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venter de nouveau contre la foi Catholique, AN. 418. de ce que lui & les autres docteurs Catholiques leur oppoferont.

XLVIII. Difcours

Ariens.

11 Retract.

c. 52. ·

Vers le même tems, un discours des Ariens, fans nom d'auteur, fut envoyé à S. Auguftin par contre les une perfonne, qui le prioit inftament d'y répon dre. Il le fit le plus promptement & le plus brié vement qu'il pût, mettant le difcours à la tête de fa réponse, & des nombres à chaque article; Arian...8 afin que l'on pût voir aifément ce qu'il avoit répondu fur chacun. C'eft à peu près ce qu'il dit dans les autres ouvrages contre les Ariens; & dans le difcours qu'il refute ici, on peut voir en abregé tout le corps de leur doctrine.

Cont. ferm

I..

Hiftoire

d'Orofe.

Sup XXIII

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Aug. ep.

2.2.

90 n 3.

Ibid. n.33.
Marcell

LIVRE VING T-QUATRIE' ME.

ROSE revint de Jerufalem dès le commencement de l'an 416. apportant des reliques de faint Etienne, qu'Avitus lui avoit confiées pour les porter en Espagne, & qui furent les premieres ap16 al 28. portées en Occident. Il repaffa en Afrique,comme S. Auguftin l'en avoit prié,& apporta à CarEp 175. al. thage les lettres d'Heros & de Lazare contre Pelage. On croit qu'Orofe compofa fon hiftoire en ce tems-là; & ce fut par l'ordre de S. Auguftin pour fervir de preuve à fon de la cité ouvrage de Dieu,dont il compofoit alors l'onzième livre. ref pref. L'hiftoire d'Orofe a pour but, de faire voir aux payens, que dans tous les tems le genre humain a été affligé des mêmes malheurs que l'on fentoit alors, & qu'ils attribuoient au mépris de leurs anciennes fuperftitions.Il commence au déluge, & parcourt fommairement to te l'hiftoire du monde jufques à fon tems: mais il s'étend

Chr. an

416.

beaucoup plus fur l'hiftoire Romaine que fur les

autres.

AN. 418.

II.

S. Etienne à

Après quelque féjour en Afrique, il s'embarqua pour paffer en Efpagne: mais il ne put y aborder, aparemment à caufe des ravages des Reliques de Goths. Il s'arrêta quelque temps dans l'ifle de Minorque Minorque en la ville de Magone, aujourd'hui Ep. Severi. Mahon, celebre par fon port, & il dépofa les n. 2. reliques de S.Etienne, dont il étoit chargé, dans une églife qui étoit près de la ville, étant réfolu de s'en retourner en Afrique. La présence de ces reliques excita le zéle des Chrétiens; & ils comencerent par toute la ville à difputer de la religion avec les Juifs, qui étoient en grand nombre chez eux. Enfin ils marquerent un jour pour une conférence publique. Les Chrétiens pour s'y préparer, drefferent un mémoire des principaux points de cette controverfe. Les Juifs ne fe contenterent pas de feüilleter leurs livres,ils amasferent dans leur fynagogue des pierres, des bâtons, des dards, & des armes de toutes fortes; & ils manderent un nomé Theodore, de grande autorité entre eux, qui étoit allé dans l'ifle de Majorque. Ils fe fioient auffi beaucoup au pouvoir d'un nomé Theodofe, le plus riche de toute la ville, qui avoit parmi eux la dignité de pa

triarche.

Severe depuis peu évêque de Minorque, étoit alors à Jammone, autre ville de l'ifle, aujour d'hui Citadella, diftante de Mahon de trente millesou de dix lieuës.Il n'y avoit point de Juifs à Jammone; & ils éroient perfuadez qu'ils n'y pouvoient vivre. L'évêque Severe en partit avec. une grande multitude de peuple fidele, qui le fuivit gayement, encouragé par des vifions que l'évenement fit croire divines. Le Juif Theodore eut auffi un fonge, qu'il raconta à plufieurs Juifs & à plufieurs Chrétiens. Comme j'allois,

ler à mon peuple, afin que ma converfion foit AN. 418. plus utile. Tous les Chrétiens témoignerent une joie incroyable: les uns fe jettoient fur lui pour l'embrailer, les autres s'er reffoient à lui parler. Il s'en alla chez lui, & les Chrétiens allerent à l'églife, en chantant felon la coûtume, Après les faints myfteres, comme ils fortoient ils trouverent une grande multitude de Juifs, qui venoient demander à l'évêque le figne de J. C. On retourna à l'églife,on rendit graces à Dieu,& l'évêque les marqua tous fur le front.

