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& que l'archevêque & cardinal Mathieu Lange fit placer dans fa réfidence. Cette ftatue, de grandeur naturelle, eft de bronze, & reffenble, pour l'attitude, au Mélégre du Belvédère, noir.mé fauffement Antinoüs. Une autre ftatue de bronze, toute femblable à celle-là, portant la même infcription au même endroit, c'est-à-dire, fur la cuiffe, fe trouve dans le jardin d'Aranjuez, château de plaitance du roi d'Espagne. Dans l'estampe, la figure de Saltzbourg tient une hache d'arme, qui ett fans doute une addition moderne ajoutée par l'ignorance ».

Le prétendu Antinous du Belvédère que Winckelmann a nommé Méléagre, d'après une légère reffemblance d'attitude qu'il a avec le Méléagre du mufeum Pio-Clémentin, eft Mercure, felon M. Visconti, éditeur de ce mufeum. Les médailles d'Antinous, fur lefquelles ce favori d'Hadrien elt gravé, le repréfentent avec des cheveux bou clés, retombant fur le front dont ils cachent une partie, & fur la nuque du cou, où ils flottent légèrement bouclés; ainfi ii ne peut être reconnu dans cette figure, dont les cheveux font trèscourts, crépus & arrondis autour de la tête. D'autres la nommoient Théfée; mais cette opinion D'a pas la plus légère vraisemblance. Quelques-uns enfin avoient cru reconnoître Hercule jeune. La plus légère inspection de la ftatue fuffit pour faire rejetter cette opinion. On ne trouve ici ni le gros cou, ni les muscles fortement reffentis même dans la jeuneffe du fils d'Alcmène.

M. Visconti allégue les raifons fuivantes pour foutenir fon opinion, & il faut avouer que le refpect dont nous fommes pénétrés pour Winckelmann ne peut nous empêcher de, les trouver plaufibles. Les traits du vifage de la ftatue n'ont aucun rapport avec ceux de Méléagre, dont un grand nombre de bas-reliefs, confervés à Rome, offrent des portraits. D'ailleurs, on voit à la galerie Farnèfe une petite ftatue, qui repréfente Mercure & dont les attributs font auffi antiques que la ftatue ellemême. Elle reffemble trait pour trait au prétendu Antinous du Belvédère. Au moins peut-on l'af furer d'après le defin qu'en a publié le même auteur à la fin du premier volume du mufeum PioClémentin.

L'histoire de ce héros, la mort du fanglier de Calidon, la mort de Méléagre, le crime de fa mère, & les regrets d'Atalante, de fes foeurs, font repréfentés dans le plus grand détail fur un bas-relief du capitole. Néniéfis y paroît auffi pour venger tous les crimes atroces de cette fable célèbre.

Un autre bas-relief du même mufeum offre le même héros pourfuivant le fanglier terrible.

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Sur une fardoine, Méléagre debout, deux javelots en main, devant une petite figure de Diane Lucifera, qui eft pofée fur un piedestal orné de dépouilles de chaffe; au bas du piédeftal font deux chiens dont l'un le regarde. C'est ici le fameux Méléagre fi connu & fi admiré des curieux.

MÉLÉAGRIDES. Les foeurs de Méléagre, défefpérées de la mort de leur frère, fe couchèrent auprès de fon tombeau, & leur deuil dura jufqu'à ce que Diane, raffafiée des calamités de la déplorable famille d'née, les changea en oifeaux, excepté Gorgé & Déjanire. Ces oifeaux étoient une espèce de poulets qu'on appelloit oifeaux de Méléagre, parce qu'on difoit que ces oifeaux paffoient d'Afrique en Béntie , pour venir fur fon tombeau. Dans les facrifices d'Ifis, les pauvres offroient, dit Paufanias, cette volaille qu'on appeile oifeaux de Méléagre. Ce font les pintades, ou les poules de Numidic.

MELENIS, furnom de Vénus, qui fignifioit Vénus la noire, parce que, dit-on, les plaifirs aux

Sa mort fait le fujet d'un très beau bas-relief de quels cette déeffe préfide, font plus du reffort de

la villa Borghèse.

la nuit que du jour. C'eft elle qui apparut en

fonge à la célèbre Lais, pour annoncer l'arrivée d'un amant fort riche. Ce furnom eft le même que celui de MELANIDE, qui fignifie la même chose.

à ce que dit Homère, qu'aucun des enfans de Niobé n'échappa à la vengeance des enfans de Latone.

