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que la véritable doctrine enfeignée dans les-anciens myitères orphiques, où Ofiris prenoit le nom de Phanès (Aufon. ep. XXIX, ubi leg. Phanetem pro Phanacem), comme celui de Dionyfus dans les orgies ou bacchanales facrées ».

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ORRA, en Sicile, ou en Italie. ORKA.

Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en bronze.

O. en or.

O. en argent.

Leurs types ordinaires font:

Un foudre.

Un aigle éployé tenant un foudre.
Cupidon marchant & jouant de la lyre.

ORSI, dieu des anciens mages de Perfe.

ORSILOCHE, furnom de la Diane qu'on adoroit dans la Cherfonèfe-Taurique; il fignifie, dit-on, Diane l'hofpitalière, par ironie, à caufe du traitement que l'on faifoit à tous les étrangers qui avoient le malheur d'aborder en ce pays, & qui devenoient autant de victimes qu'on immoloit à la déelfe.

ORSILOCHUS, fils d'Idoménée, fuivit fon père à la guerre de Troye, & s'y diftingua par plufieurs beaux exploits: mais avant voulu s'oppofer à une récompenfe qu'Ulyffe demandoit, fut tué par ce prince.

« Avant que de parler de ces derniers, qu'on me permette une courte digreffion fur tant d'objets & de pratiques obfcènes dont furent fouillés tous les anciens mystères, & en particulier ceux de Bacchus. J'obferverai d'abord que la pudeur n'est point une vertu de convention; nous la devons a la nature, qui s'en fert pour rendre la beauté plus touchante, & la laideur moins infupportable, quelquefois même intéreffante. La gaide de nos moeurs femble être confiée à cette pudeur innée fi favorable à la propagation de notre espéce, & que le vice s'efforceroit envain de grimacer. On dira fans doute que la religion avoit confacre ces indécences; qu'y étant accoutumé de bonne heure, l'immagination n'en pouvoit être émue; enfin, qu'il ne faut pas juger des moeurs des autres pays par les rôtres. Ces frivoles raisons font détruites par l'expérience & les faits. N'en citons qu'un, dont il fera facile d'étendre les conféquences. Rien de plus accrédité aux Indes que le culte du Lingam. Il eft néanmoins condamné avec force dans un ouvrage précieux, très-authentique, & compofé dans cette contrée. L'auteur, indien lui-même, &il dès l'enfance familiarifé avec ce fale objet, le regarde comme une œuvre infâme, qui fera pour jamais l'opprobre de la raison humaine (EzourVedam, I. VI. c. 4.) ; enfuite fous la perfonne de Chumontor, s'adreffant à Biache, homme fort attaché aux pratiques fuperftitieufes, il s'écrie: « Comment oles tu engager les peuples à honotorer, par cet acte de religion, ce qu'il y a de plus méprifable? Le Lingam eft la partie hon» teufe du corps. Tous les hommes le cachent par » pudeur; & toi, malheureux, tu portes l'infamie »jufqu'à leur perfuader de lui offrir des facrifices, & de lui rendre des honneurs qui ne font » dus qu'à la divité. Un efprit gâté par l'impureté, qui ne fe nourrit que d'idées obfcènes, » doit fon encens à des objets de cette espèce. ORTHÉSIE, ORTHIS ou ORTHIENNE, » Rien ne lui en paroît plus digne que ce qui fert furnom de Diane chez les lacédémoniens. C'étoit » d'inftrumens à la volupté (Ibid. l. VI. c. 5.) ». devant l'autel de Diane orthienne que les jeunes En lifant ce patfage, il faut fe rappeller que Chib lacédémoniens combattoient entr'eux à qui receou Routron, dont le Lingam eft le fymbole, a devroit le plus de coups de fouet fans fe plaindre. grands rapports avec le bacchus des grecs ». (Ar- Voyez DIAMASTIGOSE. Ce nom fignifie celle qui ticle tiré des Recherches fur les mystères du paga- dirige, qui aide à bien faire. (çbâv, diriger, nifme, de M. de Sainte-Croix. ) exciter).

دو

ORPHNÉ, nymphes des enfers & mère d'Afcalaphe. Voyez ASCALAPHE.

ORSO. Voyez VRSENTUM.

