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de l'air contenu dans le récipiend defcend dans le corps de la pompe, d'où il est aifé de le faire fortir en relevant le pifton & en faifant communiquer l'intérieur de la pompe avec l'air extérieur. On recommence la même opération, jufqu'à ce qu'on ait fait le vuide qui n'eft jamais abfolu, mais feulement relatif. C'est dans ce recipient ainsi purgé d'air, que l'on fait une infinité d'expériences de Phyfique; nous avons rapporté les principales dans l'article

de l'Air.

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POITRINE. La poitrine eft une cavité qui fe trouve entre le col & le ventre. Elle eft fermée en haut par deux os que l'on nomme clavicules; en bas par le diaphragme; par devant par l'os fternum; par derrière les douze vertébres de l'épipar ne du dos; à droite & à gauche par vingt-quatre côtes entre lefquelles fe trouvent plufieurs muscles intercoftaux. La poitrine a deux mouvemens, l'un d'infpiration & l'autre d'expiration; dans le mouvement d'infpiration elle fe dilate, & elle reçoit l'air extérieur; dans le mouvement d'expiration el

le fe retrécit & elle rend l'air extérieur qu'elle avoit reçû. Les muscles intercoftaux en se gonflant & le diaphragme en s'abaiffant, agrandiffent la capacité de la poitrine; les mêmes mufcles intercoftaux en s'allongeant, & le diaphragme en se relevant, retréciffent cette même capacité. L'on trouvera dans l'article des mufcles les causes phyfiques de ces mouvemens.

POLES. Nous nous imaginons que le Ciel tourne fur une ligne que nous nommons pour

cela l'axe du Monde : ce font les deux extrêmités de cette ligne que nous appellons Poles de la Sphère : ce font-là auffi les deux Poles de l'Équateur céleste, parce qu'ils font éloignés de 90 dégrés de chaque point de la circonférence de ce cercle, comme nous l'avons remarqué dans l'article de la Sphère. Le Pole que nous voyons, s'appelle Boréal, & celui que nous ne voyons pas, s'appelle Méridional.Pour trouver de combien de dégrés le pôle eft élevé fur l'horifon, employez la méthode suivante.

1o. Choififfez une nuit d'hyver pendant laquelle une de ces Étoiles qui ne fe couchent jamais, passe 2 fois par votre Méridien.

20. Obfervez quelle eft la & qui cependant voudroient hauteur méridienne de cette fçavoir exactement l'élévation Etoile, lorfqu'elle paffe directe- du pôle fur leur horizon, la ment au-deffus du pôle ; fuppo- trouveront dans la Table des fons-là, par exemple, de 50 dé- Latitudes que nous avons dongrés.

3°. Obfervez quelle eft la hauteur méridienne de la même Étoile, lorfqu'elle paffe au-deffous du pôle; fuppofons-là de 40 dégrés.

4°. Otez la plus petite hauteur de la plus grande.

née au commencencement du

fecond volume de ce Dictionnaire, pages XVII & fuivantes; l'on fçait que la Latitude d'un lieu quelconque eft toujours égale à la hauteur du pôle fur l'horizon de ce lieu, comme nous l'avons démontré dans l'article de la Latitude. Dans cette Table dreffée fur les obfervations les plus sûres, & plus étendue que la plupart de celles qu'on a donné jusqu'à préfent, le chiffre ordinaire marque l'élévation du pôle boréal & le chiffre romain

nal.

5°. Ajoûtez la moitié du reftant à la plus petite hauteur; la fomme vous donnera l'élévation du pôle fur votre horizon; elle fera dans le cas préfent de 45 dégrés. La bonté de cette méthode eft fondée sur l'obfervation que l'on a faite du mouvement journalier que l'élévation du pôle méridioles Étoiles paroiffent avoir autour du pôle comme centre. En effet fi ces Aftres paroiffent avoir un pareil mouvement une Étoile qui ne fe couche jamais, fera facilement obfervée tantôt plus élevée que le pôle d'une certaine quantité, tantôt moins élevée que le pôle de la même quantité. Donc, pour avoir l'élévation du pôle fur l'horizon, il faut employer la méthode que nous venons de donner.

