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par les loix Sempronia & Porcia. La première,
établie l'an de Rome 556, par P. Porcius Lecca,
tribun du peuple, défendoit de battre ou de tuer
un citoyen romain; la feconde défendoit de déci-
der de la vie du même citoyen, fans l'ordre du
peuple, qui avoit un droit légitime de fe referver
cette connoiffance, & c'étoit un crime des plus
atroces que d'y donner atteinte. Ils diftinguolent
donc entre crime d'état & crime de lèze-majefté.
On fe rendoit coupable du premier, en traitant
un citoyen romain comme un étranger, en lui
faifant, par exemple, fubir un jugement réfervé
aux esclaves; en afpirant à la royauté & à l'op-
preffion de la liberté ; & on étoit cenfé coupable
du dernier, fi on avoit excité une fédition dans
l'armée, fi l'on avoit déclaré la guerre de fon chef,
fi l'on avoit refifté au magiftrat exerçant fa charge
ou fait autre chofe femblable; la connoiffance du
premier crime regardoit le peuple affemblé par cen-
turie; c'étoit un droit qui lui avoit été accordé par
une loi des douze tables que Cicéron rapporte dans
le livre des loix ( 3. 4.) De capite civis, nifi per
maximum comitiatum, ollofque, quos cenfores in
partibus populi locaffent, ne ferunto. Le crime de
lèze majesté étoit refervé a un préteur particulier
qui affocioit au jugement, des juges qu'il tiroit au
fort, du nombre de ceux qui avoient été nommés
cette année-là pour rendre la juftice. Dans les
commencemens ceux que l'on avoit convaincus
de ces deux crimes étoient mis à mort, trainés
par la ville avec des crochets, & précipités dans
des puits appellés gemonia ou dans le Tibre. De-
puis on fe contenta de les priver de fépulture,
châtiment que les gracques fubirent après leur
mort, ainfi que ledit Valere-Maxime. (6. 3. ) Sed
quia ftatum civitatis conati erant convellere, infe-
pulta cadavera jacuerunt, fupremufque humana con-
ditionis honos filiis Gracchi & Nepotibus africani
defuit.

PERDUELLIS, qui d'abord ne fignifioit qu'un ennemi, s'employa pour défigner un criminel d'état, pour adoucir une chofe fi honteuse, dit Ciceron, par un mot moins odieux; Perduellis vocabatur, lenitate verbi triftitiam rei mitigante.

PÈRE. Les anciens, dit Paufanias, respectoient la qualité de père & de mère bien autrement qu'on ne fait aujourd'hui ; & pour le prouver, il cite un fait fingulier. C'eft, dit-il, l'exemple de ces citoyens de Catane, en Sicile, qui firent une action fi pleine de piété, qu'ils en furent furnommés les pieux enfans. Les flammes du mont Etna ayant gagné la ville, ces généreux enfans, comptant pour rien du tout ce qu'ils pouvoient avoir d'or & d'argent, ne fongèrent qu'à fauver ceux qui leur avoient donné le jour; l'un prit fon père fur fes épaules, l'autre fa mère. Quelque diligence qu'ils fiffent, ils ne purent éviter d'être atteints par l'embrâfement; mais ils ne s'en mirent pas

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PERE PATRAT, &c. Voyez PATER, &c.

PEREGRINITAS, étoit l'état d'un homme que l'on avoit dépouillé du titre de citoyen romain: Splendidum virum in peregrinitatem redegit, dit Suétone. (Claud. c. 16. s. ) Celui qui prenoit le titre de citoyen romain, fans l'avoir effectivement, étoit cenfé reus peregrinitatis, & la punition confiftoit à être vendu: Civitatem peregrinus ufurpans, veneat ( Calp. flacc. déclam. 17.)

