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OLYMPIAS, fontaine voifine du mont olympe magé ». On confervoit dans le temple une proen Arcade; Paufanias dit qu'elle donnoit alter-digieufe quantité de très-riches préfens, envoyés non-feulement par les princes grecs, m.is par des afiatiques mêmes.

nativement de l'eau d'une année à l'autre ; c'eftà-dire qu'elle couloit pendant une année, & qu'elle ne couloit plus l'année d'après. Dans le voisinage de cette fontaine, il fortoit de terre des tourbillons de flammes : les arcadiens regardoient cela comme une fuite du combat des titins contre les dieux.

OLYMPIE ou OLYMPIA, ville du Péloponèfe, dans l'Elide, auprès de l'Alphée. On y voyoit un temple confucré à Jupiter Olympien, qui y rendoit des oracles. Cet endroit devint fameux par le concours des peuples qui s'y allembloent pour voir la célébration des jeux & le Couronnement des vainqueurs. Voyez OLYMPI

QUES.

OLYMPIEN, furnom de Jupiter, qui avoit un magnifique temple à Olympie en Elide. Le temple & la ftatue de Jupiter furent le fruit des dépouilles que les éléens remportèrent fur les habitans de Pife, dont ils faccagèrent la ville. Le temp'e étoit tout environné de colonnes on n'y avoit employé que des pierres d'une beauté fingulière. L'edifice avoit foixante-huit pieds grecs de hauteur, quatre-vingt quinze de largeur, & deux cents trente de longueur. Il étoit couvert, non de tules, mais d'un beau marbre pentélique, & taillé en forme de tuiles. Aux deux extrémités de la voûte, ou voyoit deux chaudières d'or fufpendues, & dans le milieu une victoire de bronze doré, fupportée par un bouclier d'or.

La ftatue du dieu, ouvrage de Phidias, fameux fcu'pteur d'Athènes, étoit d'or & d'yvoire: Japite: y paro ffit affis fur un trône, ayant fur a tête une couronne de feule d'olivier, tenant de la main droite une victoire auffi d'or & d'yvoite, ornée de bandelettes & couronnée; & de la gau che un fceptre, fur le bout duquel repofoit un aigle, & où reluifoient toutes fortes de métaux. Enfin le trône du dieu étoit tout brillant d'or & de pierres précieufes; P'yvoire & l'ébène y fai fint par leur mélange u e agréable variété. Aux quatre coins il y avoit quatre victoires qui femblo:ent fe donner la main pour danfer, & deux autres aux pieds de Jupiter. A l'endroit le plus élevé du trône, au-deffus de la tê e du dieu, on avoit placé d'un côté les graces, & de l'autre les heures, les unes & les autres comme filles de Jupiter. Cette defcription du temple de Jupiter Olympien eft extraite de Paufanias, qui ajoute à la fin: « l'habileté de l'ouvrier eut Jupiter même pour approbateur; car Phidias, après avoir mis la dernière main à fa ftatue, pria le dieu de marquer, par quelque figne, fi cet ouvrage lui étoit agréable; & l'on dit qu'auffi tôt le pavé du temple fut frappé de la foudre fans en être endom

Le même historien rapporte une merveille de l'autel de Jupiter Olympien; c'est, dit-il, que les milans, qui de tous les oifeaux de proie font les plus carnaciers, refpectent le temps du facrifice. Si par hazard un milan fe jettoit fur les entrailles où fur la chair des victimes, on en tiroit un mauvais augure. Voyez AroMYIUS.

Dans le même temple de Jupiter, les éléens avoient érigé fix autels à douze dieux; en forte que l'on facrifioit à deux divinités tout-à-la-fois fur le même autel : à Jupiter & à Neptune fur le premier à Junon & à Minerve fur le fecond; à Mercure & à Apollon fur le troisième; aux Graces & à Bacchus fur le quatrième; à Satuine & à Rhea fur le cinquième; à Vénus & à Minerve Ergane fur le fixième.

OLYMPIENS (Les d'eux ). On donnoit ce rom à douze divinités qu'on appelloit autrement Confentes. Ils avoient un autel à Athènes qu'on nommoit l'autel des douze dieux : on les appelloit auffi fimplement les douze. Il y avoit fix dieux & fix déeffes. Voyez au mot CONSENTES, où nous avons rapporté leurs roms. Il faut cependant remarquer que Martianus Capella dans fon premier livre ne met point Jupiter parmi les dieux confentes ou olympiens, mais au deffus de tous & hors de rang, & ceux-ci immédiatement après lui.