ORTHAGORIA, en Macédoine, depuis Sta-
gire. OPOACOPERN.
ΟΡΘΑΓΟΡΕΩΝ.

Les médailles autonomes de cette ville font:
RRRR. en argent..
Pellerin.

O. en or.

O. en bronze.

ORTHANNES, divinité dont Strabon (üb. 13.) fait mention.

ORTHIEN. Le nome orthien, dans la mufique grecque, étoit un nome dactylique, inventé felon les uns, par l'ancien Olympus le phrygien ORPHNÉE ; c'est le nom d'un des chevaux & felon d'autres par le myfien. C'eft fur ce nom de Pluton dans Claudien; il fignifie le téné-orthien, difent Hérodote & Aulugelle, que chan breux (gový, ténèbres. ). Voyez ALASTOR. toit Arion, quand il fe précipita dans la mer. Antiquités, Tome IV. Nan

ORTHIENNE (Diane). Voy. ORTHESIE.

ORTHIONE, furnom de Diane, qui lui fut donné à caufe de la févérité avec laquelle elle puniffoit celles de fes nymphes qui ne gardoient pas une exacte chafteté, il fignifie dur, inflexible; c'eft peut être le même furnom que celui d'Orthienne.

ORTHODORE, mefure grecque. Elle avoit pour longueur l'intervalle qui fe trouve depuis le carpe ou poignet, jufqu'au bout du doigt du milieu. L'orthodore s'appelle quelquefois palme droit; il a onze travers de doigt de longueur.

ORTOGRAPHE des manufcrits (Nouv. diplomatique).

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t,

Si l'ortographe d'un manufcrit en caractère oncial, comparée aux autres fe trouve affez régulière, fi leur différence ne fe fait remarquer qu'en trois ou quatre mots par page, fi les changemens de lettres fe réduit prefque à des e pour desi, à des b pour des u à des d pour des à des o pour des u & réciproquement; fi dans les compofés d'ad led fe maintient fouvent, à l'exclufion du p devant le p & dans les mots, où la prépofition in entre; fi l'n conferve toutes les mêmes prérogatives, tandis que l'm devant I'n elt préférée au d, comme ammoneo pour admoneo: fi l'on découvre à peine quelques folécifmes ou barbarifmes dans ce manufcrit, tous les autres caractères d'antiquités préfupofés ou du moins non contredits, on aura une forte conjecture pour le porter jufqu au cinquième siècle ».

Un manufcrit plein de folécifmes & de barbarifmes, dont les fautes d'ortographe fe reproduifent à chaque ligne, & d'ailleurs en caractère oncial, ou différant du minufcule ordinaire, pourra fe renfermer à-peu-près entre le milieu du feptième fiècle, & le déclin du fuivant. A proportion que ces défauts difparoîtront, fon antiquité fera reconnue plus grande ».

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on combattoit debout, & l'on vainquoit en renverfant fon adverfaire. Ce mot étoit formé de gees, droit, & de wann, lutte.

ORTHOSIAS, en Carie. oreQZIEQN,

Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en bronze..........Pellerin.
O. en or.

O. en argent.

On les diftingue des médailles d'Orthofias en Phénicie, par l'abfence des attributs qui carac térifent ces derniers.

Cette ville a fait frapper une médaille impériale grecque en l'honneur d'Augufte, que Pellein lui a reftituée.

ORTHOSIAS, en Phénicie. OгONCIEON.
Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en bronze.

O. en or.

O. en argent.

On les diftingue des médailles frappées à l'autre Orthofias, par des époques, ou une tête tourrelée, ou un bige de panthères.

Cette ville a fait frapper des médailles impériales grecques avec fon époque, en l'honneur de Vefpafien, de Trajan, d'Hadrien, de Sévère-Alexandre, d'Antonin, de Marc Aurèle, de Caracalla, d'Elagabale; Vaillant avoit ajouté Augufte; mais Pellerin l'a reftitué à Orthofias de Carie.

