Imágenes de páginas
PDF
EPUB

feconde de la planche première. Je fuppofe donc l'objet A envoyant fur l'œil trois rayons de lumière A B, AF, A L. Je dis que par le moyen des trois réfractions que 2 de ces rayons fouffriront dans les trois humeurs de l'œil, les trois rayons iront fe réunir fur la rétine au point a. Pour en concevoir la démonftration que l'on fe rappelle les notions fuivantes. 1o. L'air eft plus rare que l'humeur aqueuse.

2°. L'humeur aqueufe eft plus rare que l'humeur cristalline. 3o. L'humeur cristalline eft plusdenfe que l'humeur vitrée. 4°. Un rayon de lumiére paffant obliquement d'un milieu plus rare dans un milieu plus denfe, fe réfracte en s'approchant de la perpendiculaire.

5. Un rayon de lumière paffant obliquement d'un milieu plus denfe dans un milieu plus rare, fe réfracte en s'éfoignant de la perpendicu

laire.

6o. Un rayon de lumière paffant perpendiculairement d'un milieu dans un autre, ne fouffre aucune réfraction, de quelque efpéce que foit le milieu dans lequel il entre.

7°. Le point S eft le centre non - feulement de la Cornée FBL, mais encore de l'humeur

aqueufe qu'elle contient, & par conféquent les lignes S F& SL font perpendiculaires à la Cornée & à l'humeur aqueufe.

8°. Le point P eft le centre de la convexité fupérieure K J du cristallin KJ MN, & par conféquent les lignes PK & PJ font perpendiculaires à cette convexité fupérieure.

9°. Le point O est le centre & de la convexité inférieure MN du cristallin K JMN & de la couche d'humeur vitrée qui touche cette convexité. Donc les lignes OM, ON, font des perpendiculaires à la partie inférieure du cristallin & à l'humeur vitrée. Tout le monde fçait que les convexités n'ont pour perpendiculaires que les lignes qui paffent par leur centre. Ces notions fuppofées, il eft aifé de démontrer que les rayons de lumière AF, ALiront fe réunir avec le rayon A B au point a, par le moyen des 3 réfractions qu'ils fouffrent dans les trois humeurs de l'œil.

Démonftration. 1°. Le rayon de lumière AB perpendiculaire à toutes les humeurs & à toutes les membranes de l'œil, ira en droite ligne au point a par la notion fixième.

2o. Les rayons obliques A F, AL, qui paffent de l'air dans

l'humeur aqueufe, fe brifent, en s'approchant l'un de la perpendiculaire FS, l'autre de la perpendiculaire LS, par les notions quatriéme & feptiéme, & cette première réfraction les faifant approcher l'un de l'autre, les rend plus convergens qu'ilsn'étoient. 3°. Les mêmes rayons de lumière AFK, AL J s'approcheront par la même raifon des perpendiculaires KP & JP; puifqu'ils pafferont obliquement de l'humeur aqueufe dans l'humeur cristalline; & cette feconde réfraction les rendra plus convergens qu'ils n'étoient.

4°. Les mêmes rayons de lumière A FKM, ALJN, ne pourront pas paffer obliquement de l'humeur Cristalline dans l'humeur vitrée, fans s'éloigner, le premier de la perpendiculaire OM, le fecond de la perpendiculaire ON par les notions cinquiéme & neuvième. Mais ces deux rayons ne peuvent pas s'éloigner de ces deux perpendiculaires, fans s'approcher l'un de l'autre. Donc cette troifiéme réfraction doit donner aux rayons de lumière AFKM, ALJN le dégré de cônvergence néceffaire, pourqu'ils aillent fe réunir au point a avec le rayon A Ba.

Troifiéme Queftion. Par quel méchanisme les rayons de lu

mière envoyés par un objet que nous fixons, vont-ils peíndre dans la Rétine, l'image de cet objet ?

