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des oracles, prem. diff. ch. 4.) fur cette hiftoire de Thamus. Elle ne peut, dit-il, recevoir un fens raisonnable; fi ce grand Pan étoit un démon, les démons ne pouvoient ils fe faire favoir la mort les uns aux autres, fans y employer Thamus? N'ontils point d'autres voies pour s'envoyer des nouveiles, & d'ailleurs font ils fi imprudens que de révéler aux hommes leurs malheurs & la foibleffe de leur nature? Dieu les y forçoit, direz-vous. Dieu avoit donc un deffein; mais voyons ce qui s'enfuivit. Il n'y eut perfonne qui fe défabufât du paganisme, pour avoir appris la mort du grand Pan. Il fut arrêté que c'étoit le fils de Mercure & de Pénélope, & non pas celui que l'on reconnoiffoit en Arcadie, pour le dieu de tout, ainfi que fon nom le porte. Quoique la voix eut nommé le grand Pan, cela fe dit pourtant du petit Pan; fa mort ne tira guère à conféquence, & il ne paroît pas qu'on y ait eu grand regret. Si ce grand Pan étoit Jésus-Chrift, les démons n'annoncèrent aux hommes une mort fi falutaire, que parce que dieu les y contraignoit. Mais qu'en arriva-t-il? Quelqu'un entendit-il ce mot de Pan dans fon vrai fens? Plutarque vivoit dans le fecond fiècle de l'églife, & cependant perfonne ne s'étoit encore avifé de dire que Pan fût Jésus-Chrift, mort en Judée ». Cet Eufèbe, évêque de Céfarée, qui s'en eft avife le premier.

Les romains furnommoient Pan Arcadius, à caufe du lieu d'où fon culte leur avoit été apporté: Arcadio pinus amata deo, dit Properce (1. 18. 10 ).

Capripes, en grec arvoμians & dryiα, furnom donné à Pan, à caufe de fa conformation bizarre. Properce (3. 15. 34.) dit:

Capripedes calamo Panes hiante canunt.

Lycaus & Tegaus, furent des furnoms donnés à Pan, à caufe des lieux où on lui rendoit le culte le plus célèbre.

Probus, dans fon commentaire fur les géorgiques (1. 17.), dit que les latins donnoient encore à Pan le nom d'Inuus, formé du verbe inire, à caufe de fon penchant pour la lubricité.

Pan eft appellé, par Pindare, le plus parfait des dieux, TENTATOY DENY. (Ap. Ariftid. Orat. Bacch., opp., c. 1, P.S3.).

Les grecs rendirent un culte particulier à Pan, après la victoire de Marathon, dont ils attri buoient le gain à fa protection. (Herodot., l. 6.) Polien (Stratag., l. 1. 62.) lui faifoir honneur de invention de la tactique & de la phalange.

Les cheveux & les poils de la barbe de Pan font droits & héliffés, comme les poils d'un bouc:

de là vient qu'il eft furnommé reurs dans Calde-là limaque. (Hymn. Dian., v. 90.)

ce Du temps de Lucien, on s'étoit fi fort écarté du véritable efprit de l'anciennne mythologie. que Pan, Silène & les fatyres étoient regardés comme une troupe de payfans & de pâtres, dont, pour groffir fon cortège, Bacchus avoit fait autant de dieux. Momus s'en plaint aux divinités affemblées. L'un, dit-il, a les cornes, les oreilles, les cuiffes, les jambes & les pieds d'une chèvre (PAN); l'autre eft vieux, chauve camus & toujours monté fur un âne (SILENE.) Quant aux fatyres ils font chauves auffi, ont des oreilles droites & pointues, & une queue au bas des reins. Ceci nous fournit la preuve de la grande influence que les artiftes eurent de tout temps fur le culte; car les poëtes réuniffoient ou difperfaient indifféremment & à leur gré, fur toutes les divinités de la famille de Pan, les caractères & les attributs de ce dieu; mais les peintres & les fculpteurs fuivirent une autre marche ; ils reprèsentèrent communément & Pan & les fatyres avec les cornes, les oreilles & toutes les parties inférieures de la chèvre, & donnèrent à Silène, aux Faunes & ax Sylvains la forme entièrement humaine, avec ce:te différence cependant que les premiers avoient quelquefois des oreilles pointues, que celles des feconds l'étoient toujours, qu'ils avoient de plus une queue au bas des reins, & que les derniers étoient conformés abfolument comme tous les autres hommes. (Pierres gravées du palais-royal, I, pag. 249.)».