Ceux qui ne pourroient pas faire ces fortes d'obfervations,

Tome III,

POLI. Une furface polie eft une furface qui a peu d'inéga lités. >

POLIGNAC (Melchior de) Cardinal Prêtre de l'Eglife Romaine, du Titre de fainte Marie des Anges, Abbé de Corbie, d'Anchin, de Bonport, de Mouzon & de Bégard, Archeveque d'Auchs, Primat de la Novempopulanie, Commandeur des ordres du Roy, Membre des Académies Françoife, des Sciences & des Belles-Lettres, náquit Puy, le 11 octobre 1661. Ce

L

au

le plus modeftement qu'il lui fut poffible. Preffe par fon Profeffeur, je foutiendrai, réponditil, mais à condition que ce fera fans Préfident & qu'il me fera permis de défendre le fiftême de Defcartes. Quel coup de foudre pour un Péripatéticien! L'affaire fut cependant mife en arbitrage; & il fut réglé que le jeune Polignac foutiendroit deux Actes dans deux jours confécutifs : que d'abord

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& que

grand Homme que l'on doit regarder comme l'honneur du XVII. & du XVIII. fiécles, fe fit connoître dès la fin de fon Cours de Philofophie par un trait fingulier. Après avoir fait fes Humanités au collège de Louis le Grand avec tout l'éclat imaginable, il fut mis en Philofophie au college d'Harcourt. Là il trouva un Profeffeur entêté du Péripatétifme qui lui dicta un jargon de Philofophie de la folidité il défendroit le fiftême de Defduquel il paroiffoit intimement cartes convaincu. Le jeune Polignac prit patience en Logique; mais tote. Logique; mais en Physique il lui fallut toute fa politefle & toute fa douceur pour ne pas éclater. Pour fe dédommager de l'ennui que lui caufoient les explications vuides qu'il fe voyoit obligé d'écouter, il fe procura les Ouvrages de Descartes; il les lut avec paffion; il crut y trouver la vérité, & il apprit à fond le fiftême ingénieux de ce Philofophe. A la fin de l'année, le Profeffeur qui fouhaitoit ardemment qu'un Eleve de ce rang & de ce mérite donnât du poids à fes leçons, l'invita à donner des preuves au Public de fon avancement dans les fciences, dans des Théfes folemnelles. Celui-ci refufa cet honneur le plus poliment &

le lendemain il fe déclareroit disciple d'Ariftote. Cet arrangement eut lieu; & l'on prétend que fi les Cartéfiens furent enchantés du jeune foutenant, les autres ne parurent pas mécontens de la maniere dont il joua le Role de Peripatéticien malgré lui. L'attachement de M. de Polignac pour le Cartéfianifme augmenta avec l'âge. Il le fit paroître fur-tout dans fon Anti-lucréce ouvrage infiniment fupérieur à tous les éloges qu'on peut lui donner, & qu'il n'a compofé que pour réfuter ce tas d'impiétés que Bayle a fait paffer de chez Lucréce dans fes infâmes productions. Nous laiffons aux Panégyriftes de M. de Folignac le foin de louer la fublimité de fa Poéfie, la vivacité de ses peintures, l'élé

gance de fes expreffions, la mes Vers, & vengez vos provariété de fes tours, le natu- pres droits.

