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1249. Sup. liv. xvi. 3 46 c. 5..

fur divers points de difcipline. Le pape Innocent lui répond, non pour introduire rien de nou- AN. 404 veau, mais pour conferver, les anciennes tradiEp.2.Innoc tions, Sa décretale contient quatorze articles, to. 2. conce affez semblables à ceux de la décrétale du pape Sirice à Himerius, la plûpart fur les ordinations & la continence des cleres. Il y marque que le mariage contracté avant le baptême eft compté pour rendre bigame, & par conféquent irrégulier, celui qui en a contracté un autre depuis; parce que le mariage n'eft pas comme les pechez, qui font effacez par le baptême. Il dit qu'une femme, qui du vivant de fon mari en a épousé un autre, n'eft reçûë à penitence qu'après la mort de l'un des deux; & que le même doit être obfervé à l'égard d'une vierge voilée, qui s'eft mariée au préjudice de fon vou. C'eftà dire, que ces cas étoient de ceux où l'églife abandonoit les coupables à la mifericorde de Dieu, fans leur accorder les facremens. La décrétale eft dattée du quinziéme des calendes de Mars, fous le confulat d'Honorius& d'Ariftenet, c'est-à-dire, le quinziéme de Fevrier 404.

C.

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C. IF

Paul.ep.27

&28 al 13

Le pape conoiffoit S. Victrice par lui même : car il avoit été à Rome; S. Paulin avoit efpe- & 37. ré qu'il viendroit le voir à Nole. Il l'avoit vû autrefois à Vienne chez S. Martin, & l'hono- Epift. 2** roit particulierement. S. Paulin ayant donc été privé de cette confolation, & reçû feulement une lettre de fa part, lui fit une réponse, où il le loue particulierement de fa pauvreté apoftolique. Enfuite étant allé à Rome à son ordinai re pour la fête des apôtres, il y trouva le diacre Pafchafe, du clergé de Rouen, difsciple de S. Victrice, & compagnon de fes voyages: & nong obftant l'impatience qu'avoit Pafchafe de retourner en Gaule, S. Paulin l'emmena chez lui à Nole, & l'y retint affez long-temps. Il aprit de

Sup. xv.

0.31.

lui les comencemens de la vie de S. Vietrice, fa AN. 404. converfion à la foi, fa confeffion, & les grandes chofes qu'il avoit faites depuis fon épifcopat, en portant la lumiere de l'évangile fur les bords de l'Ocean, aux nations encore barbares desMo. rins & des Nerviens, dont les pays font à peu près la Flandre & le Hainaut. S. Victrice avoit établi par tout des églifes, où l'on chantoit les louanges de Dieu; des monafteres, des vierges Mart Rom, & des veuves. On le compte, le huitiéme entre les évêques de Rouen; & l'église honore sa mémoire le feptiéme d'Août.

7. Aug:

Ab. Greg.
Turon. lib.

TI, C. 13.

ennad.

ne,

Les lettres de S. Paulin nous font connoître plufieurs autres évêques des Gaules, illuftres par leur fainteté; S. Delphin de Bourdeaux, & S. Amand fon fucceffeur; S. Aper de Toul, S. Florent de Cahors, S. Alethius fon fucceffeur, S. Exupere de Toulouse, S. Simplicien de VienS. Diogenien d'Albi, S. Dinamius d'Engoulême, S. Venerand de Clermont, S. Pelage de Perigueux. Celui à qui S. Paulin a le plus écrit, eft Sulpice Severe, illuftre par les écrits. Il étoit comme lui d'Aquitaine, & à ce que l'on croit, d'Agen. Il fe convertit à la fleur de fon Paul. ep. âgé, étant marié, riche & en grande réputation par fon éloquence. Il fut difciple de S. Martin de Tours, dont il écrivit la vie de fon vivant & ajoûta depuis diverfes particularitez, & fa mort dans fes dialogues & fes lettres. Son plus fameux ouvrage eft l'hiftoire facrée, divifée en deux livres, qui comprennent en abregé toute la fuite de la religion, depuis le commencement du monde, jufques à fon temps, c'eft à-dire, jufquesà l'an 400. de J. C. Il fut prêtre, & ne doit pas être confondu avec les évêques de mê

C. 19.

al. 5.

Pagi an. 450.. 25.

LII.

me nom.

Vers le même temps, il fe tint un concile à Concile de Turin, à la priere des évêques des Gaules, dont

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7

P 1155.

il nous refte une épître fynodale, contenant huit articles. Le premier regarde Proculus évêque AN. 404. de Marseille, qui prétendoit devoir préfider Comme métropolitain aux évêques de la feconde T2. cons. province Narbonoife, & y ordoner les évêques, difant que leurs églises avoient été de fon diocefe,ou qu'il les avoit ordonnez. Les évêques du V. Not. pays foûtenoient au contraire qu'un évêque Sirm. ibide d'une autre province ne devoit pointles préfider, p. 18, 19. & Marseille étoit en effet de la province de Vienne. Le concile jugea pour le bien de la paix, que Proculus devoit avoir la primauté qu'il prétendoit, non comme un droit de fon fiége, mais comme un privilege perfonel accordé à fon âge & à fon mérite.Qu'ainfi fa vie durant il préfideroit les évêques, dont il paroîtroit conftament que les églifes auroient été de fon diocese, ou qu'eux-mêmes auroient été tirez d'entre fes difciples: enforte qu'ils l'honoreroient comme leur pere, & qu'il les traiteroit comme fes enfans. Il y avoit long temps que Proculus étoit évêque, puifque dès l'an 381. il avoit affifté au concile d'Aquilée comme député des Gaules; & S. Jerôme rend témoignage à sa vertu & à sa doctrine: mais les paroles du concile de Turin femblent marquer qu'il étoit un peu trop jaloux de fon autorité.

liv.