Les monumens authentiques du dieu Pan font fort rares. Voici tous ceux que Winckelmann a cités.

Pan eft armé de la foudre dans le cabinet ducollège romain, où l'on voit cette petite ftatue de bronze.

» Le chef des divinités d'un rang inférieur eft dit Winckelman, Pan, que Pindare appelle le plus parfait des dieux. (Ap. Arift orat. Aacch.opp. t. 1, p. 63.) On n'avoit point jusqu'à présent d'idées juftes de ce dieu ; je crois avoir découvert la vraie conformation de fon vifage fur une belle médaille du roi Antigone, que je décrirai bientôt. C'eft une tête couronnée de lierre, dont les traits annoncent de la gravité; fa barbe épaiffe reffemb'e, dans fon jet, aux poils de chèvre: de-là Pan s'appelle Peixoxouis, au poil hérifié.

Au cabinet du Capitole, il fe trouve une tête de cette divinité, fort peu conrue & d'une grande exécution, Elle eft caractérisée par des oreilles pointues ; mais la barbe e ft moins heriffée & reffemble à la barbe de quelques philofophes, dont l'air de réflexion eft marqué par l'air de réflexion eft marqué par des yeux enfoncés à la manière d'Homère ».

« A

A l'égard de la médaille d'Antigone, que je poffède, je l'ai publiée & expliquée dans mes monumens de l'antiquité (Ined. n°. 41.), après qu'elle eut paru ailleurs, affez mal deflinée & tout auffi mal expliquée. (P. Fralich, Annal. Reg. Syr., tab. 1, n. 2.) On s'eft imaginé que les feuilles de lierre qui ornent les cheveux du vieillaid repréfentoient des feuilles de jonc; & en conféquence de cette imagination, on a cru que cette tête figuroit un Neptune, pendant que l'Apollon, affis fur la proue du vaiffeau, qui ett fur le revers de la médaille, a été métamorphofé en Vénus armée. Mon fentiment eft que la tête en queftion nous offre le fimulacre du dieu Pan; que l'Apollon placé fur la proue du vaiffeau, avec le dauphin qui eft au-deffous, peut faire allufion à AλQivios, qui eft un des furnoms de ce dieu, parce qu'il s'étoit métamorphofé en dauphin, lorfqu'il conduifit fur un navire crétois la premiere Colonie dans Délos. (Hom. Hym. Apol., v. 495.) Auffi Euripide appelle-t-il Apollon Пovies, c'ett-à-dire le dieu de la mer, qui conduit fur les flots fes chevaux attelés à fon char. (Eurip. Androm., v. 1009.) Or, comme les athénieus attribuoient au dieu Pan la victoire de Marathon, il fe pourroit que notre médaille eut été frappée en mémoire d'une bataille navale, dont le roi Antigone a cru devoir le gain à l'affiftance de Pan & d'Apollon».

« Un bronze antique de la collection de Stofch, repréfente un faune, ou pour mieux dire le dieu Pan, qui joue du chalumeau devant un autel, où il y a du feu allumé, au-deffus de l'autel eft une étoile, & devant l'autel un bouc dreffé fur les pieds de derrière, qui s'y appuye avec ceux de devant. Tout autour font les douze fignes du zodiaque. Les anciens regardoient le dieu Pan comme le type de l'univers, & Apollon & Pan étoient adorés comme la même divinité, par la même raifon que les cornes & les poils de la peau de celui-ci étoient regardés comme les rayons du foleil. Le griffon étoit auffi de fymbole de Pan, comme d'Apollon, & l'harmonie de l'univers fe régloit au fon de la flûte de Pan:

Αρμονίαν κόσμοιο κρίκων φιλοπαίγμονι μόλπη. Harmoniam mundi pulsans amante jocos cantu. (Orph. hym. Pan. )

C'eft donc la raison pour laquelle on plaçoit le dieu Pan au milieu du zodiaque. Le cha'umeau ou la flûte dont il joue fignifie, felon (Saturn. lib. I. c. 22. p. 251.) Macrobe, l'inégalité de l'6pération du foleil. Le feu fur l'autel (Paufan. lib. VIII. p. 677. lin. 24.) défigne le feu éternel qu'on lui confacroit. On trouve le même fujet fur des pierres gravées du cabinet (Mariette, p. grav. t. II. pl. 45.) du roi de France, & de celui de (Muf. florentin. tom. 11. tab. 88. num. 3.) l'empereur à Florence ».