en

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rel de ses transitions, la juf- Après ce début, M. de Potesse de ses comparaifons; la lignac entre en matière. Il explume d'un Phyficien n'eft pas pofe la Morale d'Epicure, & affez légère pour peindre de fi il prouve combien elle est faufbelles chofes. Nous nous bor- fe & pernicieufe. Il eft fur-tout nerons ici à donner l'abrégé de preffant dans les conféquences, l'Anti-Lucréce, confidéré pré- qu'il en tire. Il démontre qu'on cifément comme un Ouvrage ne peut pas fuivre cette Morade Physique. Ce Poéme divifé le, fans regarder la Raison livres, attaque l'impiété comme une chimere; la Vertu jufques dans fes derniers retran- & la Vérité comme des Êtres chemens en présentant au fabuleux; le Pirrhonifme comLecteur tout ce que la Phyfi- me néceffaire. L'Auteur monque a de plus remarquable, tre, comme en , tre, comme en passant, la resl'Hiftoire naturelle de plus cu- femblance qu'il y a entre la rieux, les Arts méchaniques Doctrine d'Epicure, & celle de de plus utile, le Spectacle de Hobbes. Il va encore plus loin; la nature de plus frappant. il démontre que l'Homme ne C'est vous feule que j'invoque, peut trouver fon bonheur fur fagefle Toute-Puiffante, caufe la Terre, que dans le fein de & fouveraine de l'Univers la Religion. C'est-là le précis Raifon éternelle Lumière de du premier Livre de l'Antil'Esprit, Loy du cœur. Infpi- Lucréce. rez-moi, foutenez mes pas dans cette longue & pénible carrière. Par vous l'immenfe affemblage des Etres forme un tout régulier: vous êtes le flambeau dont l'éclat peut feul diffiper les ténébres qui dérobent à nos yeux la nature. Née pour connoître

&

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pour aimer le vrai notre Ame trouve en vous feule de quoi fatisfaire des défirs que rien de faux, rien de fini ne peut épuifer. Donnez de la force

à

Dans les deux Livres fuivans M. de Polignac expofe & attaque le Siftême phyfique d'Épicure, le vuide & les Atomes.

Le mouvement des Atomes revient encore dans le quatriè me Livre. L'Auteur lui fubftitue celui d'une matière infiniment déliée & agitée en Tourbillon. Ce n'est pas là le plus bel endroit de fon Poéme; Newton y eft combattu d'une manière assez foible; les Argumens qu'on ap

porte contre lui ne convertiront aucun Attractionnaire. Le cinquième Livre eft un chef-d'œuvre. Le Matérialisme y est attaqué dans toutes les formes, & la nature de l'Ame y cft expliquée avec toute la clarté poffible.

Le fixième Livre est beaucoup moins folide que le précédent. L'Auteur y dépeint les Animaux comme de pures Machines & de purs Automates. Il étoit trop attaché à Defcartes pour penfer autrement; & il avoit trop d'efprit pour ne pas nous préfenter cet ingénieux Siftême d'une manière féduifante.

Le Septième Livre contient la difcuffion exacte d'une des plus grandes questions que l'on puiffe agiter en Phyfique, fçavoir quel eft le Principe du renouvellement des différentes efpèces. M. de Polignac prétend 1°. que les individus de chaque espèce doivent l'être à des Principes capables d'en reproduire fans ceffe de pareils. 2°. Que ces Principes primitifs font des germes invariables renfermés originairement dans, un feul. 3°. Que ce premier germe, dépofitaire de tous ceux de fon efpèce, a pour cause un Être Prévoyant, Unique, Tout-Puiffant, Eternel.

4°. Que la tranfmiffion de ces germes, aufquels eft attachée la confervation des différentes efpeces, fe fait dans chacun de mâle en mâle. Il conclut de-là que toute l'efpèce humaine a été renfermée dans le premier Homme.

Le huitième Livre eft un Traité d'Aftronomie. L'Auteur y embraffe le Systême de Copernic dont il prouve la folidité par les Argumens les plus. démonstratifs.

Le neuvième Livre contenoit l'examen des Mineraux, des foffiles, des Plantes marines, & généralement de tout ce que renferment les entrailles de la Terre & le fein de la Mer. Il n'eft pas parvenu jufqu'à nous. Il ne nous refte que la conclufion de tout l'Ouvrage qui devoit naturellement terminer ce neuvième Livre, L'Auteur, après avoir fait une espèce de récapitulation de tout ce qu'il a dit dans les 8 livres précédens, conclut qu'il faut être infenfé pour révoquer en doute l'existence de l'Etre Suprême. Telles font les matières difcutées dans le plus beau Poéme didactique qui ait paru jufqu'à préfent. Nous fommes difpenfés d'en rapporter ici des lambeaux ; nous l'avons fait dans différens endroits de ce

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