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PENTAPROTIADE, (mot formé de wire, cinq, & de paros, premier) dignité des cinq premiers offices de l'empire grec.

PENTATHLE, l'exercice des cinq jeux des grecs réunis dans ce vers:

άλμα, ποδώκειν, δίσκον, άκοντα, πάλην.

PENSION, l'ufage où font les fouverains d'accorder des récompenfes pour des fervices importans, ou même fans aucun fervice, elt fort ancien dans le monde; il n'y a que la manière de gratifier qui ait varié. Les rois d'Orient, au lieu (Antholog. lib. 1. cap. 1. epigr. 8.): le faut, la de penfion donnoient des villes & des provinces courfe, le difque, le javelot & la lutte. Les qui devoient tout fournir pour l'entretien de ceux athlétes qui excelloient en ces genres, & qui remqui en étoient gratifiés. Les tributs même que les portoient le prix, étoient appellés du même nom rois exigeoient des villes & des provinces, avoient pentathles: ils étoient les plus eftimés de tous. chacun leur destination particulière. Une telle Cette forte de combat fe donnoit dans la mati province payoit tant pour le vin, une autre tant née; le refte du jour étoit employé aux autres pour la viande; celle-là tant pour les menus plai-jeux. Là, il n'y avoit qu'un feul prix, & on n'éfirs & celle-ci tant pour la garde-robe. Dans les toit couronné qu'une fois; pour être déclaré provinces destinées à fournir la garde-robe d'une vainqueur, il falloit avoir vaincu fon antagoniste femme, l'une étoit pour fa ceinture, l'autre pour dans les cinq exercices qui formoient le pentafon voile, l'autre pour des habits, & chacune thle, fans quoi on n'étoit pas couronné. de ces provinces portoit le nom des parures qu'elle fourniffoit. Artaxerxès donna à Thémiftocle la ville de Magnéfie fur le Méandre, pour fon pain. Thucydide prétend que ce capitaine grec en tiroit cinquante talens, c'eft-à-dire, au moins cinquante mille écus. Lampfaque, le plus beau vignoble d'Afie, étoit pour fon vin, & Myonte, fi fertile en pâturages & en poiffon, lui fut donnée pour fa table. Mais une chofe remarquable, c'eft que du tems de Piutarque, les defcendans de Themistocle jouiffoient encore par la faveur du rci de Perfe, des prérogatives accordées à Thémistocle même, il y avoit près de fix cents ans. (D. J.)

PENSUM étoit proprement une certaine quantité de laine qu'on donnoit chaque jour aux fileufes pour leur tâche; on la pefoit, & c'eft de-là qu'on l'a nommée penfum, mot qu'on a depuis étendu à ce qui eft impofé comme un travail réglé & ordinaire.

PENTACHORDE, Mufonius, au chap. 7 de fon traité de Luxu Gracorum, rapporte que les cordes de cet inftrument étoient des lanières de peau de boeufs, & qu'on les pinçoit avec la corne du pied d'une chèvre, en guile de plectrum.

Scaliger (Poetic. lib. 1. c. 48. ) dit que les Efpagnols font encore de femblables plectrum, & qu'ils s'en fervent pour toucher le pfaltérion.

PENTE COMARQUE, mot formé de wire cinq, de xan, bourg, & de dex", commandement) gouverneur de cinq bourgs.

PENTECONTARCHA, commandant d'une pentécontore. Voyez ce mot.

PENTÉCONTORE, vaiffeau long, à cinquante rames, vingt-cinq d'un côté & autant de l'autre. Les écrivains grecs en attribuent l'invention à Danaus, lorfqu'il s'enfuit d'Egypte à Argos; & le nombre des rames répondoit au nombre des filles qu'il avoit. On appelloit pentecontarcha, celui qui commandoit cette forte de navire. Stace (Theb. verf. 423.) dit que le navire Argo étoit un pentécontore :

Quinquaginta illi trabibus de more revinais,
Eminus abrupto quatiunt nova littora faltu.

On donnoit le plus fouvent le nom de vaiffeaux longs aux pentecontores. Polybe (Except. Legat. 57.) nous apprend que la conftruction & l'aimement d'un pentécontore, tel que le roi Prolémée en promettoit dix aux achéens, coûtoient un talent, 15,600 livres de France, s'il s'agit ici de grand talent attique.