OLYMPIENNE, furnom donné à Junon, patrone des jeux olympiques des femmes.

OLYMPIONIQUES. C'eft ainfi qu'on appelloit ceux qui étoien: victorieux dans les jeux olympiques. Les olympioniques étoient extrêmement honorés dans leur patrie, parce qu'ils étoient cenfés lui fare beaucoup d'honneur. Les athéniens, fur tout, faifolent tant de dépenfes en préf ns pour les olympioniques, leurs compatriotes, que Solon crut que les loix devoient y mettre des bornes. Sa loi porte que la ville ne donneroit aux olympioniques que cinq cens dragmes d'argent, c'éton un peu plus de neuf mares de notre poids; ce qui ne fait pas une groffe fomme.

OLYMPIQUE. Voyez LUCINE.

OLYMPIQUES. Les jeux olympiques étoient les plus célébres de la Grece. Voici ce que Paufanias dit en avoir appris fur les lieux mêmes des éléens, qui lui ont paru les plus habiles dans l'étude de l'antiquité. Selon cux, Saturne eft le premier qui ait régné dans le ciel; & dès l'âge Ddd j

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d'or il avoit déja un temple à Olympie. Jupiter pour la courfe & pour la lutte. En la trente-huiétant venu au monde, Rhéa, fa mère, en confia tieme, on leur permit le pentathle entier; mais T'éducation à cinq Dactyles du mont Ida, qu'elle les inconvéniens qui en réfulterent, firent exclure fit venir de Crete en Elide. Hercule, l'aîné des les enfans pour l'avenir de tous ces exercices viocing frères, propofa de s'exercer entr'eux à la lens. La foixante-cinquième olympiade vit introcourfe, & de voir à qui en remporteroit le prix, duire encore une nouveauté : Des gens de pied, qui étoit une couronne d'olivier....... C'est tout armés, difputèrent le prix de la courfe; cet donc Hercule Idéen qui a eu la gloire d'inventer exercice fut jugé très-convenable à des peuples ces jeux, & qui les a nommés olympiques : & belliqueux. En la quatre-vingt-dix huitième, on parce qu'ils étoient cinq frères, il voulut que ces courut avec deux chevaux de main dans la carjeux fuffent célébrés tous les cinq ans. Quelques rière; & en la quatre-vingt-dix-neuvième, on uns d'fent que Jupiter & Satuine combattent attela deux jeunes poulains à un char. Quelque enfemble à la lutte dans Olympie, & que l'em-temps après, on imagina une course de deux poupire du monde fut le prix de la victoire. D'autres prétendent que Jupiter ayant triomphé des titans, inflitua lui-même ces jeux, où Apollon entr'autres, figaala fon adreffe, en remportant le prix de la courfe fur Mercure, & celui du pugilat fur Mars. C'est pour cela, difent-ils, que ceux qui fe diftinguent au pentathle (mot composé de VTE, cing, & de axes, combat; c'est-à-dire, les cinq eux ou excrcices des cinq jeux. ), dansent au fon des flûtes, qui jouent des airs pythiens, parce que ces airs font confacrés à Apollon, & que ce dieu a été couronné le premier aux jeux olympiques.

Ils furent fouvent interrompus jufqu'au temps de Pélops, qui les fit repréfenter en l'honneur de Jupiter, avec plus de pompe & d'appareil qu'aucun de fes prédéceffeu:s. Après lui ils furent encore négligés; on en avoit même prefque perdu le fouvenir lorfqu'Iphitus, contemporain de Ly. curgue le législateur, rétablit les jeux olympiques. La Grece gémiffoit alors, déchirée par des guerres inteftines, & défolée en même-temps par la pefte. Iphitus alla à Delphes pour confulter l'oracle fur des maux fi preffans. Il lui fut répondu par la pythie, que le renouvellement des jeux olympiques feroit le falut de la Grece; qu'il y travaillât donc avec les éléens. On s'appliqua auffi-tôt à le rappeller les anciens exercices de ces jeux; & à mefure qu'on fe reffouvenoit de quelqu'un d'eux, on l'ajoutoit à ceux qui avoient été retrouvés: c'eft ce qui paroît par la fuite des olympiades; car dès la première olympiade, on propofa un prix de la courfe, & ce fut Coroebus Eléen qui le remporta. En la quatorzième on ajouta la courfe du ftade doublé ; en la dix-huitième le pentathle (c'eft-à-dire les cinq exercices, qui font le faut, la courfe, le palet, le javelot & la lutte.) fut entièrement rétabli; le combat du cefte fut remis en ufage en la vingt-troisième olympiade; dans la vingt-cinquième, la courfe du char à deux chevaux; dans la vingt-huitième, le combat du pancrace, & la courie avec des chevaux de felle; enfuite les éléens inftituèrent des combats pour les enfans, quoiqu'il n'y en eût aucun exemple dans l'antiquité. Ainfi, en la trente - feptième olympiade, il y eut des prix propofés aux enfans

lains menés en main,& une courfe de poulain monté comme un cheval de felle.

