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AN. 397.

2. 50.

2. I. 56.

XXII.

Ap. Run finc p. 634.

alta Mart

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gneufement. S. Ambroife aparut auffi à Flò-rence, faixant la promeffe qu'il avoit faite à ceux qui le prioient de les vifiter fouvent. On le vit plufieurs fois prier devant l'autel de la basilique Ambrofenne, qu'il y avoit bâtie: c'est sur le témoignage de S. Zenon évêque de Florence, que Paulin raporte ce fait dans la vie de S. Ambroile qu'il écrivit quelques années après, à la priere de S. Auguftin, fur ce qu'il avoit vû lui. même, ou apris de fainte Marcelline fœur du faint, & d'autres perfonnes dignes de foi.

Saint Simplicien au comencement de fon épifMartyrs copat, reçut une lettre de S. Vigile évêque de d'Anaune Trente, contenant la relation du martyre de trois Ecclefiaftiques que lesbarbares des montagnes voisines avoient fait mourir; fçavoir, Sifinnius diacre, Martyrius lecteur, & Alexandre portier.Sifinnius étoit Grec, natif deCappadoce, de race noble, & déja vieux. Ce fut le premier qui prêcha l'évangile à ces barbares, & il bâtit chez eux une églife à fes dépens, tout pauvre qu'il étoit. Martyrius ayant quitté la milice du fiécle & la compagnie de fes parens, reçut le baptême, & enfuite l'ordre de lecteur; & fut le premier qui fit entendre à ces barbares le chant. des lotianges de Dieu. Il étoit continuellement aplique aux œuvres fpirituelles, & jeûnoit affi duëment. Alexandre étoit fon frere. Tous trois avoient gardé le célibat. Le lieu où il prêchoit l'évangile, étoit nommé Anagnia ou Anaunia, à vingt-cinq ftades, c'eft-à-dire, à une lieuë de la ville de Trente, dans les détroits des montagnes. Ils fouffrirent long-tems les infultes des barbares: enfin ils furent martyrifez à cette occafion.. 77. Baron. Les payens faifoient à la fin du mois de May des a 40. proceffionsprofanes autour de leurs terres, prétendant les purifier, & attirer fur leurs femences la bénédiction de leurs dieux. Ils portoient

des couronnes,chantoient des cantiques,& me noient en pompe les animaux qu'ils devoient AN. 397immoler. Comme ils vouloient contraindre un des nouveaux Chrétiens à doner auffi des victimes, Sifinnius l'empêcha, & fut bleffé dangereufement. Le lendemain dès le point du jour, les payens armez de bâtons, de cognées, & de femblables inftrumens, vinrent tout d'un coup à l'églife, où ils trouverent quelques clercs, qui chantoient les prieres du matin. Ils pillerent & foüillerent tout,profanerent les faints myfteres, & abatirent l'églife. Le diacre Sifinnius étoit au lit, à cause de les bleffures: ils le prefferent encore de confentir à leurs facrifices, le fraperent für la tête de la trompette dont ils fonoient en leur cérémonie profane,& l'acheverent à coups de cognées. Martyrius fut trouvé auprès de lui, penfant fes playes, & lui donant un verre d'eau pour le foulager, comme il étoit prêt à rendre Pame. Il fe retira dans un jardin attenant à l'églife, & fut découvert par une fille à qui étoit le jardin. Etant pris, il fut bleffé à la tête, & percé de bâtons pointus; & comme on le menoit à l'idole, il expira. Les payens chercherent avec foin Alexandre, qui étoit fort connu, comme gardant toûjours la porte de l'églife. Ils le prirent dans fa maison, & l'attacherent entre les corps des deux autres martyrs. Ils mirent une fonette au coû de S. Sifinnius, comme on en attache aux bêtes, & difoient en lui infultant: Que Christ se vange maintenant. Alexandre tout vivant étoit lié par les pieds, au milieu de deux corps morts; & ils le traînerent ainfi par des chemins raboteux, jufques au temple de Saturne, où ils éleverent un grand bucher, du bois de l'églife abatue. Ils y brûlerent les deux corps en fa préfence, lui ordonant de facrifier, s'il vou

loit éviter le feu : & comme il refufa conftamAN. 397. ment ils le firent mourir. Un grand nombre de Chrétiens étoient prefens au fpectacle: mais les payens fe contenterent de leur faire des reproches. Ces trois faints fouffrirent le martyr le vendredi 29. de May, & par consequent l'an 397. où la lettre dominicale étoit D.

Aug. epift. 139. al. 158.

2.2.