Antiquités Tome IV.

Sur une pâte antique de la même collection, Silène paroit couronné de lierre, habillé à la manière des philofophes, marchant appuyé fur un bâton, & portant en main un vafe. Il reffemble à celui qu'on voit, plus ivre encore, fur une pâte (Lucern. ant. p. 11. fig. 21.) de Bellori. Il convient de remarquer à ce fujet que le Pan en marbre du Capitole, & deux autres Pans de la même forme & grandeur de la villa du cardinal Alexandre Albani font enveloppés d'une draperie ou manteau qui les couvre jufqu'aux cuiffes.

Sur une cornaline, un fatyre, ou, pour mieux dire, le dieu Pan, enfeigne à jouer de la flûte au jeune Olympe. On voit le même fujet plufieurs fois (Maffei raccolte di ftatue,tab. 64.) répété en marbre à Rome; c'eft aufli le fujet d'une des meilleures (Pitture d'Ercolano, tav. 9.) peintures antiques d'Herculanum.

PAN eft affis fur les médailles des arcadiens, de Mégalopolis.

PANACÉE, une des divinités de la médecine, étoit fille d'Efculape & d'Epione, ou Lampétie. Son nom fignifie celle qui guérit toutes fortes de maladies. Il eft formé de wav, tout, & dé áxioμar, je guéris (Plin. 24. 14. ).

PANAGÉE, furnom donné à Diane, parce qu'elle couroit fans ceffe de montagnes en montagnes, & de forêts en forêts; parce qu'elle changeoit fouvent de demeure, étant tantôt au ciel, & tantôt fur la terre, ou dans les enfers; & parce qu'enfin elle changeoit de forme & de figure. Panagée fignifie celle qui voit tout. Il eft formé de Tay, tout, & de ayaíopas, je vois, j'admire.

PANARIUM, panier lequel on porte des pains. Stace parle des diftributions que Domitien faifoit au peuple dans les fpectacles, dit (Sylv.: 1.) 6. 28.):

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3

I

célébrées à Athènes en l'honneur de Minerve. Elles | furent d'abord inftituées en Grèce par Erichtonius, fils de Vulcain, ou, comme d'autres le prétendent, par Orphée.

Divers peuples, depuis Cécrops & fes fucceffeurs jufqu'à Théfée, habitèrent les différentes bourgades de l'Attique ; chaque bourgade avoit fes magiftrats, & dans chaque endroit la police & la juftice s'adminiftroient fans nulle dépendance ré ciproque; on ne reconnoiffoit Athènes pour ville principale qu'en temps de guerre. I héfée parvenu la royauté, entreprit de lier ces parcelles de gouvernement, jufque là fort détachées ; il réuffit dans fon projet ; les villes fubalternes s'incorporèrent dans une feule, & l'auteur de cette réunion mémorable réfolut d'en éternifer la mémoire, en rétablissant les panathénées. Que'ques auteurs même affurent que ce fut lui qui les inftitua.

blage de poemes s'appelloit tetralogie; le prix de ce combat étoit une couronne d'olivier & un barif d'hule exquife, que les vainqueurs, par une grace particulière accordée à eux feuls, pouvoient faire tranfporter où il leur plaifoit, hors du territoire d'Athènes. Ces combats, comme on vient de le dire, étoient fuvis de feftins publics & de facrifices qui terminoient la fête.

Telle étoit en général la manière dont fe célébroient les panathénées ; mais les grandes l'emportoient fur les petites par leur magnificence, par le concours du peuple, & parce que, dans cette fête feule, on conduifoit en grande & magnifique pompe un navire orné du peplus de Minerve. Après que ce navire, accompagné du plus nome breux cortège, & qui n'alloit en avant que par des machines, avoit fait plufieurs ftations fur la route, on le ramenoit au même lieu d'où il étoit parti, c'est-à-dire, au Céramique.

Le peplus de Minerve étoit une draperie blan

Quoi qu'il en foit, on recevoit à ces fêtes, fuivant l'intention de Théfée, tous les peuples de l'Attique, dans la vue de les habituer à recon-che, formant un carré-long, brochée d'or, où noître Athènes, où elles fe célébroient, pour la patrie commune. Ces fêtes dans leur fimplicité & dans leur première origine, ne duroient qu'un jour; mais enfuite leur pompe s'accrut, & on leur donna un terme plus long.

