Imágenes de páginas
PDF
EPUB

J'avois pris d'abord la tortue pour le chapeau de Mercure, rejetté de la tête fur les épaules comme le porte Zethus qui conduit fa mère Antiope avec fon frère Amphion, dans un basrelief de la villa Borghèfe, où font marqués les noms des figures, & dans un autre bas-relief de la villa Albani qui lui reffemble. Mais une tête de Mercure en marbre dont le pétale eft formé de l'écaille d'une tortue, me fait balancer; on y apperçoit les traces des ailes qui fe font perdues. De même je crois voir dans notre pierre, la forme d'une véritable tortue, dont on apperçoit même la queue, au lieu d'une aile de pétafe. La tête de marbre que je cite, & qu'on peut dire unique, étoit dans le cabinet de M. Mengs, premier peintre du roi de Pologne, à Rome.

La tortue, comme attribut de Mercure, eft moins rare.

Sur une améthyfte de madame la comteffe de Chéroffini, à Rome, ce dieu eft appuyé contre une colonne, tenant de la main gauche une tortue, & à fes pieds il y a un bélier & un coq. Mercure fit fa lyre de l'écaille de cet animal, & on voit une lyre faite ainfi aux pieds d'une (Spencès Polymetis dial. vIII. pag. 107.) ftatue de Mercure de grandeur naturelle, de la villa Negroni, autrefois Montalto, qui a sa base antique.

Sur une pâte de verre, Mercure debout parle avec une femme drappée & voilée, affife fur un rocher, & derrière laquelle on voit une branche d'arbre avec quelques feuilles. On pourroit croire que c'est ici un commerce amoureux de Mercure. Il en avoit eu avec Acacalis, fille de Minos, roi de Crète, felon le fcholiafte d'ApolJonius, de même qu'avec Rhéa & avec Herfé, fille de Cécrops, roi d'Athènes.

Mais comme le voile ne convient pas à une jeune fille, & qu'il convient mieux aux matrones & aux déeffes, on peut auffi imaginer que la femme affife eft Ifis; ce qui devient d'autant plus probable, que Mercure, felon la tradition, étoit le confeiller & le premier miniftre d'Ifis (Diodor. Sic. lib. I. pag. 25. lin. 26.), pendant fon gouvernement en Egypte, comme il l'avoit été d'Ofiris auparavant. Sur le tombeau d'Ifis, il y avoit une colonne avec cette infcription: Je fais Ifis, la reine de tout le pays, inftruite par Mercure, &c. Or, felon cette idée, comme les feuil es que l'on voit au bout de la branche qui eft derrière la femme voilée reffemblent affez à celles du lierre, ce feroit-là encore de quoi appuyer notre conjecture, puifqu'Ofiris, mari d'Ifis, avoit découvert ou introduit cette plante en Egypte (Diodor. Sicil. lib. I. pag. 23. ad fin.).

Sur une cornaline, font gravés un pied aîle & une maffue. Je crois trouver ici un voeu fait. à Mercure & à Hercule; car (Feith. ant. hom. 1. I. c. 2. p. 3751. B. in gron thef. ant. grac. tom. VIII. les pieds étoient confacrés au premier ; & comme d'ailleurs ( Ariftid. orat. in Herc. pag. 35tom. I. opp.) les ftatues de ces deux dieux étoient placées enfemble dans les temples, il eft probable qu'on a fait auffi des ex-voto à l'un & à l'autre pour les attacher enfemble à leurs ftatues.

Mercure paroît fur les médailles de Regium & Sjbritus.

MERCURE OU VIF-ARGENT.

La fameufe mine de vif-argent d'Almaden en Espagne eft la plus ancienne de ce genre qui fot connue, puifque Théophrafte, qui vivoit rrois fiècles avant l'ère chrétienne, en fait mention. Pline nous dit que de fon temps elle étoit fermée & ne s'ouvroit que pour en tirer la quantité fuffifante de cinnabre que l'on envoyoit à Rome. It paroît que les farrafins ne l'exploiterent point.. Les freres Fuggers, qui l'eurent plufieurs années en ferme, en retirèrent un profit confidérable, & ils laissèrent à leurs defcendans une fortune qui les mit en état de vivre dans la claffe des princes. Aujourd'hui elle eft exploitée pour le compte du roi d'Espagne.