PEREGRINUS, étranger. Un grand nombre d'étrangers fe rendoient à Rome, les uns pour leurs affaires particulières, d'autres chargés de celles de leurs pays; quelques-uns par un pur motif de curiofité, & d'autres pour s'y établir. Comme les auberges n'auroient pu fuffire à cette multitude de gens qu'attiroient différentes ra fons dans la plus grande ville de l'univers, on leur avoit affigné un lieu pour y loger, que l'on appelloit Caftra Peregrinorum. Ces étrangers ne jouiffoient pas du droit de la cité, n'avoient point de droit aux charges, ne pouvoient ni hériter ni porter la toge; en un mot ils étoient exclus de tous les privilèges attachés au titre de citoyen romain: mais auffi ils ne payoient pas l'impôt du vingtième, ils héritoient de leur famille, fans être obligés de payer le droit au tréfor, & ils jouiffoient d'autres franchifes qui les dédommageoient d'un titre qu'ils n'étoient point tenté de rechercher. Cependant Pline dit: (Panegir. 37. 5.) qu'il s'en trouvoit de fi zélés pour le nom romain, qu'il ne faifoient pas de difficulté de facrifier tous ces avantages pour l'acquérir: Inveniebantur tamen quibus tantus amor noftri nominis ineffet, ut romanam civitatem, non modo vigefima, fed etiam affinitatem damno, benè compenfari putarent. L'an 510, la multitude des affaires fit créer un fecond préteur pour rendre la juftice entre les citoyens & les étrangers, & on l'appella préteur étranger, peregrinus prator. En 688 le tribun Papius publia la loi papia, par laquelle tous les étrangers furent chaffés de Rome, comme indignes d'habiter avec des citoyens romains. Loi follement barbare, que Cicéron défaprouve avec raison : Malè qui peregrinos urbibus prohibere, cofque exterminante us primus apua patres noftros Papius nuper.

Les étrangers ne jouiffoient pas à Athènes d'une plus grande confidération qu'à Rome, ils n'avoient point de part au gouvernement, n'étoient admis

à aucune charge, & n'avoient point de fuffrage dans les affemblées. Ainfi ce n'étoient pour la plupart, que des gens de commerce ou de métier; ils étoient obligés de fe mettre fous la protection de quelque citoyen qu'ils prenoient pour leur patron, & celui-ci répondoit de leur conduite. Ces étrangers avoient beaucoup de rapport aux cliens. de Rome, obligés de rendre certains devoirs & certains fervices à leurs patrons. Chaque étranger payoit à l'état un tribut annuel de douze dragmes; c'est-à-dire environ onze livres.

PEREGRINUS, furnom de la famille 4R14.

PERES CONSCRIPTS. Voyez PATRES.

PERFECTISSIMATUS, dignité que les empereurs romains accordoient à certaines perfonnes. Elle étoit au-deffus du clariffimat, & ce fut un des titres imaginés par le grand Conftantin, pour récompenfer ceux qui l'avoient bien fervi, comme le dit (De vita Conftant. 4. 1.) Eufebe: porro perfectiffimatu, & aliis plurimis ejufmodi dignatum titulis, innumerabiles alii donabantur: namque imperator quo plures honore afficeret, varias dignitates excogitaverat. On appeloit perfectiffimi, ceux qui étoient revêtus de cette dignité ; ils étoient inférieurs à ceux que l'on nommoit illuftriffimi, Spectabiles,clariffimi; mais au-deffus des Egregii. Ce titre s'exprimoit par ces deux lettres initiales, V.P. vir perfectiffimus.

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élevés, en mémoire de la hauteur des murs de Troie.

PERGAME en Myfie. Le feul roi de Pergame, dont le nom foit gravé fur les médailles, ett un Philetare. Le type ordinaire de fes médailles, eft Pallas affife tenant un bouclier & une lance.

PERGAME, en Myfe. ΠΕΡΓΑΜΗΝΩΝ.

Les médailles autonomes de cette ville font:
RRRR. en or...............Pellerin.
C. en argent, & en ciftophores.
C. en bronze.

Leurs types ordinaires font:

Un ferpent fortant de la Cifte facrée.
Efculape.

Telefphore fon fils.

Une tête de taureau, vue de profil.

On a des médailles impériales de cette ville frappées fous l'autorité de fes préteurs, en l'honneur de la plupart des Auguftes, depuis Céfar jufqu'a Salonine.

Lyfimachus, l'un des fucceffeurs d'Alexandre, renferma fes tréfors dans Pergame & en confia le gouvernement à Philétaerus, qui profitant des conjonctures,s'en appropria la poffeffion. Pergame devint dans la fuite la capitale des rois Eumènes & des Attales.