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O'POOETA'AIO, qui fe tient droit. Les grecs donnoient ce nom à une efpèce de tunique qui couvroit le corps depuis le col jufqu'à terre, & qui étoit par-tout d'une largeur égale, felon HéAu contraire, donnez nous un manufcrit fychius; d'où vient que les latins Pappellèrent dont l'ortographe paroiffe fi parfaite aux yeux dro recta. On la pouvoit porter fans ceinvulgaires, qu'on n'y puiffe découvrir d'autres fautes ture, parce qu'elle ne fe retréciffoit pas à la taille que celles qui néceffairement échappent à l'hu- comme les autres tuniques. C'eft pourquoi Pollux manité, dont le texte en minufcule foit ornélib. VIII. cap. 48.) dit que l'ortoftadios n'étoit de titres en onciale à gros oeil bien tranché ; on ne balancera pas à le déclarer du neuvième fiècle. Les moyens tirés de l'ortographe, des folécifmes & barbarifmes, peuvent convenir à tous les manufcrits.

ORTHONA, divinité particulière aux athéniens, dont le culte avoit quelque rapport avec celui de Priape.

pas fait pour aller avec une ceinture; ce que Severus explique d'après Héfychius, en obfervant que cette espèce particulière de tunique n'excluoit pas la ceinture, mais qu'elle n'étoit point taillée pour en recevoir une.

On voit l'ortoftadios aux ftatues d'Apollon joueur de lyre, ou palatin, ou actiaque, à fes représentations fur les médailles, aux figures des mufes tragiques & d'acteurs tragiques; mais on ORTHOPALE, espèce de lutte, dans laquelle y remarque ordinairement que l'ertoftadios avoit

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contre l'ordinaire des tuniques, des manches qui defcendoient jufqu'aux poignets, comme celles des phrygiens & des barbares. On y obferve auffi le plus fouvent une ou deux larges ceintures, qui ne fervoient que d'ornement à l'ortoftadios.

ORTHUS; le chien qui gardoit les troupeaux de Gérion, & contre lequel Hercule eut à combattre dans fon expédition contre Gérion. Il étoit né, dit Héfiode, du monftre Echidna, comme Cerbère, la Chimère, le Sphinx, l'Hydre de Lerne, & le Lion de Némée. Voyez ECHIDNA, GÉRION.

poypari (Potter arckæl. grac. L. I,, cap. 25, t. I, p. 134. (Ď. J.).

ORYX. Voyez CHEVRE.

OS, offa. Les anciens avoient coutume de rapporter dans leur patrie, les os de ceux qui étoient morts en pays étrangers, de même que ceux des foldats qui avoient eté tués à la guerre, parce qu'ils regardoient comme un acte de piété, de les entevelir dans le tombeau de leur famille. Cet ufage qui étoit auffi obfervé à Rome, ne le fut pas par rapport aux foldats depuis la guerre italique, parce que le fénat, par un décret, ordonna que deformais les corps des foldats feroient inhumés dans C'est pour n'avoir pas mis affez d'attention l'endroit où ils feroient morts, à cause de l'imprefaux fujets pareils à celui qui eft représenté sur une cornaline du palais-royal ( tom. I, pl. 85.), fion de trifteffe qu'avoit faite fur le peuple le corps du conful qui avoit été rapporté à Rome; nè, dic que la plupart des antiquaires y ont vu Hercule enchaînant Cerbère. Le chien Cerbère, felon la Appien, ad eorum confpectum reliqui fegniores ad militiam fierent C'eft une queftion qui a fort emfable, avoit trois têtes; Hercule ne le tua point; il ne fit que l'enchaîner; d'ailleurs fur cette pierre barraffé les favans, de favoir comment les reftes le chien n'a que deux têtes, lefquelles fe reffem-d'un cadavre que l'on brûloit, pouvoient être féblent; ce n'eft donc point Cerbère, car celui-ci en avoit trois, & elles différoient entre elles, c'eft le chien qui gardoit les troupeaux de Géryon: il fe nommoit Örthus ( Euftath. ad Iliad. eo. pag. 1352 & ibid. p. 1967.), Orthius ( Sil. ital. pun. t. 13. v. 845. & Coint. Smyrn. lib. 6. v. 252.), Gergitus (Pollux, lib. 5, fegm. 46.). Servius ( ad Eneid. lib. v. 662. p. 494. )lui donne deux têtes 7. & le fait frère de Cerbère.

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parés des cendres du bûcher, & nous en avons parlé à l'article des CENDRES.

On mêloit dans une même urne les os de deux perfonnes, quand elles l'avoient defiré. On lit dans le recueil d'infcription de Gruter (715. 10.) la fuivante:

MEA.
OSSA.
ARA M.