PENTELICIEN. Pentelicus, aujourd'huî On entendoit encore par pentachordes un ordre Pendelt, montagne de l'Attique près d'Athénes, ou fyftêm: formé de cinq fons : c'eft en ce der-d'où l'on tiroit le beau marbre blanc, appellé de nier fens que la quinte ou diapente s'appelloit fon nom, pentelicien, voyez-en la description a quelquefois pentachorde. (S.) l'article MARBRE. Autiquités, Tome IV.

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PENTESYRINGUE, machine de bois à cinq trous, où l'on entravoit chez les grecs les jambes, les bras & la tête des criminels, afin qu'ils ne puffent fe remuer. Ariftote, ( liv. III, ch. x.) en parlant d'un orateur célèbre, nommé Peufippe, qui, quoique paralytique, tâchoit de brouiller l'état, ajoute: il eft étrange que cet homme arrêté par une maladie pire que la pentefyringue, ait l'efprit fi remuant »

PENTHÉE, fils d'Echion & d'Agavé, fille de Cadmus, fuccéda à fon grand père maternel au royaume de Thèbes. Ce prince a toujours été repréfenté comme un impie. La première preuve qu'il ait donné de fon incrédulité, fur les myftères de la religion, c'est d'avoir méprifé les prédictions du devin Tiréfias, auquel il reprocha même, & fon aveuglement & le fujet qui lui avoit attiré cette punition. Tiréfias lui répondit qu'il feroit trop heureux, lui Penthée, s'il avoit auffi perdu l'ufage de la vue & qu'il ne fut pas en état de voir les fêtes de Bacchus. Il lui prédit qu'il refuferoit de rendre à ce dieu le culte qui lui étoit dû, & qu'en punition, il feroit mis en pièces. Penthée outré de ces paroles, chaffa Tiréfias de fa préfence. L'événement confirma bientôt la prédiction. Bacchus arrive dans le pays avec fon cortége:tout le monde, hommes, femmes, grands, peuple, court à fa rencontre, pour lui rendre les honneurs divins, & voir des mystères jufqu'alors inconnus. Penthée, par les difcours, veut les arrêter; toute fon éloquence eft inutile: Il prend le parti d'ordonner à fes officiers d'aller arrêter Bacchus, & de le lui amener chargé de fer. Toutefois les repréfentations de Cadmus fon ayeul, d'Athamas fon oncle, furent inutiles, ou ne fervirent qu'à l'aigrir davantage. Les officiers revinrent couverts de fang, & quand il leur demanda s'ils lui amenoient Bacchus; non, lui dirent-ils; mais nous vous amenons un de fes compagnons. Ce compagnon étoit Acétès, qui raconta à Penthée l'hiftoire qui a été rapportée au mot ACÉTÈS.

La délivrance miraculeufe d'Acétès ne fit qu'augmenter la fureur de Penthée. Il fe read fur le mont Cithéron, où les bacchantes célébroient leurs myftères. Pendant qu'il y examinoit les cérémonies de la fête, fa inère, qui étoit au nombre de ces femmes furieufes,l'apperçoit, appelle tous les autres & les exhorte à le maffacrer. Autonoé fa tante accourt la première; elle lui arrache un bras, & Agavé, mère de cet infortuné, lui arrache en même tems l'autre, & enfuite la tête, qu'elle montre aux bacchantes,qui fe jettent fur ce malheureux, & le déchirent en mille pièces. C'eft ainfi qu'Ovide raconte l'hiftoire tragique de Penthée.

D'autres écrivains ajoutent que, voulant favoir ce qui fe paffoit dans les myftères que les bacchantes celebroient en l'honneur du dieu, il monta

fur un arbre du mont Cithéron, d'où il découvrit tous les myftères. Mais les bacchantes l'ayant apperçu, s'en vergèrent fur le champ, & le mirent en pièces. On dit encore que l'oracle avertit les cori thiens de chercher l'arbre où Penthée avoit monté, & quand ils l'auroient trouvé de l'honorer comme le dicumême. C'est pourquoi ils firent deux ftatues de Bacchus du bois de cet arbre, qu'on expofa dans la place publique de Corinthe.