La magnifique bibliothèque que les rois de Pergame dreifèrent, & le temple d'Efculape, furent les principaux ornemens de cette ville: Plutarque nous apprend que Marc-Antoine fit préfent à Cléopatre de la bibliothèque de Pergame, formée par Eumèns, & dans laquelle il y avoit deux cents mille volumes. Le roi d'Egypte qui vivoit du tems d'Eumèns, vit avec chagrin que les foins du roi de Pergame étoient capables d'effacer la gloire de la bibliothèque d'Alexandrie; & l'émulation de ces princes fit naître plufieurs impostures en fait de livres.

Pour ce qui regarde Efculape, il eft nommé Pergaméen dans Martial, (Epig. xvij. 1. 4. ) & nous apprenons de Tacite (Annal. I. III. c. lxiij ad annum 775) que quand on fit à Rome la recherche des faux afyles, les preuves de l'afyle de l'Ef culape des pergaméens fe trouvèrent valables.

Pergame fit bâtir un temple à l'empereur Augufte & à la ville de Rome. Strabon, (liv. XIII. pag. 429) fait l'énumération des hommes illuftres dont elle fut la patrie. On fait que Galien

& Oribaze, tous deux grands médecins, font du, rhus. Paufanias dit qu'il fe retira en Afie, avec fa

nombre.

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Les Tapifleries ne furent connues à Rome que depuis qu'on y eut tranfporté celles d'Attale. Ce prince fut l'inventeur de la broderie d'or aurum intexere in eâdem afiâ, invenit Attalus rex.

Enfin, on ne doit pas oublier de dire que l'émulation de Ptolémée roi d'Egypte, & d'Eumènes roi de Pergame, à former la plus belle bibliothèque, fut caufe que le roi d'Egypte fit interdire le tranfport du papyrus: mais l'on trouva à Pergame l'art de préparer des peaux, c'est-à-dire, le parchemin pour y fuppléer. C'est donc encore à cette ville de Myfie qu'eft due la gloire de l'invention d'une chofe qui affure aux hommes une forte d'immortalité.

PERGAME, c'étoit le nom de la citadelle de Troye, qui étoit fituée au lieu le plus élevé de la ville Virgile prend affez fouvent ce nom pour Traye.

PERGAMENUM, parchemin. Voyez CUIR ET

PARCHEMIN.

mère Andromaque; qu'il tua Aréüs, prince de Theuthranie, s'empara de la fouveraineté ; & donna fon nom à la ville. Il ajoute qu'on y voyoit encore fon tombeau avec celui de fa mère, Voyez ANDROMAQUE

PERGASE, une des démarchies de l'Attique. Elle fe trouvoit dans la tribu érechtéïde.

PERGE. Voyez PERGA.

PERGÉE, furnom de Diane, pris d'une ville de Pamphilie, où cette déeffe étoit honorée. La Diane Pérgée étoit repréfentée tenant une pique de la main gauche, & une couronne de la droite; à fes pieds eft un chien qui tourne la tête vers elle, & qui la regarde comme pour lui demander cette couronne, qu'il a mérité par fes fervices,

Le temple de Diane de Perga étoit placé fur une hauteur voifine de cette ville. Il étoit fort ancien & on l'avoit en grande vénération, ainfi que l'attefte Cicéron. Perga fanum antiquiffimum & fanctiffimum Diana fcimus effe, ex ipfa Diana quod habebat auri detractum atque ablatum effe dico (Orat. 6. in verrem.) Quoique la Diane d'Ephèse furpaflât la Diane de Perge, celle-ci étoit cependant un grand objet de vénération.

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Il s'y faifoit tous les ans une nombreuse affemblée; c'eft alors fans doute que l'on y chantoit les hymnes que Damophila comtemporaine de Sapho, avoit compofées en l'honneur de cette déeffe, & qui fe chantoient encore au tems d'Apollonius de Tyane. Il y a plufieurs médailles qui parlent de la Diane de Perge, Пepy in agrips.