Quant à l'ordre & à la police des jeux olympiques, voici ce qui s'obfervoit felon le même hif torien: On faifoit d'abord un facrifice à Jupiter, enfuite on ouvroit par le pentathle; la courfe a pied venoit après, puis la courfe de chevaux qui ne fe faifoit pas le même jour.

Les éléens eurent prefque toujours la direction juges pour y préfider, y maintenir l'ordre, & de ces jeux, & nommoient un certain nombre de empêcher qu'on n'ufât de fraude & de fupercherie pour remporter le prix. En la cent deuxiéine olym. piade, Callipe, athénien, ayant acheté de fes mirent à l'amende Callipe & fes complices. Les antagonistes le prix du pentathle, les juges éléens a heniens demandèrent grace pour les coupables; & n'ayant pu l'obtenir, i's défendirent de payer piques, jufqu'à ce qu'ayant envoyé confulter 10cette amende. Mais ils furent exclus des jeux olym racle de Delphes, il leur fut déclaré que le dieu n'avoit aucune réponse à leur rendre, qu'au préalable ils n'euffent donné fatisfaction aux éléens. Alors ils fe foumirent à l'amende.

Ces jeux, qu'on célébroit vers le folftice d'été, duroient cinq jours; car un feul n'auroit pas fuffi pour tous les combats qui s'y donnoient. Les athlètes combattoient tout nuds depuis la trenteOrcippus de perdre la victoire, parce que, dans deuxième olympiade, où il arriva à un non.mé le fort du combat, fon caleçon s'étant dénoué, l'embarraffa de manière à lui ôter la liberté des mouvemens. Ce réglement en exigea un autre ; c'est qu'il fut défendu aux femmes & aux filles, fous peine de la vie, d'aflitter à ces jeux, & même de paffer l'Alphée pendant tout le temps de leur célébration; & cette défense fut fi exactement obfervée, qu'il n'arriva jamais qu'à une feule femme de violer cette loi. Voyez CALLIPATIRA. La peine impofée par cette loi étoit de précipiter les femmes qui oferoient l'enfreindre, d'un rocher fort efcarpé qui étoit au-delà de l'Alphée.

Les vainqueurs recevoient une couronne d'ache,

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d'olivier ou de laurier; & quand ils retournoient dans leur patrie, on abattoit une partie des murailles de la ville, pour les faire entrer triomphans fur un chariot. Dans la même ville d'Olympie, les filles célébroient une fête particulière en l'honneur de Junon, & l'on faifoit courir dans le ftade les filles diftribuées en trois claffes. Les plus jeunes couroient les premières, celles d'un âge moins tendre les deuxièmes, & après toutes les autres les plus âgées. En confidération de leur fexe, on ne donnoit que cinq cent pieds à l'étendue du ftade qui en avoit huit cent dans fa longueur ordinaire.

OLYMPUS, en Lycie. OAYM.

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Les médailles autonomes de cette ville font:

RRR. en argent.

O. en or.

O. en bronze.

Leur type ordinaire est une lyre.

OLYMPUS, dans le langage facré des augures, étoit une foffe creufée avec des cérémonies religieufes, & d'où l'on commençoit à tracer le fillon qui devoit former l'enceinte d'une ville: nouvelle.

OLYRA. « L'olyra d'Hérodote peut avoir été, dit M. Paw, comme Galien l'a cru, une efpèce d'épautre, ou une efpèce de feigle. Quand on confidère la manière dont les égyptiens faifoient le pain qu'ils nommoient Kollefte, où il falloit ajouter beaucoup de pâte fermentée, ce qui lui communiquoit un goût acide. comme Athénée le dit (Lib. III. cap. 16. Pollux Onomaf ticon, lib. VI. cap. 11.), alors on s'imagine qu'ils employoient le feigle. Ils avoient une grande vénération pour l'olyn. Voyez BLED.

