des arrêts, & des arrêts définitifs. Cela n'appartient qu'à l'Eglife enfeignante, c'eft-à-dire, au corps des premiers Pafteurs, le Pape à leur tête. Car JesusChrift leur a donné, & n'a donné qu'à eux, l'infaillibilité pour enfeigner toute vérité. (a) Allez, dit-il à fes Apôtres, & dans leurs perfonnes aux premiers Pafteurs, allez enfeigner toutes les Nations. (b) Qui vous croira fera fauvé ; qui ne vous croira pas fera condamné. Je vous enverrai l'Efprit faint (c) qui vous enfeignera toute vérité. (d) Et voilà que je fuis avec vous jufqu'à la confommation des fiecles. Qui vous écoute m'écoute, & &fi quelqu'un n'écoute pas l'Eglife, regardez le comme un Payen & un Publicain.

Voilà une infaillibilité abfolue & indépendante. Il faut écouter l'Eglife comLuc. 1o. me Jesus-Chrift: Qui vos audit me audit. Une infaillibilité fouveraine. On est fauvé fi on croit;on eft condamné fi on ne

(4) Docete omnes gentes. Matth. ult. 19. Qui crediderit, falvus erit; qui non crediderit, condemnabitur. Marc. 16. (c) Docebit vos omnem veritatem. Joan.16, (d) Ecce ego vobifcum fum omnibus diebus ufque ad confummationem fæculi. Matth. ult,

croit pas. Une infaillibilité univerfelle fur toute vérité de la Religion, omnem veritatem. Une infaillibilité continuelle : Tous les jours je fuis avec vous, omnibus diebus vobifcum fum. Une infaillibilité perpétuelle, jufqu'à la confommation des fiecles. L'Eglife de Jefus-Chrift eft fondée fur la pierre ferme, & (a) les Mauh. nk. puiffances de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle.

THEOPHILE.Je vous comprens. L'Eglife eft le tribunal fupreme & fouverain que Jefus-Chrift a établi pour gouverner & décider de tout ce qui regarde la Religion,avec une autorité infaillible. Je fuis fûr de ne me pas tromper quand j'écoute l'Eglife. Elle fixe l'efprit de l'homme en tout. Jefus-Chrift a parlé quand l'Eglife a parlé ; cela eft clair & bien confolant. Ecoutons donc cette Eglife fur la fréquente Communion.

LE DOCTEUR. Voici comme l'Eglife parle dans le faint Concile de Trente, n'omettons rien, & lifons d'abord le Decret qui eft à la tête de la treizieme Seffion. Vous verrez l'Eglife qui fe montre avec toute la majefté convenable, &

sus

(a) Et portæ inferi non prævalebunt adveream. Matth. 16.

la mere & la maîtreffe de toutes les Nations.

» Le très-faint & général Concile de » Trente, convoqué légitimement par » le S. Efprit, & préfidé par le Legat » & les Nonces du S. Siége Apoftoli

que, quoiqu'il fe foit affemblé dans le » deffein d'expliquer la vraie & ancienne doctrine fur la Foi & les Sacremens, & de remédier à toutes les Hé. réfies... il a cependant eu fur-tout à cœur, dès le commencement, d'extir» per la zizanie des fchifmes & des erreurs, que l'homme ennemi a femé » fur la doctrine, l'USAGE & le culte de » la fainte Euchariftie, que notre Sei»gneur a laiffée à fon Eglife comme le fymbole de l'union & de la charité.

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C'eft pourquoi ce même S. Conci» le tranfmettant & enfeignant la même » faine & pure doctrine fur le vénérable » Sacrement de l'Euchariftie, que l'Eglife toujours catholique a appris de la » bouche de Jefus-Chrift & de fes Apôtres, & qu'elle apprend du S. Efprit qui lui fuggere chaque jour toute vé»rité, qu'elle a confervée, & qu'elle » confervera jufqu'à la fin du monde, » ce même S. Concile défend & inter

dit à tous les Fidèles de croire, d'enfeigner & de précher autrement fur la » très-fainte Euchariftie, qu'il n'eft expliqué & défini dans ce préfent Decret. Dites-moi vos réflexions fur le commencement de ce Decret.

THEOPHILE. La premiere, c'est l'af femblée des premiers Pasteurs, des Archevêques, des Evêques, préfidée par le Legat du S. Siége, qui tient la place du Vicaire de Jefus-Chrift; c'eft le corps des premiers Pasteurs, c'eft le tribunal fupreme de la Foi & de la Religion; c'eft l'Eglife enfeignante, & infailliblement enfeignante, qui nous parle fur l'ufage que tout Chrétien doit faire de l'Euchariftie. La feconde, c'eft que ce Corps eft affemblé au nom du S. Efprit, pour enfeigner la pure & ancienne doctrine, non feulement fur la réalité, mais (a) fur l'USAGE de la fainte Euchariftie. Voilà un jugement exprès fur la fréquente Communion, porté par le tribunal fouverain de la Religion.

La troifieme, ce que le faint Concile va décider, c'eft la pure & ancienne doc

(a) Ut convelleret zizania quæ inimicus homo in doctrina fidei, usu & cultu fan&tiffimæ Euchariftiæ fuperfeminavit. Decret. S. 13.

vérité que pure

trine que l'Eglife catholique a apprife de la bouche même de Jefus-Chrift & des Apôtres. C'eft la le faint Efprit lui fuggere & lui apprend chaque jour, la pure & fainte doctrine que PEglife a confervée, & qu'elle confervera jufqu'à la fin du monde fur l'USAGE de la fainte Euchariftie. La derniere, que le S. Concile revétu de fon infaillible autorité, fachant qu'il n'appartient qu'à l'Eglife de décider & d'enfeigner, interdit tous les Fideles de croire autrement, d'enfeigner & de prêcher fur l'ufage (a) de la fainte Euchariftie autrement qu'il n'explique & définit par fon Dccret. Mais voyons ce qu'il définit fur l'ufage de la Communion.

LE DOCTEUR. Le faint Concile en fait un chapitre particulier. C'est le huitieme de cette Seffion. Il l'intitule, De l'USAGE de l'admirable Sacrement de l'Euchariftie. C'eft un jugement formel & authentique, comme vous voyez.

❞ Ce faint Concile avec une affection » toute paternelle avertit, exhorte, prie & conjure par les entrailles de la mifé» ricorde de Dieu, que tous & chacun

(a) In doutrina fidei usu & cultu fan&tiffimæ Euchariftiæ. Ibid.