PERGRÆCARI,boire avec excès, à la manière des grecs, que les romains n'imitèrent que trop dans leurs débauches. On lit dans Plaute ( Moft 1. 1. 21,

Dies, nottefque bibice, pergracamini.

Il dit auffi dans le même fens, congrœcare ( Bacch. 4. 4.91).

Quod dem fcortis, quodque in luftris comedim,& tangrarem.

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PERGUBRIOS, divinité des ancienslithuaniens

PERGAMUS, fils d'Andromaque & de Pyr- & pruffiens, felon Hartfpock (Differt 2. de feftis

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veter. pruffiorum). Cet auteur, dont tout l'ouvrage n'eft que le fruit de fon imagination, dit que Pergubrios préfidoit aux fruits de la terre. Les pruffiens célébroient en fon honneur une fête le 22 mars; ils s'affembloient pour cela; ils faifoient venir un ou deux tonneaux de bierre ; le prêtre chantoit à la louange de Pergubrios; enfuite il respliffoit une talle de bierre, la prenoit avec les dents pour la boire, l'avaloit en la tenant ainfi,puis la jettoit pardeffus fa tête, fans l'avoir touchée des mains. Ils recommençoit plufieurs fois cet exercice à l'honneur des autres dieux qu'il invoquoit, pour en obtenir une bonne année & une abondante recolte. Tous les habitans faifoient la même cérémonie en chan

Ducit inoffenfos liquido fub gurgite vifus.
Imaque perfpicui prodit fecreta profundi,

Ce lac a quatre milles de circuit; & au lieu qu'il fe trouvoit autrefois au milieu d'une forêt, aujourd'hui fes bords font plantes de vigne : on y voit point de poiffons, mais on y pourroit pêcher une prodigieufe quantité de couleuvres. (DJ.).

par

PERIBÉE, fille d'Hipponoüs,s'étant laiffée féduire un prêtre de Mars, attefta vainement à fon père que c'étoit le dieu lui-même qui étoit devenu amoureux d'elle; Hipponoüs, pour la

tant les louanges de Pergubrios, & il paffoient la punir de fa faute, l'envoya à née, roi de Cajournée en réjouiffances & en feftins.

PERGULA, le lieu le plus élevé de la maifon vulgairement appelé galerie. C'étoit dans cet endroit que les maîtres publics donnoient leurs lecons; c'eft ce qui le fait appeler magiftralis par Vopifcus (faturnim, c. 10 ): Roma frequentaverat pergulas magijirales. Les grammairiens, les mathématiciens, les peintres, & tous les profeffeurs des arts libéraux, donnoient leurs leçons dans les gale ries des maisons qui leur étoient affignées. Dans Plaute, Pergula fignifie le balcon d'une maison où les courtifannes fe plaçoient pour être plus facilement apperçues. On le prend encore pour une cabane où les pauvres fe retiroient.

Pergula étoit,dit Winckelmann, dans la fignification la plus ufitée, ce que nous nommerions un berceau de verdure, & ces berceaux, dans les plus beaux pays d'Italie, font ordinairement faits avec élégance, & formés par des rofeaux liés en croix ; fur quoi je ferai obferver que les rofeaux de ce pays font beaucoup plus forts & plus longs que ceux d'Allemagne, & des autres pays au-delà des Alpes; non-feulement parce que le terrain eft plus propre à ce genre de production; mais fur-tout parce qu'ils font cultivés, qu'on laboure la terre où ils font plantés, & qu'en général on en a plus de foin qu'ailleurs: aufli regarde-t-on un champ de rofeaux comme un fonds néceffaire dans une métairie; car à Rome & dans les environs, on attache & l'on foutient la vigne avec des rofeaux. Voyez

CABARET.

lydon, qu'il chargea de la faire mourir; mais ce prince, qui venoit de perdre fa femme Althée, & fon fils Méléagre, par un cruel accident, chercha à fe confoler avec Péribée & l'époufa. Il la rendit mère de Tydée, père du fameux Diomède.

PERIBÉE n'eft connue que par Alcinous, roi des phéaciens, fils de Naufithous, qui reconnoiffoit pour auteur de ses jours Neptune & Péribée.