Un autre jour on ne commença la messe qu'à la feptiéme heure, c'eft-à-dire, à une heure après midi, tant l'évêque fut occupé à exhorter les Juifs, qui venoient fe convertir, & à faire écrire leurs noms; & le peuple fentoit tant de joie, qu'il ne fongeoit pas à manger.Le lendemain on attendoit avec impatience que Theodore éxécutât fa parole. Il vouloit auparavant amener fa femme, qu'il avoit laiffée dans l'ifle de Majorque, de peur qu'elle ne demeurât Juive, & ne voulût le quitter. Les Chrétiens trouvoient l'excufe raisonnable: mais les Juifs convertis,ne pûrent fouffrir ce délai. Theodore fe rendit, & tous les Juifs fuivirent fon exemple, entre autres, un vieillard de cent deux ans. Leurs docteurs même fe rendiren: fans difpute. Quelques Juifs étrangersqui attendoient le vent favorable, aimerent mieux perdre l'occafion de s'embarquer, que de fe convertir. Il y eut feulement quelques femmes qui demeurerent opiniâtres durant quelques jours.

Le huitiéme jour depuis que l'évêque Severe étoit venu de Jammone, il voulut y rétourner: mais comme il étoit prêt à partir, une de ces femmes, qui s'étoit embarquée pour le retirer, ayant été ramenée à terre, vint le jetter à fes genoux, en lui demendant avec larmes de la re

cevoir. Pourquoi, lui dit-il, avez-vous quitté vos freres avec tant de légereté? Elle répondit: AN. 418. Le prophete Jonas voulut auffi s'enfuir de devant le Seigneur, dont il accomplit la volonté malgré lui.Enfin il y eut cinq cens quarante per. fonnes qui fe convertirent pendant huit jours, à compter depuis le quatrième des nones de Février, après le confulat d'Honorius & de Conftantius; c'est-à-dire, le second de Février 418. Les Juifs convertis commencerent à détruire ce qui reftoit de leur fynagogue, & à bâtir une nouvelle églife, non-feulement à leurs dépens, mais de leurs propres mains.

L'évêque Severe écrivit ce grand évenement dans une lettre qu'il adreffa à tous les évêques, les prêtres, les diacres, & les fideles de tout le monde, & qui s'eft confervée jufques à préfent. Il paroît par une loi d'Honorius dudixiémeMars L.24.C.Th de la même année 418. que les Juifs avoient en- de Fida trée auparavant dans les charges du palais, & même dans les fonctions militaires, puifqu'il le défend: mais il leur permet les charges des villes, & la fonction d'avocat.

La lettre de l'évêque Severe fut apportée en Afrique à Uzale, dont l'évêque étoit Evode, ancien ami de S. Auguftin. On la lût publiquement dans l'église du haut du jubé, au commencement de l'office,le même jour que l'on apporta dans cette églife des reliques de S. Etienne. Des moines d'Uzale ayant oui parler à Orofe des re liques de ce faint, qu'il avoit vûës en Orient, furent excitez à en faire venir, & trouverent moyen d'avoir une phioie, qui contenoit de fon fang, avec quelques petits fragmens d'os trèsdéliez,comme des pointes d'épics. Ils garderent quelque temps ces reliques, fans que perfonne le fçût ; & comme ils en parloient un jour, une vierge confacrée à Dieu qui fe trouva préfente,

IV.

Reliques de
S. Etienne

à Uzale.
1.de Mirac.

S. Steph

C. I

AN. 418. Prefat. 11 c. ult.

in fi.

11. c. 1.

4.4. 6. 15.

Aug. ferm 323.324

Pour conferver la mémoire de ces miracles; Evode les fit écrire par un de fes clercs; & ne pouvant les raporter tous, il choifit les plus connus. On lifoit publiquement ce récit à la fête de S. Etienne; & après la lecture de chaque mira cle, on cherchoit dans le peuplela perfonne guérie, par exemple, Hilaria, qui avoit été aveugle. Oa la faifoit paffer au milieu de l'églife marchant toute feule: elle montoit les dégrez de l'abfide, & y demeuroit quelque temps debout, pour être vue de tout le peuple. Ainfi un paraly tique guéri, & tous les autres un à un. On croyoit voir les miracles plûtôt que d'en entendre le récit: & le peuple qui s'étoit écrié pendant la lecture, redoubloit à ce spectacle fes acclamations & fes larmes. Plufieurs prenoient copie de la relation, à mesure qu'on la lifoit. Ce qui obligea le même auteur d'écrire enfuite un fecond livre de ces miracles;& nous les avons tous deux,

On y voit que S. Etienne aparoiffoit ordinaire-

ment fous la forme d'un jeune homme, & quelquefois en habit de diacre.

Entre ces miracles d'Uzale, on compte plu fieurs refurrections, dont l'une eft auffi raportée par S. Auguftin prefque en memes termes. Un enfant catecumene mourut étant encore à lamamelle. Sa mere le voyant perdu fans ressource, courut à la mémoire de S. Etienne, & dit: Saint martyr, vous voyez qu'il ne me refte point de confolation. Rendez-moi mon fils, afin que je le trouve devant celui qui vous a couroné. Eile pria ainfi long-temps, répendant des torrens de larmes. Enfin l'enfant revint en vie, & fit entendre fa voix. Aufli tôt elle le porta aux prêtres, il fut baptifé, il reçut l'onction, l'impofition des mains, & tous les facremens ; c'est-àdire, la confirmation & l'euchariftie, qui fuivoient toujours le baptême, Mais Dieu le reprit

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