UNA.

I N.

MIXT A.

CUM. FILI AE.

REQUIES CUNT.

On pratiquoit pour les cendres le même mélange (Suet. domit.c. 17. n. 6. j. Martial (D. I. 117. 3.), dit auffi:

Hoc tegitur citò rapta fuis Antulla fepulcro :
Hoc erit Antulla miftus uterque parens.

OSCA, en Espagne OSCA.

V. V. OSCA. Urbs vidrix ofca. VRB. VIC. OSCA.

Ce municipe a fait frapper des médailles latines en l'honneur d'Augufte, de Tibére, de Germanicus, de Caligula.

OSCHOPHORIES, fête que Thésée inftitua en reconnoiffance de ce qu'il n'avoit pas été dévoré par le minotaure, & de ce que par la moit de ce monftre, il avoit délivré Athènes, fa patrie, de l'indigne tribut que le roi de Crète lui avoit impofé. Les uns difent que les ofchophories furent inftituées en l'honneur de Minerve & de Bacchus, dont la protection avoit rendu Théfée vainqueur. Plutarque veut que ce fut en l'honneur de Bacchus & d'Ariadne, qui lui fournit le fil pour fe tirer du labyrin Nnn ij

the, & parce que fon retour à Athènes fe ft au teinps des vendanges. On choififfoit pour la cérémonie de cette fète, des jeunes hommes, nobles d'extraction, qui prenoient des habits de filles, portoient des branches de vignes à la main, courant ainfi depuis le temple de Bacchus, jufqu'à celui de Minerve; & celui qui arrivoit le premier au but, étoit le vainqueur, & offroit le facrifice. Le mo: ofcho; hories ett formé de őσx", qui fignifi: une branche de vigne chargé de raifins, & de Pipw, je porte, ou de çişa, fruit d'un arbre, ce qu'il porte.

OSCILLÆ, mafques que les payfans mettoient fur leur vifage pour fe rendre plus ridicules dans leurs jeux. On en faifoit d'écorce d'arbre, comme l'indique Virgile dans fes georgiques (Lib. 2. v. 386.).

Oraque corticibus fumunt horrenda cavatis.

Quelques auteurs prétendent que ce mot ofcilla défigne de petites figures d'ozier, qu'Hercule revenant d'Espagne, fubftitua aux victimes humaines que

l'on offioit à Saturne en Italie. On trouve auffi dans ofcilla, le jeu que l'on appelle aujourd'hui efcarpolette, balançoire, dont Servius (loco citato) fait remonter l'origine à un temps de pefte chez les athéniens qui, ayant confulté l'oracle, eurent pour réponse, qu'ils ne fe délivreroient de ce terrible fléau, qu'en trouvant les corps d'Erigone & Icare. Après bien des recherches inutiles, les athéniens prétend reat prouver leur docilité à exécuter l'ordre de l'oracle, en attachant à des arbres des cordes, fur lefquels ils fe plaçoient & s'agitoient dans l'air, comme pour chercher les corps perdus dans un autre élément. Mais tombant affez fréquemment par le défaut d'habitude, ils s'avifèrent de fubftituer à leur place de petites figures qu'ils remuoient à leur gré, & de là vint le mot ofcilla: quod in his cillerentur & moverentur ora. Ce jeu devint depuis un spectacle moral, que les anciens repréfentoient comme une image de la vie humaine, qui n'eft qu'un mouvement perpétuel, un changement de fcène où l'on voit alternativement le petit s'élever & le grand s'abaiffer. C'étoit fur tout aux féries latines, que les romains fufpendoient à des arbres ces petites figures. Servius explique encore ce mot d'une chofe hoate afe, & que l'on fufpendoit entre deux colonnes, pour détourner les euchant mens: alii dicunt ofcilla effe membra virilia de floribus facta qua fufpendebantur per intercolumnia.

OSCILLATION, cérémonie des ofcilla; efpère d'ef apolite, ou de balancement dans l'air, qui faifoi: une partie des purgations ou expiations des perfomes (Servius Eneid. 6. 741.).