PÉRIBÉE, fille d'Alcathoüs fils de Pélops, & roi de Mégare, époufa Télamon fils d'Eaque, & en eut le fameux Ajax Télamonien. Les auteurs femblent beaucoup varier fur le nom de cette princeffe; les uns la nomment Mélibée, d'autres Phérébée; & d'autres enfin Eribée.

Mais les meilleurs critiques nous affurent que cette différence n'eft venue que de la faute de quelque copilte, qui oublia une lettre, ou qui en mit une de trop au commencement du nom de la mère d'Ajax. Ceux qui copièrent cet exemplaire gardèrent la faute ; & chaque auteur s'eft conformé à l'exemplaire qu'il a acheté.

Quoi qu'il en foit, Péribée étoit une des filles que les athéniens furent obligés de livrer à Minos.

Ce roi, épris des charmes de Péribée, voulut lui faire violence. Théfée s'y oppofa, & eut à cette occafion, une querelle avec Minos, dans laquelle il prouva, par un miracle, qu'il étoit fils de Neptune. Voyez THESEE. Thé fée fe maria enfuite avec Péribée. Il paro.t qu'il la répudia fans en avoir eu d'enfans. Téiamon, difgracié par fon père, s'éPERGUS ou PERGUSA, lac de Sicile, à 5 milles tant réfugié à Mégare, féduifit Péribée, & prit de la ville d'Enna, du côté du midi. Les poëtes la fuite, pour fe mettre à l'abri de la fureur du roi. difent que c'eft près de ce lac que Pluton ravit Pro-Lorfqu'Alcathous s'aperçur de cette évafion, il ferpine. Comme les anciens avoient beaucoup de vénération pour le lac de Pergus, on croit que c'eft de ce lac dont Claudien entend parler dans

ces vers:

Admittit in altum

Cernenteis oculos ; & late pervius humoï Antiquités Tome IV.

crut que c'étoit un de'fes fujets qui en étoit l'auteur & donna ordre à un de fes gardes d'embarquer Péribée fur un vailleau, pour la jetter à la mer. Le garde touché de compaflion aima mieux vendre cette malheureufe princeffe ; & pour cet effet, l'envoya à Salam ne, où Télamon étoit retourné. Telamon reconnut fa maitreffe, l'ach: ta & l'époufa. LIII

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Après la mort d'Alcathoüs, Piribée réclama festhécaire, dans fes vies des papes, dit fouvent que droits fur la couronne de Megare, & la fic paffer à Ajax fon fils, qu'elle avoit eu de Télamon. Voyez AJAX, TÉLAMON.

PÉR!BOLE, efface de terre planté d'arbres & de vignes, qu'on laiffoit autour des temples: il étoit renfermé par un mur confacré aux divinités du lieu, & les fruits qui en provenoient appartenoient aux prêtres. C'eft ce que les latins appelloient templi conceptum. (Les notes de Saumaife for Solm.) Peribolus étoit le même que Sacellum, lieu fans toit & confacré aux D.eux.

Denis de Byzance, p. 10, dans fa defcription du Bofphore de Thrace, dir qu'après le bois d'Apollon on trouvoit le Peribolus, où les thodiens attachoient leurs vaiffeaux pour les garantir des tempêtes. Il ajoute que de fon terns on en voyoit trois pierres, & que le refte étoit tombé de virilleffe. Le mot ßodos & Peribolus dans la defcription dont Denis de Byzance l'accompagne, fumblent dire que c'étoit un mole, une muraille, ou un quai revêtu. Pierre Gilles (de Bofphoro thrac. I. 11. c. viij) juge que ce lieu eft le même que les pê cheurs nomment aujourd'hui rhodacinion; & il fonde ce jugement non-feulement fur le rapport des noms, mais encore fur la fituation des lieux; Denis de Byfance plaçant le lieu où les hodiens attachoient leurs vaiffeaux, précisément dans l'endroit appellé aujourd'hui Rhodacinion.