On établit alors de grandes & de petites panathénées; les grandes fe célébroient tous les cinq ans, le 23 du mois hécatombéon, & les petites fe folemnifoient tous les trois ans, ou plutôt tous les ans, le 20 du mois thargelion. Chaque ville de l'Attique, chaque colonie athénienne, dans ces occafions, devoit en forme de tribut un boeuf à Minerve. La déeffe avoit l'honneur de l'hécatombe, & le peuple en avoit le profit; la chair des victimes fervoit à régaler les fpectateurs.

etoient reprefentées, non-feulement les mémorables actions de cette déeffe, mais encore celles de Jupiter, des héros, & même de ceux qui avoient rendu de grands fervices à la république. A cette proceffion affittoient toutes fortes de gens vieux & jeunes, de l'un & de l'autre fexe, portant tous à la main une branche d'olivier pour honorer la déeffe, à qui le pays étoit redevable de cet arbre utile. Tous les peuples de l'Attique fe faifoient un point de religion de fe trouver à cette fête de là vient fon nom de panathénées, comme fi l'on difoit les athénées de toute l'Attique. Les romains les célébrerent à leur tour (fous le nom de quinquatria), mais leur imitation ne fervit qu'à relever davantage l'éclat des vrais panathé nées. (D. J.)

On propofoit à ces fêtes des prix pour trois Cette tefsère d'ivoire très-bien confervée, fur fortes de combats; le premier qui fe faifoit le qualle on lit HANAOHNAIA, nous rappelle une foir, & dans lequel les athlètes portoient des idée conftante des panathénées. C'étoit le fonl flambeaux, étoit originairement une courfe à jour auquel il fût permis de porter les armes dans pieds; mais depuis elle devint une courfe équef Athènes. Ce monument eft très-bien confervé; tre, & c'eft ainfi qu'elle fe pratiquoit du temps de mais il n'a pas le mérite de remonter au temps de Platon. Le fecond combat étoit gymnique, c'eft-à-la l-berté des grecs. Le revers préfente le chiffre dire, que les athlètes y combattoient puds ; & il avoit fon ftade particulier, conftruit d'abord par Lycurgue le théteur, puis rétabli magnifiquement par rodes Atticus. Le troifième combat, inftitué par Périclès, étoit deftiné à la poéfic & à ia mufique.

XV en caractère romain; ce qui prouve la conquête de la Grèce ; je ne fuis pas affuré que le caractère que l'on voit au-dellous, y correfponde; je le prendrois pour un ornement. Si je ne me trompe, c'est un gamma, qui fign fie 3, ou un urfilon, qui veut dire 400. Cette leçon confirmerot 'idée de la réunion des deux nations, les ch ffres ou les numéros des places éran indifféremment donnés dans les deux langues (Caylus, IV. pl. 54 no. 3) ».

On voyoit difputer à l'envi d'excellens chanteurs, qu'accompagnoient des joueurs de flûte & de cithare; ils chantoient les louanges d'Harmodius, d'Ariftogiton & de Thrafibule. Des poetes y fa foient repréfenter des pièces de theatre juf- PANBÉOTIES, fêtes qui fe célébroient dans qu'au nombre de quatre chacun, & cet affem-toute la Béotis, d'où elles ont pris leur nom. On

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j'en ai pour témoins ces beaux vers de Virgile dans fes Géorgiques :

Sed neque medorum fylva ditiffima terra,

Nec pulcher Ganges, atque auro turbidus Hermus,
Laudibus Italia certent, nec Baltra, nec Indi,
Totaque thuriferis Panchaia dives arenis.

PANCARPE, fpectacle des romains, où certains hommes forts, hardis & exercés, combattoient contre toutes fortes de bêtes, moyennant une fomme d'argent. Le mot pancarpe fignifie proprement un compofé de toutes fortes de fruits, de war, tout, & de napos, fruit. Enfuite on l'a appliqué à ce qui contenoit toutes fortes de fleurs, puis à ce qui étoit compofé de diverfes chofes, enfin, par métaphore, à ce combat public, où l'on fait paroître des animaux de différentes efpèces. Le lieu de ce fpectacle étoit l'amphi-(D. J.) théatre de Rome; & ces fortes de jeux ont duré ju qu'au temps de l'empereur Juftiniens, qui régnoit dans le fixième fiècle.