OMADIUS. Voyez OMOPHAGIUS.

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OMAN ou OMANUS, divinité des perfes qui eft toujours jointe avec ANAITIS; & comme cette déefle étoit prife pour la Lune ou fon fymbole, il eft à croire que le dieu, Omanus étoit le Soleil ou le Feu, image du Soleil. Tous les jours, les mages alloient dans le temple d'Omanus chanter des hymnes pendant une heure devant le feu facré, tenant des verveines en main, & ayant en tête des tiares, dont les bandelettes leur pendoient des deux côtés le long des joues (Strabon. lib. XV. & XI, ).

fines; que les habitans de la dernière ( ombita) adorent le crocodile, & que les tentyrites, le pourfuivent à la nage, & le coupent par morceaux & le mangent. Cette diverfité de fentimens a donné lieu à Juvenal de peindre la guerre des ombites & des tentyrites à ce sujet :

Immortale odium, & nunquam fanabile vulnus,
Ardet adhuc Ombos & Tentyra fummus utrinque.
Inde furor vulgò, quod numina vicinorum
Odit uterque locus, cùm folos credat habendos
Effe deos quos ipfe colit.

(Sat. XV, verf. 34 & feq.)

«Leur haine eft immortelle, & cette plaie eft incurable, Ils font animés de rage l'un contre l'autre, parce que l'un adore un dieu que l'autre détefte chacun penfant que la divinité qu'il refpecte mérite feule d'être adorée ». (D. J.)

OMBRES. Dans le fyftême de la théologie paienne, ce qu'on appelloit ombre n'étoit ni le corps ni l'ame, mais quelque chofe qui tenoit le milieu entre le corps & l'ame, qui avoit la figure & les qualités du corps de l'homme, & qui fervoit comme d'enveloppe à l'ame. C'eft ce que les grecs appelloient do ou phantafma, & les latins umbra, fimulacrum. Ce n'étoit donc ni le corps ni l'ame qui defcendoit dans les enfers, mais cette ombre. Ulyffe voit l'ombre d'Hercule dans les champs élifées pendant que ce héros cft dans les cieux.

Il n'étoit pas permis aux ombres de paffer le Styx, avant que leurs corps euffent été mis dans le tombeau; mais elles étoient errantes, & volti

geoient fur le rivage pendant cent ans, au bout defquels elles paffoient enfin à cet autre bord fi defiré. Voyez CHARON

- OMBRES, umbra. C'eft ainfi qu'on appelloit chez les romains les convives qui fe préfentoient à table fans avoir été invités. Un convié avoit la liberté d'amener avec lui un ami ; on nommoit ce furnuméraire ombre pat allufion à l'ombre qui fuit le corps; de même qu'on nommoit mouches ceux qui venoient d'eux-mêmes fans être demandés ou

amenés par quelques-uns des conviés, faifant pareillement allufion à ces infectes qui font incommodes.

Horace emploie plufieurs fois cette expreffion (Epift. 1. 5. 28.) :

....

Locus eft & pluribus umbris. 32.):

Quos Maecenas adduxerat umbras.

OMBI, ville d'Egypte, capitale du Nome, & (Sat. II. 8. auquel elle donnoit le nom Ombites Nomos. Pline en fait mention, & dit (Lib. VIII. c. 34.) que Tentyris & Ombi font deux villes d'Egypte voi

.....

Le quatrième lit de table étoit affecté aux

ombres (Dio. 69.) ; & Hadrien s'y plaçoit quelquefois pour converfer avec les gens de mérite qu'il choffiffoit pour ombres:

OMEN, préfage bon ou mauvais que recevoit celui qui prenoit les augures chez les anciens, foit foit par le vol ou par le chant des oiseaux, par l'infpection des entrailles de la victime que l'on immo!oit, foit par l'afpect du ciel cu d'une autre chofe quelconque; car tout chez ces peuples fuperftitieux étoit un fujet de divination, & leur fotte crédulité ne fecondoit que trop bien l'impolture des prértes, qui leur faitoient accroire que les dieux déclaroient leur volonté dans les chofes les plus indifférentes, comme les paroles; fortuites appellées voix divines, quand elles paroiffoient venir des dieux, & voix humaines quand elles venoient des hommes. Les rencontres imprévues, les mouvemens de certaines parties du corps, comme le treffaillement du coeur, des yeux, des fourcils, du pouce de la main gauche les éternùemens, l'engourdiffement du petit doigt, les tintemens d'oreilles; des noms qui pouvoient avoir une fignification heureufe ou défagréable &c. Du temps d'Homère, les éternuemens de la droite ou de la gauche étoient pris pour un bon augure. Depuis, les feu's érernuemens à la droite furent regardés comme des fignes heureux."

