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bonté pleine de difcernement & de dignité, & votre piété éclairée ! Non, il n'eft point de joie fi grande &fi pure fur la terre. Le comble y a été mis par l'arrivée d'un Grand Roi qui ne femble être forti des bras de la mort, que pour venir se jetter entre les vôtres, & vous donner de nouvelles marques de fon eftime & de fa tendreffe.

Au milieu de tant de fujets de joie, ce qui vous a fait plus de plaifir, vous nous l'avez avoué vousmême, ç'a été de voir la crainte de Dieu, la Piété, la Religion régner dans toute votre Royale Famille, & s'y entretenir par la fréquente & fervente réception des Sacremens.

Que peut-on fouhaiter à VOTRE MAJESTE', que de jouir long-tems d'une deftinée fi confolante & fi glorieufe? Ce font-là les vœux finceres &ardens que ne ceffe de former notre Compagnie en général, que vous avez toujours honorée de votre pro

tection & de votre confiance; ce fontlà lès vœux finceres & ardens que ne ceffent d'adresser au Ciel tous ceux qui compofent la Maifon des MifJions,que vous comblez journellement de vos bontés ; & entre les autres de celui qui a l'honneur de vous préfenter cet Ouvrage, jufte tribut de fa reconnoiffance, & de la profonde vénération, avec laquelle il eft,

MADAME,

DE VOTRE MAjeste',

Le très-humble & très-obéiffant Serviteur & Sujet, J.PICHON, de la Compagnie de JESUS.

L'ESPRIT

L'ESPRIT

DE

JESUS-CHRIST

ET DE L'EGLISE

SUR LA

FREQUENTE COMMUNION.

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PREMIER ENTRETIEN. Eft-ce un vrai refpect qui éloigne de la fréquente Communion?

LE DOCTEUR. THEOPHILE.

THEOPHILE.

EPUIS long-tems je fuis peiné & dans le trouble: je viens vous ouvrir mon cœur & chercher de la confolation

auprès de vous. Vos anciennes bontés animent ma confiance. Dieu m'a inspiré de m'adreffer à vous: votre fçavoir, vo

A

tre piété & votre grande expérience me garantiffent, que je puis me fier à vos lumieres. Soyez, je vous prie, mon oracle; & tirez-moi d'embarras.

LE DOCTEUR. Mon cher fils, car mon âge, l'amitié que j'ai eue pour vous dès votre enfance, la confidence que vous me faites, m'autorisent à vous donner ce nom; mon cher fils, quel fujet ayez-vous de vous troubler? Parlez.

THEOPHILE. Je vous dirai, mon cher pere, puifque vous me permettez ce témoignage de ma tendreffe refpectueufe, que je fuis Diacre depuis quatre ans, que je refufe d'être Prêtre, quoique mon Evêque, mon Confeffeur, mes amis, mes parens me follicitent de me faire ordonner, & je ne puis m'y réfoudre de crainte d'être obligé à célébrer tous les jours & à communier auffi fouvent. Mon Confeffeur m'ordonne d'approcher prefque tous les jours de la fainte Table, pour me difpofer à la Prêtrife. Je n'en fais rien; mais c'est par refpect & par religion pour le plus augufte de nos Sacremens.

Il faut avouer cependant que je me fens porté fortement à la Communion fréquente mais la crainte & le refpect l'emportent fur ce défir & fur les ordres

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