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Malheureufement Panara, le bonheur de fes habitans, & l'île même de Panchée, ainfi que le temple magnifique de Jupiter-Triphylien, ont été forgés par l'ingénieux Eyhémère, que Diodore de Sicile a copié, Evhémère peignit cette île comme une terre délicieuse, un paradis terreftre, où se trouvoient des richeffes immenfes, & qui n'exhaloit que des parfums."

Callimaque, prefque contemporain du philofophe meffénien ou Thégéates, & fur tout Eratofthène, mirent eux-mêmes la Panchée au nombre des fables, & prouvèrent que c'étoit une pure fiction. Polybe en étoit pleinement convaincu, Plutarque déclare que l'île Panchée avoit échappé jufqu'à fon temps aux recherches des navigateurs grecs & barbares.

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Cependant ni l'opulente Médie, ni le pays arrofé par le Gange, ni les bords de l'Hermus dont les flots roulent de l'or, ni l'Inde, ni le pays des bactriens, ni la fertile Panchaïe où croît l'encens, n'approchent pas des campagnes d'Italie.

PANCHRESTARII, pâtiffiers, confifeurs, ceux qui faifoient une forte de gâteau appelé panchreftum ou tout-bon, mot formé de war, tout, & de xensis, bon.

PANCHRESTUM. Voyez l'article précédent.

PANCLAPIE, fête célébrée par les rhodiens au temps de la taille des vignes. Ce nom eft formé de tout, & de xλaw, je brife.

PANCRACE, exercice gymnique, formé de la lutte fimple & de la lutte compofée. Dans cet exercice, l'on faifoit effort de tout fon corps, comme l'indique le mot grec. Ainfi la lutte & le toit les fecours & les contorfions de la lutte, & pugilat réunis, formoient le pancrace. Il emprun prenoit du pugilat l'art de porter les coups avec fuccès & celui de les éviter. Dans la lutte, il n'étoit pas permis de jouer des poings, ni dans le pugilat de fe colleter. Dans le pancrace, au contraire, l'on avoit droit d'employer toutes les fe coufles & toutes les rufes pratiquées dans la lutte; on pouvoit encore y ajouter pour vaincre, le fecours des poings & des pieds, même des dents & des ongles; & l'on fent que ce combat n'étoit ni moins dangereux, ni moins terrible que les deux

autres.

Arrichion ou Arrachion, pancratiafte aux jeux olympiques, fe fentant près d'être fuffoqué par fon adverfarre qui l'avoit faifi à la gorge, mais dont il avoit attrapé le pied, lui caffa un des orteils; & par l'extrême douleur qu'il lui fit, l'obligea à demander quartier. Dans cet inftant même, Arrachion expira. Les aganothètes le couronnèrent & on le proclama yainqueur, tout mort qu'il étoit. Philoftrate a fait la defcription d'un tableau qui repréfentoit cette aventure.

Le combat du paterace fut admis aux jeux olympiques dans la vingt-huitième olympiade; & le premier qui en mérita le prix, fut le fyracufain V v v ij

Lygdanius, que fes compatriotes mettoient en fachant quel nom lui donner, il l'honora fous le parallèle avec Hercule pour la taille.

Paufanias parle, dans les Eliaques, d'un fameux pancratiate nommé Softrate, qui avoit été couronné douze fois, tant aux jeux néméens qu'aux ifthmiques, deux fois aux pithyens & trois fois à Olympie, où l'on voyoit fa ftatue du temps de cet hiftorien. (D. J.)

« On ne paroît pas avoir donné une explication fatisfaifante de cet exercice du gymnafe. Hermolaus dit que le pancratiafte étoit l'athlète vainqueur dans les cinq exercices gymnaltiques; & il s'appuie du témoignage de Suidas, qui dérive le nom grec de pancrace, Απο τοῦ παντος δεῖσθαι κρατους, de toutes les manières de combattre; c'eft-à-dire, ajoute Quintilien (Lib. 2. Inftit. Orat.): Ab omnibus viribus, & omni refiftendi genere, quod in hifce sertaminibus athleta effundebant, & manibus, pedibufque, & cubitibus pugnantes interpretatur »«

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Sur une urne cinéraire qui fert de pifcine dans la facriftie de Saint-Etienne in Pifcinola de Rome, on voit deux lutteurs qui appuient leurs mains les unes contre les autres, & élèvent leurs pieds pour les frapper, comme les enfans battent la femelle dans leurs jeux. Peut-être eft-ce là le véritable pancrace, c'eft-à-dire la lutte qui fe faifoit avec les mains, les pieds, les coudes, enfin avec tous les membres ».

