Charles Fabiot) mort en 1760, âgé de 76 ans. On lui attribue les Amants déguifés, Comédie, & quelques Romans.

AUTREAU, (Jacques) joignoit le talent de la Poéfie à celui de la Peinture. Parmi plufieurs Tableaux, il en refte deux affez eftimés: le premier représente dans une Salle, Meffieurs de 'Fontenelle, la Mothe & Danchet, fe difputant fur un ouvrage dont on a fait la lecture; le fecond eft Diogene cherchant un homme, la lanterne à la main, & l'ayant trouvé dans la perfonne du Cardinal de Fleury, dont il montre le Portrait dans un médaillon, au bas duquel eft cette infcription: Quem fruftrà quafivis Cynicus olim, ecce inventus adeft.

Cet Auteur, Peintre par befoin, & Poete par goût, mourut dans la pauvreté, prefque toujours attaché à ces deux profeflions, à Paris fa patrie à l'Hôpital des incurables, en 1745, Quoique d'un caractere fombre & mélancolique, il a compofé des Comédies qui ont fait rire, & qui amufent encore. Il avoit près de foixante ans, lorfqu'il s'adonna au Théatre, qui demande toute l'imagination & la vivacité de la jeunelle. Ses Pieces font le Port-àl'Anglois, Démocrite prétendu fou, le Chevalier Bayard, la Magie de l' Amour, l'Amante Romanefque, les Amours ignorants, Panurge à marier, la Fille inquiete, Rhodope, les Faux Amis, Panurge dans les efpaces imaginaires, les Fêtes de Corinthe, le Galant Corfaire, Mercure Dryope.

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Felles font les productions dramatiques d'un Auteur, qui, non content de manier, tour-à-tour, la plume & le pinceau, eut encore le double avantage d'introduire notre langue fur le Théatre Italien & de ramener fur la scene Françoise un genre de Comique prefque oublié. Son nom qui fait époque fur les deux Théatres,. doit donc être également cher aux deux Troupes. Sous un air fimple & modefte, Autreau cachoit un efprit fin, délicat & facile. Le ton de gaieté qui regne dans fes ouvrages, eft d'autant plus furprenant, qu'il avoit dans l'ame un fonds de triftesse & de mélancolie, caufé par fa mauvaise fortune, qui alloit quelquefois jufqu'à la mifanthropie. Sa facilité, qui le rendoit propre à tous les genres, fe manifefte principalement par la fimplicité de fa compofition, une expreffion naturelle, & le ftyle le plus convenable au fujet. Il rap portoit tout à ce dernier objet, & lui facrifioit fouvent une certaine nobleffe, & quelquefois la bienféance. Il réuffiffoit principalement à peindre les ridicules; mais l'on fent qu'il auroit pu avoir le même fuccès en adoptant le haut Comique, fi la fingularité de fon caractere & la médiocrité de fa fortune, ne l'euffent pas éloigné du grand monde. Les dénouements de fes Comédies ne font point heureux, & ne caufent aucune furprise, parce que l'intrigue en eft fi fimple, qu'on en prévoit d'abord toutes les fuites Je crois pourtant que cet Auteur, qui, fans doute, ne doit être placé que parmi les Comiques du fecond ordre, eût pu occuper les premiers rangs, s'il n'eût pas fait ufage fi tard de fes talents pour le genre Dramatique.

AUVERGNE, (M d') Surintendant de la Mufique du Roi, Auteur de celle des Amours de Tempé, des Fêtes d'Euterpe, de la Vénitienne, des Troqueurs,

Enée & Lavinie, de Canente, d'Hercule mourant de Polixene, du Prix de la Valeur, de la Coquette

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AUV trompée, du Retour du Printems; de la Tour enchantée, de Sémiramis, par Roy, de la Mort d'Orphée, par M. Marmontel, Tragédies qui n'ont pas été repréfentées, de Linus en fociété ; & de tous les changements faits dans l'Opéra de Callirhoé, des Fêtes Grecques & Romaines, notamment dans l'acte de Tibulle, dont il a refait les airs de Ballets & les Chours.

AUVILLIERS, (le fieur d') Comédien de l'Electeur de Baviere, à fait jouer à Munich une Comédie de fa façon, intitulée le Faucon, ou la Conftance.

AUVRAY, (Jean) naquit en 1590; il fe fit Avocat au Parlement de Normandie & mourut en 1633. Il a donné l'Innocence découverte, Madonte & la Dorinde.

AZÉMAR, (M. d') a donné les Deux Miliciens.

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BACCELLI. Les Comédiens Italiens pour réparer les pertes que leur avoient caufées la retraite de Madame Vezian, connue sous le nom de Piccinelli, & la mort de Madame Savi, chargerent, au mois d'avril de l'année 1766, le fieur Colalto, qui joue les rôles de Pantalon, d'aller en Italie chercher deux Actrices pour les rôles de premiere & de feconde Amoureufe. Les Signora Sanareni & Baccelli, mere & fille, qu'il ramena, débuterent le 22 Août dans les Amours d'Arlequin, +Comédie en trois actes de M. Goldoni. Ceux qui poffedent la langue Italienne, applaudirent beaucoup à la maniere de dialoguer de la mere; mais comme ce talent n'eft pas à la portée de tous les Spectateurs François, elle n'eut pas tout

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le fuccès qu'elle pouvoit efpérer; l'une & l'autre furent cependant reçues à penfion, & continuerent de remplir, la mere l'emploi de premiere Amoureuse, & la fille celui de Soubrette.

BACO, (M. Jean-Baptifte-Pierre) Avocat, né à Paris, a compofé la Mahonoife, petite Piece dont les fcenes ne font qu'ébauchées.

BADON, (Ifaac-Jean) Jéfuite, né dans le Diocese de Montpellier en 1719, Profeffeur de Rhétorique à Toulouse, y fit jouer la Tragédie de Sinoris.

BAÏF, (Lazare) né en Anjou, proche la Fleche, Abbé, Confeiller au Parlement, & Maître des Requêtes, fut envoyé Ambassadeur à Venise en 1530, & chargé enfuite de diverfes commiffions importantes. Il avoit cultivé les Lettres, & s'y étoit diftingué. Il refte de lui deux Tragédies intitulées Electre & Hécuba.

BAÏF, (Jean-Antoine) fils naturel du précédent, & d'une demoitelle Vénitienne, que fon Pere avoit connue dans le temps de fon Ambaffade, naquit à Venise en 1532. Il fit fes études avec Ronfard; & ̈ ils s'adonnerent l'un & l'autre à la Poëfie Françoise ; mais ils la défigurerent par un mélange barbare de mots tirés du grec & du latin. Baïf étoit un bon homme fuivant le Cardinal du Perron mais un mauvais Poëte. Sa verfification eft dure, incorrecte & rampante. Comme la plupart des Poëtes, il fut maltraité de l'amour & de la fortune, & fe plaignit dans fes vers des rigueurs de l'un & de l'autre. Il voulut introduire en notre langue l'ufage d'une Poéfie mefurée à la maniere des vers Grecs & Latins: mais le Poëte Rapin, dans une Ode adreffée à Sainte-Marthe, fe fait gloire de cette ridicule invention. Voici le commencement de cette Ode:

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