Que l'on fe rappelle les Principes que nous avons établis dans la Dioptrique, & l'on n'aura pas grand peine à répondre à une pareille question. En effet notre œil fait en forme de verre lenticulaire, doit réunir tous les rayons de lumière qui partent du même point d'un objet ; ces différens rayons frappent la Rétine qui fe trouve placée précisément au foyer de l'œil ; & deffinent l'image à leur point de réunion, Cet ébranlement est porté par le nerf optique jufqu'au Centre ovale que nous regardons comme le vrai fiége de l'Ame & c'eft alors que cette substance fpirituelle intimement unie à notre corps, produit la fenfation à laquelle nous avons donné le nom de vision.

;

Quatriéme Question. Comment fe fait la vifion distincte & comme se fait la vifion confufe?

Nous voyons distinctement un objet, lorfque la Rétine reçoit précisément dans le point de leur réunion les rayons de lumière qu'il envoye, nous le voyons au-contraire confufément, lorque la Rétine re

çoit ces différens rayons, ou avant qu'ils aient été réunis, ou après qu'ils l'ont été ; auffi dans les perfonnes qui ont l'organe de la vûe bien fain,le Criftallin, par le moyen des ligamens ciliaires, devient-il tantôt plus, tantôt moins convexe. Il devient moins convexe, lorfqu'elles regardent les objets éloignés; & il devient plus convexe lorfqu'elles fixent un objet qui n'eft qu'à quelques pas.

Cinquiéme Queftion. Pourquoi le Criftallin devient-il moins convexe, lorfque l'on voit diftinctement un objet éloigné.

En voici la raison phyfique. Plus un objet eft éloigné, & plutôt les rayons de lumière qu'il envoye, arrivent à leur point de réunion, après avoir fouffert dans les humeurs de l'œil les trois réfractions ordinaires. Ce n'est donc que pour empêcher cette réunion trop précipitée qui ne manqueroit pas de fe faire avant la Rétine, que le Criftallin perd de fa convexité, lorfque l'on fixe un objet éloigné.

C'est par une raifon toute contraire que le Cristallin devient plus convexe, lorfque l'on veut voir diftinctement un objet qui n'eft qu'à quelques pas.

Sixiéme Queftion. Pourquoi les rayons de lumiére envoyés par un objet éloigné, arriventils plutôt à leur point de réunion, que s'ils étoient envoyés par un objet moins éloigné ?

[ocr errors]

Un objet éloigné envoye fur l'œil des rayons de lumière fenfiblement paralléles entre eux tandis qu'un objet qui n'eft pas éloigné n'envoye que des rayons fenfiblement divergens; or il est évident par toutes les régles de la Dioptrique, que des rayons paralleles font plutôt réunis par un verre lenticulaire des › que rayons divergens. Donc les rayons de lumière envoyés par un objet éloigné doivent arriver plutôt à leur point de réunion, que s'ils étoient envoyés par un objet moins éloigné.

Septiéme Queftion. Dans quelle fituation les objets extérieurs fe peignent-ils fur la Rétine?

Ils s'y peignent dans une fituation renverfée, puifque les rayons de lumière partis des extrêmités d'un objet n'arrivent à la Rétine, qu'après s'être croifés dans la prunelle. L'Ame cependant accoutumée à rapporter l'objet au bout de la ligne droite qui paffe par le centre de l'œil, corrige très-facilement cette illufion optique..

L'image

L'image GH, par exemple, de la flèche CA É, fig. 3. pl. 1 doit être renverfée fur la Rétine GH; puifque les rayons extrêmes CH, EG n'arrivent à la Rétine, qu'après s'être croifés au point B. Auffi le point C à droite dans l'objet CA E, estil peint à gauche dans la Rétine; & le point E à gauche dans le même objet, eft-il peint à droite dans la même Rétine. L'Ame cependant qui tranfporte le point H au point C, & le point G au point E doit voir l'objet dans fa fituation na

turelle.

Huitiéme Queftion. Pourquoi l'objet A fimple en lui même, ne nous paroît-il pas double, quoique fon image foit peinte en même tems dans chacun de nos yeux?