Les anciens, comme on l'apprend de Pline, faile faifoient un grand ufage du mercure pour dorer & pour argenter. Ils compofoient pour cela un amalgame de mercure, de pierre ponce, & d'or ou d'argent.

Ils employoient auffi le mercure pour extraire l'or & l'argent de leurs minerais. On peut affurer qu'ils pratiquoient le procédé appliqué récemment par M. de Born aux minerais de Hongrie. Pline dit en effet qu'on les broyoit d'abord dans des caiffons, in pilis, & qu'enfuite on mêloit à ces minerais pulvérifés de l'alun & du mercure. On paffoit après cela ce mélange, pour le purifier, à travers des facs de peaux, comme on le pratique encore au Pérou. C'eft fans doute ce qu'a voulu dire Pollux, en faisant mention de facs de peaux entre les inftrumens des mineurs. Mais les philologues, à qui les arts font trop fouvent étrangers, n'ont vu dans ces facs que des befaces pour porter la nourriture.

En un mot, Ifidore dit expreffément qu'il étoit impoffible de dorer ou d'argenter fans le mercure Sine hoc neque argentum neque as inaurari poteft.

MERCURES. Les grecs appelloient Mercures de jeunes enfans de huit, dix à douze ans, qui étoient employés dans la célébration des mystères.

Lorfqu'on alloit confulter l'oracle de Trophonius, deux enfans du lieu, qu'on appelloit Mercures, dit Paufanias, venoient vous frotter d'huile, vous lavoient, vous nettoyaient, & vous rendo ent tous les fervices néceffaires, autant qu'ils en étoient capab'es. Les latins nommoient ces jeunes enfans Camilli, des Camilles, parce que dans les myftères de Samothrace, Mercure étoit appellé Camillus. C'eft à quoi le rapporte cet endroit de Virgile:

Matrifque vocavit

Nomine Cafmilla, mutatâ parte Camillum.

Statius Tullianus, cité par Macrobe, obferve que Mercure étoit nommé Camillus, & que les romains donnoient le nom de Camilles aux enfans les plus diftingués, lorsqu'ils fervoient aux autels.

MERCURIALES, fête que l'on célébroit à Rome en l'honneur de Mercure, le 14 juillet felon les uns, ou le 15 mai felon d'autres. Voyez MERCURE Elles étoient établies d'après celles que célebroient les crétois."

MERCURIALES, furnom des marchands, qui annonçoit la protection spéciale de Mercure.

MÉREAU. Voyez CONTREMARQUE & JETTON.

On peut appeller méreaux certaines tefsères antiques, mais non pas toutes. Ce nom défignera fort bien les marques ou fymboles dont il eft parlé dans le code. Il y en avoit de deux fortes; les méreaux qu'on diftribuoit au théâtre, ou dans les réjouiffances publiques, on les appelloit tefferas miffiles; les autres qu'on diftribuoit au peuple en particulier, pour aller recevoir du blé ou d'autres. provifions qui fe donnoient au dépens du public, on les appelloit tefferas annonarias. Pour éviter la confufion dans ces diftributions, on donnoit des méreaux fur lefquels étoit marquée la quantité que chacun devoit recevoir. Sous les empereurs, is étoient infcrits du nom des empereurs. On voit pir quelques loix du code qu'on pouvoit vendre ou léguer ces méreaux. On a fait autrefois des méreaux d'argent & de cuivre pour les fêtes de la cour, parce qu'il n'eft pas aifé de les contrefaire comme les méreaux de plomb ou de carton. Les curieux en confervent pirmi les jettons qui font du règne de François I & de la reine Catherine de Médicis, qui fit auffi, en quelques fêtes, diftribuer par les dames aux princes & aux grands feigneurs des médailles d'or, avec des devifes ou des emblêmes. (MÉNÉTRIER, art. des emblêmes & des devifes.)