Euripide dans fa tragédie des Bacchantes introduit Penthée, qui fe plaint que, fous prétexte d'honorer Bacchus, les dames thébaines fe livroient à des excès de vin & de débauche qui l'ont fait frémir d'horreur: il jure qu'il les punira de même que fa mère Agavé il parle fort légèrement de la divinité de Bacchus. On lui raconte envain les merveilles opérées par ce dieu & par les miniftres; il s'en irrite davantage. Son châtiment commence par la perte de la raifon, car il s'habille lui-même en bacchante, fous le nom d'une fille du roi de Thèbes, & vient se mêler avec la troupe qu'il déteftoit auparavant. Dans cet égarement d'efprit où il fetrouve : « je crois,s'écrie-t-il, » voir deux foleils & deux Thèbes ». Ce que Virgile (Eneid. Liv. 4., v. 469.) traduit prefque mot à mot, quand il dit : « Ainfi Penthée, dans » les accès de fa fureur, voit autour de lui des » troupes d'Euménides, deux foleils, deux villes "de Thèbes ». Le poëte grec fait faire à Penthée beaucoup d'autres extravagances. Par exemple ; on lui fait demander s'il ne pourra pas enlever le mont Chéron avec les bacchantes ; & on lui répond qu'il le peut, mais qu'il doit par pitié épatgner cette demeure de Pan & des nimphes. Cela le détermine à fe contenter d'ufer d'artifice pour furprendre les bacchantes, tandis qu'elles feront endormies. Il fe rend pour cela au mont Cithéron, grimpe fur un arbre; mais les bacchantes l'appercevant auffi tôt, font pleuvoir fur lui des pierres, déracinent l'arbre, & l'ayant renversé, Penthée tombe, & fe trouve au milieu des bacchantes, qui en un inftant le mettent en pièces. Au refte, fes malheurs n'ont eu d'autre fource que la colère de Junon, contre la maison de Cadmus. Voyez Cadmus.

Sur une pâte antique de la collection de Stofch on voit Agavé qui porte la tête de fon fils Penthée, telle qu'elle eft peinte dans ces vers d'Ovide (metam. vers 727.)

Avulfumque caput digitis complexa cruentis

Clamat: io comites, opus hoc victoria noftra eft.

PENTHÉSILÉE, célébre amazone qui vint au fecours des troyens, à la tête d'un bataillon d'amazones, armées de haches & de boucliers. Cette beliiqueufe file, dit Virgile, ceinte d'une écharpe d'or, & le fein découvert, paroiffoit dans la mêlée

ofant attaquer tous les guerriers. Elle fut tuée par Achille.

On voit dans la collection des pierres gravées de Stofch, fur une pâte antique, Penthéfilée reine des amazones, foutenue par Achille qui vient de la tuer; elle ett fur fes genoux, & Achille la foutient fous les bras. Le même fujet fe trouve fur (T. II. Tab. XXXIII. N. 2 3. ) deux pierres gravées du Mufeum fiorentinum, & c'étoit une des peintures dont (Paufan. L. V. p 2. 4cz l. 20) Panène frère du célèbre Phidias, avoit orné une efpèce de portique du temple de Jupiter Olympien Elis.

Sur une pâte antique imitant la Sardoine, on voit le même fujet, mais dans une attitude differente. Sur la pâte précédente Penthéfilée eft à genoux; fur celle-ci, Achille la relève & la tient debout en paffant fon bras droit autour du cou de cette reine, dont il fait pofer fur fes épaules le bras gauche. Leurs boucliers font à leurs pieds. Penthéfilée renverfée de fon cheval,& foutenue par Achille, fe voit encore fur un beau camée de M. Diering, amateur anglois.

Il ne fera pas hors de propos de remarquer auffi à ce fujet, que dans un bas-relief de la Villa Borghese, dont perfonne n'a fait mention, on reconnoit Penthéfilée qui vient avec les amazones à Troye, pour offrir fon fecours à Priam, qui la reçoit à la porte de la ville.

PÉON, fils d'Endymion. Voyez, EPEUS.

PÉON, étoit le médecin des dieux. Voyez

MARS.

PEONIE, le feul roi de Péonie dont on aie médailles eft UDOLÉON. Voyez ce mot. PEPARHETUS, le. ΠΕΠΑΡΗΘΙΩΝ,

Les médailles autonomes de cette île font:
O. en or.

O. en argent.

R. bronze.

Leurs types ordinaires font:
Une chouette.

Un Vafe.

On a frappé des médailles impériales grecques en l'honneur d'Augufte.