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Quand on propofoit une loi, ou qu'on devoit faire une élection, on donnoit à certains officiers une urne dans laquelle étoient les noms, de chaque tribu, ou centurie, ou curie, felon que les comices devoient le tenir par tribus, par centuries, ou par curies. Quand on tiroit les billets, celle des tribus, ou centuries, ou curies, dont le nom venoit le premier, étoit appellée tribu ou centurie prérogative, parce que c'étoit celle qui votoit la première. Le fuccès dépendoit principalement de cette première centurie, que les autres fuivoient ordinairement. Le candidat nominé par la première centurie avoit l'omen prærogativum, c'eft-à-dire, le premier & le principal fuffrage..:

OMENTUM, epiploon, membrane graiffeufe qui conferve les inteftins. On l'appelle coiffe dans les an maux. Les facrificateurs enveloppoient dans la coiffe les parties de la victime qu'ils vouloient bruler, ils tiroient des préfages de la manière 'dont brûloit cette coiffe ou l'omentum.

Catulle (89. 3.) dit:

Omentum in flammâ pingue liquefaciens. OME TIDES, couffins dont les femmes trop maigres fe fervoient pour faire paroître leurs

épaules plus graffes. Ovide feul en fai: mention (Art. amandi, 3. 373.) dans le vers fuivant, où quelques philologues ont mieux aimé lire analectides qu'ometides :

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OMONOIA. La plupart des villes de la Grece décernoient la peine de mort contre ceux qui contrefaifoient, altéroient ou diminuoient les monoies. (Demoft. Leptin. & Timocrat. Locrit.) Il étoit détendu de tranfporter celles d'Athènes hors de fon territoire, excepté pour l'achat des bleds ou d'autres denrées défignées par les loix. Une conféquence naturelle de ces loix, étoit que les monnoies en Grece n'avoient pas cours d'un peuple à un autre ; c'eft je crois la vraie caufe, pour laquelle prefque toutes les villes de la Grece eurent leur monnoyage particulier. On peut trouver une preuve de ceci dans le fecond des marbres de la collection des marbres d'Arondel, publié par Selden: il contient un traité d'alliance entre la ville de Smyrne & celle de Magnéfie fur le Méandre. En accordant à celle-ci tous les droits de citoyen, Smyrne ftatue par un article spécial', que fa monnoie fera tenue pour légitime chez les magnéfiens (Marm. Oxon. p. 20.1; c'est-à-dire qu'elle aura cours chez eux comme la leur mêmè. Ainfi avant ce traité, paffé vers l'an 240 avant notre ère, les inonnoies de ces deux villes, malgré leur grande proximité, n'avoient aucun cours de l'une à l'autre, & comme elles n'y étoient pas admifes par la loi, on ne pouvoit les prendre qu'au poids & pour la valeur du métal. Ce qui fe paffoit à Smyrne & à Magnéfie, nous montre ce qui fe pratiquoit dans les villes grecques, entre lefquelles il n'exiftoit pas de pareils traités; & l'on voit que le cours des monnoies étant arrêté par-tout, il devoit y avoir peu de commerce & de communication entre ces villes.

Ces obfervations peuvent fervir à expliquer ce que fignifient fur les médailles les noms de deux villes réunies. Dans une même légende, comme dans celle des monnores de Cumes en Campanie, op y hit avec fon nom celui de Linternum : cette réunion de noms indique un traité entre ces villes, pareil à celui qui exifoit entre celles de Smyrne & de Magnéfie, en vertu duquel leurs monnoies devenoient communes.

Le mot omonoia par lequel on exprimoit l'a

nion de deux villes, ne fuppofe peut-être pas toujours cette communauté de chofes, mais finplement une alliance particulière d'amitié & de bienveillance.

Les noms de deux villes placées à l'oppofé l'un de l'autre, fur la furface & le revers d'une médaille, comme dans celle où fe voyent les noms de Crotone & de Siris, ou de Pandofie, montrent la domination de la première de ces villes fur les deux autres: domination, en vertu de laquelle fes monoies avoient cours à Siris & à Pandofie, au taux où elles étoient à Crotone même, tant que ce droit fut réciproque; ce qui est exprimé par la différence des légendes de ces méda lles, avec celles qui marquent la communauté des Loix.

