J.-C. Voyez fon Eloge A&t. Erud. LeipWAGEN- fie 1706. pag. 47. & Jo. Kleffekeri Bibliotheca Eruditor.m Precocium. SEIL.. CHE. NICOLAS MALEBRANCHE. N.MALE NICOLAS Malebranche nâquit à Paris le 6. Aoust 1638. BRA N- de Nicolas Malebranche, Tréforier des cinq groffes Fermes fous le Cardinal de Richelieu,& Secretaire du Roy.Il fut le dernier de dix enfans. La délicateffe de fon temperament ne lui permit pas de fuivre avec fes freres le cours ordinaire des Colleges; un Précepteur lui apprit fans fortir de la maifon paternelle le latin, le grec, & ce qu'on enfeigne aux enfans les mieux élevez. Il fit enfuite fa Philofophie au College de la Marche, & fa Theologie en Sorbonne. Destiné à l'état Eccléfiaftique, il crut qu'il en rempliroit mieux les devoirs, s'il fe retiroit dans quelque Communauté ; il demanda à entrer dans l'Oratoire, & il y fut reçû le 28. Janvier 1660. Après y avoir paffé quelque tems, N.MALE il confulta le P. le Cointe fur l'Or- BRA Ndre qu'il devoit fuivre dans les étu- CHE. des. Comme dans ces fortes d'avis la plupart des Sçavans fuivent leur gout particulier, fans étudier le genie de ceux qui les confultent, le P. le Cointe lui confeilla de s'appliquer à l'Hiftoire Eccléfiaftique. Le P.Malebranche commença donc à lire les anciens Hiftoriens Eccléfiaftiques, Eufebe, Socrate, Sozomene & Theodoret. Mais il remar qua que les faits ne fe lioient point que s'éfacer mu Ainfi dégouté de ce genre d'étude, il s'adreffa au P. Simon qui ne lui parla que d'Hebreu, d'Arabe, de Syriaque, de Rabbins. Ces fciences ne convenoient gueres mieux que l'Hiftoire à un homme né pour des méditations profondes. Il apprit cependant affez d'He, pour lire l'Ecriture-Sainte breu dans l'original. Le hafard lui fit rencontrer en 1664.ce que deuxSçavans n'avoient СНЕ. N. MA- pû lui découvrir. Le Traité de LEBRAN- I'Homme de Defcartes lui tomba entre les mains, il le lut, il gouta la méthode de l'Auteur, il en penétra les principes; il s'abandonna au charme des Méditations Philofophiques, & bientôt il se trouva en état de faire ce que Descartes avoit fait, c'est-à-dire, de rechercher par lui-même la verité, fans s'arrêter à l'autorité des anciens Philofophes, qui ne prescrit jamais contre la raison. C'est ce qui a produit tous les Ouvrages qu'il a donnez au public, & dont l'Hiftoire fait proprement celle de fa vie. Il fut reçû dans l'Académie des Sciences en qualité d'Honoraire au renouvellement de 1699, Quoi qu'il fût d'une mauvaise conftitution, il a joui cependant d'une fanté affez égale. Il mourut le 13. Octobre 1715. âgé de foixante-dixfept ans, après une maladie de quelques mois. Il n'y a gueres eu dans le mon de de fçavant plus accommodant, plus raifonnable, moins critique tez, & moins jaloux que lui. Cet Au- N. MA- ris N. MA- erreurs dans lesquelles nous font LEBRAN- tomber tous les jours les fens, l'imagination, l'efprit pur, СНЕ. lès inclinations naturelles, les paffions, & de prescrire une méthode pour découvrir la verité. Mais il trouva l'Art d'y faire entrer une infinité d'obfervations importantes fur la Phyfique, & fes nouvelles découvertes fur les matieres les plus fublimes de la Métaphyfique. Dès que ce Livre parut, les Connoiffeurs admirerent l'ordre & le gout qui y regne, la fimplicité & la folidité des raifonnemens, la netteté, la délicateffe & la force des expreffions, le choix des termes les plus propres à répandre la lumiere dans tous les efprits attentifs. Ceux-mêmes d'entre lesSçavans,qui crurent ne pouvoir adopter fes opinions, avouerent que l'Auteur méritoit toute l'eftime que cet Ouvrage lui acquit. M. Lenfant s'eft fait un honneur de le traduire en Latin: il en a paru auffi en Angleterre où il eft particulierement eftimé, deux trductions Angloifes. L'Auteur du Livre de l'Incertitude des |