fait, que je me fuis particulierement attaché dans la feconde Parcie de ces Memoires, où je croi avoir démontré jusqu'à l'évidence, que le changement du Rituel, celui de la forme de l'Ordination, & generalement toute la prétenduë reformation s'eft faite par l'autorité du Roi, & par la puissance purement feculiere fous Edouard VI. & enfuite fous la Reine Elizabeth, où tout s'eft proprement fait, quoique la reformation fût comme ébauchée par Henri, que les Proteftans ne veulent point avouer pour un vrai Proteftant, à cause qu'il n'avoit pas entierement détruit l'ancienne Eglife.Je me fuis appliqué à décrire les particularitez de ce malheureux changement fous ces trois regnes,tirées des Auteurs Proteftans, & ne me fervant de nos Auteurs Catholiques qu'autant qu'ils conviennent avec les Auteurs & les Hiftoriens Prote ftans. Pour ne point féparer l'examen des faits dans lefquels confifte dans le fond toute la difpute, j'ai mis en forme de Préface une maniere de Differtation fur le faint Sacrifice, qui eft ce qui intereffe le plus les Fideles dans cette controverfe, & qui n'en fait pas proprement partie; car foit que les Anglois reconnoiffent, ou nient un vrai Sacrifice, ils n'en font pas ni plus ni moins capables de l'offrir, cela ne dépendant pas de ce qu'ils croyent là-deffus, mais de l'Ordre & du caractere qu'ils n'ont pas. Si je ne parle pas avec toute l'eftime poffible des Evêques & du Clergé Proteftant, je ne fais que fuivre l'idée que feu M. Boffuet en a laiffée de foibles Evêques, de malheureux Clergé, ce qui ne regarde pas leurs perfonnes, mais leur état par le défaut de vraie Ordination qu'il ne reconnoiffoit point en eux, & que tous les Catholiques leur ont toujours disputé, regardant même comme une Providence particuliere, que ceux qui dans leur prétendue reformation, ont tant méprisé la divine Euchariftie, ne font pas parvenus à la puiffance de la confacrer. La maniere dont les premiers Reformez l'ont outragée, fur tout fous Edouard VI. fait dreffer les cheveux, de ce qu'elle étoit fufpendue au-deffus de l'Autel, ils l'appelloient le Sacrement du Licol, the Sacrement of the halter, à à caufe que le nom d'Autel & de Reform. Licol fonne de même en Anglois ; P: 47. & & que les Catholiques difoient, the Sacrement of the altar, à cause qu'on ferroit le S. Sacrement dans le tabernacle, ils l'appelloient Janneau dans la boëte, fak in the box. Heylin hift. de la P. feqq. Et quoi qu'onfe trouvât obligé de faire des actes de Parlement pour reprimer cette licence, ce n'étoit que par grimace; car les loix n'étoient point fuivies, & ceux qui les faifoient & qui auroient dû veiller à leur execution, ne croyoient pas la presence réelle eux-mêmes. Car en même tems qu'ils ordonnoient de parler avec refpect du S. Sacrement, ils accompagnoient cet ordre avec celui de démolir les Autels fur lefquels on le confacroit, pour ôter aux peuples ignorans & aux Prêtres ftupides jufqu'au fouvenir du Sacrifice qui s'y offroit, comme Hooper le prêchoit en presence d'Edouard VI. qui l'avoit créé Evêque fans confecration. Je mets auffi beaucoup de difference entre les premiers prétendus Evêques de la Reforme fous Edouard VI. & fous la Reine Eli zabeth, & beaucoup de ceux qui leur ont fuccedé fous les regnes fuivans, qui se sont fignalez par leur profonde érudition, par leur zele & leur fidelité pour leurs Rois, & d'autres belles qualitez qui les rendoient dignes de l'Epifco par pat, fans le malheur de naître dans une Secte féparée de l'Eglife, & deftituée du Sacerdoce de JefusChrift, qui feul fuffit de juste fondement pour adreffer à chacun d'eux avec beaucoup plus de raifon qu'à l'Ange de l'Eglife de Laodicée, qui étoit un veritable Evêque, ces paroles de l'Esprit faint: Apocal. Vous dites que je fuis riche, je fuis c. 3. p.17、 comblé de bien, & je n'ai besoin de rien; vous ne sçavez pas que vous êtes malheureux, & miferable, & pauvre, & aveugle, & nud. Dicis quia dives fum, & locupletatus, & nullius egens, & nefcis quia tu es mifer, & miferabilis, & pauper, |