MÉLICERTE, fils d'Athamas, roi de ThèMÉLÈS, jeune athénien, étoit aimé d'un étoit aimé d'un bes & d'Ino, fuyant avec fa mère les fureu s de étranger appellé Timagoras, & il ne l'aimoit fon père, le précipita dans la mer; mais un daupoint. Un jour fe laiffant aller à fon averfion, il phin le reçut fur fon dos, & le porta dans l'ifth me lui commanda de fe précipiter du haut de la cita- de Corinthe, fur le rivage près de Conion, où delle. Timagoras crut devoir lui témoigner fon Syfiphe, beau-père de Lierte, l'ayant trouvé examour aux dépens de fa vie; & accoutumé qu'il pole, le fit enterter honorablement : & changeant étoit à faire toutes les volontés de ce jeune hom- fon nom en ce u de l'alémon, il inftitua en fon me, il fe précipita. Mélès voyant Timagoras mort, honneur les jeux iftmiques. Mélicerte fit honcré en fut fi fâché, qu'il monta au haut du même ro- principalement dans l'île de Ténédos, où on porta cher, fe jetta en bas, & périt de la même ma- fuperftition jufqu'à ui offrir des enfans en factinière. Des étrangers qui etoient à Athènes, pifices. Voyez PALEMON, PORTUMNUS. rent de-là occafion d'élever un autel au génie Anteros, comine vengeur de Tinagoras. Voyez ANTEROS.

MÉLÉTÉ, une des trois mufes, dont le culte fut inftitué par les aloites à Thèbes en Béotic; elle étoit mère d'Ixion, qu'elle avoit eue de Jupite. Voyez MUSES.

MÉLÉTÉTIQUE ( Mufique inft. des anc.). Suivant Slin, c'étoit la même fiûte que celle qu'on appelloit en latin vafca; apparemment qu'elle étoit d'une exécution plus facile que les autres flûtes car il a ajouté que les musiciens s'en tervoient pour faire leurs prenuersais. D'autres veulent que la flûte mélététique foit la meme que la phonafca ou phonafcica, dont les muficiens fe fervoient pour diriger les tons de la Voix, & que Quintilien appelle tonorion; en forte que probablement la plagiaule, la fiûte appellée vafca, celle farnommée phonefca, la mélététique & le tonorion ne font qu'une feule & meme flûte.

MELIA (Terra. ). Voyez MÉLOS.

MELIA. Voyez PHOLUS.

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On voit fur une pâre antique de la collection de Stofch, une figure héroique, avec un bandeau royal, portée par un dauphin, avec des caractères étrufques. Cette figure paroi: être Mélicerte ou Palémon qui fuc fauvé par un dauphin,quand fa mère Ino fe jetta avec lui dans la mer pour se dérober à la fureur de fon mari Athamas, qui venoit de tuer fon fils aîné Laercus. Les étrufques ont adopté les taits mémorables des grecs, & en ont fait les fujets de leurs gravures. Celle-ci pafferoit pour grecque, fans les caractères qui la font connoître pour étrufqu. Ele approche de la manière du célèbre Tydée, de la même collection, & elle doit être regardée comme un monument précieux de l'art des étrufques.

MELICRATUM, vin dans lequel on a délayé du miel, efpèce d'hydromel. On en faitoit des libuions dans les évocations des manes (OdyЛ. K.

$47.).

MÉLIE, fi'le de l'Océan. Ayant été enlevée pir Apoll n, fon frère Caauthus eut ordre de 'aller chercher; mais quand il fut qu'elle étoit en la puillance d'Apolon, & qu'il ne pouvoit l'en tirer, de dépit il mi e feu au bo s fménien

MÉLIAQUE, fille du devin Mopfus. Voyez confacre à Apollon. Le Dieu la décocha auffi-tôt

MELIES.

MÉLIBÉE. Voyez PÉRIBÉE.

MÉLIBÉE, une des filles de Ni bé. Apollon & Diane immolèrent à leur reffentiment tous les enfans d'Amphion & de Niobé, à la réferve de cette jeune fille & de fa foeur Amycle, qui feules avent bien voulu implorer la bonté de Latone. Mélibée, effrayée de la colère de ces divinités, n'avoit pu s'empêcher de marquer fa crainte par fa pâleur; & cette pâ eur lui étant toujours rettée depuis, on change fon nom de Mélibée en celui de Chloris, ou pale en grec. Ces deux filles, en reconnoiffance de la protection de la déeffe, firent bâtir, en l'ho neur de Latone à Argos, une ftatue auprès de la déeffe. Cette hiftoire eft contraire

une de fes flèches qui portent la mort. Méle mit au monde deux enfans, Teucrus & Ifménus : le premier reçut de fon père l'art de prédir l'avenir, & l'autre eut l'honneur de dorner fn nom à un fleuve de la Béotie. Voyez ISMENIUS Mélie fut encore la mère des nymphes aupellées MÉLIES, qui formoient une des familles des nymphes

marines.