Peparethus eft une île de la mer Egée fur la côte de la Macédoine, felon Ptolémée, liv. III, c. 13, qui y place une ville de même nom. Elle produifoit de d'excellent vin & de très-bonnes olives. Pline, liv. XIV, c. 7, dit que le médecin Apollodoro donnant des confeils au roi Prolémée, fur le vin. qu'il devoit boire, préféra celui de Peparethus. Övide, Metam. l. VII, v. 470, fait l'éloge des olives de cette île: Et gyaros, nitidaque ferax Pe

PENTHILE, fils d'Orefte & d'Erigone, fuc- parethos oliva. Des géographes modernes appellent

céda à fon père. Voyez ERIGONE.

PENTICAPÉE. Voyez PENTICAPαUM.

PENULA. Voyez PaнULA.

cette île Lemene, Saraquino, & Opula.

Pictor.

Dioclès né dans l'île de Peparethe, eft le premier des grecs qui ait écrit de l'origine de Rome. Il vivoit avant la feconde guerre de Carthage; car Plutarque (in Romulo) nous apprend que cet auPENUS. Provifion de bouche, omne quod vefteur avoit été copié en plufieurs endroits par Fabius euntur homines, ainfi que le définit Cicéron. (de Natur. Deor. 2. 27.) Aulugelle (4. 1.) ajoute que ce mot fignifie des provifions pour long-tems, que l'on renferme, qui ne font pas fous la main : Ex eo quod non impromptu fint, fed intus & penitùs habeantur penus dicta funt.

Ce mot fignifie encore un lieu retiré dans le temple de Veita que l'on n'ouvroit qu'à certains jours de l'année; ce qu'on appelloit aperire penus Vefta: ces jours étoient les 7 & 17 de jun. Ily avoit deux parties dans le penus de Vefta, la partie extérieure qui renfermoit les inftrumens pour faire les gâteaux facrés ; & l'intérieure appellée proprement penetrale où l'on confervoit le feu éternel, le palladium & les pénates de Rome.

ПEEA inftita. Voyez SEGMENTUM.

PEPERIN, f. m. Sorte de pierre grife calcaire, dont on fe fert à Rome pour bâtir.

PEPHON. Ville de Laconie, felon Etienne le géographe. Pausanias, liv. III, c, 26, qui en fait une ville maritime, la place à vingt ftades de Thalami, & ajoute qu'il y avoit en avant une petite île formée d'un feul rocher, & qui s'appelloit de même nom. Il est étonnant que Paufanias ait donné le nom d'île à un fort petit rocher, dont le fominet n'a pas plus d'étendue que ce qu'il y a de terreplein au haut de Montmartre ; mais le pays natal de Caftor & de Pollux méritoit d'être ennobli, & voila pourquoi Paufanias en parle magnifiquement. (D. J.)

PEPHREDO, une des Grées."

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1.7

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Homère, Euripide & Efchyle l'ont employé fouvent dans l'acception de tapis; c'eft ainfi que les fiéges d'Alcinous étoient couverts de peplus de même que les chars. Les offemens d'Hercule furent enveloppés dans un peplus; le corps de Patrocle, felon Efchyle dans Agamemnon fut couvert d'un peplus fimple & tout uni; celui d'Hector, prince barbare, fut enveloppé dans un peplus de pourpre, &c. on étendoit des peplus fur le paffage des perfonnes de diftinction; on les élevoit en guife de rideau, &c.

La feconde acception du mot peplus, défigne un habillement de même forme, c'eft à-dire, de forme carré long, qui ne pouvoit fe mettre que fur tous les autres vêtemens, aμжxvior, manteau.

La palla des latins étoit felon l'obfervation de Servius (ad Aeneid. I. vers. 484. ), la même chose que le peplos des grecs. Cet habillement des grecs étoit toujours extérieur, & prenoit fous le même nom deux figures différentes. Tantôt le peplos étoit un manteau long & ample, que l'on mettoit fur tous les autres habits. Tantôt un habillement plus court que la tunique, & qui s'attachoit avec une agraffe, portoit auffi le nom de peplos, felon Pollux (VII. 49.) & le fcholiafte d'Homère (Il. E. 734.). Cette feconde forte de peplos reffembloit beaucoup à la tunique, la longueur exceptée; c'eft pourquoi Pollux cité plus haut, dit que le peplos étoit un manteau & une tunique, xai izíßarua, και χιτών.