Sup.li

XVIII. 10

Ep.4.c.10.

2

V. Noti

Sirm.

Les évêques d'Arles & de Vienne difputoient & enfemble de la primauté. Vienne étoit l'ancienne métropole : Mais Arles depuis le regne de Conftantin, qui lui avoit doné fon nom avec de grands privileges, étoit regardée comme la feconde ville des Gaules, dont la premiere étoit Treves. Le concile de Turin ordona que celui des deux évêques qui prouveroit que fa ville étoit métropole, auroit le pouvoir de faire les ordinations; leur laiffant toutefois pour le bi en de la paix, la liberté de s'attribuer chacun dans

fa province les évêques des villes les plus voili 404. nes, & de vifiter leurs églifes comme métropo litains.

c 6.

Felix évêque de Tréves ayant été ordoné par Sup. Liv. les Ithaciens, étoit demeure attaché à leur coVш.59. munion, que les plus faints évêques rejettoient, à l'exemple de S. Martin & de S. Ambroise. Les évêques des Gaules qui communiquoient avec Felix, envoyerent des députez au concile de Turin: mais le concile déclara qu'il ne recevroit que ceux qui fe fepareroient de la comunion de Felix, fuivant les lettres de S. Ambroife & du pape S. Sirice, qui furent lûës en présence des députez, & que nous n'avons plus. Il fut dit en ce même concile, que les évêques qui auroient fait une ordination illicite, feroient privez pour toûjours du droit d'ordonner. Les autres reglemens du concile de Turin ne regardent que des affaires particulieres, ou la confirmation des Zofim. ep. anciens canons. On fait d'ailleurs que Lazare, depuis ordoné évêque par Proculus, y fut condamné comme calomniateur, pour avoir accufé fauffement l'évêque Brice, que l'on croit être le fucceffeur de S. Martin dans le fiége de Tours.

6. ad Af

ze. 2. conc.

7025698

LIII.

Aug. ep.

c. 7.

Il y eut auffi un concile à Carthage, fous le Concile de fixiéme confulat d'Honorius, le fixième des caCarthage lendes de Juillet, c'est-à-dire, le vingt-fixiéme 185.al. so. Juin 404. où l'on réfolut d'implorer le fecours ad Bonif. de l'empereur contre les violences des Donatiftes Quelques évêques des plus âgés, & qui avoient vu par experience l'utilité des loix contre leshérétiques, pour les exciter à fe convertir, vouloient que l'on priât l'empereur de defendre abfolument qu'il y eût des Donatiftes, en prefcrivant une peine à ceux qui voudroient profeffer héréfie. Les autres évêques, entre lefquels étoit faint Auguftin, vouloient feulement de

Yep. 93.

ad Vincent. 2. 17.

cette

mander que leurs violences fuffent reprimées; que la loi de Theodofe, portant amende de dix AN. 404. livres d'or contre tous les hérétiques en général, fût appliquée en particulier aux Donatiites, qui prétendoient n'être pas hérétiques; & que tous ne fuffent pas fujets à cette peine, mais feulement ceux qui feroient dénoncez par les Catholiques, à cause de leurs violences.

les

C. 93.

Cet avis plus doux l'emporta, &jles évêques Ap. DioThrafius & Evodius furent députez vers l'empe- nyf. Exi reur avec cette inftruction. Ils représenteront, que fuivant le concile de l'année derniere, prélats des Donatiftes ont été interpellez par actes des officiers municipaux, de conferer pacifiquement avec nous. Mais le défiant de leur caufe, ils n'ont prefque point ofé répondre, & en font venus à des violences exceffives;en forte qu'ils ont fait périr plufieurs évêques & plufieurs clercs, fans parler des laïcs; ont attaqué des églifes,& en ont pris quelques-unes. C'est donc maintenant à l'empereur de pourvoir à la fûreté de l'églife Catholique, afin que ces hommes témeraires n'intimident pas le peuple foible, qu'ils ne peuvent féduire. On connoît la fureur des Circoncellions, souvent condamnez par les loix; & nous croyons pouvoir demander du fecours contre eux, comme S. Paul employa même le secours militaire contre la conspiration des factieux. Ainfi nous demandons, que les magiftrats des villes,& les proprietaires des terres voifines, Act. xx, 11 prêtent fecours de bonne foi aux églises Catho- 17, 23. liques que la loi de l'empereur Theodofe,tou- Sup. liv. chant les dix livres d'or contre les hérétiques or- xxx.n.34. dinateurs ou ordonnez, & les proprietaires des 19. C. The lieux où ils s'affemblent, foit confirmée & étendue à ceux que les Catholiques étant attaquez par eux auront dénoncez. Il faut auffi demander XVII-29. la loi qui défend aux hérétiques de donner

que

2. de hær.

Sap liv. 9.

L.7.C.Th.

de her.

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