MÉLINE, melinum (Celf. Vitruv. ). Vitruve dit que la méline éto't un mé‹ai. Il parle comme les anciens, qui appelloient indifféremment métal tout ce qui fe tiroit de la terre: car la méline étoit une vraie terre alumineuse & de couleur jaune, felon Diofcoride. Pline lui donne une couleur blanche, & Servius une couleur fauve. Mais

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les modernes s'en tiennent au fentiment de Diofcoride; & ce que les peintres appel ent ocre de rut, approche fort de la defcription que cet aureur fait de la terre mél ne. Galien nommc fous ce titre diverfes emplâtres qui devoient apparemment ce nom à leur couleur jaune. (D. J.)

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MELINUM. Les anciens donnoient ce nom à une terre très-blanche, dont les peintres fe fervoient pour peindre en blanc. On nous dit que cette terre étoit légère, douce au toucher, friable entre les doigts, & qu'elle coloroit. Jettée dans l'eau, elle faifoit un petit bruit cu une espèce de fifflement: elle s'attach it à la langue, & fondoit comme du b urre dans la bouche. C'eft de cette terre cue l'on fe fervoit anciennement pour le blanc dans la peinture. Depuis on lui a fubft tué le blanc de cérufe, qui a l'inconvénient de jaunir. Hill prétend que le melinum, ou la terre dont on vient de parler, cft exemple de ce defaut, & demeure toujours blanche; ce qui mérite d'être examiné.

MELINUS color. Voyez JAUNE.

2

MÉLISSES. C'étoient les filles de Meliffeus roi de Crète, qui fe chargèrent de l'éducation de Jupiter. Leur nom est Adrafté & Ida. On a auffi donné ce nom aux ab illes ou mouches à mie! (de Ma, miel), qui nourrirent ce même dieu, d'où il eft quelquefois appellé Meliffeus. Les poëtes ont beaucoup varié fur l'éducatio de Jupiter, & en ont attribué la gloire à différentes perfonnes. Voyez ADAMANTHEE, AX, AMALTHEE, CURETES. Dans cet e même ile de Crète, la prêtreffe de la grande-mère fe nommoit Mélisse.

MELISSEUS. Voyez MÉLISSES.

MELITA, aujourd'hui Malte. MEAITAION.

MEAITAC.

Les médailles autonomes de cette île font:
C. en bronze.

RRRR. en argent........ Torremusa.
O. en or.

Leurs types ordinaires font:

Une divinité ayant quatre alles.

Un trépied.

Une lyre.
Une chaife curule.

Une tête de bélier.

Ses habitans ont frappé une médaille grecque & latine en l'honneur du proconful Balbus.

Ovide appelle cette île fertile, fertilis eft Melita, ferili vicina cofyra. Mais c'étoient les habitans qui la fertilifoient. Ils travailloient auffi les laines avec beaucoup de goût; car c'eft la-deffus que porte l'épithète de lanigera, dont Silius Italicus l'honore. Scylax & Ptolémée ort trop approché cette île de l'Afrique, à laquelle ils la donnoient; au lieu que les romains qui la connoiffoient beaucoup mieux, la regardaient comme une enrexe de la Sicile, dont elle est en effet bion plus voifine.

MELITHIA, gâteau fait avec du miel, qu'on offroit à Trophonius.

MELITITES, nom donné par les anciens auteurs lithologues à une espèce d'argile compacte, couleur du miel. On s'en fervoit autrefois intéd'un blanc tirant fur le jaune, & femblable à la rieurement, & on la regardoit comme un foporatif; on l'appliquoit auffi extérieurement pour la guérifon des ulcères.

MELIUS. Hercule étoit ainfi furnommé, ou parce qu'il avoit enlevé les pommes d'or du jardin. des Hefperides (de usos, pomme), ou parce qu'on bœuf qu'il vouloit immoler s'étant échappé, on en repréfenta un autre en petit, avec une poinme, à laquelle on ajouta des pieds & des cornes, felon la maniè e de ce temps-là d' mic ou avec de la pâte, ou autrement, les vic mes qu'on vouloit immoler & qui venoient à manquer.

MELLARIUM, vaiffeau remp'i de vin, qu'on portoit dans les fetes de la bonne déffe. Ca lui faifoit des libations de ce vin, qu'on n'appel it point vin, mais lait; & le vaiffeau étoit appelié

mellarium.