Les auteurs qui ont écrit fur les habits des anciens, ont beaucoup difputé fur la différence qui exiftoit entre la fole & le peplum. Winckelmann, fi bon juge dans cette matière, croit que le peplum étoit l'habit de femme le plus long. C'étoit en effet dans la Grèce l'habillement des vierges, & il traînoit à terre déja du temps d'Homère: car ce poëte donne aux femmes de Troye le nom de femmes à peplum traînant, saxvainen. Tel eft le manteau, ou plutôt l'habit de deffus de Niobé. Quelquefois ce peplus eft compofé de deux pièces agraffées fur les épaules, dont celle de derrière eft plus lorgue que celle de devant, & prefque traînante; mais il est toujours ouvert des deux côtés, ce qui le diftingue de la ftola, tunique traînante. La prétendue Flore du capitole en porte un de cette forte.

Quant au peplus carré-long, devenu la palla des romains, les ftatues de Niobé & de fes filles, celles

de la plupart des impératrices, nous en fourniffent de nombreux modèles.

Au refte, ces deux espèces de peplus des femmes ne s'agraffoient pas toujours fur l'épaule; la dernière fur-tout.

La pudeur, l'affli&tion, la dévotion, faifoient relever une partie du peplus fur la tête & en rabattre même une partie fur le vifage; de-là lui vint le nom de voile. Les modernes & quelques anciens même l'ont donné au fameux peplus de Minerve. Virgile a dit:

Tale dea velum folemni in tempore portant,

Nous en parlerons dans l'article fuivant. Par la à-dire, le voile des dieux. même raifon Porphire appelle le ciel peplos, c'eil

Quelques philologues ont fait du peplus une tunique; mais ils font contredits, par la forme du peplus tapis, par celle du peplus drap mortuaire, enfin par celle du peplus de Minerve, qui fervoit de voile au vaiffeau athénien que l'on traînoit le long du Céramique. Toutes ces acceptions du mot peplus excluent l'idée de couture & d'ouvertures, telles que les exige une tunique.

Cette forme conftante du péplos ou morceau d'étoffe plus longue que large, fans pli, ni couture, nous fait encore comprendre dans quel fens pellés peplus: car on lait que le pallium grec, la des pallium à l'ufage des hommes, ont pu être apchlamyde, la toge même n'étoient compofés que d'un feul morceau d'étoffe, abfolument femblable au peplos pour la forme, avec des différences feulement dans les proportions.

Dans Sophocle, le manteau fatal que Déjanire envoie à Hercule, y eft fouvent appellé du nom de peplos, & Euftathe qui en fait la remarque, cite à ce fujet Eurypide. Eichyle parle des pepli du roi de Perfe, & Xénophon de ceux de l'arménien Tigranes; Synéfius défigne par le nom de peplos, la robe triomphale des romains. Il ne dit rien dú peplos des époux & des épouses.

Du refte, nous favons que ces pepli étoient d'ordinaire blancs. On les faifoit dans l'Orient de byffus ou coton, & ils formoient une étoffe trèslégère. Il faut encore ajouter qu'on les faifoit de diverfes couleurs, verficolores. Dans Homère, la mère d'Hector s'empreffe d'offrir à Minerve celui qui fe trouveroit être le plus grand & le plus bigarré; c'ett aufli ce que fat Hélène à l'égard de Télémaque, dans l'Odyssée. De là vient qu

Efchyle defigne un peplus par le mot ποίκιλμα, à caufe de fa bigarrure, variis liciis rectus. Indépen damment de la couleur, le peplus étoit d'ordinaire brodé, & tiu d'or & de pourpre. Quelquefois ils

étoient garnis de frange, fur tout les pepli barbarici, dont parle Efchyle, & qu'il peint fort différens de ceux qui étoient ufités en Grèce, pepli

dorici.

Acéfée, fameux brodeur de Patare en Lycie, furt celui qui fit pour la Pallas des athéniens le voile facré que les grecs nommoient peplos. C'étoit un homme admirable en fon genre. Minerve elle-même, difoit-on, avoit donné à fes mains une grace divine.

PEPLUS de Minerve. Lifez ce qu'on a dit au mot peplus; j'ajouterai feulement que le peplus de Minerve étoit une étoffe blanche, toute brochée d'or, fur laquelle on voyoit repréfentées les grandes actions de la déeffe, de Jupiter, & des héros. On portoit ce peplus dans les proceffions des grandes panathénées, qui fe faifoient tous les cinq ans; ou plutôt on tranfportoit ce veile célèbre fur un vaiffeau le long du Céramique, jufqu'au temple de Cérès; d'où on le tranfportoit auffitôt, pour le conferver dans la citadelle. Les dames romaines imitèrent l'ufage d'Athènes, en offrant tous les cinq ans en grande pompe un peplus magnifique à Minerve.