Les anciens fe fervoient encore de l'ofcillation pour donner une apparence de fépulture à ceux qui

fe défaifoient eux-mêmes; car on croyoit que leurs mânes ne pouvoient jouir d'aucun repos, & l'on y remédioit par l'ofcillation, qui confiftoit à attacher à une corde, une petite figure qui repréfentoit le mort; on balançoit enfuite cette figure dans l'air, & enfin on lui faifoit des funérailles. Dans le beau tableau de la prife de Troye par Polignotte, on voit, dit Paufanias, Ariadne affife fur une roche. Elle jette les yeux fur Phedre fa foeur, qui, élevée de terre & fufpendue à une corde qu'elle tient des deux mains, femble fe balancer dans les airs. C'eft ainfi, continue l'hiftorien, que le peintre a voulu marquer le genre de mort, par lequel on dir que la malheureufe Phedre finit fs jours.

OSCINES, ceux d'entre les oifeaux par le chant defquels on prenoit les aufpices, tels que le corbeau, la corneille, le hibou, &c. Nunc de fecundo ordine dicamus, in duas dividitur fpecies, dit Feftus, ofcines & alites; illorum generi cantus oris.

OSCULUM, baifer de devoir, d'fférent du ba fium, qui étoit un baifer d'affection, & du fuavium, qui étoit un baifer de paffion ofcula officiorum, bafia pudicorum affectuum, fuavia libidinum. C'elt pourquoi Servius, dit que le premier fe donne aux enfans, le fecond à une époufe, & le troifième à une courtifanne. Cependant les anciens auteurs. ont employé affez indifféremment ces trois termes Jacere ofcula, baifer la main, la tendre à celui que l'on veut faluer, étoit un témoignage du plus profond refpe&t: c'est ainsi que les anciens honoroient leurs dieux, les empereurs & leurs images, ainfi que ceux à qui ils vouloient rendre un hommage particulier. Les cochers, dans le cirque, faluoient auf le peuple en baifant leur fouet : venerabatur inferiori flagello, dit Xiphilin, & ce bailer s'appelloit ofculum labratum. Les bailers à la bouche & aux yeux étoient fort en ufage parmi les romans pour se faluer ou fe faire compliment fur quelque dignité, ou fur quelque heureux événement, Les. efclaves baifoient la main de leurs maîtres, les foldats celle du général. Les empereurs faluoient par le baifer leurs principaux officiers, ou les perfonnes d'un mérite dift.ngué, & Suétone fait un crime à Tibère de ce que paucos admodùm in digressu ofculatus fuerit. Il y avoit encore une manière de bailer quelqu'un en le prenant par les oreilles, & Plaute eft le premier des auteurs latins qui en faffe mention: fine te exorem fine te prendam auriculis, fine dem fuavium. Ce baner s'appelloit olla, parce que dans cet acte les oreilles paro:floient comme les deux anfes de la tête, & la raifon que Plutarque en doune, c'eft que les oreilles font la route parliquelle la vertu entre dans l'âme des jeunes gens, & qu'en les baifant ainfi, on leur iníue maximè amandes ffe, qui per aures profunt. Le jefuite Delio, dia. s fon commentaire fur Séneque, donne une raifon très-impertinente de cat ulage.

OSICERDA, en Efpagne osic. & OSI.

Les médailles autonomes de cette ville font: RRR. en bronze.....Pellerin.

O. en or.

O. en argent.

Devenue municipe, Oficerda a fait frapper en l'honneur de Tibére des médailles latines, avec la légende MUN. OSICERDA.

OSIMANDRAS. « Nous voyons, dit M. Rabaud de S. Etienne, un exemple de la manière grande des anciens, dans le cercle d'or d'ofimandué.

Diod. Sic. L. I, fect. 2.) Il avoit 365 coudées de tour, & par conféquent, plus de quatre-vingt pieds de diamètre; chaque degré y occupoit une coudée; or un dégré fervoit à figurer un jour, & par conféquent chaque figne y occupoit une espace de plus de quarante cinq pieds. J'adopte entièrement la conjecture de M. Bailli, & je crois comme lui, que ce cercle fervoit d'horizon; & par conféquent il étoit chargé dans fes trois cens foixante cinq divifions, des obfervations que préfentoit chaque jour de l'année; le lever des étoiles à ce jour-là & leur coucher, l'état du foleil, celui de la lune, celui des planètes, leurs rapports entr'elles & avec les conftellations, les phénomènes inétéorologiques, les fêtes religieufes & agricoles, & les travaux champêtres: en un mot, c'étoit un almanach. Avant le temps où l'écriture alphabétique exifta, les obfervations étoient écrites en figures: mais, ce qu'il eft effentiel d'observer, on continua de fuivre cet ufage, même après la découverte de Palphabet: fenlement par une fuite de cette perfection que le temps amène fur les travaux fuivis & répétés des hommes, l'écriture pittorefque fut réduite en un moindre efpace par la diminution des figures réduites au fimple trait ».

