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que, & non par les mains du fécretaire des brefs. Le pape jura tous ces articles en ces termes. "Nous, pape élû, jurons & promettons d'observer & d'accomplir en tout & par tout, réellement, pure,, ment, & de bonne foi, fans aucune explication de paroles, les articles dont il nous a été fait lec,,ture, priant Dieu qu'il nous béniffe, ainfi que

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رو

nous les obferverons. Frapaolo ajoûte que le cardinal d'Ausbourg, fecondé par le cardinal Moron, fit inftance,que parmi ces articles, l'on fît promettre que celui qui feroit élû, convoqueroit un autre concile dans le terme de deux ans, pour mattre la derniere main à la réformation commencée, pour décider le refte des controverses de religion, & pour déclarer fur les moyens de faire recevoir le concile de Trente aux Allemands. Et comme le facré college étoit alors très-nombreux, il fut encore capitulé que le pape futur ne pourroit faire plus de quatre cardinaux dans les deux premieres années de fon regne.

AN. 1555.

IX.

Commence

mens & progrès raffe juíqu'à la papauté.

du cardinal Ca

Ciaconius in

3. tag. 809.

Ce pape élû à l'âge de près de quatre-vingt ans malgré tous les efforts de la faction Imperiale, nommé Jean Pierre Caraffe, étoit né dans le village de Saint-Ange de l'Echelle le 28. de Juin de l'an 1476. fils de Jean-Antoine, fils de Diomede Caraffe, vit Paul.v1.10m. comte de Matalone, & de Victoire Campenofca, d'une des premieres familles d'Aquila. Il n'avoit que 18. ans qu'Alexandre VI. le fit fon camerier fecret; après la mort de ce pape, Jules II. le fit archevêque de Chieti, dans le royaume de Naples, n'étant agé que de vingt-huit ans. Le même pontife l'envoya quelque tems après nonce vers Ferdinand d'Arra

cap 11 Foglieta

in

Pallav. lib.13.
vit. Paul. 1v.
Joan. Bart.Caf
Pauli.
Ciac. Spond. hoc

IV

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Victorel.addit ad

ann. n. 9.

de

gon, qui prenoit alors poffeffion du royaume AN. 1555. Naples. Il affifta en 1513.au concile de Latran, d'où Leon X l'envoya nonce vers le roi d'Angleterre Henry VIII. Enfuite il alla avec la même qualité en Efpagne auprès du roi Ferdinand, à qui Charles V.. ayant fuccedé, Caraffe fut nommé par ce prince à l'archevêché de Brindifi, qu'il garda fort peu de tems, l'ayant remis en 1524. avec celui de Chieti entre les mains du pape, pour s'affocier avec Gaëtan de Théate,dans le deffein d'établir ensemble une congrégation de clercs réguliers, qui furent depuis nommez Théatins, & dont il fut le premier fuperieur pendant trois ans, & après lui Gaëtan, qui a été canonifé; & Caraffe fut élû une feconde fois. Le pape Paul III. l'ayant nommé cardinal en 1536. voulut qu'il reprit l'archevêché de Chieti,' qui vint à vacquer dans cette même année; & depuis il fut nommé à l'archevêché de Naples, dont le viceroi par ordre de l'empereur l'empêcha de prendre pof+ feffion, jaloux de la partialité que les grands du royaume avoient pour lui; & ce fut une des raifons:: pour lesquelles les Imperiaux étoient.fi fort opposez

X.

fon couronne

ment.

Guillel Parad.

temp.

Raynald.boc an.

22. 221

à fon élection..

Cérémonie de Il prit le nom de Paul IV. & fut couronné folemnellement le vingt-fixiéme de Mai. Cette céré in cont. hift. ui monie fut des plus pompeufes. Les officiers du palais apoftolique & du pape marcherent les premiers juf qu'à l'église de faint Pierre, les écuyers & cameriers. vêtus de robes rouges. Ils étoient fuivis des archevê ques. & évêques, qui fe trouverent pour lors à Rome, tous revêtus de leurs habits. pontificaux, avec de très-riches chapes, & des mitres blanches. Enfuite paroiffoient les cardinaux diacres en tuniques & er

Ciacon. in vitis Pontif. tom. 3. Rag. 812..