PERA, furnom de la famille JUNIA.

PEREQUATORES, prépofés à la répartition égale des impôts fur les campagnes. On les appelloit aufli infpecteurs.

PERAGERE, conduire une accufation jusqu'à la condamnation, ou l'absolution d'un accufé. Tacite (Annal. 4. 21. 3. ) dit: Caterorum, qua multa cumulabantur,receptus eft reus, neque peractus ob mortem opportunam.

PERCHE, poiffon. «Les habitans du nome Latopolitain, dit M. Paw, s'abftenoient d'un poiffon que les grecs ont nommé latos, qu'on fait être la variole des françois établis au Caire, & dont Paul Lucas a produit une affez mauvaise figure dans fon voyage. (Voyage en Syrie & dans la Haute & Baffe-Egypte, tom. II. p. 242.) C'est la plus grande des perches fluviatiles qu'on connoiffe, puifqu'elle pèfe quelquefois au delà de cent livres (Perca nilotica Haffelquist. 2. n°. 83.). Il fe peut que ce poiffon dont la chair eft affez bonne, acquerroit une qualité nuifible, en remontant le Nil jufqu'à Latopolis, fituée précisément fous le 25 degré de latitude feptentrionale ; & on fait que la même chofe arrive en Europe à quelques poif fons de la plus grande espèce.

PERCHE, mesure d'arpentage, pertica & decempeda. Elle contenoit chez les romains 10 de leurs pieds, environ 9 pieds 1 pouce de france.

PERCUNUS, fi l'on en croit Hartínok (Dif fert. X. de cultu deor. Pruff.) c'est le nom d'un dieu des anciens pruffiens. Ces peuples, dit-il, entretenoient un feu perpétuel à l'honneur de ce dieu; & le prêtre qui en étoit chargé, étoit puni de mort, s'il le laiffoit éteindre par fa faute. Les pruffieas croyoient que quand il tonnoit, le dieu Percunus parloit à leur grand prêtre, qu'ils nommorent Krive. Alors ils fe profternoient par terre pour adorer cette divinité, & la prier d'épargner leurs campagnes. Ce qu'il y a de vrai, c'est que nous n'avons aucune connoiffance de la religion des borrafliens, ou anciens pruffiens, fi tant eft qu'ils euffent une religion; nous ne sommes pas plus éclairés fur leurs moeurs & fur leurs ufages. On raconte comme une merveille, que fous l'em pire de Nérón, un chevalier romain eût paffé de Hongrie dans ce pays-là pour y acheter de l'ambre. Ainfi tout ce que Hartfnock dit de ces peuples & de leurs dieux, doit être mis au nombre des fables de fon imagination. (D. J.)

PERDICCAS III., roi de Macédoine ПEP

ΔΙΚΚΑ.

Ses médailles font:

RRR. en bronze.

Unique en argent..... Pellerin & le Blond.
O. en or.

PERDIX, fœur de Dédale, vit fon fils changé en perdrix. Voyez TALUS.

PERDOTTE, dieu des anciens habitans de: Pruffe c'étoit leur Neptune ou leur dieu de la mer; d'où vient qu'il étoit honoré fingulierement par les matelots & les pêcheurs. Ils lui offroient des poiffons en facrifice; enfuite leurs prêtres tiroient les aufpices, examinant les vents, & leur prédifoient le jour & le lieu où i's pourroient faire une heureufe pêche. Hartnock ( Differt. X, de cultu deorum pruffiorum) a forgé tous ces contes.

PERDRIX. Les pygmées montoient des perdrix pour combattre les grues. (Athen. Deipnos. lib. 9. Euftath. ad Iliad. III., pag. 377. l. 17.)

PERDUELLIO, crime d'Etat, dont fe rend coupable celui qui entreprend quelque chofe de contraire aux intérêts de la république: Qui perduellionis reus eft, dir Upien, hoftili animo adverfus rempublicam, vel principem animatus. Chez les anciens, le mot n'emporte pas le fens, & pe. duellio n'étoit autre chofe qu'un traitement fait à un citoyen romain, contre la difpofition des loix. Ainfi battre de verges un citoyen romain, l'attacher en croix, c'étoit fe rendre coupable du. crime appellé perduellio, & devenir oppreffeur de la liberté affurée à chaque citoyen romain,'

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