Lorfque nous voulons voir distinctement un objet, nous difpofons tellement nos yeux, que les rayons partis de cet objet viennent frapper dans les deux Rétines deux fibres fimpathiques ou homologues, c'est-à-dire, deux fibres qui partent du même point du cerveau; or deux impreffions faites fur deux pareilles fibres ne font fenfiblement qu'une même impreffion, & déterminent l'Ame à n'appercevoir qu'un objet. Le point G, par exem

Tome III.

ple, de l'objet FGE, fig. 4. pl. í ne paroît pas double, parce que les 2 rayons de lumière Gi, Gi vont frapper dans les deux yeux A & B deux fibres homologues qui partent du même point h du cerveau.

re

C'est par une raison contraique les gens ivres, les perfonnes transportées de rage & de colère voy ent ordinairement double. Qu'on regarde leurs yeux, l'on s'appercevra qu'ils font tellement dérangés, qu'il eft bien difficile que l'impreffion des rayons partis des objets fe faffe fur des fibres homologues.

ESOPHAGE. C'est un canal qui porte le boire & le manger au ventricule. Il commence au fond de la bouche, & il finit à l'orifice fupérieur de l'eftonac. Sa figure eft ronde. Il eft fitué fous la trachée artére & fous les poumons. Il eft couché fur les vertébres du cou & du dos, & fur deux glandes vers la quatrième vertébre du dos, où il fe range un peu à droite, y étant pouffé par la groffe artère; puis il fe recourbe un peu à gauche, à la neuviéme vertébre, & ayant enfin percé le diaphragme, environ à l'endroit de la onzième vertébre du dos, il fe termine à l'orifice fupérieur du ventricu

E

doit

le. L'on voit dans l'oefophage vergens entre eux, & tendent à des fibres droites ou longitudi- fe réunir à un point commun; nales & des fibres circulaires ou donc l'ombre de ce corps annulaires. L'introduction des avoir une figure conique. Telle efprits vitaux dans les fibres eft l'ombre de la Terre éclairée droites, les gonfle, les rend par le Soleil. Suppofons en efmoins longues & cause un fet que le Globe G, fig. 6. pl. 1. mouvement de contraction. repréfente le Soleil, & le GloL'introduction des mêmes ef- be K la Terre; il est évident prits vitaux dans les fibres cirque les rayons extrêmes BJ, culaires, les gonfle auffi; mais AN, partis du Soleil, iront, en les gonflant, elle les fépare après avoir touché la premiéles unes des autres, & caufe re furface du Globe terrestre, un mouvement de production. fe réunir au point H. Donc Le premier mouvement fe fait l'ombre de la Terre eft précisélorfque nous voulons faire paf- ment NIH. Mais NIĤ est un fer les alimens, de la bouche cône qui a fa base sur la Terre dans l'ofophage; le fecond a K, & fa pointe à l'extrêmité lieu, lorfque nous voulons que H de l'Ombre NIH. Donc fi mêmes alimens paffent l'on préfente à un Globe lumide l'ofophage dans l'eftomac. neux un Globe opaque moins OMBRE. L'ombre eft la gros que lui; l'ombre du Gloprivation de la lumière Les be opaque fera un cône qui auexpériences fuivantes vous met ra fa bafe dans le corps opaque, tront fous les yeux ce qu'il y & fa pointe à l'extrêmité de a de plus intéreffant fur cette l'ombre.

ces

matière.

Seconde Expérience PrésenPremière Question. Préfen- tez à un globe lumineux un tez à un globe lumineux un globe opaque auffi gros que globe opaque moins gros que lui; l'ombre du globe opaque lui; l'ombre du globe opaque fera étendue, pour ainsi dire, fera un cône qui aura fa bafe à l'infini. dans le corps opaque, & fa pointe à l'extrêmité de l'ombre.

Explication. Les rayons qui terminent l'ombre du corps dont nous parlons, font con

Explication. L'ombre du globe opaque eft terminée des par rayons paralléles; donc ces rayons ne doivent jamais fe réunir; donc l'ombre de ce corps doit être étendue, pour ainsi

« AnteriorContinuar »