AN. 1555

mitres de fatin blanc; les cardinaux prêtres en chafubles, & les cardinaux évêques parez de très-riches chapes, auffi en mitres. Enfin on voyoit le pape porté fur un fiege fort orné, avec un manteau de grand prix, la mitre en tête toute remplie de pierres précieuses, sous un dais magnifique de drap d'or, porté par les ambaffadeurs des rois & princes qui réGidoient en fa cour. Dans cet ordre il entra dans l'église de saint Pierre, descendit de son siége, se mit à genoux devant le grand autel, & de-là fut conduit dans la chapelle de faint André Apôtre, où l'on fit les cérémonies de fon facre. De-là on le porta dans la chapelle de faint Pierre & de faint Paul, où il célébra folemnellement la meffe pontificale, laquelle étant finie, il fortit dans le même ordre pour s'en retourner au palais au milieu des acclamations du peuple. Etant de retour, le cardinal Jean du Bellay lui mit la thiare ou la couronne papale fur la tête & sa sainteté donna auffi-tôt après fa benediction au peuple. Tous les canons du château Saint-Ange & du palais firent plufieurs décharges, & le decret de fon élection dreflé par le facré college, fut lû à haute voix par François. Pifani, cardinal diacre de faint Marc. Il y eut beaucoup d'argent jetté au peuple, & pour finir la cérémonie, le pape donna à dîner à tous les cardinaux, aux ducs de Ferrare & d'Urbin, aux ambassadeurs des rois de France &.de. Portugal, du fenat de Venise & de la république de Ragufe.. Toute la ville étoit alors tendue de tapifferies.

un

Le mercredi vingt-neuviéme. du même mois de Mai le pape tint un confiftoire, dans lequel il fit difcours pour remercier les cardinaux de fon élec

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AN. 1555. bunc anno no 22. Pallavicin.

e's 23.

ut

Supra lib. 13. cap. 12. n. 2.

XII.
Le pape don-
ne Audiance aux
Ambaffadeurs

tion, & il en députa quelques-uns qui avoient été
déja nommez par Marcel II. pour travailler à la ré-
formation qu'il méditoit, & l'on y parla des moyens
de rétablir la paix entre les princes Chrétiens. Le
Jeudi trente il y eut un autre confiftoire public
dans lequel le duc de Ferrare, qui étoit venuà Rome
pour rendre obéiffance à Marcel II. fit la même cé-
rémonie à Paul IV. L'on y parla auffi de la maniere
de réformer les mœurs déréglées des Ecclefiaftiques,
à quoi l'on ne pouvoit remedier qu'en nommant des
fujets d'une probité connue pour les évêchez & pour
les Cures. Dans un autre confiftoire du cinq de Juin,
fa fainteté zélée pour le falut des ames, ordonna
que pour éviter la fimonie & l'ambition, on n'éli
roit pour les dignitez ecclefiaftiques dans les églifes
patriarchales, dans les métropolitaines, dans les ca-
thedrales & dans les monafteres, que des perfonnes
capables, fur la présentation des rois & des princes,
qui auroient droit de patronage.Pallavicin fait men-
tion d'un autre confiftoire du feptiéme de Juin, pour
ériger l'Irlande en royaume, d'autorité apoftolique,
fur la demande de Philippe & de Marie, parce que
Henry VIII. durant le fchifme, avoit ofé le faire de
fon
propre mouvement. La raifon de cette propofi-
tion, étoit que les ambassadeurs d'Angleterre étoient
arrivez à Rome, & demandoient ces deux chofes
au pape, qu'il confirmât le pardon de leur schisme,
& qu'il érigeât l'Irlande en royaume.

Le pape leur donna audience dans un confiftoire du vingt & un de Juin ou du vingt-trois, & leur d'Angleterre. dit, que pour donner au roi & à la reine d'Angleut fup. cap. 12. terre des marques de fon affection, il avoit érigé

Pallavicin. ibid.

1. 2.

l'Irlande en royaume, en vertu du pouvoir apofto-
lique. Enfuite ces ambaffadeurs profternez à ses
pieds, confefferent les crimes de la nation Angloife,
& fon fchifme, & ils en reçurent l'absolution.
Après ce confiftoire le pape eut avec eux plufieurs
entretiens particuliers, dans lefquels il se plaignit à
eux que les biens ecclefiaftiques n'avoient pas en-
core été reftituez, & leur déclara que c'étoit une
injustice qu'on ne devoit point fouffrir; que comme
ces biens appartenoient proprement à Dieu, il y
alloit de la damnation éternelle à les retenir : qu'il
falloit qu'on les rendît tous fans exception; que le
faint fiége feroit toûjours difpofé à favorifer le roi
& la reine; mais qu'il n'avoit pas le droit de per-
mettre la profanation des chofes faintes ; & que pour
peu qu'elle continuât,ce feroit un anathême fur l'An-
gleterre, & une efpece de contagion, qui ne man-
queroit pas d'avoir des fuites très-funeftes. Il pria les
ambaffadeurs d'en écrire fortement à Philippe & à
Marie; il réitera fes inftances & fes plaintes toutes
les fois qu'il les vit. Il leur dit encore qu'il efperoit
qu'on continueroit à payer le denier de faint Pierre,
& que pour cela il envoyeroit bien-tôt en Angle
terre un collecteur pour le recueillir: Qu'il avoit
exercé lui-même cette fonction, & qu'il avoit été
très-édifié du zéle de la nation à s'acquitter de ce
devoir, fans lequel les Anglois ne devoient point
s'attendre que faint Pierre leur ouvrit la porte du
ciel, s'ils retenoient fon patrimoine fur la terre. Les.
ambassadeurs garderent là-deffus un profond filence
pour ne pas irriter ce pape; mais ils ne firent
qui leur parut le plus convenable à leurs interêts.

que ce

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