On trouve rarement le mot OMONOIA fur les médailles grecques d'Europe: il paroit fur celles des theffaliens. (Pellerin, Mel. 2. 294.)

OMOPHAGES, nom fous lequel les anciens géographes défignoient certaines nations, tel'es que les fcythes, qui fe nourriffoient de chair crue. Son étymologie eft la même que celle du mot fuivant.

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OMOPHAGIES, fêtes qui fe célébroient dans les îles de Chio & de Tenedos, en i'honneur de Bacchus, qui étoit furnommé Omadius. ( Omadius vient de apos, crud, & de ada, j'aime, je me plais.) On lui facrifioit un homme que l'on mettoit en pièces, en déchirant tous les membres l'un après l'autre ; & c'est de cet horrible facri fice, que le nom du dieu de la fête a été tiré.

Arnobe, qui fait mention de cette fête, la décrit d'une manière moins odieufe. Les grecs, en cette fête, fe remplifforent, dit-il, de la fureur bacchique: ils s'entortilloient de ferpens, & mangeoient des entrailles de cabri crues, dont ils avoient la bouche toute enfang'antée; ce qui a plus de rapport au nom de la fète. Comophagies vient de pès, crud, & de qayw, je mange.)

OMOPHORION, formé de uos, épaule, étoit le nom d'une partie de l'habillement qui entouroit le col, couvroit les épaules & la poitrine. C'étoit chez les grecs la même chofe que l'amiculum des romains, tel que celui de la Flore du capitole. Voyez AMICULUM.

de lion, dit agréablement Lucien, Hercule portoit une robe de pourpre, travailloit à la laine, & fouffroit qu'Omphale lui donnât quelquefois des coups de fa chauffure. On trouve en effet plufieurs anciens monumens qui nous repréfentent Omphale & Hercule, dans l'attitude que leur donne Lucien.

Cette fable a donné lieu à beaucoup d'allufions, fit morales, foit galantes. Si cependant elle n'a d'autre fondement que l'aventure rapportée au mot lupercales, ce n'étoit pas la peine de faire tant de bruit d'un fimple amufement de deux époux en bonne intelligence, & qui donna lieu à une fcène comique. Au refte, il peut bien fe faire que, quand on a dit qu'Hercule étant chez Omphale, le vétit en fe nme, apprit a filer, & fe foumit aux coups de fouliers, par lequels la princeffe l'avertiffoit de fa mal-adrefle, on ait voulu exprimer la vie voluptueufe que le héros mena chez Omphale. Il en eut un fils nommé Agélaüs, d'où l'on fait defcendre Créfus.

On lit dans le recueil de Muratori (95., 1.) l'infcription fuivante :

cc

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Winckelmann expliquant une pierre gravée du roi de France, fur laquelle on voit un butte voilé avec une étoffe très fine, qui couvre le bord du visage jufqu'au nez (Hift. de l'Art liv IV, c. 4) dit: Philoftrate nous apprend que les lydiens faifoient le contraire des grecs, & qu'ils couvroient d'une draperie légère les parties du corps que ceux-ci montroient nues (Philoftr. Liv. 1, c. 30, p. 808.). D'ailleurs, au rapport de Stra bon, les peëtes tragiques confondoient les lydiens avec les phrygiens, & l'on connoit à la villa Negroni une tête de Pâris, qui ett voilée comme celle du roi de France, de forte qu'en confidérant ces deux indices, ma conjecture ne fauroit paroître deftituée de fondement; & je crois reconnoître fur la pierre, Hercule attaché au fervice d'Omphale reine de Lydie ».

:

OMPHALE, reine de Lydie; Hercule fut « Du refte, Philoftrate n'a pu faire lui-même obligé d'aller fe faire efclave chez cette princelle. cette observation fur la mode des lydiens de Il aima d'abord Malis efclave de la reine, & en fon temps ce peuple n'exiftoit pas plus que les eut un fils qu'il nomma Alcée. Il fut enfuite épris phrygiens. Dès lors les mœurs des hab tans de Omphale elle-même, & il en devint fi amou- ces contrées de l'Afie mineure avoient pris une reux, qu'oubliant fon courage & fa vertu, il re autre forme; il faut par confequent qu'un écrirougit pas de filer auprès d'elle pour lui plaire.vain antérieur, mais qui ne nous eft pas connu, Tandis qu'Omphale portoit la maffue & la peau at fit mention de cette façon de se voiler des

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