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

Parva fed & ternis inftrudla tabella lapillis, In quá viciffe eft, continuaffe fuos. MERENDA, le goûter, collation, repas qui n'étoit guères en ufage chez les romains que pour les artifans & les gens de travail, qui foupoient au coucher du foleii, felon l'ancienne coutume : Cibus, dit Ifidore, qui, declinante die, famitur, & proximus cœna, undè & ante-cæna à quibufdam' vocatur; item merendare quafi meridie edere (20. 2.).

MÈRES (Déeffes). Voyez DEESSES MÈRES.

MERETRICES. Voyez COURTISANNES.

}

MERIDIANI, MÉRIDIENS, mains donnoient à une espèce de gladiateurs qui nom que les anciens rofe donnoient en fpectacle, & entroient dans l'arène vers midi, les beftiaires ayant déjà combattu le matin contre les bêtes.

Les méridiens prenoient leur nom du temps auquel ils donnoient leur fpectacle. Les méridiens ne combattoient pas contre les bêtes, mais les uns contre les autres, l'épée à la main. De-là vient que Sénèque dit que les combats du matin. étoient pleins d'humanité, en comparaifon de ceux qui les fuivoient.

MÉRIDIENNE. On appelle ainfi le fommeil que l'on prend après midi. Prefque tous les animaux dorment auffi-tôt qu'ils font raffafiés ; c'eft l'effet d'un inftinct qui ne les trompe jamais. L'ufage de ce fommeil eft très-ancien. On en peut juger par le paffage de l'Odyffée d'Homère, où il eft dit que Neftor dormoit après avoir mangé. Cet ufage étoit très-commun à Rome & dans les pays chauds. Augufte, au rapport de Suétone dormoit à la fuite de fon diner. Varron dit qu'il n'auroit pu vivre, s'il n'eût partagé les jours de l'été par la méridienne ( De re rufticâ, 1. 2.). Eftivum diem fi non diffinderem infititio fomno meridiè, vivere non poffem.

MÉRION, fils de Molus & de Melphis, fut un des amans d'Helène. Obligé par ferment à prendre la défenfe de l'époux qu'elle avoit choifi il conduifit avec Idoménée les crétois au fiège de. MÉRELLE. Ce jeu étoit connu des romains, Troyes, fur vingt-quatre vaiffeaux. Il étoit feme

blable à l'homicide Mars, dit Homère. C'eft lui qui conduifit le char d'Idoménée.

MERITORIA. Un ancien lexique défigne par ce nom un endroit dans les camps où fe tenoient des courtifanes.

Boiffard (Topog. urbis Roma, tom. I. pag. ro.) dit que l'on défignoit à Rome par le nom meritoria un hôpital ou une retraite pour les foldats vieux ou infirmes; ils y étoient entretenus aux frais du tréfor public. Cet édifice étoit fitué où eft aujourd'hui l'église de Sainte-Marie Tranftévérine.

MERKEDONIUS. Plutarque (in Numâ.) nous a feul confervé le nom de ce mois des anciens romains, Il étoit intercalaire, & alternativement de 22 & de 23 jours. On le plaçoit tous les deux ans après le 23 février. Son nom étoit dérivé de celui de Merkedona, divinité qui préfidoit aux marchandifes & aux paiemens. Merkedonias, dit Feftus, dixerunt à mercede colendâ.

MERLE. Varron dit qu'on expofoit à Rome en public, comme des objets de luxe, des merles blancs, avec des perroquets, &c.

MERMESSUS, dans la Troade.

endormi dans une falle du palais, elle fut fur le pont de le tuer d'un coup de hache, losfque le vieillard reconnut fon prince, & retint le bras de la mère en lui nommant fon fils.