OSIRIS. Martianus Capella (lib. II. ), qui étoit fi inftruit de la théologie des égyptiens,dit exr:ffément, en parlant du Soleil, qu'ils délig oient cet altre fous le nom d'Ofiris:

Te Serapin Nilus, Memphis veneratur Ofirim,
Diffona facra Mitram, Ditemque, ferumque
Typhonem.

Macrobe (Satur. lib. I. c. 21. ) eft encore plus précis fur cette identité. « On fait, dit-il, qu'Ofiris eft aurre chofe que le Soleil, & Ilis la Terre. C'eft pourquoi les égyptiens, pour défigner cette identité par un hierogly he, peignent un fceptre furmonté d'un oil, voulant nous apprendre que ce dieu et le Soleil, qui regards tout l'urivers, parce que l'antiquité a toujours appelé le Solti l'œil de Jupiter ».

Cette identité reconnue, on explique facile ment les voyages d'Ofiris, fa mort, fon enfeveliff ment, fa réfurrection à l'équinoxe du printems, fon mariage avec Ifis, &c., par la courfe du Soleil dans le zodiaque, fon paffage dans l'hémifphère inférieur ou ténébreux, défigné par Typhon, & fon nouvel éclat dans le figne du bélier. Ifis étoit fous un plus grand nombre d'afpects l'emblême de la Lune que de la terre l'atteftent Plutarque & la plupart des écrivains grecs. Dès-lors, on voit fon explication avec Ofiris, fon attachement pour lui, la conftance qu'elle mit à le chercher & à fuivre les traces après la mort, &c.

comme

Ofiris étoit quelquefois un emblême particulier du Nil; c'eft alors qu'il s'allioit à Ifis, emblême de la Terre (Plutarch. de Ifide & Ofiride. ). Le Nil étoit remp i dans la plus grande force du foleil ; c'étoit donc fa production, & dès-lors on prenoit Ofiris pour l'emblême du Nil lui même (Plutarch. fympofi. lib. VIII. quast. 8. ).

Les voyages & les conquêtes d'Ofiris firent croire aux grecs que c'étoit la même divinité qué Bacchus, parce que d'alleurs les crphiques & les myftes enfeignoient aux initiés que Bacchus n'étoit autre chofe que le Soleil. Tibulle (Lib. 1. eleg. 8.) a fuivi cette opinion en faifant Òfiris le premier planteur de vignes. Mais (Plutarch. de If. & Ofir.) elle répugne aux idées religieufes des égyptiens, qui croyoient qu'il y avoit dans le vin un principe peftilentiel, & qu'il étoit produir par un mauvais génie, bien loin d'être un bientait de la divinité.

Ofiris étant le Soleil pouvoit être confondu avec Typhon cu Pluton (c'eft-à-dire le foleil d'hiver), comme l'enfeignent les vers de Capella cités plus haut. On le vait encore plus clairement dans une épitaphe grecque (Fabretti, pag. 466.), où on hit: Soyez heureuse ou contente avec Ofiris

EYYYXI META TOY OCEIPIAOC.

Minutius Felix confond auffi Ofiris, comme Soleil, avec Séiapis: Inanem tui Serapidis five Ofiridis tumulum confidera.

Jablonski trouve dins la langue cophte l'étymologe du mot Ofiris; il fignifie la caufe du temps. L'année des égyptiens étoit folare, Ofiris en étoit l'emblême. C'eft de ce peuple que Jules-Céfar emprunta l'année qu'il fubft tud à celle de Numa (Macrob. Saturn. lib. I. c. 14.) ; de forte que le Soleil lui-même fut ado: é fous le nom de PH, dans le temps où les égyptions réelèrent leur a née fur fon cours, & jurtout dans la ville d'Héliopolis. Par la fuite, 1s prêtres de Thèbes particular seient le culte général

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