ΠΕΡΙΧΛΑΙΝΙΞΕΣΤΑΙ. Suidas dit que ce mot defignoit l'action d'envelopper tout le corps dans fon manteau. C'étoit le gefte de gens plongés dans une affliction prof fonde, ou dans une méditation férieuse. Tel eft Parthénopée, l'un des fept hé ros de l'expédition contre Thèbes fur le beau fcarabée étrufque de la collection de Stofch (n°. 105. Monumenti inediti. ).

PÉRICLÈS. Voyez Anaxagore, Foudre.

PERICLYMENE fut le dernier des douze enfans de Nélée. Ce jeune priace avoit reçu de Neprune, fon aïeul, le pouvoir de fe métamorphofer en plufieurs figures. Pour éviter les coups du redoutable Alcide, il fe changea en fourmi, en mouche, en abeille, en ferpent; & tout cela fut inutile. Il crut pouvoir mieux s'échaper des mains de fon ennemi, en prenant la figure d'ur aigle; mais avant qu'il pût s'élever en l'air, Hercule l'affomina d'un coup de fa maffue, ou, felon un autre mythologue, il l'atteignit en l'air d'une de fes flèches. Il fut un des argonautes (Ovid. Met. XII. verf. 5 56.).

PERICLYSÍS, xavors, bordure d'un vétement, d'une étoffe. Ce mot vient de weginλu?L, circumluere, couler à l'entour. Anafte le biblio

tel pape donna telle églife un vetement ou un voile borde de pourpre: Habentem...... periclyfim in circuitu de blattin, bordé d'étoffe de foie, teinte en pourpre, de olovero; bordé en brocard d'or, habentem periclyfim in chryfoclavo; orné d'une bordure à la grecque, c'eft-a-dire, d'ornemens faits en forme d'équerre, ou de gamma majufcules, cum gammadiis; ornées de por caits ronds, brodés ou appliqués, figillatam.

ПEPIANON Dans la collection des pierres gravées de Stotch, on voit fur une améthyste deux amous, dont l'un porte un fambeau renversé & l'autre tenant d'une main l'arc & la flèche, préfente de l'autre un bocal à celui qui eft vis-àvis de lui. Cette gravure pourroit être une allufionaux réjouiffances que les parens faifoient après l'enterrement d'un défunt. L'amour avec le flambeau renversé eft le fymbole de la mort; & aux funérailles des foldats & des magiftrats, on portoit les piques & les faifceaux d'armes renversés. Le bocal que l'autre amour préfente, pourroit fin fier ce que les grecs appelloient (Potter archaeol. Gr. f. 11. ch. 8. p. 230.) wegidowversexpidumver, sapos, en latin circumpotatio.

PERIDOT, c'est le nom que les joualliers françois donnent à une pierre précieufe, d'une couleur verdâtre, qui tire un peu fur le jaune. Quelques-uns ont cru que cette pierie étoit le

pr

afius des anciens ; d'autres avec p us de probabilité, ont conjecturé que le peridot étoit la chryfoprafe. Quoi qu'il en foit de ces fentimens, Lehmann, de l'académie de Berlin, a publié en 1755, un mémoire dans le recueil de cette académie; il y fait voir les erreurs des auteurs fur la pierre que les anciens appelloient chryfoprafe, qu'ils ont confondue avec la chryfolite, le chryfoberille, le prafius, ou le prafilts, l'éméraude, les topazes, &c. Enfuite, il nous apprend avoir trouvé en Silésie, près d'un village appellé Kofemitz, une pierre à qui il prétend que convient le nom de chryfoprafe. Cette pierre eft d'un verd céladon ou verd comme; elle n'a que très-peu de tranfparence; elle eft orainairement remplie de taches blanches qui nuifent à fa pureté, & la couleur en eft en général trouble. Au rette, cette pierre pre d un très-beau poli, & fe taille à facettes. Cette pierre, que Lehmann appelle chryfoprafe, fe trouve dans des couches en morceaux détachés ou fragmens, qui font ordinairement renfermés dans de l'asbefte, qui leur f.rt d'enveloppe ou de matrice; & ces fragmens font accompagnés de pierres d'un beau verd, un peu tendres, & mêlées d'une terre verte: ces pierres ne prennent point le pol. Voyez les Mémoires de l'Academie de Berlin, année 175S, P. 202.

Il est certain que la pierre que Lehmann appelle

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