Ils inftruifirent alors Téléphon de fa naiffance, & des crimes de l'ufurpateur; il ne fut p us queftion que des moyens de fe venger & de recouvrer le trône de Meffénie. Pour y parvenit, qས་ Mérope feignit de fe raccommoder avec le tyran," & de confentir à fon mariage, qu'elle avoit fi long temps rejetté. La reine & Polyphonte fe rendirent au temple avec tout le peuple, pour offrir aux dieux des facrifices d'actions de graces, & pour célébrer les noces en leur préfence. Pendant les cérémonies du facrifice, l'inconnu s'avança, armé d'une hache, comme pour frapper la vićtime, tua le tvran fur l'autel même, & fe déclara fi's de Crefphonte. La reine le fit reconnoître au peuple, & affcoir fur le trône de fon père. C'est ainsi qu'Hygin (ch. 184.) raconte cette histoire qu'il dit avoir tirée d'Ariftote, (Ethic. I. III. c. i.). Paufanias ne dit rien de tout ce merveilleux, qui a fait le fujet de deux belles tragédies; l'une de Maffei, en italien, donnée en 1710 ; & l'autre de Voltaire, en 1740.

Selon Paufanias, le jeune homme, qu'il nomme Goltzius feul a attribué des médailles impériales Epytus, fut élevé chez Cypfelus, fon ayeul magrecques à cette ville.

[ocr errors]

ternel. Lorfqu'il fut en âge de régner, les arcadiens le menèrent en Mellénie, à la tête d'une MÉROPE, fille de Cipfelus, roi d'Arcadie, armée, & le remirent fur le trône. Il ne fe vit fut mariée à Crefphonte, un des Héraclides, roi pas plutôt le maître, que pour venger la mort de de Meffénie, Elle eut plufieurs enfans, entre lef- fon père & de fes frères, il en punit les auteurs quels on nomme Polyphonte, le dernier de tous. & tous ceux qui y avoient eu quelque part. EnLes grands du royaume ayant pris Crefphonte en fuite, careffant les grands, libéral envers le avertion, parce qu'il favorifoit trop le peuple. peuple, affable à tout le monde, il s'acquit l'a& que pour ne pas l'opprimer il évitoit la guerre, mour & l'eftime univerfelle de fes fujets, & fe le tuèrent lui & fes enfans, par les mains d'Agavé rendit fi illuftré, que fes defcendans fe firent & des bacchantes, & mirent fur le trône Poly-gloire de quitter le nom d'Héraclides, pour phonte. Mérope fut prefque réduite à époufer le tyran, meurtrier de fon mari, pour fauver fes jours: elle s'en défendit long-temps, parce qu'elle avoit fauvé du maffacre un de fes fils, qu'Ariftote nomme Téléphon, & l'avoit envoyé fecrettement en Etolie, où il fut élevé, inconnu à tout le monde, & fur-tout au tyran, qui le faifoit chercher par-tout. Elle efpéroit le faire remonter un jour fur le trône de fon père, par la faveur du peuple, qui lui paroifloit toujours attaché à fes intérêts. Le jeune prince devenu grand, s'échappa des mains de fon gouverneur

vint à la cour de Mellénie, où il fe vanta d'avoir tué ce Téléphon, que le tyran faifoit chercher, Le vieillard à qui la reine l'avoit confié, fe rendit auffi auprès de Mérope, pour lui apprendre l'évafion de fon fils : elle ne douta plus que le jeune homme ne fût véritablement l'affafin de fon fils; & un jour qu'elle le trouva

prendre celui d'Epytides.

MEROPE, une des pleiades ou filles d'Atlas. Elle époufa Sifyphe, qui n'étoit point de la famille des Tians; tandis que fes fix foeurs épousèrent chacune un de ces dieux; & comme des fept étoiles qu'on appelle pleiades il y en a une qu'on n'apperçoit guères depuis long-temps, on dit que c'étoit Mérope qui fe cachoit, de honte d'avoir épousé un homme mortel. Elle en eut unf fils nommé Glaucus.

Septima mortali Merope, tibi, Sifyphe, nuffit.
Pænitet, & facti fola pudore latet.

(Ovid. Faft. lib. IV. v. 175.)

C'est ainsi qu'Ovide explique pourquoi on avoit coutume de dire qu'il y a fept pleiades, quoiqu'on n'en diftingue que fix à la vue f.mple,

MÉROPE, fille d'Enopion. Voyez ORION.

MEROPE, une des foeurs de Phaeton. Voyez HELIADES.