MELLEUM marmor, nom donné par les anciens à une espèce de ma bre d'un jaune clair de la couleur du miel. On en trouve, dit-on, en plufieurs endroits d'Italie.

MELLITA, fruits ou légumes confits au miel. Le fucre ne fervoir, chez les anciens, que pour la médecine, & le miel leur tenoit lieu de fucre pour tous les comeftibles où nous employons ce dernier.

MELLONA ou MELLIONA, divinité champêtre qui prenoit fous fa protection les abeilles & le miel qu'on en tiroit. Celui qui volot du miel, ou gâtoit les ruches de fon voifin, sattiroit, difoit on, la colère de la déeffe Mellonia (Arnob. adv, Gentes, lib. IV.).

MELLOPROXIMUS à rationibus. Ce nom, qui fe lit dans une infcription rapportée par Grutter (588. 1.), défigne ks adjoints des proximi dans les dignités de l'empire.

MELON. On voit fur les médailles de Mélos un melon, qui eft proprement une armoirie parlante.

MELOBOSIS, mot grec qui fignifie celui qui nourrit des oifeaux. Hefiode (Théogon. 354. ) donne ce nom à une des nymphes qui prennent foin de l'éducation des hommes depuis l'enfance, avec Apollon & les Fleuves.

MÉLOPHORE, furnom de Cérès, qui fignifie celle qui donne des troupeaux (de unλov, brebis). Cérès Mélophore avoit à Mégare un temple qui n'avoit pas de toît.

MELOPHORI, en grec μηλόφοροι, foldats perfes, les mêmes que les doryphores. Le nom de melophori leur fut donné à caufe des pommes ou grenades dorées dont étoit orné le bas de leurs lances, ou plutôt des vêtemens jaunes qu'ils portoient avec d'autres vêtemens pourpres, ainfi le dit Elien. (lib. IX. Var. hift. c. 3.).

que

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Leur type ordinaire eft un melon ou une chouette. Le melon étoit une armoirie parlante. On a frappé des médailles impériales grecques dans cette ile en l'honneur de Néron, de Nerva.

MÉLOTE, μλes. Ce mot fe prend en général, felon Henri Etienne, pour la peau de toutes fortes de quadrupèdes à poil ou à laine; mais il défigne en particulier une peau de mouton ou une peau de brebis avec la toilon; car μov fignific brebis. Les premiers anachorêtes fe couroient les épaules avec une mélate, & erroient ainfi dans les déferts. Par-tout où la Vulgate parle du manteau d'Elie, les Septante difent la mélote d'Elie. Fleury, dans fon Hiftoire eccléfiaftique, rapporte que les difciples de S. Pacôme portoient une ceinture, & deffus la tunique une peau de chèvre blanche, nommée en grec magis, qui couvroit les épaules.

MELPHIS, mère de MERION.

MELPOMÈNE, mufe de la tragédie. Une maffue, un mafque tragique & un fceptre, fur, une médaille de la famille Pomponia, font reconnoître Melpomène dans la mufe qu'elle repréfente. Ces deux premiers attributs la dift nguoient des au-. tres mufes fur la plupart des monumens antiques s mais plus encore fa tunique trainante, ortoftadios, fon grand manteau, palla, fes oothurnes élevés de plus de quatre doigts, & fa ceinture large, quelquefois même double & triple.

Elle paroît ainfi fur le farcophage du capitole, où font fculptées les neuf mufes; fur le marbre, de l'apothéofe d'Homère; fur le farcophage de la villa Mattei ; au palais Farnèfe, &c.

On lui donne ordinairement fur les marbres. l'attitude héroïque de pofer un pied fur un objet, plus élevé que le plan de la figure.

Melpomène préfidoit à la tragédie, qui étoit chantée chez les grecs. C'eft pourquoi le fcholiafte d'Apolonius lui attribue l'invention du chant; & c'eft pourquoi Phurnutus dérive fon nom de la douceur de fon chant, ἀπὸ τῆς μυλπῆς,

Sa fonction principale eft exprimée dans ce vers attribué à Virgile:

Melpomene tragico proclamat moefta boatu.

Dans un tableau d'Herculanum, Melpomène a les cheveux liés & raffemblés fur le fommet de la tête, espèce de coëffure fervant à diftinguer les jeunes filles des femmes mariées, qui portoient toujours leurs cheveux liés & tombans fur la nuque du cou..