Les meurtriers des martyrs furent pris, & on ad Marcel. en vouloit faire juftice: mais les Chrétiens demanderent leur grace à l'empereur, qui l'acorda facilement, pour ne pasdeshonorer leurmartyre. Paul vita. On aporta de leurs reliques à Milan; & ce fut Amb.n.92. aparament pour les accompagner, que S, Vigile écrivit à S. Simplicien la lettre que nous a vons.En même tems se trouva à Milan un aveugle de la côte'de Dalmatie, qui recouvra la vûë, en touchant le coffre oùl'on portoit les reliques. Il raconta qu'il avoit vû la nuit aborder au rivage un vaiffeau, où étoient quantité d'homes vêtus de blanc: que comme ils defcendoient à terre, il pria un de la troupe de lui aprendre qui ils étoient. On lui dit que c'étoit Ambroife & fa compagnie. Ayant oüi ce nom, il pria le faint de lui faire recouvrer la vûë. Le faint lui dit : Vas à Milan au-devant de mes freres, qui doivent y arriver un tel jour; tu recouvreras la vûë. Quoi qu'il n'eût jamais été à Milan, il ne laiffa pas d'y Mai Ruin écrivit auffi quelque temps après une lettre à venir par le droit chemin. S. Vigile de Trente S. Jean Chryfoftome, alors évêque de C. P. au fujet de ces martyrs, pour acompagner les reliques que le comte Jacques emporta en orient S. Vigile fouffrit lui-même le martyre par les Carm. c. 2. mains de ces barbares, qui l'accablerent de pierres le fixième des calendes de Juillet, fous le confulat de Stilicon. On croit que c'eft for premier confulat, & par confequent l'an 400. le

Boll. 29.

P. 686.

Vfuardi marty.

Fortun. 1.

26. Juin. S. Gaudence de Breffe reçut auffi des

reliques de ces martyrs d'Aunaune,comme il té- AN, 397. moigne dans un fermon prononcé à la fête des Homile 17. quarante martyrs. Il en compte jufques à dix, Outre ces quarante, dont fon église avoit des reliques; fçavoir, S. Jean-Baptifte, S. André, S. Thomas, S. Luc, S. Gervais, S. Protais, S. Nazaire, S. Sifinnius, S. Martyrius & S. Alexandre, qu'il marque avoir été martyrifé depuis peu, au lieu nommé l'autel d'Agathin.

XXIII.

Travaux

2. Retract

c' I. c. I.

Poffid. vita

..

S. Simplicien étant évêque de Milan, écrivit à S. Augustin une lettre pleine d'amitié, où il de S. Aumarquoit qu'il avoit lû fes livres, l'encoura- gustin, geoit à écrire,& lui propofoit diverfes queftions Aug. epift. fur l'écriture, S. Augustin y fatisfit en deux li- 37.de diver. vres qu'il lui envoya, les foumettant à fa cen- quod Simpl fure: car il le regardoit toûjours comme fon tem. 6. maître; & ce fut le premier ouvrage qu'il compofa depuis fon épifcopat. Il écrivit vers ce même temps le livre du combat Chrétien d'un ftile fimple, pour ceux qui ne fçavoient pas fi finement le latin. Il y parle de la maniere de combattre le démon, en combattant nos paffions, & y réfute les Manichéens. Ce qu'il fit encore plus ouvertement dans le livre contre l'épître de Manés, qu'ils appelloient l'épître du fondement, & Cont. epife qui contenoit tout l'effentiel de leur doctrine. Il fondam. n'en réfuta que le commencement, dont il rapporte le texte; & fait feulement des notes fur le refte, pour la réfuter plus amplement, quand il en auroit le loifir. Il y marque les motifs qui le retenoient dans l'églife Catholique: le confentement des peuples; l'autorité commencée par la foi des miracles, nourrie par l'efperance, augmentée par la charité,affermie par l'antiquité:la fucceffion dans le fiege de S. Pierre: le nom de Catholique tellement établi, que fi un étranger demande où eft l'églife Catholique, aucun

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hérétique n'ofe lui montrer ni fon église, ni fa AN. 397. maison.

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S. Auguftin ayant une plus grande autorité, comme évêque,s'appliquoit avec plus de ferveur à prêcher, non feulement dans fon églife, mais par tout où on le prioit d'aller. Les Donatiftes entre les autres, étoient foigneux de rapporter à leurs évêques fes difcours; & à lui leurs réponfes, aufquelles il répliquoit avec douceur & patience: travaillant jour & nuit à les défabuser. Il écrivit même des lettres à quelques-uns de ces évêques, ou à des laïques diftinguez, leur rendant raifon de fa foi, & les exhortant à fe défabufer, ou du moins à entrer en conférence avec lui. Eux fe défians de leur caufe, ne vouloient pas même lui répondre : mais ils difoient contre lui ce que leur fureur leur fuggéroit: ils crioient en particulier & en public, que c'étoit un impofteur & un loup qu'il falloit tuer, & que tous les péchez feroient remis à ceux qui en délivreroient leur troupeau.

Proculeien évêque Donatifte d'Hippone, s'é tant un jour trouvé dans une maifon avec Evode ami de S. Auguftin, dit qu'il vouloit bien conférer avec lui, en présence de dix perfonnes de probité de chaque parti.Evode le rapporte avec joye à S. Auguftin, qui ne s'en réjouit pas moins; & écrivit à Proculeien une lettre pleine de douceur & de charité, où il le prioit de tenir fa parole, & d'entrer en conférence; lui donnant le choix des témoins, mais demandant que la conférence fût écrite. Il lui offrit auffi de conferer feul à feul, ou par lettre, que l'on lifoitenfuite au peuple. Enfin, dit-il, j'embraffe volontiers ce que vous ordonnerez; & je vous réponds du vénérable Valere, qui eft maintenant abfens. Proculeien n'accepta point la conferen,prétendant que S. Augustin devoit aller à Con

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