MÉROPS, le plus éclairé des devins du parti des troyens, ne vouloit pas que fes deux fils, A drafte & Amphius, allaffent à la guerre de Troyes, parce qu'il avoit vu qu'elle leur feroit funeite; mais ils n'obéirent point à leur père, car le Deltin, dit Homère, les conduifoit à la mort. Il fut auffi père d'Arisba, première femme de Priam. Voyez ESAQUE.

MEROS, montagne fituée entre l'Indus & le Cophis, au pied de laquelle étoit bâtie la ville de Nya, dont on attribuoit la fondation à Bacchus.

Le nom grec de cette montagne étant le même que celui de la cuile, expos; cette équivoque fit naître la fable que Bacchus avoit été renfermé dans la cuiffe de Jupiter (Quint. Curt. lib. VIII. cap. 10. ).

MERVEILLES, les fept merveilles du monde. Entre les merveilleux ouvrages de l'antiquité, il y en avoit fept qui furpaffoient tous les autres en beauté & en magnificence, & qu'on a appellé depuis un grand nombre de fiècles les fept merveilles du monde. On eft affez d'accord fur le nombre de fept; mais tous ne rapportent pas les mê nes merveilles. Voici celles qu'on nomme ordinairement les jardins de Babylone, foutenus par des colonnes; les pyramides d'Egypte; la ftitue de Jupiter - Olympien; le coloife de Rhodes; les murs de Babylone; le temple de Diane d'Ephère, & le tombeau de Maufole. Quelques-uns y ont ajouté l'Efculape d'Epidaure, la Minerve d'Athènes, l'Apollon de Détos, ie capitole, le temple d'Hadrien de Cyfique, &c.

MERVLA, furnom de la famille CORNELIA.

Ce nom défignoit, chez les romains, un poiffon de l'efpèce des labres, appelé aujourd'hu: merle, mais qui eft mins eftimé qu'il ne le fut autrefois.

MES AMBRIA, en Thrace. ΜΕΣΑΜΒΡΙΑΝΩΝ. & ΜΕΤΑΜΒΡΙΑΝΩΝ.

Les médailles autonomes de cette ville font:
RRR. en argent.........Hunter.

[blocks in formation]
[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Le furnom de cette famille eft RvFvs. Gottzius en a publié quelques médailles inconnues depuis lui.

MÉSE eft dans l'ancienne mufique le nom de la corde la plus ais ue du fecend Tétracorde (Voyez méfon.). Méfe fien fie moyenne, & ce nom fut donné à cette corde, ron pas, comme dit Broffard, parce qu'elle eft mitoyenne & commune entre les deux octaves de l'ancien fyfiéme; car elle portoit ce nom bien avant que le systême cûtacquis cette étendue; mais parce qu'elle formoit précisément le milieu entre les deux premiers tétracordes, dont ce fyftême avoit d'abord été compolé (D. J. ).

MESITICUM, redevance que l'on payoit pour occuper une place dans le marché. Le arché lui-même eft appellé méfe dans les glofes, ἀγορὰ ἡ μέση.

MÉSOCHORE, prodxogos. Les méfochores étoient chez les grecs & les romains les muficiens ui dirigeoiert & conduiioient les concerts, qui en régleient la me fure, en frappant le pavé avec leur fcabillum, ou fandale fonore.

Le méfochore, dans les jeux publics & dans les auditoires publics ou privés, donnoit le fignal pour les acclamations, afin que tous les affiftans battiffent à-la-fois des mains,

[blocks in formation]

MÉSOIDE (musiq, des anc.), forte de mélopée dont les chants rouloient fur les cordes moyennes, lefquelles s'appelloient aufli méfoïdes, de la méfe ou du tétiacorde mefun.

Méfoïdes, fons moyens ou pris dans le medium du iyitême.

MÉSOPYCINI (mufiq. des anc. ). Les anciens c.). Les anciens appelloient ainfi, dans les genres épais, le fecond fon de chaque tétracorde; ainfi les fons méfopycini étoient cinq en nombre.

MESSAGER des magiftrats & des empereurs romains. Voyez LICTEUR & VIATOR.