Gruter (25. 9.) rapporte une infcription peut-être unique, gravée en fon honneur:

I UN ON I. CLAUDIA E

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On voit dans la collection de Stofch, plufieurs pierres relatives à Melpomene, telles qu'une pâte antique, où paroît la tête de Melpomene regardant un mafque tragique. Ceux (Wiffe num. Bodley, p. 121.) qui expliquent ce fujet, en d fant que c'eft un oracle d'Orphée, n'ont pas confulté les pierres gravées, où cette (Conf. mus.fl. t. I, c. 44. 11.) muse eft debout, appuyée fur une colonne, tenant & regardant avec attention un mafque tragique toutà-fait femblable à la prétendue tête d'Orphée. Et puis, la tête de cette pâte, de même que de la gravure où l'on a cru voir Virgile & Orphée, eft fans contredit un mafque tragique, comme le démontre l'élévation fur la tête appellée (Pollu

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Sur une pâte de verre, dont ( Muf. Florent. t. I, tab. XLIII, n. 11 ) l'original eft dans le cabinet de l'empereur à Florence, Melpomène, mute de la tragédie. Celui qui a deffiné cette pierre, a pris le volume roulé qu'elle tient à la main gauche pour une taffe; & ce que la mule tient à la main droite, il l'a mis trop proche de la bouche. Le prévôt Gori n'en a donné aucune explication. Vinckelmann prend ce que la mufe porte à la bouche & tient du bout des doigts, pour quelque chofe qu'elle veut manger, & peut-être eftce du laurier; car les anciens croyoient que le laurier inspiroit l'enthoufiafme poétique : c'eft par cette raifon que les poetes étoient appellés Lycophr. Caffandr. v. 6.) ▲uQvQúyos, mangeurs de laurier.

-Sur une prime d'éméraude, Melpomène debout, appuyée fur un genou, tient un masque dans la main droite, & dans la gauche une baguette.

-Sur une cornaline, Melpomène debout deyant une colonne, ayant un masque en main.

- Enfin fur une agate-onyx, Melpomène affise tient un mafque à la main.

MELPOMENOS, furnom que les Acharniens donnoient à Bacchus ; il vient de pwopas, je chante, et fignifie celui qui fe plaît aux chants.

MÉMACTE, furnom qu'on a donné chez les grecs à Jupiter, en l'honneur de qui on célébroit des fêtes appellées mémactéries; & le mois dans lequel on faifoit cette folemnité, s'appelloit mémacterion: il commençoit l'hiver. On donne à ce nom plufieurs étymolog es auffi peu certaines les unes que les autres. Feltus nous apprend feu lement qu'en ce jour-là on prioit Jupiter d'être plus doux & moins turbulent dans l'hiver.

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MEMBRE. Chaque membre ou portion du corps étoit autrefois confacrée & vouée à quelque divinité; la tête à Jupiter, la poitrine à Neptune, la ceinture à Mars, l'oreille à la mémoire, le front au génie, la main droite à la foi cu fidé té, les genoux à la miféricorde, les fourcils à Junon, les yeux à Cupidon, ou felon d'autres, à Minerve le derrière de l'oreille droite à Néméfis, le des à Pluton, les reins à Vénus, les pieds à Mercure, les talons & les plantes des pieds à Thétis, les doigts à Minerve, &c.

MÉMERCUS, un des deux fils de Jafon & de Médée, que cette marâtre égorgea avant de s'enfuir à Athènes.

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MEMNON, fils de Tithon & de l'Aurore, vint au fecours de Troye, vers le milieu de la dixième année du fiège, avec dix mille perfans & dix mille éthiopiens d'Afie. Il y vint, parce qu'étant fils de Tithon, il étoit neveu de Priam. Voyez TITHON. Il s'y diftingua d'abord par fa bravoure, & tua Antiloque fils de Neftor. Mais Ach lle vint l'attaquer ; & après un rude combat, le fit fuccomber fous l'effort de fon bras. A ce trifte fpectacle, dit Ovide, on vit pâlir cette couleur vive & vermeille qui brille lorfque l'Aurore paroît, & le ciel demeura couvert de nuages. Cette tendre mère ne pouvan: foutenir la vue du bûcher qui allait réduire en cendres le corps de fon fils, alla, les cheveux épars & les yeux baignés de larmes, fe jetter aux pieds de Jupiter, le con jurer d'accorder à fon fils quelque privilége qui le diftinguât des autres mortels.

Le père des dieux exauça fa prière. Dans le moment, le bûcher déjà allumé s'écroula: on en vit fortir des tourbillons de fumée qui obfcur cirent l'air, & des monceaux de cendres qui s'étant condensés, préfentèrent d'abord un corps qui emprunta du feu la chaleur & la vie, & la legéreté de cet élément lui fournit des ailes. Un moment après on vit fortir de ces cendres une

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