On ne voit pas comment il peut être queftion des combats des pieds dans la lutte ordinaire, le faut, le cefte, la courfe & le difque, dont la réunion formoit le pancrace, felon Hermolaus. (M. Guattani, journal d'Antiq,, an. 1785.) ».

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PANCRATIASTES, athlètes qui s'adonnoient particulièrement à l'exercice du pancrace. On appelloit quelquefois pancratiaftes ceux qui éto ent vainqueurs dans les pancraties. Voyez l'article fuivant.

Quant à la forme partieulière des oreilles des pancratiaftes, voyez OREILLES.

PANCRATIE, c'est le nom que les grecs donnoient aux cinq exercices gymniques, qui fe pratiquoient dans les fêtes publiques; favoir, le combat à coups de poing, la lutte, le difque, la courfe & la danfe. Ceux qui faifoient tous ces exercices étoient nommés pancratiaftes, mot formé de war, tout, & de ngáros, force.

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nom de Panda, Elle devint la déeffe des voyageurs, La déeffe de la paix fut auffi appellée de ce nom parce qu'elle ouvroit les portes des villes (Gloff. Philox. Panda, gvns tós.) que la guerre tenoit fermées. Varron croit que Panda n'ett qu'un furnom de la déeffe Cérès, qui vient à Pane dando celle qui donne le pain aux hommes. (Varr, de vit. Pop. Rom. 1.)

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PANDARE, citoyen de Milet, ayant été comTANTALE), n'eut pas de longs jours, dit Homère plice d'un vol que Tantale fit aux dieux (Voyez (Odyffée, liv. 19.); en punition de fa faute. Il larla des filles orphelines, dont Vénus prit foin, & que les autres déelles comblèrent de faveurs. Junon leur donna la fageffe & la beauté. Diane y joignit l'avantage de la taille. Minerve leur apprit à faire toutes fortes d'ouvrages qui conviennent aux femmes. Quand elles furent nubiles, Vénus alla prier Jupiter de leur accorder un heureux maharpyes vinrent enlever les filles, & les livrèrent riage; mais pendant l'abfence de la déeffe, les aux furies, qui les firent defcendre au royaume de Pluton.

Strabon parle d'un héros, nommé Pandare, qui étoit honoré à Pinare, dans la Lycie.

PANDARÉE d'Ephèfe avoit deux filles : l'une la ville de Colophon en Lydie; l'autre appellée nommés Aëdo, qu'il maria à Polytechne, de la Chélidonie. Les nouveaux époux furent heureux, tandis qu'ils honorèrent les dieux ; mais s'étant vantés un jour qu'ils s'armoient plus que Jupiter & Junon, cette déeffe, offenfée de ce ditcouns leur envoya la difcorde, qui les eut bientôt brouitlés enfemble. Polytechne alla chez fon beau père lui demander fa fi le Chélidonie, que fa fœeur avoit envie de voir; & l'ayant conduite dans un bois, il lui fit violence. Celle-ci, pour fe venger, apprit à Aëdo l'infulte qui lui avoit été faite, & l'une & l'autre réfolurent de faire manger au mari Itys fon fils unique. Polytechne, informé de cet artentat, poursuivit fa femme & fa belle-foeur jufques chez Pandarée leur père, où elles s'étoient retirées ; & l'ayant chargé de chaînes, il le fit jetter au milieu des champs, après lui avoir fait frotter tout le corps de miel. Aëto s'étant transportée dans le lieu où étoit fon père, tâcha d'éloigner les mouches & les autres infectes qui le dévoroient; & une action fi louable ayant été regardée comme un crime, on alloit la faire mourir, lorfque Jupiter, touché des malheurs de cette famille, les changea tous en oifeaux, comme dans la fable de Progné & de Philomèle. C'eft ainfi qu'Antonius Libéralis conte cette fable, qui n'eft qu'une copie de celle de Térée; mais voyez là autrement rapportée au mot AEDO, Voyez auffi EDONE.

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