MESS ALA, furnom de la famille VALERIA. Il fut donné pour la première fois au Valerius qui prit Mefine en Sicile, ainfi que nous l'apprenons de Macrobe (Sat. 1. 6.): Sic Meffala tuus, Aviene, dictus cognomento Valerii-Maximi, qui, poftquam Meffanam urbem Sicilia nobiliffimam cepit, Meffala cognominatus eft.

MESSALINE, femme de Claude.
VALERIA MESSALINA AUGUSTA.
Ses médailles font:

O. en or, en argent & en bronze, de coin romain.

RRR. en M. B. de Colonies.

Patin a rapporté une médaille latine de ce module, où Meffaline elt au revers de Claude.

RRR. en P. B. au revers de Claude.
RRRR. en G. B. grec.

RR. en M. B. au revers de Claude.
RR. en P. B.

« On voit, dit Winckelmann, fur une cornaline de Stofch une femme drapée, affife fous un arbre, un rameau à la main droite, appuyant fa tête fur la gauche, dans l'attitude d'une perfonne qui eft dans une profonde rêverie ou en méditation. Vis-à-vis d'elle il y a un terme de Priape, dans une Edicula placée fur deux bafes ou autels qui font l'un fur l'autre. Au revers de la pierre, on voit fept Priapes rangés en cercle autour d'un limaçon qui en forme le centre, avec autant de lettres, chacune féparée des autres par un des Priapes, qui compofent enfemble le mot INVICTA. Au-deflus on lit MESSAL, & -audeffous CLAUDI. Le mot INVICTA femble une allufion à ce que dit Juvenal de la mêne Meffaline.

Et laffata viris necdum fatiata receffit.

(Sat. VI. v. 129.)

Le limaçon eft ici un fymbole de la lubricité & de la volupté; car chaque individu de ce genre d'animal a les deux fexes; il jouit & fait jouir en même-temps, genera è partorifee. On le voit repréfenté avec la même idée fur une pierre de la même collection ( Claff. 11. num. 1654.). Le mot (Athen. Deipn. liv. VI. p. 258. c.) byporns, la lubricité, qui exprime la propriété du limaçon, & dont lui eft derivée l'épithète (ibid. l. II. p. 63. 4. 17.) orpoxeneubos, fignifie auffi la lafcivité & l'urgos danços de ( Imag. p. 463.) de Lucien, eft fynonime de l'expreffion des poëtes latins: Patrantes oculi, des yeux friands & convoitans. Marc-Antoine Sabattini, cité plufieurs fois dans cet ouvrage, avoit une pierre gravée où étoit, au milieu d'une couronne de Priapes, une femme nue, affife fur un limaçon, & au deffous le nom Meffalina. Baudelot de Dairval, de l'académie des infcriptions, en a donné l'explication dans une differtation imprimée in 4°. A Paris, en 1708 ».

MESSALINE, troifième femme de Néron.
STATILIA MESSALINA.

Ses médailles font:

RRRR. frappées dans la Grèce. On en connoît une rapportée dans le tréfor britannique.

Tristan en a donné une également grecque, du module du M. B. où Meffaline eft debout, au revers de la tête de Néron.

MESSÈNE, fille de Triopas, roi d'Argos, fut mariée à Polycaon, fils cadet de Lelex, roi de Laconie. Cette princeffe, fière de la grandeur de. fon père, ne put fouffrir de fe voir déchue de fen rang, & mariée à un fimple particulier; elle perfuada à fon mari de fe faire roi à quelque prix que ce fût. Il leva des troupes, & fe rendit maître d'une contrée voifine de la Laconie, à laquelle il donna le nom de Meffenie, en confidération de fa femme. Mefsène introduifit dans fon nouveau royaume le culte & les cérémonies des grandes déeffes ( Cérès & Proferpine), & reçut après fa mort, dit Paufanias, des honneurs tels qu'on en rend aux héros, par des offrandes faites fur leur tombeau. Elle eut un temple à Ithome, & une flatue qui étoit moitié or & moitié marbre de Paros.

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »